
lement, pour ceux qui feraient hors d’état de
les faire (i). Dailleurs, les hommes de l’ âge
de quarante ans, arrivant à celui de quarante- u-n,
étant obligés de n’être plus armés , leurs armes
feroient remifes aux citoyens entrant dans l’âge
de vingtrun ans; ce qui ferait chaque année le
Effet d’une grafcde. tête militaire , civique &
républicaine. .
D’apîès ces divifions , la première claffe feroit
uniquement deftinee à s'inftruire & à faille pour
la cinquieme>partie un fer vice bien léger, mais
.extrêmement avantageux pour fuppléer au petit
nombre des gendarmes, 8c diminuer les dépenfes
du tréfor, pubbc.
La fécondé claffe feroit entièrement deftinée
aux garnirons- & à la force publique du dehors ;
.ainfi on choifîroit dans cette claffe & dans l’âge
de vingt un ans, les hommes deftinés. à former
les ga-rriiibps L & les cano nniers. néceffaires pour
lé fervice des pièces dans chaque ville de guerre.
Dans la même claffe & dans l’âge de vingt-trois
ans ^ les citoyens deftinés à former les fix armées
actives, ainfi qu’à les recruter en tems de guerre ;
mais en prenant les recrues dans l’âge de vingt-
quatre ans, pour la fécondé année de la guerre,
& dans celui de trente toutes les autres années,
afin de faire fervir les jeunes gens de la fécondé
claffe de tous t les âges , puifqu’ils arriveroient
tous fuccefliyèment à l’âge de trente ans.} à
moins cependant que. la guerre ne dure allez
long-rems pour que les. citoyens dé l’âge de
vingt-trois 88 vingt-quatre qui auroient commencé
la guerre, n’arrivaffent à l’âge de trente
(i & i) On çtoit que .les. citoyens de la. lêconcfe
Sc troïlïème claffe empêches par leurs infirmités ou
Jeur difformité, &c. de fervir la patrie, devraient
proportionnellement à leur fortune contribuer à
l’armement & à 1 habillement des citoyens de leur
claffe & de leur âge, qui feraient hors d'état de le-
faire par eux-mêmes 5 ainfi qu’aux dépenfes en
poudre, cibles „ tambours , réparation & entretien
d’armes, petit & grand3 équipement, &c., néceffaires
pour les exercices & les camps dans le courant de
l’année.; Ge ne ferait que pour completter les
fo rames néceffaires pour ces différens objets qu’on
aurait recours aux fous-additionnels, dans le cas
que la contribution indiquée, n’eût pas éisé fuffi-
fante. A l’égard dfer jeunes citoyens qui iraient en
garnifon, dans les camps d’inftruâion ou à la
guerre ^ on croit qu’il n’y aurait aucune injûftice
de faire accorder dès gratifications,. foit à ceux qui
feraient pauvres, foit à ceux de leur famille qui
vivraient de leurs travaux, par une maffe à la
ecrtfeéHon de laquelle contribueraient tous lés jeunes
citoyens fortunés du même âge., en état de fervir,
qui refteroienr dans leurs foyers.
ans avant qu’elle fût terminée : auquel cas on
ne prendrort dans ces deux âges aucun des
citoyens qui auroient déjà fervi. Ainfi chaque
citoyen défigné pour être en activité par les
moyens communs , ne fèrviroit qu’un an en
garnifon, à l ’âge de vingt-un ans; & une campagne
ou cinq décades d’exercice à l’âge de
vingt-trois ans pour l’infanterie , 8c pour la cavalerie
une année entière ; à la fin de laquelle on
remplacerait par moitiéainfi que pour les armées
en campagne qu’on ne changeroit auffi que par
moitié à la fin de chaque campagne. En paix
comme en guerre, pour les garnifons comme
pour les arméés, on ne choifîroit dans chaque
âge que les plus âgés, les mieux conftitués,
les plus forts, les plus grands, les plus inf-
triiits, & les plus fortunés pour être mis en
activité de fervice ; il ne pourrait jamais y avoir
d’autres fujets d’exemption que ceux arrêtés 3
infirmité, difformité,& c . En conféquence, chaque
année, le premier vendémiaire , chaque Français
qui aurait atteint l’âge de 21 ans, époque oi\
il deviendrait citoyen actif, fe préfentèroit à
fa municipalité pour fe faire inferire, armé ,
équipé, & vêtu dans la manière 8c l’uniforme
convenu (iy.
Cependant un objet important refte encore
à régler dans cette fécondé claffe pour la partie
n ife en activité , ce font les officiers & fous-
officiers de quelques grades qu’ils puiffent être.
Nul doute qu’il ne faille accorder exclufiyement
la préférence à la capacité , a l’inftruêtion, au
r mérite 8c aux talêns. On a même déjà propofé
au mot examen' le mode qu’on a cru le plus
jufte pour éviter la. faveur ou. l ’injuftice dans
les cooix-
Ma[s comment faciliter aux hommes fàvorifés
par la nature, le développement de leurs facultés.
intellectuelle^ ? Comment aider ceux qui
n’ont que la bonne volonté , mais qui y joignent
une telle ténacité, une fi; grande perfévérance
qu’ils furpaffent fou vent ceux pour qui l’ inf-
truétion n’eft qu’un jeu ? Avec des livres élémentaires''
fur les connoiffances néceffaires à un
citoyen, qui veut être reçu officier ou fous-
officier, ou même qui ne veut Amplement con-
noître que fon art; Une efpëce de catéchifme
militaire, fi fort à la portée des enfans, pour
apprendre, 8c des parens pour les montrer, que
cette inftruétion put fe faire dans les familles,
fous le chaume du pauvre, comme fous lë lambris
du riche ; mais dirigée par la tendre furveillance
des pères, & fans expofer les enfans comme
ils l’ont été jufqu’à préfent, ou à relier igno-
rans fi ?on ne peut pas leur payer une penfion
dans quelque école ; ou à s’y déformer le coeur
& le corps, fi un heureux naturel ne les pré-
ferve pas des dangers fans nombre dont Us font
entourés fàhs ceffe dans toutes nos inftitutions1
publiques.
De cette idée découle néceffairement l’avantage
<le mettre à portée de fe prëfenter devant les
examinateurs, tous les citoyens de la fécondé ,
claffe qui ont le phyfique néceffaire pour fervir.
De-là fuit, pour ainfi dire, une éducation générale
pour le militaire ; de-là fuit la facilité
de fe procurer d’excellens officiers & fous-officiers
par rapport à la multitude des concurrens,
la certitude qu’aux premières connoiffances ac-
quifes , les jeunes citoyens rèçus voudront en
joindre d’autres, foit parce qu’ils en auront acquis
îhabitude, foit parce qu’ils en trouveraient les
moyens dans les écoles fpéciales ; foit parce
•que ce feroit le feul titre pour mériter un avancement
plus diftingué. Enfin pour donner à cette
idée la folidité néceffaire pour ne pas laiffer
préfenter à l’examen de jeunes perroquets, pour
ne pas mettre à la tête d’hommes faits & raisonnables
, des enfans encore informes, pour
ne pas expofer ou plutôt néceffiter , on oferoit
dire la corruption 8c la déformation des jeunes
gens, dont il eft fi important de faire des hommes}
on exigeroit que 1 on ne pût pas être reçu
officier ou fous-officier avant l’âge de vingt-trois
ans. Mais pouf rendre ces choix encore plus
parfaits, il faudrait, fur de bonnes informations!,
faire des liftes exaétes des hommes dont la conduite
feroit digne de diftinètion & de récom-
Le co*ps des officiers 8c fous-officiers une
•fois formé , il feroit libre à chacun des citoyens
choifis , de fervir dans ce corps jufqu’à l’âge
dedans, fi on le lui permet toit ; car chaque année
chaque individu de ce corps feroit fournis a un
examen , fur fa conduite phyfique , morale,
politique, civique , &c. A quarante ans, ceux
qui defireroient entrer dans les places qui pourraient
penfe. Il faudroit dans ces eftimations, avqir
beaucoup plus d’égards aux perfonnes, qu’à
quelques actions ifolées ; le vrai biën fe fait
avec peu d’éclat. C’eft par une conduite uni- !
forme & foutenue, par des vertus privées &
•domeftiques, par tous les devoirs de fon état
bien rempli , par des actions enfin qui découlent
•de fon caractère & de fes principes, qu’un
homme peut mériter d’être diftingué plutôt que
par quelques grands coups de théâtre qui trouvent
déjà leur récompenfe dans l’admiration publique ;
l’oftentation philofophique aime beaucoup les
a étions d’éclat ; mais tel avec cinq ou fîx actions
de cette efpèce bien brillantes, bien bruyantes ,
& bien prônées, n’a pour but que de donner
le change fur fon compte, & d’être toute fa
vie injûfte & dur impunément. Donnez-moi 'la
monnote des grandes actions ? eft un mot de femme
infiniment judicieux.
Autant qu’on le pourroit, on choifîroit les
officiers des derniers grades, parmi les fous-
officiers, & ceux des grades fupérieurs parmi
les officiers, à moins que dans les examens &
les concqürs , où tous les jeunes citoyens de
la fécondé claffe feroient admis, on ne trouvât
fupériorité de talens, d’inftruêtion, de bonne
Conduite, &c. dans quelques-uns des candidats,
quoiqu’ ils ne fuffent encore ni officiers ni fous-
officiers.
vaquer parmi les vétérans en activité,
fe feroient inferire & , feroient placés fuivant
leur grade, leur ancienneté & leur mérite.
La troiflème claffe entièrement armée, -équipée
, 8c vêtue uniformément pour les momens
du fervice, ferait chargée: des patrouilles, des
[gardes, de la tranquillité, les jours de marché,
foires, affemblées, de la vigilance pour la con-
l'fervation des fruits pendanspour chaque réeolte,
8c de prêter main-forte à la gendarmerie pour
la police dans la commune, ainfi qu’aux admi-
niftrations pour les contributions, &c.
La quatrième claffe, armée de piques f- chargée
de veiller fur la conduite des trois autres claffes,
feroit tenue de donner le bon exemple , d’af-
fifter à toutes les fêtes, aux exercices 3 & d’aider
les adminiftrateurs dans les réglemens du fervice
de police, ainfi que dans leur exécution, &c.
Ce feroit dans cette claffe & parmi ceux qui
auroient fervi dans la cavalerie, 8c qui auroient
le plus de connoiffances & de moeurs que l’on
choifîroit les gendarmes.
Conftituée avec cette fimplicité 8c cette fa-
geffe , la milice nationale ne feroit point un
tribut onéreux aux citoyens ; elle feroit feulement
une confcrîption & un daflement général
. de tous les citoyens en état >de porter les armes >
ce feroit la nation prête à marcher;
Mais après avoir évité que là milice nationale
ne puiffe être un tribut | onéreux dans le
principe, elle le deviendrait fi l’ôn ne prenoit
un grand foin de circonfcrire le fervice de chacune
des claffes' de cette milice , & fi on pré-
tendoit -en tirer un parti qui les.elpignât du prin-
j cipal 8c prefque du feul but qife chacun doit
| avoir d’après Ion înftitution.
Ainfi la première claffe ne peut 8c ne doit
avoir pour objet que »de s’exercer au métier
des armes, & d’aider à une partie de la police
& de la proté&ion des lois. '
La fécondé claffe doit être entièrement deftinée
à compofer les garnifons, la force du
dehors, à aider auffi en partie à la police &
à la protection des .lois par la cavalerie, & à
s’inftruire 8c s’exercer continuellement au métier
des armes.
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