
Premier rapport dans la guerre avec l'E ta t..
Quelle que foit la forme de milice que l’on préfère , foit réelle, foit flipen-
diaire , il faut veiller au complément de cette milice, & à la faire recruter avec
des citoyens en. état de combattre ; d’où nailfent les recherches fur la manière
d’entretenir au complet, pendant la guerre, les uoupes dont l’Etat a befoin pour
fa défenfe.
Il ne fuffit pas de eompletter le nombre d’hommes, il faut aulli completter
celui des- chevaux dont la confomraation à la guerre efl énorme.
Revient encore la fubliftance, qui embraffe des objets dilférens pendant la
guerre, & une manière différente de les remplir.
Second rapport dans la guerre avec l'art de la guerre.
Ic i les objets deviennent immenfes.
On s’éfl occupé, pendant la paix, de la formation & dés exercices ; refie l’application
de la théorie-pratique à la réalité.
A rm e s , armures, reconnoilfance du.terrein, ordre dans les marches, ordre
primitif dans les combats, ordre de fcience , de circonflance, les cinq ordres
de bataille avec exemples & plans.
Guerre offenfîve , défenfive ; marches favantes , campemens.
Fortifications anciennes, modernes, de ville, de campagne, de côtes; attaque,
défenfe , &c.
Viendroient enfin des recherches fur la manière de fournir aux bâtimens de la
marine militaire , des foldats d’infanterie & d’artillerie, & fur celle d’affurer la
défenfe des colonies.
Une fociété de militaires favans, protégée , encouragée, favoriféè par le gouvernement
, peut feule entreprendre & finir un ouvrage aulli immenfe.
Le gouvernement devroit protéger cette fociété , afin qu’elle puiffe fe procurer
tous les matériaux qui lui feroient néceffaires. Il devroit l’encourager, parce que
les grands ouvrages militaires font ceux- que le public accueille avec le plus de
froideur. I l devroit la favorifer , parce que les officiers françois filent peu &
achètent moins encore les ouvrages qui traitent de l’ art de la guerre.-
Avec de pareils fecours, on pourroit former , dans un efpace de temps allez
co u r t, une bibliothèque militaire infiniment peu . volumineufe, peu chère &
très-utile.
En attendant le moment où l’on pourra pofféder cet ouvrage, on a cru avantageux
de rendre moins incomplet celui déjà entrepris dans l’Encvclopédie méthodique
, dans lequel on a infiniment, perfeétionné la partie de la fcience militaire
de la première Encyclopédie.
Mais pour approcher le plus pofîîble d’un but que nous ne pouvons atteindre,
nous joindrons à ce fupplément,
i°. Une table ou ordre de lecture, au moyen de laquelle les différentes parties
de |’art militaire pourront être rapprochées avec facilité.
2°. Un vocabulaire général, dans lequel les mots employés dans le fupplément
feront claffés.
3 °. Une efpèce dé table analytique qui indiquera les mots à chercher, quand,
après avoir lu les articles qui traiteront direflement de l’art militaire on trouvera
encore de l’incertitude.
Convaincu en outre, par le peu d’efpace qui nous relie pour finir ce volume
de fupplément, que nous ferons forcés de paffer fous filence une affez grande quantité
d’objets relatifs à la fcience militaire ; afin cependant d’en donner une idée
aux militaires defîreux de s’inflruire , & les mettre à même de les approfondir ,
nous en donnerons les mots marqués d’une afiérique , ou dans la férié alphabétique
de ceux deftinés à entrer dans- le fupplément, ou à la fin , en y joignant
quelques idées laconiques , quoique fulîifantes pour expliquer le mot & aider à
approfondir les connoiffances qui doivent y être attachées.
Nous terminerons cet avertiffement, en priant les militaires jaloux -de l’avancement
de la fcience à de la perfeétion de 1 a r t, de noter toutes les outillions les
imperfections & les fautes qu’ils reconnoîtront en lifant cet ouvrage , afin de
concourir à l’infiruétion de leurs concitoyens , dans le cas où l’on pourroit un
jour refondre le diétionnaire militaire de l’Encyclopédie, & le perfectionner.