
H A I R
d e a donné des détails très-inftru&ifs fur les ailes '
dès armées romaines & macédoniennes.
Nous devons ajouter à l'article A iles du dictionnaire
de l’Art militaire quelques réflexions du
général Lloyd » .qui.nous ont paru très-fages &
dignes d’être inférées ici.
Le général Lloyd condamné en plufieurs endroits
de fon ouvragé , 8ç en termes très-exprès,
l’ufage introduit par une vieille routine de placer
toujours la cavalerie fur les ailes d un ordre de
bataille r » Il eft nécefiàire, dit-il , de placer l’infanterie
& la cavalerie dans la ligne à portée de
s'appuyer , 8c de fe flanquer l’une l'autre ; de
combiner leurs efforts, & de les diriger contre
le même point. V o ila , félon moi, en quoi con-
fifte là- perfection d’un ordre de bataille } ç’eft
l ’unité d’a&ion qui peut feule affurer la viétoire ,
& je crois que cette unité ne peut s'accorder
avec la manière dont les anciens 8c les modernes
femblent être convenus de placer la cavalerie. »
La néceffité de difpofer la cavalerie d'après les
principes que nous venons d’énoncer, étoit connue
depuis long-tems , & allez généralement adoptée j
il n'en eft pas de même de la manière dpnt le général
Lloyd veut que l'on couvre les ailés d’une
armés- « Pour m o i, dit-il, je regarde comme
très-dangercufe la méthode d'appuyer fes flancs à
une rivière , à un marais, à un précipice , parce
que fi l'ennemi vient fe qofter fur. votre ..autre
aïle , il vous oblige à lu i’ taire face -, laiffant le
précipice derrière vous ; & s’ il vous attaque vivement,
vous ne pouvez éviter votre perte totale-
Je fuis donc d'avis , contre l'opinion générale ,
que vos flancs doivent s’appuyer d'eux-mêmes *
& tirer leur force de leur propre conftitutron
de l'arrangement des troupes : 8c il eft plus facile
encore de leur donner-cecte confiftance , que de
trouver ces pofitions fi précaires, 8c à mon gré
fi dangercufes. » Nous penfons que cette opinion
du général Lloyd eft très-fenfée , & qu'une colonne
conftituée avec art eft prefque toujours
préférable aux appuis fournis par la nature. Telle
étoit auffi l'opinion du chevalier: Folard : Voye^
le tome 7 , page 6 f de fes commentaires fur Po-
libe. Nous ne faurions trop recommander aux militaires
defireux de s'inftruire, la leéture des ouvrages
cômppfés par le général Lloyd. Voye; auffi
notre article D éborder.
AIR. Santé des hommes & des chevaux, & leur
confervation. Aucun animal ne peut vivre ou
croître fans air. L'air agit à chaque irritant fur
nos corps fuivant leur difpofition 8c .fuivant les
exhalaifonsdontil eft chargé : l’air fe charge des
émanatiô'ns de tous les corps. S’il eft chargé de
vapeurs malfaifantes, il porte dans nos entrailles
le germé de maladies plus ou moins ' actives ,- ■ &
occafionne (bavent des maladies épidémiques def-
«uétives. Il eft. donc effenûel de ne pas expofer
a 1 R
idnédtrifufiérree mlemure nfta nletsé I, to8mc mabersé gàe ru lna adguenrét eq duei pleeuurt vie.
pluIsI ye xap opeféus d’qhuoem mlees s fdoaldnas tsla fociété qui foient à refpiier un air dviec-igéa r&de m, aelnfa iffaaéntti.o nD afunrs ldeess craefmernpeasr t,s ,l esd acnosr pless- prifons, dans les hôpitaux , dans les armées,
pparér-ctaouutti olness ,F ofoldnat tse natomuorénsc edlé’us nea vaetmc otrfopph èpree uf odue- vent tiès-malfaifante , 8c dont ils augmentent encqou'roen
l elsa imfiael igtrnoeps inloflnuge-ntceems s- pa(Lr iglenuarn ttersa nfdpainrsa tiloens
diffèreps endroits où iis font renfermés.
Logés affez à l’étroit, & renfermés en affez
garéarnéde s,n ombre dans des chambres baffes & peu Yairtrop peu renouvellé 8c chargé de va-,
ppeouurrs lensu iffoibldleast s nqe uip epuatf feêntrte dqaunes lterèusr -mchaal mfba rine
une grande partie de leur vie. V o y e C a se rne s.
Dans les corps-de-gardes : en été Y air fouvent
trop humide , dans l'hiver Yair fouvent trop
chaud , ( par rapport au feu qu'on fait dans les
poêles , ) expofe les foldats qui fortent pour aller
en faétion à prendre quelques maladies dans un
airs fuivant la faifon , ou trop brûlant, ou trop
froid. Voyel CoRPS-DE-GARDE.
En faétion : il n’arrive que trop fouvent que
fur les remparts, où font la plus grande partie'des
fentinelles , on refpire un air très-mal Tain , par
rapport aux . vapeurs peftiientielles qui .s'élèvent
des foffés qui font au bas , 8cc. Voye\ Fa c t io n .
Dans les prifons & dans les'hôpitaux : on fait
affez combien communément Y air y eft dangereux
8c peftiièntiel. Voyeç P r iso n , H ô p it a u x .
; Quant à Yair qu’on refpire dans,les armées,
lleess cenhtervaailulxes qdueis bêtes qu’en y tue , les^ hommes , y meurent, ce qui refte de tout
ceen fiqnu ci e fequrtià eifat rnéoduurirti tduer em ,* olmese netx cerné mme.onms e, ntto euht pmoaui-ràr-i’tpurroep ,o s &é paqrus’ onfu rl aliaf fet erprree,f qauue ltioeuu joduer sl-efsi
enfoncer très-profondément , tout ce que l’on
joeutt em ianrceos nqfuidi éraévmoiefnint ednat nlse sl ecsa mrivpisè r,e 8sc ; qruuii fofecacuax
sionne une corruption qui eft bientôt répandue
dans l'atmofphère 5 enfin , la tranfpiration feule
ddaen sta ndet s,d 'fhaoifmonms efsu rr-étuonuits odùa nless uvne nptse tfiot net fbpeaacue,
coup plus rares , que de caüfes dé deftruétion qui
cfounpte ,t obuietens pterua ndfme, idfiems ipnaure Yr a-liers ,d 8acn gdeorsn t! ..o. nP os’uorcqcaufoeir
nnee.sf,e lfeesr vpirriofottn-os n, pleass hdûô pviteanuixil a?t ePuro udraqnsu oleis, au lieu de fentinelles fur les remparts V ne prêté—
revoit-on pas - des patrouilles qui en tout vau-
idroiem peut être mieux, pour le foldat, pour la
A L B A L E
sûreté des places & pour leur police ?.....Quant
à ce qui regarde les armées , il dépend d’une
bonne police dé tenir la main à ne pas fouffrir
les caufes fi multipliées qui tendent toutes à cor-'
romprè Yair qu'on y refpire. Voye1 P olice des
A rmées,
Une partie de ce que nous avons 'dit pour les
foldats relativement à Yair, peut avoir des rapports
aux chevaux des troupes à cheval, ainfi que
ceux des vivres, des équipages , de l’artillerie, Scc.
Beaucoup trop fouvent ils font logés dans des écuries
baffes, étroites , très-mal aérées 5 ils y font
en très-grand nombre , 8c expofés à r.efpirer.un
air vicié par la tranfpiration de tous, & les exhalai
fons qui s'élèvent des fumiers , des urines , des
lumières, Scc II y aûrpit certainement des moyens
de remédier à tous ces inconvéniehs fi uuifibles.
Voye^ E curie1. .
Le Chevalier DE Se r v AN.
ALBANOISE. Cavalerie albanoife. La cavalerie
légère n’était compofée en France , avant le
règne de Louis X I I , que des valets des gentilshommes
, ou des autres perfonnes de leur fuite ,
auxquels on donnôit des: chefs ou capitaines ,
pour une campagne 3 une bataille , ou une marche
: on joignoit quelquefois auffi à ces cavaliers
. des hommes à cheval fournis par les communes ,
^quelques albalêtriers Génois.. Cette cavaierie
étoit peu eftimable 8c peu eftimée. Cent gendarmes
, dit une ancienne chronique , fuffifoient
.pourbattre mille cavaliers. Louis XII ayant reconnu
pendant fes guerres d'Italie la néceffité
d'avoir, dans fes armées , une cavalerie légère
meilleure 8c mieux conftituée, 8c ayant vu que
Y Albanie fourniffoit des hommes. &■ des chevaux
; excellens pour ce genre de fervice, forma un
corps de douze ç.ents chevaux-légers , prefque
tous albanois ; Frânçois premier fuivit le projet
de Louis XII. Il augmenta le nombre de la cavalerie
légère, mais il y. fit entrer un plus grand
nombre de François que n’avoit fait fon prédé-
ceffeur j on voit cependant encore un grand
nombre d'albanois parmi les quinze cents hommes
de cavalerie commandés en 1^4^ par M. de
Briffac. Sous le règne d'Henri II on ne parla plus
de cavalerie albanoife ; le corps de la cavalerie
legere fut entièrement compofé de foldats natio-,
naux. Voyei C a v a l e r ie légère , C olonel
général , T roupes légères.
^es cavaliers albanois portaient encore le nom
cl ejtradiots ou ftratâots, Voye% ce mot.
ALERTE . Fauffe alerte. Un général, un gouverneur
de place , le commandant d'un petit pofte,
doivent donner quelquefois de fauffes alertes au
corps qu ils commandent : les fauffes alertes ha-
ituent les troupes à fe porter avec ordre , avec
promptitude j 8c fur-tout avec filence* aux en-
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droits qu'o» leur a défîgnés : elles donnent aux
chefs la facilité de juger de la bonté de la difpofition
qu'ils ont faite__, & de calculer, avec pré-
cifîon , Je tems néceffiire aux troupes pour fe
mettre en bataille, border le parapet, 8cc. On doit
fe garder cependant de donner trop fréquemment
de fauffeS alertes : elles finiffent par rendre les foldats
,& les officiers moins aéfo’fs , & par expofer
le pofte à être enlevé fi on lai donne une alerte
réelle. Vçye^ A l a rm e .
A L IG N EM EN T . Supplément. L'auteur de
l'article A lignement nous a conduits par les
principes les plus fains 8c les plus surs à Y alignement
en grand d'une ligne entière, mais il ne noué
a pas donné de moyen pour faire prendre , ou
conferver, un alignement exad à un corps qui fait
partie d’une ligne 5 tel feroit un bataillon , un
efeadron. Si nous nous occupons de cet o b je t,
ce n’eft point que. nous y attachions cette minu-
tieufe importance que des aides-majors, pointilleux
jufqu'à l'enfantillage, y attachaient autrefois
, 8c que quelques jeunes colonels y attachent
encore , mais c'eft afin d’indiquer des moyens sûrs
d’approcher de ce point de perfection , avec la
promptitude militaire.
Occupons-nous d'abord de la manière de prendre
un alignement de pied-ferme , nous paffe-
rons enfuire à la manière de le conferver en marchant
en bataille.
11 eft quatre moyens Y aligner un batailloh arrivé
proche de la nouvelle ligne de direction qu’il
doit occuper , 8c dont le drapeau eft placé dans
Y alignement général : l'un que l'on pourroit nom.
mer tâtonnement ,• l’autre qui a été décait par M.
Zimmerman, 8c deux vulgairement connus fous
le nom Y encadrement. Donnons une idée fuccinte
de ces différens moyens j nous examinerons en-
fuite quel eft celui qui- mérite la préférence.
Les régimens qui ne connoiffent que le moyen
du tâtonnementfe portent à pas très-petits, mais
très-précipités , proche de la ligne de direâion,
enfuite dirigés par le chef de bataillon , ils cherchent
, en piétinant, à fe placer exactement fur
cette ligne.
Les régimens qui employent la manière im^
ginée par M. de Zimmerman , font placer un bas-
officier en avant du porte-drapeau , joignant cet
officier, 8c faifant face à une des ailes du bataillon}
chacun des individus qui compofent le
premier rang avance ou recule jufqu'à ce qu'il découvre
l'épaule extérieure de ce bas-officier.
Dans les régimens qui font ufage de la première
efpèce d'encadrement, les chefs de peloton
fortent du rang au commandement fur le centre;
ils relient face en tête , 8c cherchent à s'aligner
entre eux , dirigés par le chéfde bataillon : quand
ils font alignés on commande alignement, alors