c S î E C O
y entrera pour un quart -, la littérature pour un
quart -, les ouvrages relatifs aux fciences ph-y-
fiques 8c mathématiques environ pour un fixieme;
le tiers reftant fera deftiné à l’hiftoire, la morale,
la géographie & à des cartes & des plans.
■ XXXIII. La bibliothèque de chaque-régiment
fera confiée à l’aumônièr du régiment-, elle fera
comptée au nombre des effets du roi , il lui
fera deftiné une chambre particulière dans les
cafernes du régiment.
XXXIV. Le. cabinet de phyfique ne contiendra
que les inftrumens où-les machines les plus
né.ceffaires à l’art de lever les plans , & aux
expériences de la phyfique élémentaire.
XXXV. Lorfqu’ un régiment entrera en campagne
, les profeffeurs , la bibliothèque 8c le
cabinet de phyfique re fieront dans l’endroit
'affigné à chaque- régiment pour fon dépôt : dès
le moment où le régiment rentrera dans fes
quartiers les profeffeurs s’y tranfporteront &
reprendront le cours de leurs travaux.
r XXXVI. Lors. des camps de paix les profeffeurs
d e . mathématiques , de l’art militaire &
du. deffein feront tenus de fuivre le régiment,
afin d’enfeigner à leurs élèves la manière dont
ils doivent mettre leurs leçons en pratique.
Si malgré toutes les raifons que nous avons
alléguées dans cet article, les repréfentans de la
nation penfoient qu’ils doivent conferver les
écoles militaires, ils deyroienr, je crois, commencer
par déclarer i° . que tout François y
fera admifïible ; 2.0. qu’on - n’y recevra cependant
que des fils de militaires tiiés au fer vice,
& a ffe z pauvres pour ne pouvoir fe faire donner,
fur leur héritage, une bonne éducation:, 30. que
les places feront réparties à peu près également
entre les différens départemens , & les fujets
nommés par le s , confeils de département -, 40.
que les plus pauvres citoyens auront toujours
la préférence> 59. qu’on n’y entrera qu’ à l’ âge
de douze ans au plutôt, & qu’on n’en fortira qu’a-
près dix-huit ans *, 6°. que tous les enfans qui
auront .été élevés au dépens de l’etat obtiendront
des places & des penfions proportionnées
à l’ inftru&ion qu’ ils auront acquife -, 7**. qu’ ils
ne parviendront, comme le refte des citoyens,
au gradé d’officier, qu’après avoir prouvé devant
lin examinateur qu’ils font aufïi inftruits que le
refte des jeunes citoyens qui fe font voues à
la même profeflion.
ÉCOLES DANS les Régimens. (fuppl.) Le régie- -
ment pour Ve lervice intérieur, en date du premier,
juillet 1788, a établi dans chaque régiment
une école d’inflrudion pour les loldats.
Cette écoïè ne doit être ouverte que depuis le
i < d’oélobre jufqu’au premier de mai : on doit y
«ufe-igner aux foldats à li r e , à écrire & à calculer. ,
E C U
C’eft le commandant du corps qui doit enoîiir,
parmi.les bas-officiers ou les caporaux, deux maîtres
pour tenir l’école.
Cette école doit être établie dàns%né des
chambres des cafernes, éclairée & fpacieufè.j elle
doit être garnie de tables & de bancs, pris dans
l’excédent de ceux du régiment', il doit y, etre
placé un poêle chauffé fur fe produit du chauffage
de l’ incomplet.
Les bas -officiers , les caporaux, les enfans
du corps, tous les foldats 8c particulièrement
ceux qui font notés pour être avancés , doivent
ctre engagés à aller à cette école.
Les élèves font obligés de fe fournir de papier,
plumes 8c encre-,'les maîtres font, payés fur la
maffe générale 8c ils font exempts de lervice.
Les bas-officiers doivent - avoir, des heures
particulières afin de n’être .point' confondus
avec les caporaux 8c les foîdacs.-
Un porte-drapeau ou un lieutenant des grenadiers
doit être chargé de la police de IV-
cole. Le capitaine de police doit la vifiter tous
les jours, & le commandant du corps de temps
en temps.
E c o l e d e s e n f a n s d e l ’ a r m é e , voye\ En*
FANS DE l ’ a r m é e .
E C U R IE S , (cheval.) Il eft infiniment plus'
important qu’ on ne femble l’imaginer par la
maniéré dont on loge les chevaux , de veiller
à ce qu'e les écuries que l’on deftine aux chevaux
des troupes à cheval foient préiérvées dé
la trop grande quantité d’iriconvéniens qui
font en général très - nuifibles à la fanté de
l’ animal & à fa confervation.
Sans vouloir s’ ingérer de donner ici des
confeils aux architectes qui doivent naturellement
être chargés de la partie des plans &*des
conftructions , il femble que l’on eft aùtorifé
à leur faire des obiervations d’après la manière
trop fouvent vicieufe dont font conftruîtes. les
écuries.
Que l’ on compare le poids 8c la maffe desgrands
animaux avec celui de l’homme, & l’on
fera bientôt perfuadé que fi nous avoné beloin
d’un air pur 8c fouvent renouvelé pour l’entretien
de notre fanté, ‘cette nécêflité devient encore
plus preflante pour .les chevaux: que doit-
on penfer d’après cela de la pratique dangereufe
que l’on a prefque toujours fuivie dans la conf-
truâion des écuries ? que de vices l’obfervation
attentive n’y reconnoît - elle point ?
Les préjugés ou l’économie déplacée ont trop
fouvent élevé des écuries baffes, reflerrées, mal
entendues, percées d’une fimple porte ou tout
au plus d’une ou deux ouvertures , par lefquelles
l’air peut à peine pénétrer â & ne circule jamais
E C U
librement. Aufïi les maux de toutes les espèces
, 8c fur - tout les affeâions de poitrine ,
la toux, l’afthme attaquent-ils les malheureux
animaux qu’on tient comme enfouis dans ces
(dangereufes demeures.
Il fera aifé de fentir & les inconvéniens de ces
pratiques défaftreufes pour les chevaux,, 8c les
moyens de réparer tous ces torts à-leur égard -,
des écuries fpacieufes & élevées, percées de plu-
fieurs portes, d’un grand nombre de fenêtres
oppofées pour y établir une circulation d’air facile,
un fol bien fec & bien en pente, un ruif-
feau qui y porte de l’eau & qui en balaye facilement
les immondices -, voilà les précautions
que preferit l’expérience pour la fanté des chevaux.
Elle preferit encore d’écarter l’humidité Sc la
chaleur des écuries , & l ’on ne peut y parvenir
que- par une grande x circulation de l’air -, la
refpiration des chevaux, leur tranfpiration, leurs
ordures , les litières trop fouvent rejetées fous
les mangeoires, la fumée des lumières, tout
contribue dans les écuries à y augmenter la
chaleur & à y corrompre l’ air \ ce n’eft donc
qu’en le renouvelant fans ceffe que l ’on peut
s’en procurer un plus frais en chaflant continuellement.
toutes les exhalaifons dangereufes
qui cherchent à s’y, accumuler d’ un moment à
l’autre.
C’eft donc une grande erreur que de croire
qu’ il faut que les écuries foient t'enues fermées 5.
fi elles le le n t , on expofe lés chevaux à des
intranfpîrations, lorfqu’on négligé d’en fermer
les portes , ou Iorfqd’ orF les fort en temps
froid ; - & en tenant 'le s portes fermées on
aftoiblit les chevaux par uhe tranfpiration trop
fuivie & trop forte , on les expofe à des coups
de fang, à des maladies inflammatoires, &c.
11' eft donc très-important de lés tenir ouvertes.
Mille faits prouvent affez d’ailleurs que les animaux
font aulîi fenfibles que nous à la circulation
& à la pureté de l’air", leur impatience
quand on les tient trop long-temps enfermés,
~1 empreflement avec lequel ils quittent chaque
matin ■- l’ elpèce de cachot où ils ; ont paffe la
nuit, & la véritable confiance qu’ils témoignent
a ceux qui les délivrent en font des preuves
bien convaincantes.
Ces differentes obfervations 8c fur - tout ce
befoin continuel d’un air pur prouve combien
fl eft important que les perfonnes chargées du
foin de veiller à la fanté & à la confervation
des chevaux , acquièrent la connoiffance “de ce
fluide , fa nature dans differentes circonftançes,
la connoiffance de fa pureté ou de fon altération,.
fa .çondenfation à differentes élévations,
& furrtout à peu de diftance de la furface de
la terre, où les animaux ont fouvent la tête
plongée ■, la définfeéiion des écuries , les n\aîa-
ECU 183
dîes diyerfes des poumons , les changemens
d’air, les vapeurs mélde s à l’a ir, leur aérien fur
ce fluide 8c par fuite fur les animaux, 8cc.
On commet auffi la faute dans quelques écuries
d’emmagafiner au deffus le foin deftine a
la nourriture des chevaux , & de pratiquer une
ouverture qui communique du magafin dans
TeW/eafin d’y faire parvenir plus commodément le
foin. . . Mais il fe gliffe dans les écuriesI par ces
ouvertures une vapeur qui émané du foin , que
les chevaux, refpirent 8ç qui leur eft .très - nui -
fible -, en outre lorfque l’on remue le foin , il
s’en échappe une pouffiere dont la par rie qui
paffe par les ouvertures dpnt nous .avons - parle
eft auffi humée par les chevaux 8c manque rarement
.de leur attaquer la poitrine.
D’après ces détails , on Verra combien dans
la conftruétion des écuries on a peu pris juf-
qu’à préfent les précautions nécefl’aires pour la
confervation des chevaux.. Pour obvier a l’inconvénient
de la fumée toujours malfailante qui
s’échappe des lumières dont on fe fert dan-s les
écuries, il faut placer un ou deux réverbères, aux
fenêtres. 8c y adapter un tuyau qui reçoive, la
fumée & la porté au dehors. A l’égard des
autres précautions à prendre, il faut ne laiffer
jamais dans les écuries ni fumier , ?ni paille humide,
ni ordure du cheval-, quant aux mouches
qui pourroient incommoder les chevaux pendant
l’été , en fuivant le régime des portes 8c des
fenêtres ouvertes, il fuffira d’ avoir devant les
unes & les autres des rideaux de grofle toile. :
ÉCUYER , ( guerre , troupes à cheval & c. )
Sous le mot écuyer nous ne confidérons ici que
l’homme de cheval,. c’eft-à-dire , l’homme , qui
s’eft appliqué à, acquérir toutes les connoiiTances
néceffaires , foit pour bien juger , foit pour bien
monter, foit pour bien dreffer les chevaux.
Sous cet afpeâ on fentira. aifémeîit combien
il eft eflentiel qu’ il y ait un affez^grand nombre
xd’excellens écuyers pour veiller à tout ce qui
peut regarder les differentes troupes a cheval ,
& l’ on pourroit même dire tous les chevaux dont
on peut avoir befoin dans les armees françoifes.
Malgré la nécèffité où nous fommes d’avoir
une excellente cavalerie , fur-tout depuis que les
puiflances du nord fefont appliquées à en former
une très-fupérieure , nous avons varié dans nos
opinions fur cet objet militaire , ainfi que fur
tous les autres , & nous n’avons pas manqué
d’avoir des manèges & d’y exercer les troupes
à ch e v a la v an t d’avoir le nombre d'écuyers fuffir
fans & fuffifamment inftruits pour veiller fur ces
établiffemens & les diriger.
Nous allons effàyer de prouver cette vérité
malheureufe en cherchant à faire connoître
quelles font les connoiffances & les qualités
1 N n a. .