
& on leur fer oit exécuter en&mble tous lés
mouvemens. piincipes.
Mouvement de tête.
Chaque foldat faifant partie d’un rang 8c d’une:
file , il faut qu’il foit toujours dans la ligne de:
J’ un 8c de l’a u t r e i l faut donc qu’ il puifle en
même tems découvrir- fa gauche ou fa droite,
& les. objets qui font devant- lui ; mais pour cela,
il faut 1 habituer à ne tourner que très peu la
tête à droite ou à gauche, & à éviter que
l’épaule n’en.fùiye les mouvemens..
Alignement,.
Pour parvenir à être bien aligné, il faut que
chaque foldat foit dans la pofition primitive, &
que placé dans-le rang ou dans la file, il découvre
imperceptiblement les hommes qui font dans le
rang à fa droite ou à fa gauche, & l’homme,
qui le précède dans fa file.
Halte*
C ’eft au-mot de halte que chaque foldat doit
finir le pas avec la jambe qui arrivoit à terre
& raflembler- avec celle qui étoit prête à mouvoir.
Il eft eflentiel.que ce mouvement s'exécute
enfemble &. avec précifion , pour conferver
L’uniformité dans-la pofition primitive du corps.
Conversion-..
Il peut-être quelquefois néceffàire qu’ un corps
de troupes fafle fucceflivement face à différens
côtés > alors chaque homme de cette troupe doit
fe mettre en mouvement, marcher & changer
de place, à l’exception de l’homme qui fert
de pivot j- ce mouvement ^s’appelle une con-
tverfion. .
T ou t lë front d’une troupe qui fait: une con-
verfion doit tracer une ligne circulaire en général,
& chaque file en. particulier doit, décrire une
circulaire différente.
Dans une converfîon la file qui’ eft' à l’extrémité
de l’ aîie mouvante, doit embraflèr un
terrein dont Tétendue depuis, le pivot jufqu’à
elle foit fans altération toujours la même,, la
troupe faifant alors le rayon d’üne partie de
circonférence que la file doit fûivrë.
Dans un-mouvement de converfîon, il n’y a
pas deux files dont les hommes doivent faire
leurs pas de la même étendue.
L’étendue d’un quart de circonférence parcouru
par ui? aile mouvante eft égale à une fois
8c demie, le front de la troupe 8c quelque choffe
au-delà, lorfque la front eft d’une grande
étendue.
Dans une converfîon quelconque on doit re*-
garder l’aîle mouvante.
Voilà des principes qui prouvent, aflez la
difficulté, des converfions, 8c combien il eft
eflentiel de fe fervir rarement de ce mouvement ;
mais, il eft quelquefois impoffible de l'éviter, 8c
s’il eft effentiel qu’il foit fait très-légèrement, ne
feroit-ii pas avantageux d’accoutumer les élèves
à le faire le plus rapidement polïible : on fe
borneroit à mettre une grande attention à ne pas
fe défunir ; ©n-s’ arrête roi t àJa fin du mouvement,
& l’on partiroit enfuite vivement du pied gauche
au commandement, de marche..
Maniement des armes.,.
Le foldat combat ou de près ou de lbin, ou
à coups de bayonnette ou à coups de fufil, &
le maniement des armes n’ eft autre chofe que
la manière la plus avantageufe de s’en fervir
; dans les deux cas»
Port £ armes..
Le fufîl eft une arme incommode 8c pefante,
il faut chercher une. manière peu gênante de le
porter..
Premier port d’armes;
On pourroit placer- lë fufîl contre l ’épaulé
gauche , la platine en dehors j la contre-platine 8c une partie, du- canon qui eft' du même côté
touchant au corps , la fous-gardé fous la jonCtibn
du bras & de l’avant bras*. le bas dë la crofle
environ fix poucës plus bas que la Hanche & à
plat für la cuifle ; le bras gauche formant avec
l'avant-bras & le poignet une fpirale pour fixer
Te fufîl j les quatre doigts de la main gauche
formeroient un crochet qui foutiendroit le fufîl
par le côté du retour dé la plaque de couche,,
fe pouce contre la cuifle.
Second port larmes;.
- Pour fôulager le,bras & la main gauche,, l’on
faifiroit avec la main droite Larme entre la naif-
fance dè là moulure de là-crofle & la platine
alors la main gauche pourroit fe mouvoir fans
craindre que lé fufîl ne vacillât, parce qu’il
feroit fou tenu par là main droite. Si-l’ôn vouloit
garder cette pofition long-tems-, le bras gauche
fe plieroit, croiferoit fur l ’arme à la platine,,
couvriroit le baflinet, couvriroit aufli le poignet,.
& viéndroit faifir l’avant-bras droit; avec la:main.
gauche.
Il faudroit confulter la taille 8c la conformation
de chaque é lè ve , afin qu’il ne fût pas
gêné dans le port de fon arme j & furtout ne
jamais perdre de vue que les foldats ne font
formés que pour la guerre, 8c qu’ il faut peu;
s’occuper du coup-d’oeiL
Elève portant' le: f u f l
On demanderoit à l’élève de ne pencher fon-
corps ni- d’un côté ni de l’autre, d'avoir Tes
hanches bien égales, 8c de faire tous les mou-
vemens de. fes bras très-près du corps j afluré
dans le port de fon arme r l’élève exécuteroit
feul tous les mouvemens de la marche en portant
le fufîi, puis en. rang & en file.
Fujjl comme arme de jet*
Quelle eft la manière la plus fûre 8c là plus
prompte de charger 8c de tirer un fufîl ? comment
faut-il s'y prendre pour attrapper l’objet
contre lequel on tire ? Plufieurs hommes réunis
ne doivent ils pasremplir- ces objets différemment
qu’un feul.
Charger le fu f il
Saifir fon arme de la main droite, la foutenir
enfuite de la main gauche ,. ouvrir le baflinet,
amorcer, pofer la crofle contre terre,, mettre la-
cartouche dans le canon, bouner & porter fon
arme,. tels font les procédés au moyen defquels
on peut charger le fufîl:- .
Au commandement : apprête% pour faire feu y
l’élève fans changer de pofition, armerok fon
fufîl avec le pouce de la main droite, & l’em-
poigneroit après au-deflùs de la naiflance de la
moulure de la. crofle..
Tirer le fujil.
Au commandement : en joue, faites feu; 1 élève
porteroit fon fufîl la crofle contre l’épaule droite,
la main 8c le bras gauche allongés, de façon à.
diminuer le poids-du fufîl & a 1 affermir contre
l’épaule, la tête appuyée contre la- croflè & un
peu penchée en avant, afin de vifer- plus a Laife,,
& les deux premiers doigts de h-main droite fur
la gâchette. Il feroit feu dès qu'il feroit en
joue , reviendroic à. droite 3 mettroit le chien a-
fon repos-, amorceroit, finiroit de charger le
fufîl, & prendrait la pofition primitive du port
de l’arme.
Ainfi que dans1 toutes les autres inftruCtions ,
chaque élève feroit exèreé d’abord feul dans les
différentes pofitions, enfuite en rang 8c en file.
( Voyei le mot Eil b , relativement au danger
de faire tirer plus de deux rangs à la fois,, à
moins de former les files obliquement. )
Vfage du fufil comme pique.
Le fufîl comme pique ne doiE fervir dans là
défenfe que dans lë cas que l’on fût attaqué par
de la cavalerie, & que l’on n’eût aucun moyen
de s’aider de quelque retranchement procuré par
la nature du- terrein ou pratiqué exprès.
Dans l ’attaque, après avoir- fait faire haut les
armes pour marcher avec plus d’aifance , 011
pourroit, au moment où l’on joint l’ennemi ,
faire préfenter la bayonnette aux deux premiers
rangs, les deux derniers fi l’on n’étoit qu’ à
quatre de hauteur, ou tous les autres rangs fi
Ion étoit à huit, douze ou feize reftant, les
armes hautes ne ferviroient qu’à augmenter la
mafle 8c fes efforts.
Se repofër fur le fufil.
Mais les foldats ne peuvent pas toujours faire
fe u , attaquer où fe défendre, ils ne peuvent
pas toujours porter le fufîl.5 il eft quelquefois
- néceflàire qu’ ils fe repofent. 1 Au commandement : Us armes prçs du pied;
on faifiroit l’arme avec la main droite à la hauteur
de l'épaule gauche, & on placeroit la
crofle à terre à côté du pied droit en un tems.
Porter le fufil.
Au commandement : porter vos armes ; la main
droite placeroit en un feul tems l’arme contre
l’épaule gauche, 8c la main gauche la faifiroit
& la çontiendroit..
Emploi des Français depuis l'âge de vingt-un an
jufqu a celui de 'trente.
: L’art de la guerre en fé perfectionnant fut
fournis à des règles, & bientôt la victoire dépendit
moins de la quantité des combattans que de
la formation, de l’ordre 8c de la fcience des
troupes qui combattoient.-
Fbrmation..
Nous avons déjà traité de la formation dans
le quatrième paragraphe , 8t nous ne nous a noterons
pas ici. à prouver les avantages de cette
formation, foit en elle-même, foit pour l’état.
' 11' nous refte à connoître les objections dorïtellë
feroit fufceptible pour y répondre (1).
( i) 'Voyez fur là manière d’armer lés troupes
& fur les armes offenfives & défenfives : Le Soldat-
Citoyen „depuisTa page 2.86 jufqu’à celle. 32-3,.