
il !
ri A ID
allié cle votre nation aura une guerre , il faut
y envoyer la fleur de votre jeuneffe , fur - tout
ceux en qui on remarquera le génie de la guerre,
& qui feront les plus propres à profiter de
l'expérience : par-là vous conferverez une haute
réputation chez vos alliés , votre alliance fera
recherchée ; on craindra de la perdre : fans avoir
la guerre chez vous & à vos dépens , vous aurez
toujours une jeuneffe aguerrie & intrépide.
Quoique vous ayez la paix chez vous * vous ne
Liifferez pas de traiter avec de grands honneurs
ceux qui auront le talent de la guerre ; car le
vrai moyen d'éloigner la guerre & de conferver
une longue paix, c'eft de cultiver les armes,
c'eft d'honorer les hommes excellens dans cette
proreffion., c'eft d'en avoir toujours qui s'y foient
exercés dans les pays étrangers , qui connoiflent
les forces de la difeipline , & les manières de
faire la guerre, des peuples voifins 5 c'eft d’être
également incapable de faire la guerre par ambition
& de.la craindre par molleffe. Alors , étant
toujours prêt à la faire pour la néceflité 9 on parvient
à ne l’avoir prefque jamais. »
Les hommes ne font point les feuls êtres qu'il
importe d’ aguerrir ; il faut encore accoutumer les
chevaux, je ne dirai point aux dangers de la
guerre - ils ne les connoilfent peut-être point,
mais à Texplofion des armes à feu, aux cris des
foldats , à l'odeur de la poudre , au brillant &
au cliquetis des armes de main : on a ici un avantage
., on peut aguerrir le s chevaux pendant la paix,
mais il fernble qu'on l’ignore : on attend dans la
plupart des villes que l’artillerie ait fini fes exercices
avant de faire manoeuvrer la cavalerie > jamais
, ou prefque jamais , on ne fait effuyer aux
chevaux une décharge de moufqueterie à une
diftance peu confidérabîe ; on ne cherche même
pas à les accoutumer au fon , beaucoup trop doux,
des inllrumens qui compofent nos mufîques militaires
, car on fait ordinairement taire ces inftru-
mens quand la cavalerie défile : ce n'eft certainement
point ainfi qu’on peut former des chevaux
propres à~la guerre. Koyeç C h e v a u x .
AIDE -M A JO R DE R ÉGIMENT. Supplément.
Nous devons examiner dans ce fupplément
s'il ne feroit point néceffaire de rétablir dans chaque
régiment de l ’armée françoife un aide-major
du corps.
L'écrivain qui auroit d i t , en 1775 , » les aides
& fous aides-major que l’on regarde comme très-
néceffaires y qui fe croyent le foutien de la difeipline
& de i'inftftiétion militaire > qui ont l'air
de tout faire , & qui réellement font beaucoup ,
font non-feulement inutrlbs , mais même dangereux
, » auroit excité , fans doute , de grands
éclats de rire , & peut-être même des fentimens
de pitié : c’eft un homme à fyftême , auroit-on
dit » & fans combattre les raifons qu'il auroit
A I D
alléguées , &r même fans les pefer , on auroit
ajouté : c'eft un fou que l’ambition de dire des
chofes neuves a égaré. Les voilà cependant réformés
depuis plufîeurs années , ces officiers-que
l’on croyoit fi néceffaires , & la difeipline n’a
point perdu de fon énergie ; les voilà réformés ,
& l'inftruétion a beaucoup gagné. Combien cet
exemple ne doit-il pas nous rendre circonfpeéts 1
C'eft à M. de St.-Germain que nous devons cette
leçon utile : ce miniftre eut raifon de faire des
réformes dans l'état-major fubalterne des régi—
mens , l’expérience l’a prouvé : il .eut même raifon
de ne laiffer , dans le premier moment, fub-
fifter aucun des membres de l’état-major ; s’il en
eut confervé un feul, la révolution heureufe qu'il
vouloit opérer n'auroit jamais été complerte :
mais aujourd’hui que les capitaines & meme les
lieutenans font inftruits dans l’ art des manoeuvres?,
qu'ils ont fenti la néceflité & les avantages de
cette inftruêlionj qu'ils connoiflent les principes
de l ’adminiftration des compagnies, aujourd'hui
ne pourroit-on point, ne devroit-on même pas
rétablir une partie de l'état-major fubalterne? C e
qu'il y a de certain, c’ eft qu'on peut alléguer beaucoup
de raifons en fayeur d’un aide-major du
corps.
Quand le major eft abferit, ou dans l’impoffi-
bilité de remplir fes devoirs , c ’eft le premier capitaine
qui eft chargé de le remplacer ; mais ce
premier capitaine a-t.-il étudié affez attentivement
les ordonnances qui règlent l’adminiftration des
corps militaires , pour ne s’en éloigner jamais ?
Eft-il toujours allez inftruit dans l’art des ma-?
noeuvres & dans la théorie des ordonnances qui
règlent le fervice des places, pour maintenir l’inf-
tru&ion des officiers & des bas-officiers , au point
qu’elle doit avoir atteint ? Connoîc il alfez bien les
foldats , les caporaux, & les fergens du régiment
entier pour tirer parti de leurs qualités heureufes,
& même de leurs défauts? A-t-il toujours affez
d’intelligence pour terminer les affaires conten-
tieufes ou épineufes , & alfez de force & d’activité
pour conduire celles qui demandent un foin
& une furveillance continuelles ? Eft-il toujours
capable , en un mot, de s'acquitter dignement
d’un grand nombre de fondions qui font nouvelles
pour lui , & qui ne lui font que momentanément
confiées ? Je fuis bien loin de vouloir
déprimer les officiers que l’ancienneté a conduits
à la tête des régimens , jamais un tel projet n’entrera
dans mon ame y, je ne veux pas non plus attacher
aux fon&ions des majors une importance
trop.grande , mais je ne puis m'empêcher de dire
que tous les capitaines n'étant pas capables de
les remplir pendant la paix, & moins encore pendant
la guerre, il eft nécelfaire de créer pour cet
objet un aide -.major du corps.
Il eft encore nécelfaire de créer un aide-major
du corps pour remplacer le major auprès du fe;-
A I D
coud bataillon, détaché du premier. Qui fera' à
l ’avenir le détail de ce bataillon ?• Qui fera chargé
de fon inftru&ion ? Qui entretiendra avec l’état-
major une correfpondance fuivie ?
Il faut çtéer un aide-major du corps pour avoir
un officier public qui foit conftamment charge de
furveiller les foldats de toutes les compagnies 3
d’affembler, d ’infpe<5ier , de conduire- les gardés
& les détachemens; d’obferver les foldats dans
les rues & lorfqu'ils font en faéfcion , & de tenir
par fes obfervations le major au courant de tout
ce qu'il doit favoir : le capitaine de police ne
p eu t, en effet, remplir que très-imparfaitement
la plupart de ces fondions : il ne voit pas les
compagnies affez fouvent, affez long-tems., avec
affez d'intérêt & d’impartialité , pour juger faine-
ment de leur tenue , de leur i-nftruction , &c.
Il faut créer un aide-major du corps pour fur-
veillcr Tinftruêlion' des bas-officiers , des travailleurs
, des hommes de recrue & des perfonnes
renvoyées au peloton d’inftruélion :. parmi les
officiers qui font fucceffivement chargés de ces
foins, ( Voyei C a p it a in e in st ru c t eu r ) il en
eft quelques-uns capables de les bien remplir}
mais comme ils n’en doivent être chargés que
momentanément, comme iis n’ont aucune perf-
peclive agréable bien certaine, il en eft peu qui
s’en acquittent avec un grand zèle.
I l fiüt créer un aide-major du corps pourdiéler
les ordres avec clarté 3 pour tenir un contrôle
exaiél des différens ;tours de fervice : les adjudants
n’o n t,.en effet, ni affez de poids pour
prévenir les difeuffions relatives aux tours de fer-
vice , ni affez d’ autorité, pour les terminer : il
manque auffi quelquefois à ces bas-officiers cette
netteté d’ idée & cette facilité d’expreffion né-
cëffaires , pour rranfniettre des ordres minutieux
ou difficiles à exécuter.'Ce fera, fur- tou t, pendant
la guerre qü'ôn recontioîtra là vérité de ce
<jue j’ avance ici.
Il faut créer tin aide-major du corps pout exciter
de l’aétivicé parmi les jeunes officiers ; les capitaines
qui approchent de leur vingtième année
de fervice , font prefque aujourd’hui les feuls qui
Terrent avec zèle , parce qu’ils touchent feuls au
moment où l ’on peut commencer à concevoir
quelque efpérance.
Il faut enfin créer un aide-major pour ne plus
marcher d’un pas incertain dans le choix des
majors : fi tçl major de l'armée eut été aide-major
pendant trois ou quatre ans , on auroit vu que ■
fa fanté ne fecondoit pas foh zèle 3 queTa voix
etoit trop foible ; fa vue trop bqrnée ; fon application
trop peu confiante, &c,
1| Mais pour que cet aide-major ne contribue point
à replonger les officiers des • compagnies dans
A I G A I L I?
l’ignorance , qu’on leur reprochoit niitère de M- de St.-Germain 8r poauvar ntq ule’i l mnie-.
fdaountn qeu , ’pilo nine ts ’olicecuu pàe dnei dfer él’qinueilnrtueâsi oinnj unfit idcee sl ’,a di-l
nmoimnimliréa tipoanr ldee sc ocloomnpeal,g nmieasi s; aquu ’fielr untein f oit plus \ par le
qcoun’ifle iflo idt ’atidrmé idn’iellnrtarteio lne,s pprréefmidiée rpsa rl iel’uitnefnpaenétlse uoru; les derniers capitaines en fécond ; qu’il abandonne
l’a/Vt-majorité dès KinfLfflîfrffi il fera chef
dpe’unnfee qcuoem lp’eaigpnoiier, d&’u nqeu, 'iml anjo'ariitt éd. ’autre récom-
meLnetse raapiepnoti ,n itle emne vnrtas i,d lee sc deé pneonufvees ld uo ftftiécfioerr amuiglitaire
d’environ cent mille livres par an ; mais ne
pourroit-on pas fe contenter de donner la com-
miffion de capitaine au premier lieutenant de chaqmuiee
r rléieguitmeneanntt, deens félectotrneds , d&e ldieeu tcernéaenr t uanu pofrfeiaciinefri
ddaen rse mchpalqaucee mréegnitm peonutr ulen fuopffpicléieerr .d eO pnl uasu,r o3it c les dépenfes de l’Etat ne feroient point augmentées.
fraAnçIoGisU pILorLtoEiTenEt. dDeasn sa rlme uterems s cooùm lepsl.a gteuseir,r ieorns donnoit le nom d'aiguillette aux petits cordons
qui en lioient enfemble les différentes parties : on da ’déeppauuilse ttdeo ,n ndéo ncte onno m-s ’dà l.u nfee rveif ppècoeu rp adritfitciunlgiuèreer
lès différentes armes & les différens, grades. §
Ces aiguillettes croient placées quelquefois, fur
l'épaule droite, Se quelquefois fur t’épaule, gauche
: elles éroient fisrées. à un bouton, attaché
proche le collet de l’habit , Se maintenues pat
une ganfe pofée à l’extrémité de l’épaule : les
aiguillettes étoient plattes ou rondes , c’eft-à-dire
formées avec , un gallon ordinaire d’or -ou d’argent
5 ou avec des fils d’or ou d’argent tiffus en
rond ; elles avoient environ deux pieds de Icwi.-
gueur ; elles flottoient tantôt fur le bras , tantôt
fur la poitrine, tantôt fur les épaules. Le ferret
avec lequel leurs extrémités étoient garnies, étoit
d’or ou d’argent.
yàuLxa- lpélgueprasr, tl edse sg adrrdaegso dnes , lal esm raérgiinmee, nlse sd ec acdheets- gentilshommes ont porté des aiguillettes : il n’y
ap eptliut s naoumjoburred ’hdu’oif fqicuiee rlsa . mdea rdércahgaounffsé eq u&i eunn ptroèrs
tent. On a réformé une partie des aiguillettes lpiataricree sq ,u &’el lepsa r' caeu gqmue’enltloesie npto ulevso dieénpre. nêfterse ddeasn, mgei-
rreautifoéns ddeavnrso iutn de étmerêmléien. erC ,e tctee mdeer nfieèrrneb lec o,n fidé-- à réformer
celles qui fubfiftent encore , & particultirèoruemvee,
n te nc,e ellfefse td, e prleaf qmuaer écchhaaquufei ejeo :u rc ed caonrsp sd Cese
mêlées quelquefois , viyes toujours très-ferrées.
- AILES. Supplément. Voye^ -ce mot dans le
diétioangire des antiquités. L’auteur de cet arti