
n an ces militaires prefcrivent. aux chefs des provinces
de féjourner dans leurs commandemens.
Ces derniers prennent congé , quittent la cour
à l’époque qui. leur eft fixée par la loi , mais
ils ne le rendent point pour cela dans leurs
commandemens. Sont - ils tenus à trois mois
ou quatre-vingt-dix jours de fe.rvicé , ils paflent
cinquante jours dans leurs terres, arrivent dans
le commandement le dernier ou l’avant * dernier
jour du premier des trois mois , & en fortent
le premier ou le fécond jour du troifième.
Gomment ne voient-ils pas qu’ils doivent , par
cette conduite, faireconno'itre aux adminiftrateurs
que la multiplicité des. com m a n d o n s : eft inutile
eu même vicièufe? Ce n’eft que pour maintenir le
bon ordre parmi les habitans & les gens de
guerre qus les c om m a n d o n s d e s p r o v in c e s ont
été établis , pourrait dire un miniftre patriote •,
or les provinces l’ont aufll tranquilles & les
troupes aulli-bien dilciplinées quand les com m a n d
o n s font abier.s , que lorfqu’ils font préfens -,
donc" on peut fans inconvénient ou les détruire
tous ou du moins en réformer un très - grand
nombre.
C’eft fans doute à la crainte de voir la puif-
fa n c e , l’autorité des grands reprendre trop de
force -, & le régime féodal renaître , qu’on doit
attribuer l’établiffement des c om m a n d o n s d e p r o r
i n c e . Il eut pu en effet être dangereux,. ja d is ,
de réunir conftamment fur la même tête les
droits dé gouverneur de province avec ceux de
c om m a n d a n t y mais comment n’a-t-on pas vu r
depuis qu’bn n’a plus befoin de con trepoids ,
qu’ il eft infiniment à charge , pour l’ é t a t , d’entretenir
fur un p ie d , très-cher, deux ou trois hommes
pour gérer un emploi qu’ une feule perfonne peut
facilement remplir ? V o j e * Gouverneur, de
P ro v in c e .
§ . 1 1 .
D e s c om m a n d a n s d e s p la c e s~ Il
Il efir des places qui , outre leur état-major
ordinaire , c’eft-à-dire , outre le lieutenant de roi,
le major ,les aides & fous-aide major, ont encore
ain c om m a n d a n t particulier : c’eft fur-tout pendant
la guerre & lorfque quelque place eft menacée
d’un fiége , qu’on lui donne un de ces. com m a n d
o n s . Ils font les chefs de l’état-major. Iis
doivent obéir au c om m a n d a n t en chef 8 c aux cSi-
ci ers. généraux employés dans la province par
lettres de fervice : ils ont dans leur place les
mêmes devoirs à remplir relativement aux habitans
& aux gens de guerre , que les com m a n d a n s
d e s p r o v in c e s dans leur province. Il leur eft défendu
de rien entreprendre contre les droits & la juflice
ordinaire y ils doivent même lui prêter main
forte toutes les fois qu’ils en font requis. Ils
doivent veiller particulièrement fur les 'hôpitaux
de la place dans laquelle ils commandent -, ils ne
peuvent s’abfenter de leur place pour plus de quatre
jours , ians avoir obtenu un congé de la cour •, &
pas même pour un jour , s’il n’y a dans la place
un lieutenant de roi ou un major capables d’y
commander en leur abfence. Les devoirs que ces
officiers ont à remplir dans l’intérieur , des places
ne font , pendant la paix, ni bien nombreux ni
bien difficiles : ils fe réduifent à fe trouver fur la
place d’armes à l’arrivée d’un corps militaire ,
a alTifter à la publication des bans lors de l’entrée
des troupes dans leur logement , à la vifite des
maifons fujettes au Iogemgnt, & à faire défiler
les gardes après les avoir infpe&ées. Ils ont à
rendre au c om m a n d a n t de la province & aux officiers
généraux employés par des lettres de fer-
vice, certains devoirs , certains comptes , & certains
honneurs que le lieutenant de roi le plus,
inepte rendroit tout auffi-bien qu’eux. Voyefr' dans
l’ordonnance des places , le tit. 3 , art. 2.5 , & le
titre a , art. 9. Voyej^ L ieu ten an t de r o i .
Il y a des petites, places dont le lieutenant de
roi ou le major ont le tirre de c om m a n d a n t ‘
pourquoi multiplier inutilement les titres d’honneur?
§. 11 r.
D e s co.mmanda.ns d e s corps*.
On donne le nom de c om m a n d a n t d e c o r p s à
l’officier , foit fupérieur ou fubalterne , qui commande
un régiment. Les. devoirs des c om m a n d o n s
d e co r p s hont détaillés dans les articles C olonel ,
L iéu tk n a n t -colonel , M ajo r , & c. Il y avoir
jadis un traitement particulier affeûe au commantr
d a m â t chaque corps-, ce traitement leur fera;
rendu félon les apparences. §. 1 y.
D e s c om m a n d a n s d e p o j le *
Le c om m a n d a n t d ’ u n p o j le eft l’officier à. qui?
eft confiée la garde 8c la défenfg d’un pofte. Ses.
devoirs, font décrits dans, les articles^ P oste ,
, O uvrage en te r r e , Redoute , &c. On trouve
-dans le titre 14 du réglement provifoire pour l’infanterie
en campagne , les c blé r va tiens les. plus,
fages fur les devoirs d’un c om m a n d a n t d e p o jle ..
V o y e { aufli la f c i e n c e d e s p.o jles par; le Coin te ,,
& le G i / I V E de. l'o f f ic ie r p a r t i c u li e r e n cam p a g n e * §. y.
D e s c om m a n d a n s d e b a taillo n -.
On a donné pendant long-temps,, dans l’armée
françoil’e, le nom de comm v id a n t d e b a ta i l lo n » o r .
de c h e f d e b a t a i l lo n , au plus ancien capitaine de
. chaque bataillon. Le c h e f d e b a ta i l lo n a voit des,
devoirs particuliers à remplir il jeuiffoit de
quelques prérogatives attachées à fa place & d’une
légère augmentation d’appoimemens.
M. de Choifeuil réforma les c h e f s de b a t a i l lo n ,
S t l’armée fe plaignit avec raifon -, ils firent
çréés de nouveau en 1776- , mais on ne leur
rendit qu’une foible partie de leurs droits , 8c
bientôt après on les réforma de nouveau.
A l’afpect de ces variations, l’homme qui délire,
qui cherche le bien, flotte néceffairement dans
une grande incertitude : puifque le pafle lui offre
des éxemples qui autorifent la création 8c la def-
trn&ion des c h e f s d e b a t a i l lo n , il eft obligé , pour
réfoudre le problème dont il s’occupe , à n’en
appeler qu’au feul raifonnement.
On convient généralement que les deux plus
■ anciens capitaines d’un régiment ne peuvent , ne
doivent point être confondus avec les deux capitaines
les moins anciens : fi l’ancienneté des fer-
vices ne donne , , dit-on , aucune prérogative ,
chaque militaire abandonnera le fervice dès le
moment où il verra qu’il n’a plus l’efpérance
d’améliorer fon fort -, fi l’ancienneté des fêrvices .
• ne donne aucune prérogative , les jeunes officiers ,,
• ne voyant aucune différence entre les anciens &
les nouveaux capitaines , n’auront plus pour les
premiers ces égards particuliers qui font le prix
-légitimement dû à la vieilleffe , & qui lui fervent
de dédommagement. Rendît-on les lieutenances
Colonelles aux.corps ., il n’en faudrait pas moins
établir une diftinétion de droits & de devoirs
entre les plus anciens & les plus jeunes capitaines •,
car.on ne peut fe diifimuler qu’il faut fournir
aux anpiens le moyen d’apprendre à commander ,
8 c que tous les officiers n’étant point après à
‘ devenir chefs de corps, il faut donner à l’ancienneté
fâns talens , une place de repos -qui la dif-
1 tingue , qui la dédommage , qui la récompenfe. '
Mais en quoi confiftera cette récompenfe de
l’ancienneté ? Si elleétoit uniquement pécuniaire,
elle ferait peu flatteufe elle attirerait bien peu
■ dé confidération à celui qui l’obtiendrait , & ne
le formerait point au commandement. Si l’on
vouloit, comme on le -fit en 1776 , transformer
les c om m a n d a n s d e b a t a i l lo n en aides-majors , on
ne créerait point une place de repos •,. &? on confierait
à l’ancienneté des devoirs qu’elle ne pourvoie
prefque jamais remplir. Si on ne donnoit à
l’ancienneté que des titres fans fonctions , des
diftintiions fans prérogatives , on n’àtteindroit
point non plus les différens buts que l’on doit
frapper : la fable qui nous peint les grenouilles le
moquant du i olive au eft l’hiftoire des hommes.
Une augmentation d’appointemens devrait donc
être accordée aux c h e f s d e b a t a i l lo n ; à cela on
devrait joindre une- marque diftinélive aifée à
reconnoître -, la différence dans la couleur des
franges de l’épaulette pourrait fournir cette
diftinçtion. Ne poun oit-on pas difpenfer encor©
les c om m a n d a n s d e b a t a i l lo n 8 q faire le fcrv'co
des places comme officiers fubal ternes , & leût*
donner dans le fervice de campagne dés fonctions
particulières à remplir?tife crois avoir obfervo
que les gardes^ les-patrouilles , les fe ht in elles
ont perdu de leur vigilance depuis qu’il n’y a
plus dans notre armée des hommes publics •,
deftinés à les furveiHer : en confiant particulièrement
aux chefs de bataillon uné infpeétion constante
fur ces détails , on ferait renaître , fans doute ,
l’ancienne adivité. Ne pouf.roit-on pas aufli confier
au x c h e f s de b a ta i l lo n le foin d’infpeder la tenue
des habits. & des armes de leurs bataillons r effectifs
? ne pourrôit-on pas leur faire recueillir
& rendre les rapports des compagnies réunies
fous leur drapeau ? ne pourrait - on pas leur
donner le droit de punir des arrêts tous les officiers
du corps, 8c les charger particulièrement
de la furveillance morale des jeunes gens. Tous
ces petits détails font eflentièls , mais aifes à
remplir , & conviennent à l’âge avancé. Qui
oferoit , qui voudrait faire des réclamations
contre des prérogatives dont on feroit affuré de
jouir à fon tour? V o y e { A p p o in t é .
§. V I .
D e s c om m a n d a n s d ’ e fea d r o n .
Le c om m a n d a n t d ’ e fea d ro h eft dans la cavalerie
ce que le commandant de bataillon eft dans l’in-
i fanterie. Il y a aujourd’hui des' c om m a n d a n s
d ’ e f e a d r o n dans les troupes à cheval.
COMMANDEMENT. Ce mot a , dans le vocabulaire
militaire , plufieurs acceptions différentes.
Effayons de donner une idée nette de chacune
d’elles.
§* T
D u d ep a r t em e n t c o n f ié à u n c om m a n d a n t & n om m é
c om m a n d em e n t .
O n fe fe r t du mot c om m a n d em e n t pour dé ligner
l’étèndue de pays fur laquelle s’étend l’autorité
d’un des officiers dont nous avons parlé
dans l’article C om m a n d a n t . C’eft dans ce fens
qu’on dit , fon c om m a n d em e n t s’étend jufqu’à tel
ou tel endroit.
L’ importance 8 c l’étendue des c om m a n d em e n s
varie infiniment en France : il en eft qti font très-
vaftes & d’autres qui font très-petits -, il en eft
qui font très - importans & très - difficiles , 8 c
d’autres qui le font peu : fût-il poffibléde donner
une égale étendue à tous les c om m a n d em e n s > il
feroit impofiible de leur donher une égale im-
I portance , & par confequent de les répartir indifféremment
parmi les hommes qui y aljnrént. Tel
c om m a n d em e n t ne peut être,,donné qu’à un guerrier
1 deftin? à commander les armées y tel autre ns
Y 2.