dront affez à l'avance pour que les ofïîciers-géné- '
raiix & le major-général aient le tems d’en faire
l'infpeélion.
A R t . 6 1 ,
Le nombre de travailleurs commandés fera
fourni exa&ement} ils feront conduits par un officier
-major de chaque régiment, au rendez-vous,
où les officiers-généraux & le major-général les
verront quand ils le jugeront à propos , & l’officier
prépofé pour le détail du fiége les verra entrer
a la tranchée & les comptera/'
A r t . 8q.
Les billets donnés par les ingénieurs , & certifias
par les officiers-généraux de tranchée , aux
travailleurs d’augmentation pris dans le bataillon
de tranchée , feront préfentés à l’officier chargé
de faire le détail de la tranchée,’ qui en rendra
compte au major-général, afin qu’il comprenne
ces travailleurs fur l'état qu’il en doit former, &
que lefdits travailleurs foient payés fur cet état en
rapportant lefdits billets certifiés.
A r t . 8j .
Ces travailleurs feront fournis par tous les bataillons
de l’armée, & feront payés fur les états
arrêtés par le major-général.
T I T R E L X I I I , A r t i c l e 3.
Les colonels & commandans des corps ne pourront
permettre à aucun foldat de paffer les gardes
ordinairesT du camp, fans des congés approuvés
du général & vifés par le major-général.
On peut voir par les détails des fonctions auxquelles
fe trouvoit affujettilemajor-générard’une
armée, combien cette place étoit importante, &
combién on a eu tort de la fupprimer depuis la
révolution, en confondant fi mal à propos fous le
titre de chef de l’état-major, les fonctions du major-
général , & celles du maréchal-général-des-Iogis de
l ’armée, qui auroitdûêtre regardé feul comme chef
de l’état-major. On conçoit que dans les premiers
momens où l’on fembloit avoir attaché une fi
grande importance à détruire tout ce qui exif-
toit , ou pour ne pas le remplacer, ou pour y
ftibftituer de très-mauvaifes chofes, on ait affeété
de ne plus avoir un major-général dans chaque
armée 3 mais depuis le moment où l’on a fenti
l’importance de la difcîpline, de l’inftruêtion, de
la taéiique, de la ftratëgique, des manoeuvres,
des mouvemens & des portions favantes 3 depuis
que l’on a voulu mettre de l’ordre dans les diftri-
butions, les gardes, la police des Camps, &c. on
a dû fentir combien on tireroit un parti efféntîel
du major-général dans chaque armée, & on ne
fauroit trop tôt en effet rétablir cette place fi né-
ceffaire pour faire revivre & conferver le bon
ordre dans les camps, ainfi que pour y affurer la
difcîpline, l’inftruàion &lesfubfiftances.
MALADE. Au mot Hôpital ( S u p p lém e n t ) |
nous avons communiqué nos idées fur les avantages
qu’il y auroit à préférer aux hôpitaux militaires
, les hôpitaux civils & ceux par bataillon ou
par régiment. Un des plus grands avantages de ces
établiffemens,. furtout dans les hôpitaux civils,
c’étoit, avant la révolution, les femmes ou les
Soeurs hofpitalières qui y étoient chargées des
fondions ne l’infirmerie , fur Jefquelles s’étendirent
les perfécutions pendant la terreur, &
dont on a commencé enfin à fentir toute l’utilité
dès l’inflant où l’ivreffe révolutionnaire a moins
tourmenté la nation françaife. On ne peut nier que
les femmes ne foient plus propres que les hommes,
à fervir les malades. En effet, par la fenfibilité &
la douceur naturelle à leur fexe , elles font plus
capables qu’eux, de ces foins touchans-, de ces
attentions délicates, fi confolantes pour les malades
& fi propres à hâter leur guérifon. Il eft peu
de nosledeursqui n’aient éprouvé cette vérité par
eux-mêmes, & qui n’aient préféré & ne préfèrent
encore dans l’état de maladie,Tes fervices d’une
femme à ceux d’un homme, toutes chofes égales.
Si le fentiment intérieur de la Nature & l’expérience
fe réuniffent pour nous démontrer cette
vérité, pourquoi n’en profiteroit-on pas pour l’intérêt
du fervice & de l’humanité ?
Qui empêcheroit donc de fe hâter de faire revivre,
finon les Soeurs hofpitalières pour fervir
d’infirmiers dans tous les hôpitaux civils, au moins
un choix fait avec foin parmi les femmes du peuple,
qui font dans l'indigence ? Dès-lors les infirmiers
feroient rendus aux travaux de la terre ou
des arts mécaniques 3 dès-lors on proeureroit une
occafion d’emploi & de travail à une grande quantité
de femmes & de filles qui fourmilfent dans
les communes dans un défoeuvrëment involontaire
, & qui, faute d’y trouver des occupations
qu’ellesy cherchent en vain , refient en proie aux
dangers & aux 'malheurs d’une oifiveté forcée.
Mais on ne voudroit pas borner ce bienfait-aux
hôpitaux civils : on deureroit auffi que certain
nombre de femmes de foldats ou autres fût attaché
à l’hôpital de chaque bataillon, pour y fervir les
foldats malades.
Ces idées fi effentielles & trop négligées parmi
nous, qui importent à la population, aux moeurs
& à l’honnêteté publique, méritent les plus fé~
rieufes attentions de la part du gouvernement.
MALADIE. La foible humanité, déjà expofé®
à bien des maux dans la fociété , l’eft encore
bien davantage dans cette claffe d’hommes qui fe
vouent à la défenfe de l’état. Le citoyen , devenu
foldat, doit impofer filence à la Nature 5 il ne
doit écouter que la voix de l’honneur , & s’exercer
journellement à verfer fon fan g pour la patrie 3
mais cette vie que lè foldat méprife, doit être
d’autant plus précieufe à fes concitoyens , que
c’eft pour leur fûreté quil a pris les armes | ,&
ûu’en fe vouant à leur défenfe, il leur impofe
^obligation de veiller à fa confervation & à fon
bien-être.
Devenu l’enfant de 1 état, il a droit d en attendre
tout ce qui eft néceffaire à la vie } il s’eft
facrifié lorfque fa fanté le lui permettoit : on lui
doit donc les plus grands foins quand il eft malade.
Plus expofé que les autres hommes, le foldat eft
plus fujet à perdre une fanté lans laquelle il ne
peut rien faire, & les foins qu’on lui doit quand
fl eft malade, font une des branches effentielles de
fa vie. ,
, Un des grands moyens de dinvnuer les maladies
des foldats, c’eft ae veiller continuellement à
conferver leur fanté, & à écarter d’eux avec foin
toutes les caufes les plus habituelles des maladies.
Mais duelies font les caufes les plus communes
des maladies parmi lés foldats ? •
Un travail fatigant, continué trop long-tems,
donne des maladies inflammatoires : il eft donc ef-
fentiel d’accoutumer le foldat progreflivement aux
travaux les plus pénibles, & veiller à ce que ces
travaux ne foient jamais pouffes à l’excès.
L’inconftance aù tems, à laquelle le foldat eft
Très-expofé quand il eft de garde ou en campagne,
fes vêtemens, toujours les mêmes pour
toutes les faifons, ne le défendent pas du froid
pendant l’hiver , font trop chauds l’été , & toujours
en trop petite quantité pour lui permettre
d’en changer quand ils font mouillés.
11 faut donc vêtir le foldat de manière à le
mettre à couvert de la pluie & du froid, & à ce
que fes vêtemens lui fervent utilement dans toutes
les faifons : un habit-vefte, un gilet, des pantalons
, des demi bottes , une redingote dont le
collet, doublé de toile gommée, renferme une
capote pour couvrir la tête du foldat la nuit ou
lorfqu’il eft en fa&ion.
Les chambres dans lefquelles couchent les foldats,
font trop peu aérées.
.On remédieroit à ces inconveniens en faifant
des changemens dans les cafernes.
L’ivrognerie, qui tue partout & dars tous les
tems : il faudroit avoir foin que les foldats n’euf-
fent jamais, ni le-befoin, ni le tems, ni même
l’envie de s’enivrer.
Enfin les alimens, qui font trop fouvent une
caufe de maladie, furtout pour les foldats.^
Du pain tel que celui de munition, fait fou-
vent avec du mauvais grain , point affez levé,
mal manipulé , dont on extrait trop peu de fon ,
gardé trop long-tems dans des lieux humides, &c.j
l’eau d’une mauvaife qualité, fouvent trop peu
de nourriture, &c.
Avec des foins de la part des chefs & l’ufage
des jardins, on pourroit procurer aux foldats une
nourriture faine & fuffifante : du meilleur pain ,
dût-on même en donner un peu moins j un peu
plus de viande t beaucoup plus de légumes. Quant
à la boilfon, M. Schmit vient d'obtenir un privilége
pour un moyen de purifier toute efpèce d’eaux,
& de les rendre parfaitement falubres.
Autant donc il feroit important de maintenir
les foldats dans une bonne fanté , autant, nous le
croyons , y auroit-il une infinité de moyens pour
y réuffir, & le gouvernement ne fauroit prendre
trop de précautions pour en affurer la réuflue ,
dût-il même facrifier pour cet objet des fommes
qu’il gagneroit au centuple, en diminuant par-là
les journées d’hôpitaux , & donnant aux foldats
des preuves d'intérêt qui les attacheroient toujours
davantage à leur état.
MANIEMENT DES ARMES. Le foldat combat,
ou de près ou de loin, ou à coups de baïo-
nète ou à c o u p s de fufil, & le maniemtnc des
armes n’eft autre chofe que la manière la plus-
avantageufe de s’en fervir dans les deux cas.
Si l’adreife, réunie à la force, procure aux hom-
| mes plus de moyens pour tirer parti de leurs corps
dans les différentes pofitions où l’on veut s’en fervir
à forces égales, en multipliant l’adreffe, on
pourroit s’attendre à une grande quantité^ d’actions
de la part des agens que l’on voudroit employer}
mais la gêne, la contrainte, toute pofi-
tion qui n’eft7pas naturelle, épuifent les force*
des agens, & leur en font perdre une grande partie
, en les forçant de les divifer. Il faudroit donc
s’occuper à donner beaucoup d’adreffe aux jeunes
foldats, tandis qu’on lès placeroit dans les pofitions
les plus convenables, & qu’on les accoutu-
meroit aux attitudes qui pour; oient faciliter davantage
l’emploi de leur force & de leur adreffe.
Il faudroit que les pofitions fuffent fi bien accommodées
avec les mouvemens phyfîques, que
l’élève ne fût jamais tenté d’y rien changer. La
moindre altération deviendroit d’autant plus dan-
gereufe, que , lï l’élève étoit forcé, pour fa commodité,
de changer quelque chofe dans la pofition
qu'on lui auroit donnée, il détruiroit l’enfemble &
l’harmonie qui doivent régner dans les mouvemens
quelconques d’une troupe.
P o r t d*A r m e s .
Le fufil eft une arme incommode & pefantet
il faut chercher une manière peu gênante de le
porter.
P r em ie r1 p o r t a armes*
On pourroit placer le fufil contre l’épaule gauche,
la platine en dehors, la contre-platine & une
partie du canon qui eft du même côté, touchant
au corps > la fous-garde fous la jonction du bras &
* de l’avant-bras, le bas de la croffe environ fîx pou-,
ces plus bas que la hanche, & à plat fur la cuiffe,
le bras gauche formant avec l’avant bras & le poi-
I gnet une fpirale pour fixer le fufil} les quatre
doigts de la main gauche formeroient un crochet
| qui ioutiendroit le fufil par le côré du retour de U
i plaque de couche , le pouce contre la cuiffe.
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