
34 A P P
que rextrême difette d’argent forcera toujours les
princes à faire* des guerres courtes ; n’oublions
point que les peuples commencent à s’éclairer
& que bientôt ils ne voudront plus aller courir
les hafards de la guerre & fe foumettre à des
peines & à des privations de tous les genres pour
occuper l’oifiveté de leurs fouverains , fatisfaire
les caprices d’un miniftre, ou l’ambition d’un
courtifan j fouvenons - nous-enfin que la. Franee ,
fi elle eft fage , prendra la ferme réfolution de
fe borner à rendre immuables les limites de fon
empire.
A ces obfervatioHs purement politiques & militaires
, on doit en joindre quelques autres tirées
de la nature même de la chofe.
Il eft un grand nombre de drogues qui perdent,
-dans un efpace de te ms très-court, leur vertus
curatives , & qui changent même de nature au
point de devenir très - infalubres. Ne mettons
point nos chirurgiens-majors dans l’alternative,
ou de faire éprouver des pertes confidérables aux
régimens , ou de donner aux foldats malades des
poifons au lieu de remèdes. Avec les apothicaires
des villes on n’a point ces craintes à concevoir} cette
raifon jointe à celles que nous avons précédemment
rapportées > nous déterminent à conclure
qu’il faut ordonner aux régimens de faire des
traités avec les apothicaires de leurs garnirons , &
bannir de nos hôpitaux militaires , de toutes les
claffes, toutes les perfonnes qurn’y font employées
que pour y-préparer des remèdes.-
A P PO IN T E . Supplément. L’ordonnance pro-
vifoire du tx juillet 1784 a rétabli les appointés y
elle en. crée dix dans les compagnies de fufiliers ,
& huit dans les compagnies de grenadiers & de chaffeurs ce font les plus anciens foldats de chaque
compagnie qui obtiennent le grade d’ap~
pointé : le plus ancien tambour de chaque bataillon
obtient au filce grade. Le premier appointé de
chaque compagnie a un fol de 'haute-paye 5 lès
autres appointés n’ont que fix deniers : les tambours
appointés font traités comme les premiers
appointés : les appointés ont , en l’abfence du caporal
, le commandement de l’efeouade à laquelle
ils font attachés. Les appointés portent pour marque diftinétive,- un' galon de laine placé proche
du parement de l’habit.
Rien de plus fage & de plus néceflaire que le
'rêtabliffement des appointés : autant il eut été
dangereux d’accorder à l’ancienneté le. droit de
nommer les caporaux , autant il étoit , j’ofe
d ire , ridicule, de ne point diftinguer un fondât
parvenu par fon ancienneté à la tête d’une
compagnie , d’avec le dernier des foldats de recrue.
Mais une diilinélion en argent eft-elle du
genre de celles qu’on doit employer dans l’état
militaire? O u i, avec les vieux bas-officiers &
k s vieux foldats x & même avec- les anciens de j
A P P
toutes les clafles. La loi qui accorde aux anciens
guerriers point : *> une Attacahuegzm -é nvtoautiso nà ld’ea rfgoelndet, nl’ea rgleeunrt defitt
» to ut} m mais elle dit au foldat : « Vous ne
»» dpo’augvreézm epnltu so uv odues fapnrtoacifuîree ra ulxeqsu eplse tivtso troeb tjreats-
. *> vail pourvoyoit dans votre jeunette , il eft jufte
”l’officier que l’Etat : *> y Les pourvoye befoins lui-de même.l’homme « Elle s’accroif-dit à
» fent à mefure qu’il vieillit 5' il ne peut plus fe
»» fneirffvei r ulnu i-fmerêvmiteeu, r il& e ftq uju’iflt ep qouuerv lo’Eyeta tà l. ufie sf oubre--
»' foins. » Voyez R é c o m p e n s e s p é c u n i a i r e s ,
R e t r a i t e s , & c -
Comme chaque appointé jouiiïoit autrefois
d’une haute-paye d’un fol par jou.r, celle q.ui
leur eft accordée aujourd’hui a paru mefquine.
tToeult els’ elfefes t,r éldeu cptrieomnsi e&r e fdfee t,to lu’eteffse t lnesé creéffloairrme,edse. Ayant de faire un établiffement quelconque , il
faut voir fi on pourra le foutenir 5 avant de le
tdiéotnru: pirreo diul ifraau jt mcaalicsu tlreor pl efso enfvfeetnst qleuse afdam dienlitfrturca--
teurs ne voyent que le moment préfent. Ce n’eft
dpuoicntit f,e,n cp’erfot deignu alen t dlo’anrngeanntt qauv’eocn clhe oriexn, d enp role
àd ifltar ibhuaauntet -apvaeyce aqrtu; ’oInl eau ta céctéo rpdoéfef ibalueX de joindre bdiee np edtuit efse revxiecme p,. t&io nqsu ,i qauuir oni’eanutr ocieepnet npdoainntt appointés.nrueinjdauu
i lfec qfuoernt t dpel ucse se nhvoimé. mTeesl lep luesu td éotéu x, , pa&r epxaerm cpolne-,
cqeulil en ed èfos ncto rpvaése esf liènntétireielluermese n,t m&i lidtea irtoesu.t eLse sc ejleleus!
cnfees cfoorlvdéatess apuernodiaenntt lfeeunrt jie, uqnue’felne ,f aiilfsa ntrta bveaailulocoieunpt pour un âge où ils auront moins de force &:
d’aCtivité , & ils auroient par çonféquent été les
premiers à applaudir à l’exemption a.ccordée aux
appointes
APPOINTER. Punition militaire. Appointer un foldat de garde , de faCtion , d’exercice , de
fgoaurdpeê , oàu fadier ec qourveélqeu „e cc’oerfvt éle’o boluig eàr a làl erm onter la à l’exercceic
nee, qfouioti qpuoein ,t p ar le tour de contrôle de fervice , à lui à remplir l’un de ces devoirs;
Des militaires ayant remarqué que le foldat
'qu’on avoir appointé d’exercice , pour avoir manqué
d’a&ivité ou d’attention , devenoit plus attentif
} & que celui qu’on avoir appointé de corvée
ou defoupe, pour avoir rempli avec négligence
les devoirs de l’ordinaire , ou mal fait une corvée
de quartier ,, devenoit plus foigneux, imaginèrent
qu’ils dévoient appointer de faétion la
fentinelle qui avoit manqué de vigilance & de
garde,, le foldat qui avoit commis quelque fyute
légère pendant, la durée de fon dernier fervice.
Comme ils fe laiffèrent conduire par une fauffe
a n a lo g ie ils tombèrent dans une erreur groin
A Q U A R B
fière. Il n’y a en effet entré lès devoirs du foldat
Quand il eft de garde ou en fiétion , & fes devoirs
dans l’intérieur des chambres & des quai-,
tiers qu’une analogie apparente > les premiers
font effentiellement militaires , les feconus ne le
font point 5 les uns font honorables, glorieux ,
les autres font prefquè ferviles. On peut donc
mettre fans danger ceux-ci parmi les punitions,
au lieu qu’il feroit dangereux d y placer ceux-là.
Voyez les articles C o n s i g n e , P u n i t i o n militaire
, D u e l & P e i n e s .
APPUI. Les militaires entendent -par le mot
appui tout ce qui fert à foutenir & à couvrir les ailes
d’une armée, ou les flancs d’un corps de troupes
j pour favoir quels font les meilleurs appuis 3
& comment on dpi't les difpofer. Voyez les articles
A i l e s & F l a n c s .
A Q U E D U C . Un aqueduc eft un canal conf-
truit pour conduire de l’eau d’un lieu à un autre.
Plufieurs villes ont été prifes ;par le moyen des
aqueducs ; quelques autres ont été obligées d’ouvrir
leurs portes, parce que l ’ennemi avoit détruit
les aqueducs qui leur foiirnifloient de l’eau }
ces évènemens nous prouvent qu’il faut fermer
les aqueducs avec exactitude, vifiter fouvent les
grilles qui en ferment l’entrée ■ & y placer des
•gardesTortes & ficelles ; ïl£s nous prouvent.encore
qu’il ne faut point s’en repofer totalement
fur les aqueducs 3 pour fournir aux villes dont la
confervation eft précieufe , l’eau néceflaire à leurs
Jhabitans & à leurs défenfeurs.
ARBORER. On le fert du mot arborer , pour
sâéfigner FaCtion d’un fignifère , qui , arrivé au
haut de la brèche d’une ville à laquelle on donne
î ’ affaut, y plante le ligne militaire qu’il porte.
On dit donc il arbora fon drapeau fur la brèche.
On arbore aufli , en ligne de victoire , les étendards
& les drapeaux fur le haut des portes & :
fur les tours élevées des villes qu’on a prifes.
L ’hiftoire de France nous offre quelques exemples
de ce genre } le plus mémorable & le plus
Singulier eft celui du duc de Lancaftre devant
Rennes. Voye^-tn le récit dans le chapitre 5 des
mémoires de Bertrand Duguefplin.
Dans une place afliégée , on arbore aufli un
pavillon ou un étendard, pour demander à parlementer.
Voyez C a p i t u l a t i o n .
ARBRE. Les premiers guerriers vivant au milieu
des forêts , & éclairés par la néceflité, fai-
foient „ félon les apparences , un ufage fréquent
des arbres pour fortifier les habitations qu’ils
avoient choifies , & les pofitions militaires qu’ils
avoient prifes. Cette manière de fe fortifier eft
trop naturelle pour n’avoir point été employée
des premières. Nous ne dirons point comment
ces premiers guerriers difpofoient les arbres qu’ils
avoient abattus } nous ne nous occuperons pas
Bon plus des arbres façonnés au milieu de nos
A R B ||
atteliers par des artifans habiles} il fuffit à notre
objet d’indiquer l’utilité que les militaires peuvent
aujourd’hui , fans beaucoup d ’art & de
peine , retirer des différentes parties des arbres
qu’ ils rencontrent dans la campagne. -
Toutes les parties des arbres qu’on abat font
utiles pendant la guerre : les troncs armés de
leurs plus groffes branches, aiguifées, forment une
fortification refpeCtable.Poy^ A b a t t i s .D épouillés
de toutes leurs branches, couchés les uns fur
■ les autres & difpofés dans un certain ordre , ils
forment un excellent parapet. Voyez L'alinea
fuivant. Placés fur le haut du parapet , armés ,
ou privés de leurs branches , ils font utiles contre
les efcalades. -Voyez O u v r a g e s e n t e r r e .
Refendus ils deviennent des paliflades , des frai-
fes. Voyez ces mots. Plantés perpendiculairement,
ils peuvent fervir à foutenir les terres- qu’on eft
intéreffé à relever en forme de mur. Voyez la
fuite de cet article. Ils peuvent fervir encore à
conftruire une efpèce de caponnière cafematée.
Voye\ C a p o n n i è r e . Les principales branches détachées
du trofte, deviennent aufli des fraifes &
des paliflades ; - celles qui font d’une moyenne
groffeur , mais un peu longues , fourniffent des
piquets deftinés à lier enfemble les différens lits
de fafeines 5 celles qui font courtes fouriiifient
des piquets qu’on plante , ou dans le fond des
puits, Voye% P u i t s ; ou- même fur les avenues
du pofte. Voyez P i q u e t s . Avec les branches
minces & flexibles on fait des fafeines , Voyez
F a s c i n e s ; ou bien de petits fagots utiles dans
la défenfe des ouvrages. Voyez O u v r a g e s e n
t e r r e . Enfin on conftruit avec la tête des jeunes
arbres & avec celle des arbrifleaux une efpèce
d’abattis , connus fous le nom_de vignes militaires.
Voyez ce mot.
Pour former , avec des troncs êt arbres, un
ouvrage contre lequel l’ennemi foit obligé de
conduire de l’artillerie , & peut-être même d’un
calibre confidérable , choififlez d’abord un fite
heupeux ; difpofez - en lès environs comme
fi vous vouliez conftruire une redoute ordinaire
} tracez fur cet emplacement la figure la
plus convenable à l’objet que vous avez en vue,
au terrein fur lequel vous devez opérer, aux
hommes & aux armes dont vous pouvez difpofer
} faites enfuite coucher fur les lignes extérieures
que vous avez tracées line rangée de
troncs cYarbres, que vous confidérerez comme
de groffes & longues fafeines ; puis faites remplir
avec des troncs d‘arbres d’une groffeur à-peu-
près égale à ceux que vous avez d’abord employés
, l’intervalle compris entre les premiers
troncs } fur cette première aflîfe faites en placer
une fécondé, fur celle-ci une troifième , & c .
jufqu’ à ce que les troncs entaffés couvrent parfaitement
l’intérieur du pofte. Pour que les arbres relient
ainfî entaffés vous placerez ceux de la fécondé