
g^nie, dans la fcience des marches & des p ortions.
Turenne formé à l’école des princes
«l'Orange | avoir trouvé dans leur conduite &
vivement a là tête dè fon infohterie,. vers îe petit
bois ou étoit celle du vicomte j pendant ce tems ,
Jean dè Wert portoit'fes effcadrons derrière là gauche
des Français : le vicomte Fut bientôt, culbuté" j et
n’ayant pas eu la précaution de-faire garder là tête
dü défilé du grand bois, il fut obligé de difputer fa
vie & de percer au travers des ennemis, ayant deux
ou trois perforines avec lui.
Le prince de Condé envoyé au fecours dè cette
arméè battue, voulut absolument prendre- fa revanche
-j. fa. marche fur- Nortlingen , dont il vou-
loit former le liège , le mit bientôt en préfeiice
dû généralilfime bavarois, qui venoit au fecours de
cette, place.
îixercy prit alors une pofition fort avantagcufe.
Ses deux ailes étoient fur deux monticules j le village
d’Aller-Heim, qui fe trouve un peu ea avant
& entre ces deux- monticules , fut occupé par des
moufquetaires placés dans léglife & dans le clocher j
Hnfanrerie dn corps de- bataille^, formée derrière ,
étoit a portée de les foutenir-.
Ce village paroît-avoir été uniquement attaqué
en focev; on ne fongea jamais à faire attaquer fes
flânes, ,d après la mauvaise habitude de*l'ordre & de ;
l'attaque-parallèle.- Luxembourg à- Fleurus , & fur-
tout Frédéric à Lifla, à Prague, à Torgaw, ont
trop démontré futilité-de tordre’ .& de l’attaque
oblique.pour pouvoir--la révoquer en doute.
L'aile droite, de l’arméé frànçaife-fut défaite, &
*n même-rems ceilé dès ennemis Fut mifè en déroute
complette*-
Le prince de-Condé ayant'perdu plus de-monde
que les ennemis, 8c. ayant- été-obligé de fe. retirer
fous Philisbourg, & de-laifier prendre fous fes yeux
Wimphen-» où' étoit fon gros canon * cette-prér-
tendue viéfoire ne-paroît pas en être-une.en aucune
manière.
L?ânnée clenfdite le vicomte ne pouvant plus
effectuer fa jonétion avec les Suédois, en pa fiant
te pont de. Philisbourg, cet habile, général trouva le
moyen d’effeCïuer cette jonâion. par., une des plus
belles marches/de ce-iîèele.
Ayant pafie la Mofette au-defiùs dé Goblentz,. il
continua fa route le lông de la rive gauche du Rhin-,
& pafia ce fleuve’ à Wezel : enfuite* il de&endir le
lbrtg- dé l i Lippe jufqu’à- Lippeftadt , & joignit
enfin-l’armée fuédoife entre Vetzlar & Gcilîen.
Dès ce moment il ne.cefia de chercher l’ennemi,
& parvint bientôt à, le prévenir, en- s’emparant du
pofte important de Bofiamas fur la Nidd. Ayant fait
iéfilex fon tfcnée par ce pafiage, il côtoya l’armée.<
leurs maximes les leçons des anciens qui les
avo:ent inftruits. Quelle fâgacité dans les campagnes
de 14672, 1673, 1674 & 1675, dans
de l ’empereur, 8t fe plaça entre Francfort & Hanau „
de manière à forcer les Impériaux de le combattre
. s’ils voulaient marcher vers le Mein.
Ainfi , par cettebelle manoeuvre, étant parvenu à
établir fon armée de manière à encrer, quand il le
voudroic, oans la- Suabe & dans la Bavière, l’en-
s nemi n.e s’étant point décidé à déranger fes projets.,
il profita de fon inaéHon pour faire à-peu-près la
■ conquête de ces deux belles provinces, & réduire
' l’éleéteur de Bavière à faire là paix c’eft alors où „
par des marches vives & lavantes., l’habile Tureime
répara brillamment la défaite de Mariejidal, & prit
fa place parmi les généraux du premier ordre.
Quelques années après, Turenne. reparut avec le
plus grand éclat fur le. théâtre qu’il avoir voulu-
• quitter j il-foutint- fon début, fir brillant de fa eam-
i Pagoe- de 1672., par fa belle expédition ,. pendant .
-• 1 hiver, contre les. armées combinées, de Lempereur.
j & de ttéleéleur de Brandebourg?
Ce grand général eut alors la gloire d'empêcher»
; pendant trois mois, deux armées très fupériéurès en-
' nombre, de pafier le Rhin, en faifant la démarche-
hardie de le pafier lui même pour mieux en défendre
c le pafiàge aux ennemis. Dans* une pofition nufli
-lavante, l’habileté & ttaâivité. de. M.’ de-Türenne
fut contenir trois armées fupérieüres de près dej
ï. moitié à la tienne, pendant trois grands mois au--
delà du tems des campagnes ordinaires.
Ayant enfin réufii à les obliger dAbandonner le-
projet de pafier le Rhin, iPalla les pourfùivre dans'
Te pays des a'liées de la France, où ils-avoient projeté
de. prendre dès quartiers d'hiver: C ’ett là où
il leur, nt efiùyer tant de difgraces, que Monté-
| cuculli, défolé de perdre fa gloire par les ordres
pufilknihies du. cabinet.de Vienne , .quitta le commandement.
Après fon départ ». Turenne-poufiant fes avantages
■ avec une plus grande vigueur , fit repafler la Lippe
aux deux armées combinées, les fit reculer jufqu’au-
delà de l’évêché.de.Paderboin» & les obligea de fe
. féparer.
En 1 673 » Montécuculfi ayant à-peu-près carte-
blancher,, vint fe mefurer à Forces égalés avec le,
. vicomte f fon projet étoit- de fairerreculer les Français
& de leur foire perdre leur communication avec
’la Hollande, ou dè^tomber fur l’Alface, dans la-
:quelle il .y-avoir peu dé troupes..
j Le vicomte voulut défendre le pafiage dù Rhin-
en fé portant encore en avant de ce fleuve 3 fon
projet paroît1 avoir été de s’aflùrer du cours du Haut-
Mein, dejnanière à fe faciliter au befoi* une jonccelle
de 16 74 , ce grand général avoit combattu
un corps de troupes à Sintzheim , il
avoir livré la bataille d'Ensheim > maigre ces
ti0n avec l’éiedeur de Bavière »- & de s’oppofer am
projets de Montécuculli, qui débouchoit de la Bohême
à la tète de quarante mille hommes (M. de Turenne
en avoit à peine vingt mille) , par fa routedEgra
à* Nuremberg. Ce général ayant paflé le Mein fur
le pont de cette ville , pénétra bientôt julqu’à Vol-
tenberg, & paroiffoit ainfi fe diriger fur l’Alface.
Le vicomte voulant arrêter fes progrès »■ pafla le
Tauber à Mariendal-, poufia jufqu a Rotting , &
s’avança même très-près de Vohenberg.- D'après
cette difpolïcion, il paroiffoit abfolument décidé a
empêcher Montécucullr-derfe porter fur le Bas-Mein.
Sans doute il craigtroit peu pour l’Alface ; d’ailleurs,
il fe réfervoir toujours la polfibüité de fuivre l armée
impériale d'affez près pour entreprendre avec fuccès
fur fon arrière-garde, fi elle avoir voulu traverfer
fa petite rivière du Jàcht, en fe dirigeant par Hall,
t a pofition de Hall eft auÆ peu r e f fe S a b lè&
tes impériaux en auroient été trop peu protèges pouf
hier travetfer la rivière alTez confidérable du Kocher,
fans pouvoir éviter urïe affaire d anière-gardè très-
désavantageufe.
L’objet donc vraiment principal pour les deux
généraux , étoit le pafiage- du Bas-Mein. Montécuculli
, pour y parvenir,-fit la démonftratio» de
marcher en avant fur le-vicomte j ce mouvement
lui fai&nt croire au défit, de la part de fon adver-
faire , de lui livrer bataille, il arrêta fon armée pour
fe mettre en état de le recevoir. Montécuculli profita
de l’etteur du vicomte pour faire défilet fa fécondé
ligne vers le Mein , fa première paroiflant toujours
prête.à combattre. La fécondé.ligre & ks équipages
ayant défilé, il fit rompre la première ,& vint
prendre une pofition entre-Ochfenfurt & \V urtzbuig.,
Mais toutes les manoeuvres auroient été inutiles, &
fes efperances auroient échoué devant les manoeuvres
lavantes & les fages précautions du vicomte ,
Si l'évêque-de Wurtzburg n’avoit trahi' fa neutralité
& livré le paflhge: de fa ville et de- fon pont aux
Impériaux ; trahilon qui donna d’abord les moyens
à Montécuculli de battre une foible troupe de cinquante
maîtres qui efeortoient un convoi, de vivres
très-confidétable pour le camp, du vicomte^, qui
n’avoit pas dû s’attendre à l ’infidélité de l’évêque ;
trahifon qui donna encore les moyens de détruire
tous Us magafins établis à Werthein, &. d’enlever
des dépôts très-intéreflans. On a pu facilement depuis,
avantages , !a guerre d’Allemagne alloit devenir
défenfive de îà part des Français. M- de Turenne
qui avoit été obligé de la retirer dans la
& après les événemens » blâmer M. de Turenne
j mais iï étoit infiniment inférieur en forces ,
il devoü compter fur la fidélité de 1 éveque } & c eft
d’après ce? calculs , di&és par lia raifon, qu’il a du
fe conduire. Si févêque n’bûvroit, pas les portes de
Wurtzburg, Montécuculli n’auroit pas pu paffer lé
Mein » & Tuxsenne:- étoit - couvert de gloire. Gette
trahifon ayant forcé le vicomte à fe borner à la
défenfe du paflage- du ËÀs-Mein , & de partager fon
ateention entre ce point capital & celui de veiller à
la fureté dè fa communication avec Philisbourg, où
l’on venoit d’être forcé de faire'établir de nouveaux
magasins, il fut bientôt obligé d’abandonner encore
ce paffoge important.-
Montécuculli ayarit fait paroïtre une tête de croupes'
; vis-à-vis d’Afchaffenburg, le vicomte fut encore
obligé de céder à cette apparence y & Montécuculli
ayant fait foire très-promptement un pont de bateaux >
força le paffoge du Mein à-peu-près dégarni , & prit-
la pofleflion de Stersheim:
Le vicomté n’ayant pas crû pôuvdir l’y combattre
fé vit obligé de reculer foùs Philisbourg, Montécu-
cu 111 ayant fait j,errer un pont de bateaux au-deflùs
; dé Mayence , fur lèquel il pouvoic pafier le Rhin &
pénétrer en Alface. Dès que le vicomte fut fous
Philisbourg, Montécuculli eïivoya fon infanterie a
•Coblèntz, pafia le Rhin avec fa càvalerie, fe porta
fur Trêves, &: vlnc prendre, avec fon armée réunie
au-delà de la Mofel'le ,-une‘ pofition d’où il couvroit
lè fiège de Bonrii
Les manoeuvres mifes en ufoge par ce général
’ doivént être un objet d’étude pour tout militaire qui
veut s'inftruire des moyens propres à vaincre ion.
ennemi fans s’expofer a,ux rifques d’un combat, fans
oublier cependant l'infériorité de- forces' du vicomte
de Turenne, l’infidélité deT’évêquede Wurtzburg ,
qui procura de fi grands avâncagès à MontécufculIi
' & en obligeant fé vicomté de Veiller davantage fur
T'Alface , Jt mit dans" l’impoflibilité d’empêcher la
jonétton des Impériaux avec les Hollandais & les
Efpagnols^
Ainfi fommes-nous Bien loin de penfét avec quelques
militaires, que-cette campagne foir une preuve
de la fupériorité de Montécuculli fur le vicomte »;
dans la guerre de campagne & dans ïé choix dès
meilleurs plans à exécuter.
À ces obfervâtions nous croybns devoir enjoindre
^ quelques autres dù général5 Grimoard, qui a écrit
d’une manière'fi lavante les quatre detnières campagnes
du maréchal de Turennè,.
: « Lorfque MAntécUcullf campoic à Languenzén
;» ou à Marck-Erlback -, i l étoit plus'éloigné du '
, >• Mein que l’armée françaife i & s’i l eût indiqué le
projet de' s’approcher de c tte rivièrei Turenne
p< avoit fe pealer avùnt lui près du* coude' qu’ elfo
» forme à MarckBreic 3 alors i l coupoit le'chemin
» du Mein à l’ennemi, G ns perdre l’avantage de le
'» prévenir s’il eût marché vers i’Àlface. Ces obier-
» vations. font conjedurer que la marche de Monté^