
mort; chez les Grecs il étoit même défendu de
les mettre en gage. Guftave-Adolphe transporta
encore cette loi en Suède. Les Romains punif-
Ibient de même les foldats qui changeoient
d’armes.
firmes brifées. Le foldat Romain dont les
armes avoient été brifées dans le combat étoit
ohiige de demander grâce à fon général.
Voler des armes. Le foldat Romain qui vol oit
des armes étoit puni par la baftonnade , & on
fait que la mort étoit la fuite la plus ordinaire
& même la plus douce de cette punition. Aujourd’hui
le foldat qui vole des armes eft pendu.
Blafphémer. Sous François Ier on faifoit chevaucher
le canon au blafphémateur 8ç on lui
perçoit la langue , la dernière partie de çette
punition eft la feule portée par nos ordonnances.
Détourner une partie du butin. Celui qui fe
rendoit coupable de ce crime fut d’abord condamné
par leç Romains à l’ interdiélion du feu ;
la déportation fut bientôt fubftituée à cette
première peine , puis ôn impofa au coupable
une amende qui s’élevoit à la hauteur du quadruple
de ce qu’on avoir pris > la mort fut
enfin infligée à çe crime.
Butiner fans ordre. Celui qui fous le bas
empire çouroit au bagages de l’ennemi ou bu-
ainoit fans ordre, étoit puni comme celui qui
avoir abandonné fon rang. François Ier porta la
peine de mort contre le même crime.
Ne point fe trouver au combat. Ce crime
époit fous Henri II puni par les piques.
Refufer d’aller au combat> Sous Charlemagne
& fes fucçelfeurs , celui qui refufoit de marcher
à l’ennemi étoit puni comme celui qui
prenoit la fuite, Voye\ çi-deffous le paragraphe
Lâche.
Aller trop lentement au combat. François I er.
porta fon attention jufques fur les hommes qui
alloient trop lentement au combat, il les condamna
à la morr.
Fuir pendant le combat. Vçye{ L â c h e s .
Combattre fans avoir reçu l’ordre. On connoît
la févérité des Romains contre ce crime. Per-
fonne n’ignore la conduite de Manlius avec
fon fils. Perfonne n’ ignore non pipa que le
çoni'ul Aurélius Cotta deftitua Caflius, tribun légionnaire
qui ayoit çombattu fans ordre , 8c
qu’il réduifit Aurélius fon parent, collègue de
Caflius, à la condition de f in i pie foldat, après
Ravoir toutefois fait battre de verges. Cor-
bulon donna auffi un exemple dp févérité en
ce genre. Des cohortes de fon armée' ayant
malgré fa défenfe combattu l’ennemi, ce gér
néral, pouf les punir de leur témérité 8c de
leur défobéiflançe, les fit camper hors du camp
& ne leur accorda leur grâce qu’à la priera
de fon armée.
Concuffton. L’empereur Niger condamna a la
mort les tribuns qui oferoient exiger de l’argent
du foldat pour les exempter des travaux
militaires , ou pour les difpenfer du fervice.
Quelques autres empereurs imitèrent la conduite
de ce prince ; les exaétions des tribuns ayant
été bientôt décorées d’ un liirnom honnête > elles
furent adoptées par les lois» Niger & les empereurs
qui l’imitèrent faifoient lapider les
tribuns coupables de péculat, quelques colonels 8c quelques capitaines de l’armée du duc d’Alb®-
ayant été convaincus d’avoir retenu une parti©
de la paye de leurs foldats, ce général les fit'
délarmer à la. tê-te des troupes., les déclara infâmes
, 8t les obligea de fervir quelque temps,
en qualité de fimgies foldats.
Contrebande, Ce délie eft puni & fur les
foldats qui le commettent 8c fur les chefs qui
le tolèrent ou qui ne l’empêchent point, Voye%
C o n t r e b a n d e .
Courir après les fuyards fans avoir reçu Tordre•
Ce crime étoit, fous le bas-empire ,. puni commet
l’abandon de fon rang.
Dépouiller les morts fans avoir reçu Tordre.
Celui qui commetroit ce crime étoit , fous 1©
bas-empire , puni comme celui qui ^voit abandonné
fon rang.
Déjertion. Chez lès Grecs les déferteurt étoient
lapides ; chez les Romains ils furent quelqué-
fois attachés à un poteau , battus de verges , &
vendus comme efclaves , & quelquefois précipités
du haut du roc Tarpéïen. Les Germains pendoient
les déferteurs à un arbre , en Efpagne ils font
condamnés aux travaux publics , fous Charlemagne
ils furent punis de mort ; il en fut dç
même fous François I ; la peine de mort fut
enfuite lufpendue jufques fous Louis X ÏV ; depuis
Louis XIV jufqu’à Louis XVI , ils eurent la
tête caflee. Les changemens furcet objet, qui ont
été opérés depuis cette époque, font confignés
fous le mot Défertion. Voye[ cet article.
DéJ'obéijfance. Chez les Romains , la défo-
béiffance étoit mile au rang des crimes capitaux
& punie', comme l’abandon du "drapeau. Il
étoit permis aux généraux de faire mourir les
coupables fanç,forme de procès. Quatre çents chevaliers
romains ayant refufé d’obéir aux ordres
du conful Aurélius dans Rifle de Lipari, ils furent
rejetés dans les rangs les plus bas du peuple , on
leur ôta leurs chevaux , on les priva du droit
de fuffrage dans les centuries , & on confifqua
les gages qui lpur étoient dès pour leurs fer-**
vjces pâlies.
Dommages. Ceux qui chez les Grecs fe per*
mettoient de eau fer des excès ou des dommages
dans l’ armée étoient bannis du çamp, Fn France ?
les lois de Louïs XIV veulent qu’ ils foient réparés
par les officiers qui les ont tolérés ou qui
ne les ont point prévenus. Ces mêmes lois défen-
doient aux foldats , non - feulement de rien
prendre de force à leurs hôtes , mais même
d’accepter ce que leurs hôtes voudroient
donner. Cette ordonnance eft du premier juin
l 668.
Dormir en faction. Depuis François Ier ce crime
a été puni en France par la mort. Guftave-
Adolphe laiffa aux chefs le droit de choifir &
d’infliger la peine.
Duels. Depuis qu’ ofi a mis les duels au rang
des délits militaires, les duéliftes ont toujours
été condamnés à la mort ; on les a tantôt pendus,
tantôt décapités ; on a porté auffi des peines contre
les cadavres de ceux qui ont fuccombe , on les a
quelquefois décapités 8c quelquefois traînes fur
la claie.
Fautes ordinaires. J’ignore la manière dont la
plupart des peuples de l’antiquité puniffoient les
fautes ordinaires; j’ai trouvé feulement que les
Romains les punilfoient fur les ^citoyens par la
vigne , furies étrangers par le bâton ; on-faifoit
autti quelquefois tenir les coupables dans le camp
debout une longue perche -à la main. En Pruffe ,
la punition des fautes légères eft le piquet , le
cheval de bois & le carcan ; en France , les
fautes ordinaires font punies par la configne a la
chambre , la configne au quartier , la falle de
difeiplîne , la prifon , ou les coups de plat de
fabre. Le' piquet eft encore connu ; on faifoit
aufïi , il n’y a pas long-temps encore , porter au
coupable plufieurs fufils en même temps.
Frapper un officier. Par-tout le fubalterne qui
frappe fon fupérieur eft puni, de mort. Chez les
Romains , il étoit battu de. verges & frappé de la
hache.
Général qui avoit été battu ‘ ils étoiènt punis
chez quelques peuples de la -Grèce par un amende
qui s’élevoit quelquefois jufqu’à la hauteur des
frais de la guerre ; chez les Carthaginois , ils
étoient quelquefois crucifiés & mis à mort ;
quelquefois on fe contentoit de les bannir. Les
Romains rappeloient ceux .de leurs généraux qui
avoient été battus , ou les faifoient iervir en
qualité de lieutenant d’un autre général »quelquefois
auffi ils leur faifoient payer une grotte
amende ; quelquefois ils les exiioient » ou les
déclaroient incapables d’occuper aucun emploi
dans les armées romaines. Hormidas » roi de
Perle , envoya un habit de femme à un de fes
généraux qui avoit été battu par les' Romains , &
lui ôta le commandement de fon armée : les
empereurs du Bas-empire adoptèrent cette punition.
Les Achéens puniffoient même par une forte
amende les généraux qui ne retiroient pas de
la vicloire tout le parti qu’ils en pouyoîent tirer.
En France , on a mis quelquefois dans des prifons
d’état les généraux qui avoient donné des preuves
d’ incapacité ; mais cette loi n’ a point cté générale.
Dindifcrétion. Les Egyptiens coupoient la
langue à ceux qui avoient dévoilé le fecret de
l’état.
Ivrognerie. Dans les premiers temps de la
monarchie, celui qui s’enivroit dans le camp
étoit excommunié 8c condamne a ne boire que
de l ’eau. Les réglemens pruffiens défendent aux
officiers & aux bas-officiers d’entrer jamais en
altercations avec les foldats ivres ,. mais^ ils
ordonnent qu’ ils fubiront lorfqu’ ils feront a jeun
une peine double de celle que leur faute a mérite.
Tout foldat de cette nation qui s’enivre étant de
fervice patte dix tours de verges entre deux
haies de cent hommes chacune..
Lâcheté. Au fiége de Troye le chef avoit le
droit de tuer les foldats qui. par lâchete fô
tenoient loin du combat; Par les lois de Solon
ceux qui refufoient d’aller à la guerre , qui aban-
donnoient l’armée , ou qui donnoient quel-
qu’autre figne grave de lâcheté étoient condamnés
à ne point entrer dans l’enceinte privilégiée
du forum, à ne jamais porter ni couronnes ,
ni guirlandes , & à n’être admis dans aucun lieu
d’affemblée folemnelle..\La fuite rendoit les Lacé-
. démoniens infâmes, & les expofoit à être tués
par leurs propres mères pour avoir déshonoré
leurs familles. Les Spartiates qui s’étoient fauves
du combat de Luéires furent dégradés de léurs
emplois & obligés de paroître en public en habits
bigarrés , à n’avoir la barbe qu’à demi rafie , 8c à
fouffrir que le premier venu leur donnât des
coups fans avoir le droit de leur réfifter.TCarondas
ordonna que tous ceux qui s’étoient enfuis dahs
une bataille fuffent attis pendant trois jours dans
la place publique, vêtus d’habits de femme. En
Egypte, iis étoient punis par l’infamie & quelquefois
étranglés; à Rome , les lâches étoient punis
de mort. On décimoit les légions qui s’étoient
mal conduites , on les caffoit enfuite , on ea
répartifioit les membres dans les autres légions,
& on les nourriffoit à l’orge au lieu de froment.
Vegèce rapporte que les lâches recevoient le
fouet en préfence des nouvelles levcesr^, .ayant le
cou patte dans 'une fourche , & qurils étoient
enfuite vendus comme efclaves; on leur faifoit
auffi quelquefois ereufer des fortes en préfence
de l’ennemi , n’étant couverts que de leurfimple
tunique , . & fans ceinture militaire ; on les pri-
voit de leur part de butin , & on. les obligeoit
auffi quelquefois à prendre leur repas dehout. Les
Germains noyoient les lâches ou les étouffoient
dans un bourbier. Les Saxons qui s’étoient comportés
avec lâcheté dans un combat étoient livrés
aux prêtres d’Irminful , une de leurs principales
divinités ; ces prêtres les battoient cruellement
de verges. L’empereur Julien condamna les Iâch<^