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faut plus d efpa.ce à un bataillon fur trois rangs
qu à un bataillon fur quatre 5 ils conviennent
enfin qu un bataillon formé fur trois rangs qui
ne ferreroit pas fes files à mefure qu’il perdroit
du monde, feroit bientôt dans un très-grand- état
de foibleffe : ces aveux ne les empêchent point
cependant de perfifttr dans leur opinion, &: ils
fe fondent fur la raifon fui vante. — Demandons,
difent-ils , aux partifans de l ’ordre profond , s’ils
n attaqueront point avec la même confiance un
bataiilon formé fur- trois rangs & un bataillon
formé fur quatre , & s’ils ne méprifent point
egalement 1 attaque d’une file de quatre hommes
& celle d ure file de t-rois^ : o r , puifqu’à leurs
yeux trois files ou quatre font égales, il importe
peu pour cet objet de Ce former fur trois ou fur
quatre Ma s il n’en eft pas de même quant
à l’ ordre du feu, qui eft celui pour lequel l’ordre
mince a été adopté; à peine pouvons-nous faire
tirer fans danger- nos trois rangs; que feroit-ce
donc fi nous en prenions un quatrième ?- Le fécond
& le troifiëme rang ne vilènt qu’avec beaucoup
de difficulté rirent très-Couvent trop
h au t: où tire roi t donc le quatrième rang L toujours
en 1 air (2) . L artillerie & la moufquetcrie
(l) Les partifans de l’ordre fur trois rangs, font ici de
tres-mauYaife foi-; on ne propofe pas-P-o: dre furquatre ran=-s
comme, meilleur pour réûfter à l’ordre profond; mais b en
comme plus fufcepcible de deveni profond lui même dans
les occahons ou cela devienc néceffàire, en portant d’abord
^ huit les divilîons ; ce qui les rendroic déjà'très refpeda-
bles^ & bientôt-apres a feue-; ce qui leur donneroic-non-
feulemem les., moyens de lutter contre, des colonnes, mais
ie grand avantage, de préfenter un plus grand nombre de
corps a 1 ennemi, & de pouvoir le. tourner ou. prendre fes
colonnes en flan c..,.... On connoît trop, les avantages de
ho; dre des manipules 10111 aines-contre les-phalarges »curie
permettre- une plus.-longue difcuflion fur cet objet.
'V ü puur.quo.i les partifans des files.à trois de hauteu
ne demandent ils-pas dè les- mettre à deux par rapport ai
feu On a ete forcé1 de fupprimer ce temps de l’exercice
ou le premier rang mettoir genoux à terre, pour facilite
au- fécond. & au troiûème rang les moyens de faire fei
avec rao ns dli djnjer E. en failan. tiret les trois rang
debout, on-eft d accord fur les tiques & les dangers a.ta
ehes a. ceice muhtde, peur l'exécution de laquelle' il fan
une preîifion de mouvement S; de poliiion. impoflîblè i l
gperie, fur tout en. adoptant le ieul feu avantageux, ai
jnnn pa mi ,es François, celui de billebaude ou i vo
lente. On ne peut *-r.c permettre , avec, fûreté, de fait,
feu qua deux rangs, à moins de prendre la rage prccau
non de faire ouvi ie les files obliquement, & de matiKrfc;
donner, aux derniers rangs des embrâfures ou ouverture
ftilfifances pur coucher en joue Se faire feu, fans couti;
les niques de bluffer les hommes de, premiers rangs au
quel cas c.n peut très-bien avoir- alors des files i quatri
de hjUKur , ces mouvemens exigeant à la vérité une plut
grande d.llance. entre les bataillons, mais cette diftanct
n étant, nullement nuifible, i". parce qu!'on ne fait feu lui
lennemi que de loin; »”■; parce qu’en adoptant llordie de.
divifions Joublces Se même redoublées pour l’âttaque, ces
d {lances ne deviennent plus dangereufes , les nouveaux
corps étant en, état de fe- «fendre, même ifolément, Sc
fsnnemi courant, trop dè rilqties d fe hafardèr entre d» pareils
corps, sil refioit dans l’ordre i trois de hauteur, P
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de J.ennemi- font déjà beaucoup de ravage dan*
trois rangs 3 ils en feroient bien davantage dans
quatre : de ces raifonnemens ils concluent puif-
qu une troupe qui fe formeroit fur quatre rangs,
pendant que l’ennemi feroit fur trois, perdroit
dans un combat avec Larme de jet plus- de monde
querT ! J .7 JuI \erroit éprouver une perte moins
coniiderab.lej puifqu.au combat avec l’àrme blanche,
quatre rangs ne valent pas mieux que trois,
U raut nous en tenir a trois».
S e c o n d e queftion*
Les détenteurs de l'ordre profond ont varié
fur le nombre d'hommes dans chaque file depuis
huit jufqdà trente-deux mais ils ont'nam
s airetec a. celui de feize ou de vingt-quatre
Nous entrerons dans de plus grands détails für
(%pp/émL/)nS m° tS haUteUr & taHlique^
FLANQUER-, a n peut abiolument confidé-
ç f . f e ,trS>upss comme des pièces de fortifica-
, tion , ain.i on- dit d. elles comme des ouvrages ,
qn elles fe flanquent. Une troupe en flanque donc
une autie ., quand elle eft placée à fon flanc,
& que, par fon feu elle empêche- l'ennemi de
venir 1 aborder,,... Dans- la- fortification , l'angle
■ droit eft- regardé comme le meilleur poffible ;
mais dans la difpofition des. troupes , il faut
toujours que l'angle foi-t obtus fans cette précaution
i tl pourrait arriver que les- files qui fe
trouveraient vers le fommet i e l'angle tireraient
mutuellement, fur le côté qu'elles flan-
qu:.nt..
ELASÇA. On donnoit anciennement le nom
de flafea a des corbeilles pleines de charbon
qu on enflamment & qu’on jettoit furies fafeines,
pour y. mettre le feu.
FLASQUE.-La flafque étoit une poire àpoudre
ou tourmment de cuir de bois ou de corne
dans lequel 1 arquebufîer portoit une certaine
provifton de poudre.. Les flafques ont précédé
de bien lom.Lufage des. cartouches- & des ei-
bernes.. 6
FLATTEURS. Flatteur, adulateur, celui qui
-Cherche a flâner par de fauffes louanges ou par de
T Z Cr°7 - f nCCSr - P (le flatterie dans la haunt en eavnotikq uPiatsé .u..n. mNounlluem fieant-t
terie dans Héfiode ni dans Homere... Chez les
.Romains., il femblë que la grande flatterie date
depuis Augulte ; le fenat lui décerne l'apothéofe
de fon vivant.... Nous n’avons pas eu. en Eu-
L^üeisd|c iV andS m° numens de J.ufqu’à.
L amour-propre dès Hommes leur donne une
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fi grande inclination à ajouter foi aux louanges
qu’on leur donne, & à préférer ceux qui les leur
donnent, que le métier de flatteur devient prefque
néceflaire auprès des hommes en place 5 à quel
accueil doit & peut s’attendre l’ homme ami de
la vérité & fachant la d'.re? A être éloigné comme
dangereux.».. C'eft un mifantrope , un homme
atrabilaire, morofe , qui croit fe faire valoir,
en trouvant à redire § tout & en ne voyant ou
ne difant rien comme un autre 3 mais on ne s’en
rient pas là , & l’ami de la vérité fera bien heureux
fi , après avoir méprifé fes avis-, on n’en
vient pas jufqu à lui en faire un crime, & fi on
ne cherche pas même à le trouver coupable &
à le punir des vérités qu’ il aura eu le courage
de dire....... Combien eft différent le traitement
qui attend' le flatteur !: quelque grofïière louange
qu’il fe permette, il eft sûr d’être accueilli par
ri'.omme en place auquel il les adreflfe; quelques
fpe&ateurs peuvent bien en être révoltés ; mais
la plus grande partie d’ entr’eux eft jaioufe de
n’avoir pas eu l’efprit ou le talent de prévenir le
flatteur dans fes louanges. Ce malheureuxpenchant
à croire avec autant, de facilité & d’aveuglément
les louanges qu’on nous donne , eft une des caufes
les plus aêlives des fautes que nous commettons :
& 'combien la flatterie n’:eft- elle pas plus dange-
reufe pour les hommes chargés du commande- i
ment des armées, des villes de guerre ou des i
poftes militaires importans ! Dans l’impoflibilité
de tout voir par eux - mêmes, ils font forcés
de s’en fier aux rapports des autres, quelquefois
même à leur jugement ; & s’ils fe font trompés
■ dans leurs ordres , s’ils ont mal vu , mal faifi
l ’enfemble ou les détails ; s’ il faut, rectifier leurs
idées, à quelles fautes énormes ne feront-ils pas
expofés , s’ils ont affaire à dés flatteurs qui, dans
la crainte de leur déplaire affaibliront leurs
rapports , pallieront la v é r ité , eu la coloreront
de manière à ne pas les choquer ; convaincus de
déplaire,.s’ils ofoient parler des erreurs où l’ on
eft tombé , ou même des fautes commifes
dont l’ événement démontre la réalité,.les con-
féquences & les dangers. On vante avec raifon
la véracité du maréchal de Vauban q ui, fous les
traits d’ un Français , offrit le caractère d’ urr ancien
Romain j fujet plein d’ iine fidélité inviolable
& nullement courtifan , il aimoit mieux fervir
que plaire 3 mais auroit-il ofé dire la vérité’ toute
entière à ce Louis XIV pour lequel ce fut un
déluge de flatteries ?JEt qui ne reffembloit pas à
celui qu’on prétend avoir été étouffe fous les
feuilles de rofes qu’ on lui jet tait.; car il ne s’en
Îiorta que mieux. Ce monarque fi jaloux de
ouanges , auxquelles- on l’avoit tellement habitué
, qu’ il s’étoit identifié avec toutes les
grandes avions de fes généraux, & même avec
les vertus des anciens à un ter point qu’ il voyo t
de fang-froid des ftatues s’éleverde;toutes parts,
ou. il n’étoit rien moins qu’ un 'Helculé, & qu’il
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écoutoit fins rougir les éloges les plus ampoulés
où on lui prodiguoit tous les taïens, les con-
noiftances, les vertus, les grandes aérions que'
d’autres poftedoient ou faifoient pour lui... Bien
different en tout point d’A le x an d reu n cou ti-
fan lifeit un jour devant ce prince une hiftoire
qu’il avoit compofée fur fes conquêtes 3 mais le
héros , indigné des louanges outrées qu’ il lui
donnoit, prit l’ouvrage & le jetta dans le fleuvet
fur lequel il voyageoit alors.-
Racine l’ a dit avec raifon
Un flatteur eft le préfent le plus funefte
Que puiflè faire aux rois la colère célefte.
Car comme l’a dit Molière
, ........C ’eft aux flatteurs qu’on doit par-tout fe prendre^
? Des vices où l’on voie les humains fe répandre.
Et cependant les flatteurs font recherchés y
careffés, préférés; on accueille le méchant parce
qu’ on le craint. Mais on va au-devant du flar-
teu r , parce qu’ on a befbin d’être lo u é , flattéy
trompé fur fes défauts & même fur fes vices..».
Hélas ! l’homme le plus fage fait exc'ufer à fes-
yeux, les fautes ou les foibleffes dont il fe découvre
coupable tous les jours 3 & comment
pourroit-il réfifter à- fon- amour propre féduit
par l ’adulation ?:
La fl-itterie cependant, quand elle a quelques5
prétextes pîaufibles, peut n’ être pas auffi perni-
cieufe qu’ on le dit. Elle encourage quelquefois1
aux- grandes chofes 3 mais 1 excès eft vicieux-,
comme celui de la fatyre..
F L È CH E , ouvrage en terre; La fléché eft de
tous lés ouvrages en terré le plus Ample & le
plus facile à coaftmiré 3 elle eft compofée de
deux lignes qui fe 'rencontrent en un point, &
qui par conféquent forment un angle 5 ces lignes
.s’appellent yice. L’angle qu’une flèche forme ne
doit jamais avoir, moins- de foixante degrés ni'-
plus de cent.
On doit tourner le fommet de l’angle de la?
. flèche du côté de l’ennemi ; on donne aux faces
de la-flêche un pied pour chacun des "hommes*
qui doivent la gatder : ainfi chacune des faces
d’ une flèche qui doit être défendue par trente'
hommes doit avoir quinze pieds de longueur.
La flèche-eft: compofée , comme tous les ouvrages
en terre , d’une banquette, d’un parapet,
d’une b erm e,.d ’un foffé & d’ un ■ glacis 3 voyez?
■ ces mots dans le diéLommre Karricle ouvrage,
■ en terre àzns le fupplement.
La flèche n’étant point fermée par fes derrières
ou fa gorge , il faut la placer de manière
vqu’-elle ne puiffe être tournée.-