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petic verre. Ces différences ont de terminé les
militaires à donner au dejjfèin, à la plume , la
préférence fur le' lavis.
Nous ne donnons point ici des modèles de
la manière dont on doit repréfenter les diffe—
rèns objets que la nature préfente, on trouvera
ces détails dans un ouvrage intitulé, Règles du
Lavis & du dejjcin , par M, Buchotte , & dans notre
ouvrage intitulé, Guide de l’ officier en campagne
Mais comment pourroit faire un militaire aflez
malheureux pour n’ avoir point appris dans fbn enfance
, ou pendant les loifirs de la paix , à repréfenter
fur le papier les objets que la nature
préfente. Il pourroit recourir au moyen fuivant
qui efl conligné dans le tome i de l’attaque
& & la défenfe des places , par M. de Vauban.
Voici , dit l’ auteur , une méthode pratiquée par
un grand homme : comme il ne favoit pas aflez
defïiner pour lever le plan des pays qu’ il avoit
envie de connoître , & que la choie demandoit
trop de temps il s’avifa de faire faire du
grand papier a tablettes, environ d’un pied en
quatre , qu’il tendit dans un porte-feuille qu’ un
domeftique poftoit toujours dans fon porte-manteau.
Il s’ adrefloit à un homme des mieux inf-
truits des lieux où il marchoit, pour faire le
chemin avec lui. Il avoit fait une clef par des
marques différentes pour défigner tout ce, qui fe
peut trouver dans un pays , comme villes, bourgs,
v illages, hameaux, chapelléÇ croix, rivières &
fofies praticables ou impraticables, bois,, prés,
terres, moulins-, enfin, tout ce qu’on rencontre
en voyageant.
Quand il marchoit, il commençoit à tirer
une ligne fur le papier, qui .incliquait le çhé-1
min qu'on tenoit lorfqu’on pafloit un village,
il le noroît par la marque, çoriyepà'bié de. fa
c le f, & y ajoutoit le nom i : il - prenolf gaïçe'
s’il y avoit des rivières, ou quelque ' grand çhe-;i
min -, il s’ informoit fi îes premières étoierit1
guéables, 8c de leurs cours -, s’ il laiffoit un
chemin à droite ou à gauche, il droit de fa
première ligne une autre qui le marquoit, ' én
ajoutant l’endroit où il aboutiflbit j de cette
manière , il remplifloit fon papier - de tout ce
qu’il rencontroit; & quand enfuite il en avoit le
lo ifir , il en faifoit des mémoires dont il fe fer-
yoit utilement dans les pccafions.
Quand il .étoit détaché pour reconnoitre un
fourrage, il faifoit de même & indiquoit fur
fon papier, par les manques de fa clef , les
endroits où l’on pouvoit mettre dès troupes, les
chemins par où l’énnenii pouvoit Venir, ^les
endroits où il y avoit des fpurrages, d’autres
où il n’y en avoit point. Il çxairftnolt enfuite
ce qu’il falloir de troupes pour-le faite, & en
faifoit rapport au général • qui par là fç- troqvoit
extrêmement foulage , de même que çeux qui
jenfuite furent chargés de l’exécution,
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C’eft de cette manière qu’on peut prendre
des mefures, juftes, & fe procurer la fatisfaâion
de contenter un général , & de ne point fe
brouiller dans le rapport qu’on a à faire , ce qui
eft aflurément une de celles qui touchent le
plus un homme qui aime bien fon rivétier. En
oblervant ce qui vient d être d it, il V e fl: pas
difficile d’y. réuilk.
DESTRIER. Le defirier étoit le cheval fur
lequel le chevalier & l’homme d’armes com-
battoient -, ïe courtaut étoit celui fur lequel ils
voyageoient , & le palefroi étoit le cheval de
cérémonie,
DETACHEMENT. L’auteur de »l’article D étachement
prenant pour guidé le plus grand
homme de guerre de notre fièclo , Frédéric I I ,
a tracé aux généraux les maximes qu'ils doivent
fuivre relativement aux détachemens -, nous,
nous allons indiquer aux officiers particuliers
les fources où ils peuvent puifer les inftruc-
tions qui leur font néceflaires pour conduire avec
gloire les détachemens qu’on leur confie.
Il eft des eonnoiflances qu’un officiel particulier
doit avoir acquifes avant de fe mettre à
la tête du détachement qu’on lui confie , ■ ces
eonnoiflances font relatives à l’objet de la million ,
à la manière dont il doit l’exécuter , & aux
agens--qu’il ,a à employer. Voyeç relativement à
ces trois objets le titre XXIV du Réglement pour
; Pinfanterie en campagne , 8c le chapitre XVII du
j Guide de Vofficier particulier. Voye[ aulli les
Réglémens Prufjiens : Frédéric y a prefcrit aux
officiers de l’état-major de fon armée une loi
bien fage -, il veut.que çes officiers donnent au
commandant du détachement, outre les inftructions
t particulières à la million qu’il a à remplir , les
J. inftruCtions .générales relatives à la conduite que
doit tenir le chef de tout détache ni én( -, il me
feffiblë qu’il manque deux articles à çes inftruc-
tions » î°* dé décommander au commandant du
détachement de ne s’occuper que de l’objet de fa
million -, 20. . de communiquer fés ordres à fon
principal fubordonné -, çes omiffions pourroient
j avoir des fukes îuneftes.
Il' eft des objets qu’un ôfficier .particulier doit
! porter avec lui toutes les fois qu’ il va en détaché-
j ment .’ âe volume dés Ordonnances' de campagne ,
1 une toife où un objet qui puiflb la remplacer , tels ■
qu’une chaînette ou un cordeau -, du papier , de
l’encre , 8cc. Vçyçz 1/2 ,6.94 4u Guide de 1'‘officier
en, çanjLpqgne, ,
j II efli des chofes 'qu’un officier particulier doit
infpeCter avant d’ aller en detàchenïent , ço font
les armes, les outil,s , los- munitions de guerre
$c de bouche d e fe s foldats. Voyez l’ouvrage
que nous venons de citer,
1} eft de§ hommes que le commandant d’un
détachement
détachement doit conduire avec lui -, ce font des
guides -, & s’il le peut ou fi cela lui eft nécef-
ceflaire , des interprètes. Voye[ Guide &
Langue.
Ces inftruétions prifes , ces infpeétions faites ,
•le chef du détachement divife fa troupe( en découvreurs
en avant-garde , arrière-garde , 8c corps
de bataille. Voyeçj relativement à la proportion
qui doit exiftèr entre ces différentes parties l’art.
Marche-, & quant à la xonduite que doivent
tenir pendant la marche les différentes portions
de fa troupe, voye% Découvreur , Av ant-garde,
Arrière-garde , Marche , Retraite , &c.
Un officier peut être envoyé en détachement,
1®. pour éclairer un corps détaché ou lui fervir
d’avant-garde -, z°. pour couvrir une arriere-
garde ou la conftituer -, 30. pour aller attacher
une efcarmouche -, 40. pour fuivre un ennemi
battu -, 50. pour efcorter un convoi ou s’en emparer
-, 6° . pour aller lever des contributions ou
couvrir un pays fur lequel l’ennemi veut en lever -,
7°. pour aller reconnoître un pays ou un pofte ,
8°. pour avoir des nouvelles de l’ennemi -, 90. pour
attaquer , garder ou défendre un pofte anciennement
conftrüit ï iô°., pour conftrùire ou défendre
un pofte -, 1 1°. pour favorifer ou défendre
le paflage d’une rivière ou celui d’un
défilé.. Nous nous bornons à ces onze numéros ,
parce que le refte des opérations militaires ,
peut, abfolument parlant, rentrer dans.quelques-
unes de celles que nous avons indiquées.
Le, Réglement pour Vinfanterie en campagne ;
■ les Réglemens Pruffiens ,* la Science des Pofies par
le Comte 5, l’Ouvrage de MM. Gaudi , Bacon,
Folle & le Guide de V Officier en campagne,
contiennent les inftruCtions les plus néceflaires
dans chacune de ces circonftances } & dansxette
Encyclopédie , on doit confulter les articles
Convoi , Reconnoissance militaire , Contki- _
bution , Embuscade , Rivière , Gué , Descente
, Défilé, Ouvrage en terre , Redoute,
Poste, V illage, Maison , & tous ceux que
nous avons cités dans le cours de cet article. ■
Je n’abandonnerai point l’article Détachement
fans demander s/il ne feroit point utile de j
donner à chacun de ceux qui fortent d’un camp I
un petit drapeau ou fanion , autour duquel les
.hommes qui le compofent devroient fe raflem-
bler 8c combattre : les Romains en ufoient
ainfi. Les drapeaux pour les détachemens devroient
avoir une . forme différente des drapeaux deftinés
aux corps.
Quant à la compofition 8c au commandement
des détachemens , lé réglement fur le fervice de
campagne , du iz-août- 1788 , a fixé ces deux
objets , d’après l’opinion regardée avec raifon
comme la meilleure. Voye[ les titres X -Sc XVII
de ce réglement.
Art, Milit. Suppl. Tome IV *
DETTES. Le réglement peur le fervice intérieur
défend à tous les officiers d’acheter à crédit,
ou de contrarier aucun engagement pour dettes,
fans l’aveu & confentement par écrit du commandant
de leur régiment. Les affaires de
famille ou de propriété perfonnelle font exceptées
de cette loi.
Le roi veut qu’ il ne foit payé par retenue ,
fur les appointemens des officiers, que les dettes
qui auront pour objet la fubfiftance , l’habillement
, l’équipement 8c les fournitures relatives
l'oit à l’état , foit au fervice des officiers. Il faut
encore que le créancier ait pris la précaution
de préfenter fes titres ou mémoires, arrêtés au
commandant du régiment deux mois âu plus tard ,
à compter de leur date.
Le commandant du régiment doit vifer les
billets ou mémoires , & indiquer au dos ou en
marge les termes ou délais.
On met prefque toujours en prifon l’ officier
qui a contracté des dettes. Voyê[ Crédit. Mais
il n’y a plus fur cet objet, de loi exprefle.
Il eft défendu de même aux bas - officiers de
faire des dettes. Les créanciers des bas-officiers
doivent obferver pour être payés fur la folde les
mêmes formalités que les créanciers des officiers.
Il eft à plus forte raifon défendu aux brigadiers
, caporaux & foldats de contraâer des
dettes fans l’approbation du commandant de leur
compagnie -, l’officier qui approuve des dettes en.
devient refponfable : toutes celles qui'ne font
point contractées avec ces formalités font nulles, 8c ceux qui les contractent doivent être féve-
rement punis.
L’ordonnance veut que tous les citoyens de
toutes les cités du royaume foient prévenus, de
ces difpofitions.
DÉVALISER, ( punition militaire). Pendant
le '15e & le 16e fiècles, on dévalifoit l’homme
de guerre qui avoit abandonné fa troupe. Cette
punition étoit enCbre en ufage pour quelques
autres délits. Je n’ai pu-trouver , je l’avoue,
quels étoient lès objets qu’ on enlevoit au foîdat
qu’on dévalifoit.
DEUIL MILITAIRE. Le deuil militaire pourroit
fe divifer en deuil individuel 8c en deuil general.
Le deuil individuel feroit celui qu’un ou plu-
fieurs individus porteroient en ligne de la perte
qu’ils auroient faite.
Le deuil général feroit celui qu’un corps d’ armé»
ou l’armée entière porterait en ligne de la perte
■ qu’ elle auroit effuyée.
C’eft pour le chef de la nation feul que toutes
les troupes d’une nation devroient porter le deuil.
1 Toute une armée devroit le porter quand'elle a
J per du fon général -, toute une divifion , quand elle