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Telles font meilleurs Iss confidératlons puif-
1antes - qui m’ont déterminé à vous propofer la
voie des examens & Pétabliffement des primes -,
il m’a paru que ces deux objets rempliffoient parfaitement
les défirs que vous avez’ témoignés de
rendre les' officiers de votre armée plus inftruits ,
& le décret par lequel vous avez déclaré tous les
citoyens admiffibles à tous les emplois , fans
autre diftinâion que celle des talens & dés vertus.
P R O J E T . D E D É C R E T ,
Relatif au remplvcement des Officiers.
Art. I. Tous les citoyens étant également
admiffibles aux dignités^ places & emplois publics,
fans aucune diftin&lon que celle des talens & des
vertus , tout françois qui fera doué des qualités
phyfiques & morales , néceffaires aux défenleurs
d’une nation libre > & qui poffédera les connoif-
fances militaires , indifpenl’ables aux hommes
deftinés à commande* à leurs concitoyens , pourra
alpingr à entrer dans l’armée en qualité d’officier.
II. Tout citoyen fera admis à prouver qu’il a
acquis les connoiffances néceffaires aux hommes
qui fe deftiner.t à commander à leurs concitoyens ,
lorfque deux chirurgiens , défi g nés par les officiers
municipaux du lieu de fa réfidence , auront attefté
que fa conftitution phyfique ne s’oppofe point
à l’accompliffement des devoirs qu’il fe propofe
de remplir : lorfque les officiers municipaux du
lieu où il fera né , auront attefté qu’ il a atteint
fa leizîème année -, qu’ il eft de bonne vie &
moeurs ;_qu’il s’eft toujours conduit en fils ref-
peétueux'& en bon citoyen y qu’il doit le jour à
dés parens unis en légitime mariage, qui jouiffent
de l’eftime de leurs concitoyens & de la jufte
confidération que les qualités & ies vertus fociales
obtiennent toujours.
III. Un examinateur , nommé par fa majefté ,
décidera fi le citoyen qui aura rempli les formalités
prefcrites par l’article i l , polsède les connoiffances
néceffaires à celui qui délire entrer dans l’armée
en qualité d’officier.
IV. Les détails relatifs aux objets fur lefquels
devra être examiné le citoyen qui défirera entrer
dans l’armée , en qualité d’officier , feront con-
ftgnés dans un règlement annexé au préfent décret
conftitutionnel : il en fera de même de la manière
dont les examens feront faits , des époques 8c des
villes où ils auront lieu.
V. Les citoyens qui auront été examinés pendant
le cours de la môme année feront répartis
par l’examinateur, en quatre claffes différentes.
La première fera compofée de cinquante afpirans -,
la féconde de cent •, la troifième d@ deux cents ;
8c la quatrième de tous ceux qui auront été jugés
âffez inftruits pour occuper da$s l’armée un emploi
d’officier.
'‘ E X A
VI. Les afpirans de la premiète claffe recevront
une prime d’éducation de la valeur de aooo liv. y
ceux de la fécondé, de la valeur de iooo liv. ; ceux
de la troifième de ta valeur de joo liv.
VII. La lifte des afpirans qui auront été jugés
affez inftruits pour occuper dans l’armée un
emploi d’officier, fera imprimée chaque année;
les afpirans admis-y feront diftingués par claffes ,
8c ils occuperont dans' chaque claffe le rang que
leur inftrudion leur aura donné.
VIII. Les primes d’éducation feront payées
aux afpirans par le département de la guerre , Scieur
feront remiles en môme temps que leurs
brevets.
IX. Le fervice militaire des afpirans de la
première claffe feront cenfés avoir commencé
dix-huit mois avant le jour où fa majefté aura
figné le travail dé l'examinateur ; ceux de la
fécondé claffe , un an avant la même époque;
ceux de la troifième , fix mois avant l’examen •
ceux de la dernière, datteront du jour où. ce
travail aura été figné.
X. Le rang .entre les afpirans admis fera fixé
par ie numéro que leur inftruâion leur aura donné,
de manière qu’à grade égal , l’afpirant qui, dans
le môme examen , aura mérité une meilleure note,
commandera à celui qui en aura mérité une moins
bonne.
XI. Nul afpirant, d’une promotion poftérieure,
ne fera placé dans l’armée en qualité d’officier
avant que les afpirans , admis par la promotion
antérieure , n’aient été pourvus d’un emploi.
XII. Les colonels auront le droit de préfen-
tatioo à tous les emplois , en fe conformant toute-
fois^aux principes établis par les articles de ce
décret. %
XIII. Avant de faire expédier des lettres
d'officier à des afpirans admis à une promotion
poftérieure, le miniftre de la guerre répartira ,
dans les régimens où il y aura des emplois
vacans , les afpirans de la promotion antérieure.
Avant de faire cette répartition il confultera le
défir des afpirans qui n’auront point encore été
nommés , afin qu’ils puiffent lui défigner les
corps dans lefquels ils préfèrent de fervir. Quand
plufieurs afpirans demanderont de l’emploi dans
le même régiment : le miniftre y nommera de
préférence ceux qui y auront les parens au degré
le plus proche.
XIV. Tout foldat & faus-officier actuellement
au fervice, ou qui y entrera à l’avenir, aura le
droit de fe faire examiner, il concourra avec le
refte des citoyens, & à mérité égal il aura le
rang lur fes compétiteurs.
XV. Les citoyens non militaires ne pourront
être admis à l’examen que jufqu’à la fin de leur
vingt-quatrième "année : les foldats & les fousofficiers
O B S E R V A T I O N .
Tous les articles qui précèdent dans ce fupplérttent ont été coitvpdfës par le citoyen’
Lacuée, aâuellement membre du confeil des Anciens, & l’impreffion en a été1 achevée
dans les premiers mois dé l'année 1790. Le cit. La cuée, appelle à différentes fonctions
par la confiance de fes concitoyens, s’efl vu dans la néceffité de fufpendre fon
travail. L’incertitude de l’ époque où il pourroit le reprendre, & le defir qu’il a de
voir terminer une des parties les plus effentielles de l’Encyclopédie,, & d’en faire-
jouir le public, l ’a engagé à fe concerter avec le cit. Servait, général diftingué par
les talens et les connoiffances militaires, qui a bien voulu fe charger de completter
le volume. Àinfî les articles qui vont fuivre font tous de fa compolîtion'; & Tim-
preffion j reprife au 1«. prairial an f . ( 20 mai 17,97 , v. ft. ) , va être cohtiftùéé
fans interruption.
P R O J E T D E R É G L E M E N T ,
R e latif aux examens,
Art. I.. Les citoyens qui, fe deftmant au fervice
militaire, voudront entrer dans l’infanterie en
qualité de fous - lieutenants, devront répondre fur
les ordonnances militaires relatives au fervice des
troupes dans Tes places & dans les quartier, ainfi
que fur celles qui fixent le fervice de capmagne &
les difpofitions du code pénal ; ils répondront auffi
fur les détails relatifs tant à l’inftru&ion du fol-Jac
& à î’adminiftration intérieure des compagnies qu’à
celle du corps entier.
Ils devront répondre en même-temps fur les connoiffances
qui font la bâfe de la fc:ence de l'officier
particulier; la forme, la proportion et la deftina-
tion des divers ouvrages qui peuvent leur eue né-
cefiaires pendant le cours d’une campagne ; la manière
de tracer ces ouvrages, de les çonftruirc,
d’augmenter leurs forces, de les garder, de les
défendre & de les attaquer; c.Ile de mettre en état
de défenfe une maifon , une égale, un cimetière,
un-, château , un village , un bourg , une viile ouverte
, un chemin, une chauflée , une digue, un
défilé , un ravin , un gué, un débarquement; augmenter
là force de tous ces objets, les■ .garder, les
défendre ou les attaquer.
Enfin ils répondront fut la maniéré de marclkr
en avant & en retraite, de faire une reconnoiffance
militaire, de conduire, de défendre ou d’attaquer
un convoi, de drelfer des embufeades à l’ennemi,
d’éviter les fiennes, de faire un fourage $c de lever
des contributions, &c,
II, Les citoyens qui fc deftineroni au fervice de
Art. M ilit. Suppl. Tome IV .
la cavalei ie, outre la théorie cUieffus, feront obi
de répondre fur la connoiffance du cheval, fa conformation
intérieure & extérieure, fes maladies, la
manière de les prévenir ou de les guérir ; fa nourriture
, fon ptmfement, la manière’ de le ferrer,
. charger , feller , brider , &c.
Iïf. Le dite&oire exécutif fera rédiger, fans délai,
quatre ouvrages militaires élémentaires., deftinés
à contenir,
Le premier, toutes les loi* & arrêtés relatifs à
la partie militaire.
Le fécond , un traité Je morale milirairc , les
devoirs des officiers envers leurs fupérieurs, leurs
égaux, leurs inférieurs; les vertus qu’ils doivent
le plus s appliquer a pratiquer, pour s en taire une
habitude; la foumiffion, l'cbéiflànce, la p.it.ence ,
la rélignation , la frugalité , la tempérance, la fermeté
du courage, de l'cfpric et de l’ame, l’humanité,
la douceur, &c.
Le troifième , la feieheç de l'officier particulier
vi).
Le quatrième, tout ce qui concerne la cavalerie ;
l’équitation pour laquelle il importe fi fort de
prendre les moyens St les modes les, plus (impies ,
afin d’affurer l'affietfe du cavalier, & la facilité &
la promptitude à favoir lé tenir à cheval & le conduire
; des indications (impies & lumineules fur la
manière de prévenir les accidens.fic les maladies du
cheval, ainfi que lut celle dç le guérir, panfer,
(I) Cet ouvrage fi effentiel fe trouve fait auffi-bien qu’on
puifle le .d efirerd an s le Guide aeCofficier en campagne,
par le cit. Lacuée. membre du confeil des Anciens. M s t t 1 •