
convient qu’à nn homme plus verfé dans l’àrt de
manier les efprits , que dans celui de ranger des
troupes en bataille & de les faire combattre •, tel
autre exige un homme qui joigne une fortune
eonfidérable & un grand nom aux autres qualités
néceffaires aux commandans des provinces.
Ici , comme par-tout, placer les hommes là où ils
peuvent être le plus utiles , c?eft l.e fublime de
l'art de l’adminiftrateur.
§. I L
D u m o t c om m a n d em e n t con féd ér é com m e fy n o n y m e
d ’ o rd r e d a u to r ité ..
Le mot c om m a n d em e n t s’emploie aufïi quelquefois
comme fynonyme d’ordre ,. d'autorité. Qu’il
eft heureux celui qui entend les citoyens mettre
au rang des. jours les plus tranquilles & les plus
fortunés.,, ceux .qu'ils, ont pafQss fous fon c om m
a n d em e n t , & qui fait, que les guerriers fournis
à fon c om m a n d em e n t , n’en entrevoient la fin
qu’avec peine celui-là peut- efpérerque- l’hiftoire
parlera de. fon c om m a n d em e n t dans des, termes
flatteurs. Mais que faire pour atteindre à ce but ?
v o y e ^ notre article Général , Gouverneur ,,
C ommandant, & c_.
J. I I I.
D e s c om m a n d em e n t r e la t i f s a u x e x e r c ic e s m i l i t a i r e s .
On donne encore le nom' de com m a n d em e n t
aux pacoles que prononce celui qui fait faire a-
des troupes, un des exercices militaires»
Les c om m a n d em e n t pour les exercice« font naturellement
divifes. en c om m a n d em e n s préparatoires
ou d'avertiffement& en. c om m a n d em e n s d’exécution.
Les com m a n d em e n s préparatoires.fontceux qui
av.ôrtiffent une troupe qu’elle doit, au premier
c om m a n d em e n t d’ exécution.qu’bn lui fera, exécuter
tel temps ou tel mouvement. C h a rg e en d ou \e
t em p s 8t. b a t a i l lo n en a v a n t , font dés com m a n d em
e n s d’avertiffement, Les, c om m a n d em e n s & exécution
font ceux qui décident de l'infant où l’on doit
exécuter c.e qui* a. ete précédemment commande.
C h a rg e r v o s a rm e s S t m a rch e , font des com m
a n d em e n s . dë ce genre. I l y avoir, autrefois
une efpèce de- è om m a n d èm e n t- qu’il eut et.e difficile
de clafler -, c’étoit ceux qui* commandoient
l’attention. Tels étoient, a t t e n t io n to u t l e m o n d e y
j e p a r le à to u t l e m o n d e : notre g a r d e à. v o u s ,
ne doit point être confondu avec: ces com m a n d
em e n s il eft prefque toujours- en effet c om m a n d
em e n t d’exécution, ou au.moins: devroit-il Têrre
toujours. C'eft d’après, cette confiscation qu’il
me p v o î t inutile, ayant, Xe- c o m m a n d e m e n t i n f r
v t â i o n d es. arm e s..
Agrès, avoir fait dès. com m a n d em e n s lMjet
de lès réflexions , & avoir lu ce qu’en ont
dit les écrivains qui méritent le plus de confiance
, on reconnoît qu'ils, devroient être fourmis.
aux principes, fuiyans.
Chaque c om m a n d em e n t doit exprimer toute lav
manoeuvre clairement, brièvement, en mots fo~
nores & faciles à prononcer ; il doit être articulé
d’un- ton ferme , d’une voix diftinéle &
d’autant plus arrêtée fur les-principales voyelles,
que la troupe à. laquelle le com m a n d em en t eft
fait occupe un plus grand efpace : il eft
abfolument impoffible que le c om m a n d em e n t
prononcé d’un ton bref & précipité foit entendu
de loin quand L’air n’èft point calme, ©u quand,
les perfonnes témoins, de l’exercice ne gardent
point un filence profond*: cette efpèce de c om m
a n d em en t ne peut donc convenir qu'à une petite
troupe. , placée, fur une efplanade ou fous
un hangard : obfervons. encore que cette efpèce
de c om m a n d em e n t n’eft néceffaire que pour des,
exercices, exécutés, pendant la paix-, qu’ils font
plutôt une efpèce de lignai qu’un c om m a n d em e n t
réel, & l’on, fait que les fignaux font toujours
dangereux, parce qu’il eft aifé de les confondre.
On ne doit jamais employer des c om m a n d em e n s
qui fe reffemblent pour annoncer dès. manoeuvres.
; différentes , ni d e s . com m a n d em e n s différons pour
i la même manoeuvre.'
Les mots.' qui. caraélérifènt eflentiellement la
manoeuvre doivent être prononcés les premiers;
les anciens ufoient de cette précaution.,, que nous-
avons négligée. Il nous arrive affez communément
de voir des.pelotons rompre, d’après le même
c om m a n d em e n t , les uns a droit© & les autres a*,
gauche , parce que nous avons placé le dernier , le
nrot caradériftique de nos c om m a n d em e n t ; au lieu,
: de dire p a r p e lo t o n à d r o it e -, nous, devrions corn.--
• mencer par à d r o i t e & dire à- d ro ite p a r p e lo
to n .
Tout c om m a n d em e n t d’exécution devroit être-
précédé d'un c om m a n d em e n t préparatoire. Je n’en
excepte* point le c om m a n d em en t gardé, à v o u s ,
pu if que les troupes, doivent à ce com m a n d em e n t
prendre l’immobilité. Le com m a n d em en t prépa-
; ratoire que nous demandons avant g a r d e à v o u s ,
pourrolt fans inconvénient être ou un roule-
; ment , ou les mots à vo s. a rm e s , . ou. quelques
' autres du même genre.
"L e s -com m a n d em en s d’avertiffément doivent être
prononcés d’une manière bien différente des c om m
a n d em en s. d’exécution -, il faudroit qu’au feul fon
de. la. voix, on reconnût aifément le», différens
' c om m a n d em e n s ..
- Les c om m a n d èm tn s d^vertHTement- peuvent être
; compofés. de- plufieurs. mots , tandis que les c om -
s 7r .a n d em en s d'exécution ne devroient être compotes
que de deux, trois, ou tout au plus.de quatre;
fyllabés. La longueur des c om m a n d em e n s d’ aver-
tiffement devroir cependant être toujours proportionnée
aux befoins de la refpiration, 8c l’on doit
fe garde® de fuppofer à- tous les militaiies des
poumons, de la force la plus grande.
Les c om m a n d em e n t d'avertiffement devroient être
entièrement prononcés;lentement 8 t du meme ton;
ïl vaudroit mieux foutenir que précipiter la dernière
fyllabe.Les deux dernières fyllabes des- c om m
a n d em e n t d’exécution devroient être toujours
précédées d’une efpèce de foupir ; ce feroit pendant
cetcè courte paufe. que le commandant r.epren-
droic haleine , afin de les termine® fans, peine
d’un ton ferme & élevé.
Tous les c om m a n d e m é tis d'oivent être compofés
de mots familiers même au foldat -, tout mot technique
doit donc en être banni avec foin. On
devroit s'attacher aufïi à choifir des mots fôno-
res ; on devroit bannir furetour de la finale des
com m a n d em en s d’exécution les e muets, les voix ,
les articulations n a fa le s ,8 c même le» fyllabes
longues»
' Toutes les troupes, d’une meme puiffance doivent
faire ufage de la même langue 8 c employer
Iss. mêmes expreffions. Les avantages que peut
produire la différence des langues font bien moins
confidérables, qu’on ne fait femblant de le croire.
Les petits ftraragêmes ne font plus aujourd’hui
de faifon , & les. méprifes peuvent nous être
aufïi fouvent funeftes que favorables. V o y e \ fur
ce-t objet les articles Ba t t e r ie & U n ifo rm it é .
§> I V .
C om m a n d em e n t , fo r t i f i c a t io n .
On dit qu’une ville ,_une pofition, unpofte-font
commandés , quand il y a dans leurs environs, des
hauteurs’ d’où. l'on, peut découvrir quelques parties
de l’intérieur de la place ou du pofte : l’on
donne le nom- de c om m a n d em e n t à L'effet militaire
qu’on fuppofe avec raïfon , que l’endroit
le plus élevé peut produire fur- celui qui. l’eft
moins.
Pour attacher une idée .fixe au mot c om m a n d
em e n t , on a , déterminé la hauteur d!un com m
a n d em e n t à neuf pieds de roi ; ainfi neuf pieds
font un com m a n d em e n t J rm p le j dix-huit pieds, un
com m a n d em en t- d ou b le ; vingt-fept un, com m a n d e m
e n t t r ip le , . 8 c c.
Une hauteur pouvant dominer le front, les
flancs, ou les derrières d’un pofte, on a; dif-
tingué trois fortes, de c om m a n d em e n t- , 8 c on a
donné à chacun d’eux un nom analogue à; la
manière dont ils. commandent. Celui qui. eft op-
» pôle à la. principale face du pofte eft nommé-
com m u n de n ie n e d e f r o n t ; celui qui: eft oppofe aux
derrières du pofte, qui prend les troupes, à= dos,
nommé com m a n d em en t d e r ev e rs . £. & enfin
celui qui les prend en flanc , eft nomme com--
m a n d em e n t d ’ e n f i la d e
Nous avons, donné dans notre ouvrage intitulé,
l e g u i d e d e l ’ o f fic ie r e n c am p a g n e , une-
nouvelle manière- de eonlidérer les c om m a n d e m
en s dont nous croyons devoir faire mention ici.
Ayant obfervé qu’un pofte placé au-delà de
la 'portée du canon de la hauteur qu-i le domine,
en peut néanmoins " être incommodé, car
les hommes placés fur cette hauteur peuvent
découvrir les mouvemens que font fes défenfeurs
• ayant obfervé encore qu’un pofte place tres-
proche d’une hauteur fur laquelle il eft prefque;
impoffible de conduire de l’artillerie, eft moins
mauvais que celui qui eft placé à portée d’une-
hauteur fur laquelle on peut conduire du canon
j’ài demandé fi l’on ne devoit point, formant de
nouvelles, fubdivifions dans les c om m a n d em e n s y
diftinguer les. pofitions- c om m a n d é e s pa*" l?oeil ,
d’avec lès. pofitions c om m a n d é e s par le canon y
8 c les. unes & les autres, d’àvec les pofitions-
c om m a n d é e s par- le fufil. Si l’on adoptoit ces-
■ fubdivifions, il féroit infiniment aifé de faire
connaître le - côté, par lequel un pofte feroie
• c om m a n d é , la manière dont il' le feroit, 8 c par
conféqaent le moyen de, parer au c om m a n d em en t..
L’expérience ayant prouvé fouvent que tout
pofte c om m a n d é eft mauvais , on s’eft fortement
i occupé des moyens les plus, propres à les- mettre
à l’abri, des c om m a n d em e n s . On emploie y dans-
les pofte s, fournis à un c om m a n d em e n t au canon ,
fimple , d o u b le o u triple., les cavaliers ,. Les*
épaulemens ,■ las tra v e r fe s -w y q ces. mots
on oppofe aux c om m a n d em e n s au fufil, les- blindages
8 c les évantails ; v o y e [ ces mots ; & au*
c om m a n d em e n t a l ’oe i l , tous les objets qui peuvent:
empêcher l’oeil de l’ennemi de découvrir Tinter
rieur du pofte».
| ‘ ' . §* V."
D u c om m a n d em e n t d e s a rm é e s .
Comme nous avons fourni ,, dans le cours-cfe;
cet ouvrage, un tableau, fait d’après l’hiftoirey
des connoiflances & des qualités néceffairès aux.
généraux,. ( v o y e { notre article G én ér a l , 8 c
. ceux que nous avons particulièrement cpnfà’crés;
. aux talens 8 c aux vertus guerrières;,) comme
; nous avons, indiqué aufïi quelle, eft l'efpèce 8 c
' le- degré d’autorité que l’on doie confier à- un;
commandant en chef; { y o y e ^ n o s articles. Au-
- t o r it ê , C a r te blanche 8c Pouvo ir ; ) il ne1
nous refte , pour complètter- ce qui: eft relatif au
. com m a n d em e n t d e s armées--,, qu’à, examiner à: quL
on. l’a. confié en France ; 8 c qu’à prouver qu’ il
ne peut être; heureux, quand. ïl- eft- alternatif gie
: partagée
■ Ou k© peut douter que lés. premiers^ rois dès»