
divifions, la troupe Te trouvant en colonne ,
marche devant elle } T autre marche fur le flanc,
après un à droite ou un à gauche , ne doit fervir
que pour des doublemens ou des dédoublemens.
. M a r c h e d e f r o n t .
Il y a Une marche de front toute fîmple , mais
qui n’apporte aucun changement à la forme primitive.
La fécondé marche de front fe fait encore
après un doublement fîmple ou compofé de
files.
Mais après ces différens mouvemens, il refte
encore les changemens de front pour lefquels
on doit préférer les demi-quarts de converfion
par fous-divifion, en s’attachant à les faire marcher
bien enfemble dans la ligne diagonale
qu’elles doivent fuivre, 8c à faire commencer
le feu à celle du pivot dès qu’elle eft alignée,
& fucceffivement afin de-cacher à l'ennemi l’im-
perfeétion prefqueinévitable de cette manoeuvre}
après laquelle on devroit faire exécuter un doublement
fîmple de files, foit pour marcher à
l’ennemi , foit pour le recevoir.
U fa g e d e s a rm e s & m a n ièr e d e com b a ttr e .
On eft toujours plus convaincu qu’il ne faut
fe permettre que le feu à volonté} mais celui
de l'infanterie ne commençant à avoir un grand
effc tqu’à quatre-vingts toifes, ce ne feroit guère
qu’à cent quil faudroit le faire commencer.
Dans tous les cas où l’on feroit forcé de faire
feu, il feroit très-avantageux, fi l’on étoit attaqué,
d’occuper des faillans qui enfileroient l’ennemi,
& ftanqueroient la troupe, de multiplier les feux
de ces faillans & d’aflnjettir l’ennemi de paffer
fous eux} s’il attaquoit en colonne, on pourroit
fe procurer des feux obliques & croifés fur les
flancs & les têtes des colonnes par un demi-
quart de converfion à droite & à gauche, aux
troupes qui pourroient embraffer les flancs des
colonnes.
Si l’on attaquoit, il faudroit éviter les feux
des faillans des ennemis , chercher à les éteindre}
& fi l’on débordait l’ennemi, fe procurer fur lui
des feux obliques, en faifant faire un demi-quart
de converfion à la partie qui déborderoit.
A l’égard du fufil comme pique, il femble que
dans tous les objets qui -prêtent quelques côtés
aux fyftêmes, parmi ceux qu’ il faut imaginer de
part ou d’autre, l’hommè fenfé eft prefque certain
d’éviter l ’erreur, en prenant un fage milieu
«ntre les deux partis les plus oppofés.
Eft-on toujours aflez à porrée de l’ennemi pour
l’atteindre à coup de bayonnettes? tous'les
terreins même permettent-ils de l’attaquer dans
fon front ? ne faut-il pas parcourir un certain
‘ efpace avant de le joindre & être expofé à fon
feu ? peut-oa toujours y arriver à couvert ? Si
par le moyen du feu que l'on fera fur lui, on
trouve celui d’éteindre le lien ou de le diminuer,
ne fera-t-il pas très-avantageux de s’en fervir?
n’est-on pas attaqué quelquefois foi-même? Et
alors, au lieu d’attendre l’ennemi dans l’inaction,
et avec la confiance que pourroient infpirer à
nos taéliciens modernes leurs piques & leurs
armes blanches, ne vaudroit- il pas mieux fe faire
des flancs, fe créer des faillans, ou fe procurer
fur l’ennemi des revers 8c des feux obliques
pour ralentir fon ardeur , diminuer fes forces, &
même fouvent le mettre en défordre , avant qu’il
foit arrivé à portée de vous joindre? O r , on le
demande dans toutes ces occafions qu’auroient
fait les bay onnettes} & qu’auroient pu faire même
les armes de longueur ?
Mais on a quelquefois à défendre des retran-
chemens aifés à pénétrer} on peut avoir' un
village ou une redoute à emporter} dans certaines
parties d’atraques on peut trouver des
terreins qui permettent de marcher fans obllacle
à l'ennemi, de l’étonner par la rapidité de la
marche 8c de le culbuter à coups de bayonnettes,
furtout s’il commet la faute de relier fur le
même terrein, & s’il s’obftine à y faire feu} on
fait qu’incommodé par du canon on peut faire
attaquer les batteries, 8c que très-louvent on
réuffira à les emporter. On fait que forcé de
défendre des lignes ou un camp retranché, on
fera fur de renverfer tout ce qui pourra pénétrer,
fi l’on marche pour attaquer avec la bayonnette
avant qu’on fe foit formé ou reconnu. On fait
furtout, d’après les expériences fi heureufes &
fi réitérées faites pendant la guerre de la liberté,
qu’au moyen des manoeuvres hardies, favantes
8c audacieufes de l’artillerie légère} on jette
’’épouvante & le défordre dans les phalanges
ennemies, 8c qu’il eft effentiel alors d’en profiter
en marchant rapidement fur elles, 8c en achevant
de les mettre en fuite à coups de bayonnettes,
8c avec le fecours des troupes légères à cheval,
qui ont fait aufli des faits d’armes fi étonnans
pendant toute la guerre de la révolution} enfin
l’infanterie peut être attaquée par de la cavalerie
, 8c elle ne peut.fe défendre qu’en fe fervant
de fa bayonnette & de fon feu.
De tout cela que peut-on conclure ? Qu’il y a
actuellement plus d’occafions à la guerre d’attaquer
avec la bayonnette que de faire feu ; mais
que comme l’une & l’autre manière d’attaquer
8c de fe défendre font effentielles, il faut pouvoir
les mettre en ufage avec la même aifance & 1®
i même avantage.
C a v a l e r i e .
F o rm a t io n d é g ue rr e.
Dans la cavalerie l'efcadron compofé de deux
compagnies repréfenteroit la fous-divifion d’infanterie.
On croit effentiel de regardée pour le
combat l’efcadron comme un tout, & c eu
ce qui décide à le former de deux rangs de
cavaliers.
On a dû remarquer que lorfque deux efcadrons
d’un front trop étendu fe rencontrent & fo choquent,
ce n’eft jamais fur fon front en entier
qu’un des deux efcadrons eft renverfé } mais fur
le centre ou à une des ailes} d ou l on a dû
conclure que toute la partie de l’efcadron qui
n’atteignoit pas l ’autre, étoit de trop dans le front,
& en conféquence qu’il fa.loit faire dépendre la
grandeur du front d’un efcadron de la quantité
de cavaliers qui peuvent marcher alignés, arriver
& choquer en même tems les corps qu’ils
attaquent.
A l’égard de la profondeur des files, il eft
affez inutile de vouloir en prouver le défaut}
on fait aflez combien il feroit ridicule de s attendre
à la compreffion des chevaux dans une
file} car quand même on admettroit la poffi-
bilité du coup de .poitrail ( auquel il fuffit de
réfléchir pour en concevoir l ’impoflibilité ) , on
verroit encore que les chevaux du fécond rang
ne pourroient fervir en rien à ceux du premier,
& que même fi les premiers rie réufliffaient pas
dans le choc, les féconds couroient les rifques
cÜêtre renverfés ou mis en défordre.
En fuivant toujours le principe de chercher a
faire à fon ennemi le plus grand mal poflible,
il faut fixer quel eft le nombre d’hommes qui
rangés les uns derrière les autres peuvent fe
mouvoir aifément, renverfer l’ennemi 8c 1 atteindre
avec leurs armes.
Communément les efcadrons qui vont à la
charge ne s’attendent pas, ceux où il y a le
moins d’ordre & de courage ne rendent qu’un
faible combat, tourbillonnent 8c prennent la
fuite : mais quand les deux efcadrons ont la
même valeur 8c la même envie de bien faire,
alors les rangs s’enchâffent, les chevaux cherchant
d’eux-mêmes les intervalles , les cavaliers
fe joignent, 8c tout fe mêle au point que fou-
vent les efcadrons paflent les uns derrière les
autres, 8c que les hommes plus adroits décident
le combat. L’impofîibilité de la preffion même
fucceffive des rangs, celle qu’un cavalier du
troifième rang peut atteindre avec fes armes au-
delà du premier, ( quand même il feroit armé
d’une lance,) la difficulté de fe fervir des armes
à feu dans le troifième rang 8c dans le fécond,
feroient prefque croire qu’il faudroit fe borner
à un feul rang} mais en fe fixant à deux, les
hommes du fécond fervent à remplacer ceux
tués dans le premier. Au moment du combat
8c dans la mêlée, ils augmentent le nombre des
’combattans.
E v o lu t io n s .
Ainfî que pour l’infanterie, tout fe réduit pour
la cavalerie à des mouvemens de converfion,
8c à ceux pour les doublemens & le$ dédoublemens
des files.
Les mouvemens de converfions s’exécutent
d’une manière peu différente dans les deux armes.
On ne doit connoître pour la cavalerie d’autre
doublement des files que celui compofé pour
la mettre en colonne, 8c d’autre dédoublement
que celui pour remettre en bataille une colonne
de cavalerie } mais les mouvemens pour le doublement
ou pour le dédoublement ne peuvent
pas être entièrement les mêmes par rapport aux
a droite & aux à gauche, qui dans la cavalerie
ne peuvent pas s’exécuter par homme, 8c
exigent qu’on les fafle par quarts de conver-
fion, par quatre ou par cinq.
M A R c H E S.
M a r c h e s d e f la n c .
Il n’y a pour la cavalerie de marches de flanc
que celles qui s’exécutent par le moyen des
quarts de converfion} de même que l’infanterie,
la cavalerie repiend l’ordre primitif, ou par un
quart de converfion fi l’on fe met en bataille
fur le terrein qu’on occupe, ou par un dédoublement
de files fi l’on fe metroit en bataille
en avant du terrein où l’on marche.
M a r c h e s d e f r o n t .
Ainfî que dans l’infanterie, il y a deux marches
de front pour la cavalerie. De tous les mouvemens
& de toutes les marches de cavalerie,
h marche en bataille eft fans contredit la plus
efTentielle ; elle exige le plus grand exercice 8c
l’exécution la plus précife 8c la plus prompte.
U fa g e d e s a rm e s , & m a n iè r e d e c om b a ttr e .
Pour le combat 8c l'ufage des armes dans la
cavalerie , il n’en eft pas comme dans l’infanterie.
D’après les différentes rai Tons données de part
& d’autie, pour ou contre le feu de la part
M m m 2