
S i B L O
point faire envifager aux officiers françois l’argent
comme un objet cligne de leur ambition j
on ne pourroit leur en offrir affez pour exciter
leur émulation , ni leur en donner affez pour
la fatisfaire : loin de chercher à fixer leurs yeux
lur les dédommagemens pécuniaires, je voudrais
! fS T detol,rner 5 & Pour cela je propoferois
de changer la couleur , des bandes, tranfverfales
du ruban , en faveur de ceux q u i, fatisfaîts de
ia marque honorable, auroient remis à Pétât
la recompenfe pecuniaire. Cette derniere idée
rentre peut-etre un peu dans la claffe des rêves
politiques ; elle eft cependant faite , ce me fem-
b le , pour produire des effets heureux.
Quant a la maniéré de former les comman-
deries, voyei notre article : B é n é f i c e s m i l i t
a i r e s .
Si jamais on adopte un projet du genre de
celui què nous venons d’efquiffer, l’officier qui
aura verfé ion fang pour l’état ne fera plus confondu
avec celui qui, n’en aura eu què le d e fîr f
ôn ne fera plus obligé de recourir aux grades
pour dédommager des blejfures 3 ce qui eft vrai-
•menHnjufte j on pourra économifer lès finances
-de 1 état j ce qui eft vraiment riéceffaire, & enfin
les militaires n’auront plus befoin de montrer
leurs b le jfu r e sou d’en parler Tans ceffe,
pour.fatisfaire à une vanité auffi naturelle quelle
•elf heu-reufe. A J’afpeél du ruban de Tordre de
S,- Louis traverfé d’une ou: de plufieurs bandes
planches , chaque citoyen dira : voilà un homme
.bien difgracîé, maisicomme ç’eft en .défendant
nos perfonnes & nos poffeffions qu’il a perdu
'ûn oeil ou un bras, lo in 'd e détourner la tête
à fon afpeét, cherchons par. nos égards & nos ■
foins à lui témoigner notre reconnoiffance pour '
Ton généreux dévouement. ..
B O I
etre examiner encore s’il eft poffible de faire
porter aux boeufs des fardeaux fur la tête ; de
rendre leur allure plus vive. C e problème préfente
encore à mon imagination une foule d’autres
queftions que je puis me difpenfer d’énon-
cer, elles frapperont fans doute tous les militaires^
qui voudront Je réfoudre.
BOIS. Maximes militaires relatives aux bois
que 1 on rencontre dans la campagne.
Campement. Avant de fe déterminer pour I,a
pontion dun camp, on doit confidérer fi les environs
offrent le bois'néceffaire à la confom-
mation des troupes.
Il ne faut jamais placer un camp proche d’un
. 5 ‘ ‘ins eue alluré que l’ennemi ne peut venir
a couvert de ce bois furprendre l’armée. La
journée de Fornoue offre un exemple à l’appui
de cette maxime.
Il faùt faire fouiller avec foin les bois qui
font proche'd'un camp, & y avoir fans ceffe
des partis.
Il faut faire abatre des ; éoij qui font à la por-
tee du canon d’un, endroit où l’on eft campé
“ le fervir des arbres pour former un abattis.
• m m P‘ a“ s v aes pojtis. U fapt enfermer
darts une place, ou dans tout polie que
Ion veut deféndre, autant.de bois qu’on le peut:
le bois etc neceffaire non-feulement pour cuire
les altmens & pour chauffer les hommes, mais
encore pour fofmer des retirades & des abattis
pour fouteiair les terres d’un parapet, pour
embarraffer & pour défendre une brèche, pour
taire des fafcines ou des fagots, & c . Foye{
BLOQUER. Bloqua un,e place c’eft en occuper,
toutes les, avenues, c’eft en former le blocus
: Vsyeç 'ce mot.
BOEUF. Un des plus grands hommes de guerre-
que '.la France ait,eus , a propofé dans un ouvrage
Connu '& ellimé de tous'les militaires, d’em-
de la groffe àr-
Î t i l k r i e d e s ,grbs biijagés de l’armée.,. Cette,
i d é e n e fiit-elle point du vainqueur de Fonte-'
;npy , ' méritëroiï d’être’ difcutée avec foin , &
qu’on ,fît des elfais pour en conftater la bonté.
11 faudrait favoir , finies’ boeufs font plus ailes
J'h'ogfrijr que1 les chevaux,’; fi leur allure n’eft
jpdint trop lente'; s’ ils dégradent plus ou moins’
Tes', çhèm'ins ; js’ il faut plus de monde pour les
'garder Si les conduire ; s’ils' font plus ou moins
fMéfa’ a dés maladies, plus ; ou moins difficiles
à guérir. 11 faudrait faire entrer en ligne de
compte, le grand, „parti .que l’on retirerait des
boeufs bielles', eftropiés, &c. Il faudrait peutivt
r une aupoution
defenfive, fes flancs appuyés à des bois, il faut
en faire couper les arbres , au moins à la portée
du canon, & s’en fervir pour former de abattis
; î faut encore avoir fans ceffe des partis
dans la portion du bois qu’on n’a pas abattue,
afin de fe mettre à ,l’abri d’une attaque impré-
'v “ e & des coups de l’artillerie ennemie. 1 en
elt des bois qu’on a en avant de fon front &
fur fes derrières, de même que de ceux qu’on
a lur fes flancs. Si I on néglige de prendre ces
précautions, les bois font un fort mauvais ap*
P“''? & peuvent devenir très-dangereux ; la bat-
taillè de Rocrai en eft une preuve.
. Marche en,, avant. IJ faut faire.,fouiller avec
fo in , & au loin, les bois que l’on rencontre
fur Je front & fur les flancs de fa marche.
ï:es marches ouvertes dans les bois doivent
avoir au moins 18 pieds de largeur. Voyez C hemins
& C olonnes.
"B O I B O I ,v S j
I . Il faut garnir avec foin l’entrée . & la fortie
d’un défilé formé par des bois.,
1 Marche en retraite. Les Æo/Vfavorifent les march
e s en retraite. Il faut couper des arbres qu’on
jette en travers dans le chemin qu’on a fuivi.
' Bois, ce mot eft fouvent employé dans, les
liiftoriens & les romanciers militaires du fei-
zième fiècle, pour défigner la lance & la pique
<elle-même.
de l’eau , pendant la paix , pour boijfon ord.
f f naire : l ’ufage du vin , de la bière, du cidre
m. & du refte des liqueurs fermentées , quelque
petite que fût la ration, deviendrait trop difpen-
■ dieux pour l’Etat. Puifque. la nèceffité a forcé de
tjT fevrer les troupes de toutes ces boijfons 3 fouvent
^ utiles à la fanté , & toujours agréables, au goû t,
•# au moins devroit-on leur procurer le moyen de
| boire de l’eau bonne & falubre. On admire les
aqueducs que les Romains faifoient conftruire
;j‘ pour procurer à leurs colonies une boijfon pure
y & faine j mais on fe borne à une froide & fté-
V rile admiration. Il eft plufieurs villes de guerre
du royaume , dont les hôpitaux font conftamment
É remphs de foldats , pendant quatre ou cinq mois
| de l’année , parce que la garnifon eft forcée de
g- boire do l’eau très - mauvaife, & cependant on
'f ne fait rien pour leur en procurer de bonne. Si
T par une prévoyance fage nous avions dépe-nfé
a la conftruftion de quelques fontaines, dé quelques
aqueducs, une petite partie des fommes que
nous employons chaque année au payement des
journées d’hôpital, nous aurions confervé beaucoup
d’argent, & cependant élevé des -monu-
mens dignes de l’admiration de nos neveux:
mais la capitale abforbe tous les foins j mais de
' vaines décorations épuifent le tréfor public j
mais les adminiftrateurs s’occupent moins de l ’uti-
; , lité publique & de la confervation du foldat que
de leur avantage particulier, que du moment
t prefent que de la confervation de leur faveur.
R- s* fanté des foldats a été portée
I (îu à Thionville, par exemple, ce n’eft pas î Etat qui fournit les tonneaux dans lefqûels il eft
| mdTpenfable de laiffer l’eau s’épurer, c’eft le fol-
I ^ur Paye modique. Pourquoi, dans cette
I EIace fiatîs Ies autres où l’on a reconnu que
J eau elt la caufe première fiés maladies des gens
®e Pierre, le gouvernement ne 'ferait-il'point-
i <®n‘ “ u*re quelques grands foudres de bierré
I chacun affez confidérable pout fournir de l'eau
| a la garnifon pendant un jou r; Pourquoi ne
j El 1 on ana]yfer par des chymiftes habiles
I i e,^ eâUX-r ° nt s„ ab;re“ vent les foldats dans cha-
I cw fe an?!ir0ns '& -bol?cherrtoute5 leï durees qui
I fi„ari enc 4es principes ma faifans ? Pourquoi l’Etat
1 W S È m ü point le vinaigre néceffaire, |p>ur et. gux e^jix mal - famés leurs principes def- ■
truéleurs ? Pourquoi l’Etat n’oblige-t-il pas les
régimens à faire aiftribuer pendant la paix une
certaine quantité de vinaigre à chaque chambrée ?
Pourquoi la police ne veille-t-elle pas à ce qu’on
ne vende point au foldat du vin frelaté ? Un
foldat eft-il un être moins précieux à l’Etat qu’ un
oifif de la capitale , ou de quelqu’ autre grande
ville ? Pourquoi ne prend-on pas les mêmes précautions
pour l ’eau-de-vie ? Pourquoi n’empêche
t-on pas l ’abus que le foldat fait de cette
liqueur? Pourq-uoi... Ceffons nos queftions. J’aî
déjà répondu dans cet article à toutes celles de
ce genre qu’il eft poffible de faire.
L ’ordonnance veut que pendant la guerre les
foldats mêlent un peu de vinaigre dans l’eau qu’ils
b oivent, & en conféquence elle leur prefcrit
i d’avoir de petits bidons : Voye% ce mot. Voye£
auffi les articles Se r g e n t , V in , V in a ig r e .
Relativement aux chevaux,
i p«= Il faut obferver la crudité des eaux & leur
degré de froid.
Le point de chaleur des puits profonds, eft de
dix degrés & demi au thermomètre de M. de
Réaumur j mais cette eau n’eft falubre ni pour les
hommes ni pour le bétail j il y a des fources
qui n’ont que cinq degrés de chaleur & encore
moins, au lieu que le fang humain a environ
trente-deux degrés , & celui des chevaux 8c des
bêtes à cornes jufqu’à 4J , & qüe'la chaleur de
certaines vallées va jufqu’ à 40.'
Il eft clair que dans le cas d’un échauffement
extraordinaire, l’eau qui n’a pas plus de dix degrés
de chaleur doit caufer des obftruétions ou d’autres
accidens , & même fouvent une mort fubite.
On entend par eaux dures ou crues, celles qui
ont trop de particules terreftres , nitreufes , vi-
trioliques * & autres matières:minérales.
On peut corriger la crudité des eaux avec du
fon.
Quant au froid on p eu t, en agitant.l’eau ou
en Ja faifant tomber de haut , la rendre moins*
M f e . y J On peut auffi la laiffer s’échauffer en
I expofant au foleil dans des tonneaux ou des
baquets1, comme nous l’avons prppofé, au mot
A b r e u v o ir .
2.°. D ’après la remarque'faite , que les chevaux
qui boivent beaucoup font expofés aux'
coliques, aux indigeftions , à la pouffe , &c.
il faut, comme* le font les Angîois , prendre le
parti de diminuer la boïjfo'n àç ces efpèces;de
chevaux.
3?. Quand un cheval doit travailler, il faut lui
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