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à l’égard des troupes de ligne, eft trop clairement
démontrée, pour qu’on puiffe encore infifter là-
deffus. On obfervera cependant que fi l'inégalité
du terrein fur lequel fe trouvent deux corps de
troupes ennemies , n’eft pas confidérable, le feu
ne perdra pas fenfiblemenr de fon effet en tirant
d’après !a façon ordinaire du coucher en joue ; au
contraire, la pefanteur du fufil, faifant baiffer la
bouche & tirer trop bas au premier rang furtout,
rendra le feu de celui-ci probablement plus efficace
j mais fi la troupe qui tire , eft placée beaucoup
plus haut, et que le feu foit plongeant, il
ne pourra jamais avoir un bien grand effet > il en
eft de ce feu comme de celui de biais : on y exerce'
aufli les troupes de tems en tems j mais notre
ordonnance & encore plus la fituation d'efprit du
loldat, dans le feu , y répugnent ; l’une & l’autre
répugnent de même à ce qu’un feu plongeant foit
jamais bien efficace. — Notre façon de ranger les
foldats y eft encore infiniment contraire j car comment
les petits hommes du fécond & du troifième
rangs pourroient-ils tirer jufte contr’un objet placé
dans un fond , dont le premier rang leur cache
entièrement la vue : d'où il fuit encore davantage
l’importance de ranger les petits hommes dans
les premiers & les féconds rangs. Quant au feu de
bas en haut, il ne vaudra jamais rien , quoi qu’on
faite ; c’eft une chofe connue ; aufli la fcience des
positions doit-elle s’occuper fpécialement de cet
objet.
» Cependant, en faifant l’apologie de la manière
de tenir le fufil, la plus communément ufîtée chez
la plupart des puiflfances de l’Europe, on ne prétend
pas qu’on ne puiffe en trouver une différente
et meilleure, s’il étoit vrai, comme paroiffent en
être convaincus plufieurs militaires , que le coup
acquiert la plus grande jufteffe poflible par la pofi-
tion horizontale dans laquelle le foldat place le fufil
au moment où il touche à la détente, il vaudroit
mieux porter tout de fuite le fufil dans cette attitude
pour tirer 3 cé qui ne feroit pas difficile : on peut-
çependant douter que cela augmentât beaucoup
l’effet du feu, cette direction , bien horizontale,
étant fort difficile à faifir > & pour peu que le
foldat tînt le canon du fufil, ou baifîe ou élevé
pardevant, le coup iroit donner alors à terre à
dix pas, ou pafferoit à vingt pieds au deffus de la
tête des ennemis.—Notre manière de tenir le fufil
eft donc la meilleure comme la plus naturelle :
on doit néanmoins effayer de toutes celles que
l’on pourra imaginer raifonnablement, furtout
celle dont il eft queftion. Des expériences réitérées
peuvent feules découvrir la meilleure des
attitudes pour tirer à faire prendre au fantaflin
de ligne : peut-être quelques changemens à l’afu- ,
tage, l’invention de quelqu’angin pour fixer le
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fufil dans la jufte pofition , pourroient-ils mettre
l’infanterie en état de. tirer d’effet qu’à présent. » avec beaucoup plus
JUSTICE. Rendre juftice eft un des devoirs
ldeosi vpelnuts fêatcreré sj udfetse sc heenf sp umniilfiit’aanirt esfé, v&ér eamuetannt t lielss fautes de leurs inférieurs ou de leurs égaux, autaaênlito
inlss doouiv eienst êatfrtee sj ufdtee s leenu rp uvbalilaenutr l,e u&rs beonn nleess récOonm pioelnlifcaintot iot uP hleilsi pfapiel adnet rMécaocmédpoeinnfee rd. e favo-
ruinf erju ugne mofefincti ejru fqtue i , amlloaiits pfeérvdèrree f;a Prhépiluiptaptei on par refit fa cdi’eyr cfoonitf edréitsrhr.o nJ’oariém qeu me imeuoix., dit-il, que cet offiavoMiro
vnotlluéc , raeupprorècsh ed uà rMo.i ,d el aB galrobierzei equux’ ild aev .oluiti aaucq ucoifnet ràa liare f ujrupfrtiifcee dauu m mouarliénc hda'lA duer ioBlr i$f fialc r,e ndde nq’uaevloqiure pcahso cfeel éd el ’hreomnnarequura dblee c; euoxn cqquuei sf ahiofmoimenet ln’ee nfitte nridenît ,a uqpur’èils dnee llu’ein, qavuei rftûîtt ;d iigl nnee q duëer loeb oroiti
npaes clé’hlaoint nleau rv adl’eauurt rudiu ppoluusr sg’reann de njurifcqhui’ar,u eptl uisl petit.
en O1n7 0a7v jo iitl aécccroivrdité auun em pineinfftrioen pào Duru lgea ip-Trireor udine la faire paffer fur la tête de Saint-Auban, fon
ecmappitoaritnéee .e nJe f éfceroani dt,r oqpu ir évceonmoipte dn’faév ,o iarj ounueto ciut-ififle, fi en rendant juftice à mes officiers , je peux contpreibnfueerr.
à leur avancement ou à les faire récom- offLicei ecrhs eqvuail ieérto diee nFto frobuins ffeesrv ooridt raevse jc i lc haavloeiut ro lbes
. dteannus udnue raoéi tiuonne dr’ééccolamt pj emnfaei sp mouori nss’ êotrcec udpifét idnge uféa gloire que de celle d’un officier qu’on fembloit
aovffoiciri eor,u qbul’iiél ,l uiil noofma mreap ,r énfeè ln’atevro iat up arso if eqrvuie a vceect m&o si’nést adnet vtoaluerunré & v edres zMèl.e dqeu eL oluuiv. oLies r: oLi se’ acrhreêvtaa ,
l&ie rq udie n F'ao rgbuiènr efa dit’ elxàe munpel ea tdtaionns mbiae nc oguér.néreufe,
danAs plraè lse ltatr bea qtaui’lille édcer iCvôoint ià, Lleo upirsi nXcVe d, e nCe opnartlia, pas de fes bleffures $ il ne fit mention que des fer-
vices des officiers qui s’étoient fignalés.
torLt ed manasr él’cohpailn dioen L puxuebmliqbuouer, gp foeu fri ta bveoaiur ceouu pl’ idne- juftice de n’avoir pas rendu compte au roi de la
bcoatnadiluléit ed ev aSlteeuinrelçuefreq udee. MM, de Vendôme à la
L
L
X j ACERNE. On donnoit le nom de lacerne à
un habit groflier dont les foldats romains fe fer-
voient eh campagne$ c’étoit une efpèce de manteau
qui femettoit par-deffusle refte des vêtemens.
La lacerne ne s'introduit que fort tard dans les armées
: les premières qui y parurent, furent regardées
comme un objet de recherche & de luxe.
Pendant la guerre civile, elles-fe multiplièrent,
parce que tous les hommes qui compofoient les
armées, n’étoient pas des militaires : de l’armée,
les lacernes paffèrent dans les cités'. Cette hif-
toire des lacernes eft à peu près celle dé nos manteaux
î mais les habitans des cités, ayant trouvé
les manteaux trop amples & trop incommodes,
imaginèrent la redingotte, qui tient le milieu entre
les deux vêtemens, fe met fur les habits & couvre
les cuiffes & une partie des jambes. Il eft à defirer
qu’on en vienne enfin à faire un ufage général de
ce vêtement pour nos foldats d’infanterie. M. de
Saint-Germain avoit adopté ce vêtement fi nécef-
faire au foldat pendant neuf mois de l’année, la
nuit furtout. Il faudroit, en adoptant ce vêtement,
y joindre un grand collet, fait de manière à fervir
de capuchon la. nuit aux foldats de garde , en fen-
tinelle ou au bivouac, afin de les préferver du
froid, 8c de leur garantir de la pluie & de l’humidité
, la tête, le cou & les épaules. On doubleroit
le collet, la taille & les manches de ces redin-
gottes avec une toile couverte de l’enduit du
<it. Efquinemar, au moyen duquel elle eft impénétrable
à l’eau. Peut-être aufli avec ce vêtement,
dont on a fenti la néceflité & les avantages dans
les dernières campagnes faites en hiver & fur les
montagnes , faudroit-il préférer à l’habit aétuel,
l’habit-vefte avec le gilet, le pantalon & la demi-
bottine.
eft totalement dépourvu dee bur avovuirtee ;u lee tleârcnhie q eufit enfotn d-faenugleermeuenxt : ifnau ctiolen tdeannasn cuen,e f oanr meéxee,m mpaleis, ifle ys
rperrofpuoasd ésp deue vceenttte y vpéroridtuéi,r ep lduefise uerfsfe gtsé ndéérfaauftxre aanx.
cuine npse t&it nmoomdberren eds’ hoonmt mmieesu,x q auiem dé ec coommmpatnedr edre às ltâecrh le’Es fppaargmnie l,e u&r sf ufor lldea ptso.i nAt ndnei bpaéln, éatvrearn et nd eI tqauliiet,
lqiuceoniqcuiae pmluosin ds en ofempbt rmeuilflee ,l âecnh dees vj in&t pfoluns arremdoéue,
tLaeb lceh}e cvaarl ireire nB nay’eafrtd p llauisf lcao fnotartgiire uuxn qe upea lrat ilâec dheet éla. mgaarrnéicfohnal ddee MLeéfzciuèrree se,n & fi ti la su’teann ct rduatn psl uPsa rfmoret.. Le
Les lâches & les fuyards étant nuifibles dans Art Milit. Suppl. Tome IV ,
une armée, au lieu de ies employer dans la ligne
un jour de bataille, il faut, à l’exemple de M. de
Vendôme à Caffano, les placer dans quelqu’err-
droit fort par fa nature, où ils puiffent, fans courir
aucun rifque, incommoder facilement l’ennemi
ou lui en împofer.
Dans les conftitutions militaires modernes, qui
ne permettent, ni d’effayer les hommes qu’on enrôle,
ni de licencier les gens de guerre foupçonnés
de lâcheté, quel moyen refte-t-il pour prévenir
les maux que la lâcheté entraîne toujours après
elle?
Il n’eft pas impoffible de rendre braves les poltrons
& les foibles 5 il eft aifé de contenir-les téméraires
dans les bornes de l’intrépidité. Un lé-
gillateur habile a dans la main, pour produira
ces effets, un affez grand nombre de moyens, des
encouragemens, des récompenfes, des punitions
même ; mais il n’en eft pas de même des lâches : la
lâcheté, foit qu’elle ait l’organifation pour caui’e ,
foit qu’elle doive fa naiffance à l’éducation, ne
fe transforme prefque jamais en bravoure > elle
s’élève même très-difficilement jufqu'à la poltro-
nerie : le lâche eft un être non-feulement dépourvu
de tout fens moral, mais encore de la plupart
des fens phyfiques j végéter eft tout pour lui : on
diroit qu’il a calculé toutes les chances, & que
le réfultat de fes réflexions eft: de trouver dans la
vie Punique' bien defirable pour Fhomme fage.
Inutilement donc recourroit-on, pour détruire la
lâcheté, à l’ignominie, à l’opprobre : ces peines
font faites pour le poltron, pour le foible. Le
lâche n’a la perfpeétive ni de l'eftime ni de la
gloire. En vain chereheroit-on à l’émouvoir: fon
edeur n’a point d’oreilles ; la patrie, la liberté
même font pour lui des mots vides de fens : honneurs,
dignités, récompenfes, aucun de ces objets
ne le flatte, aucun ne frappe fes fens : la mort &
la douleur, voilà ce qui peut l’émouvoir. Il faut
donc avoir recours à la douleur ou à la mort j il
faut réferver la crainte des peines pour cette claffe
vile, & la plupart des légiflateurs & des généraux
ont agi d’après ce principe. Chez quelques peuples
cependant, on a joint la crainte de l’ignominie
à celle de la mort, & on les en a loués. Il y a peu
d’hommes foibles ou poltrons qui ne foient un peu
lâches : un peuple fage, en preferivant la mort
contre la lâcheté, fera donc utilement de joindre
l’idée de l’ignominie à celle de la privation de la
vie : cette addition de peines n’affe&era pas le
lâche, mais elle empêchera la poltronerie de fe
convertir en lâcheté.
Par les lois de Solon, ceux qui refufoient d’aller
à la guerre > qui fe fauvoient de l’armée ou
Yyyy