
feuls réfident près du Cap de Miférado. Les François
font quelque commerce fur les côtes de Ma-
laguette ou de Grève. Ils en font davantage au
petit Dieppe & au grand Seftre. La côte d’ivoire
ou des Dents eft fréquentée par tous les Européens
y ils., ont prefque tous aufli des habitations
8c des forts à la côte d’Or. Le Cap-Corfe eft le
principal' établiflement des Anglois. On tire de
Bénin 8c d’Angola beaucoup de nègres. On ne
fait rien dans la Cafrerie.. Les Portugais font fur-
tout à Sofala, à Mozambique & à Madagafcar :
ils font aufli le commerce de Mélinde. Les principales
denrées que l’on tire de l’Afrique font, le
blé a les dattes & autres fruits qui s’exportent de
Barbarie > la malvoifie de Madère ; les vins des
Canaries, de Confiance, du Cap-Verd} la gomme
& le miel du Sénégal ; la pondre d’o r , l’ ivoire
& les épiceries de la Guinée, du Congo, de Mélinde
& de l ’Abiflinie.
A frique (peuples de 1’ ).
On divife l’Afrique en deux parties générales,
& qui nous intérenent, furtout quant aux effets
phyliques du climat qu’on y obferve très^diftinc-
tement : ce font les pays dés blancs ou bafanés 8c
les pays des noirs.
Les pays des blancs comprennent 1’Egyote 8c la
Barbarie divifée en fïx parties, qui fonrla province
de Barca, les royaumes de Tunis où eft
Tripoli, 8c de Tréméçen où eft Alger ; enfuite
ceux de F e z , de Maroc & de Dara : on met aufli
dans cette divifion le Biledulgerid & le Zaara ou
le grand Défert.
Les pays des noirs font, fur les.côtesy la Nigri-
t ie , la Guinée, le Congo, la Cafrerie, la côte de
Sofala, celles d’Abex, de Zanguebar & d’Ajan.
Les pays fuués dans l’ intérieur des terres font
la Nubte, l’Ethiopie ou l’Abiflinie, le Monoému
gi 8c le Monomotapa.
Les peuples de la Perfe, de la Turquie, de
l’Arabie 8c de l ’Egÿpte peuvent être regardés
comme une même nation; Les Egyptiens font
grands 8c leurs femmes petites.
. Si nous achevons de* parcourir l’Afrique, les
peuples qui font au-delà du tropique, depuis k
Mer-Rouge jdlqu’ à l’Océan atlantique, font des
efpèces de.Maures, mais fi bafanés, qu’ils paroif-
fent prefque tous noirs : ils font mêlés de beaucoup
de. mulâtres.
Les nègres du Sénégal 8c de Nubie font très-
noirs, excepté les Ethiopiens & les Abifftns. Les
Ethiopiens font olivâtres y ils ont la taille.haute ,
.les traits du vifage bien marqués, les yeux: beaux
& bien fendus, le nez bien fait, les lèvres petites
& les dents blanches. Les Nubiens au contraire
ont les lèvres grofles :8c épaifîes 3 le nez épaté &
le vifage fort.noirs
Il y a , fur les.frontières des déferts de l’Ethto-
p ie , un peuple appelé Acridophages.. Voye% cet
article. .■ . . ,
En examinant les différens peuples qui compo-
fent les races noires, on y remarque autant de
variétés que dans les races des blancs, mêmes
nuances du brun au noir, que du blanc au brun.
Les habitans des îles Canaries ne font pas des
Nègres} ils n’ont de commun avec eux que le nez
aplati. Ceux qui habitent'le continent de l’Afrique
à la hauteur de ces îles, font des Maures
allez bafanés, mais appartenans vifiblement à la
race des blancs. Les habitans du Cap-Blanc font
encore des Maures, 8c ces Maures s'étendent
jufqu’à la rivière du Sénégal, qui paroît les fé-
parer d’avec les Nègres. Les Nègres font au midi
& abfolument noirs.
Les Maures en général font petits, maigres, de
mauvaife mine , avec de l’efprit 8c de la finefle.
Les Nègres font grands, gros , bien ^aits3 mais
niais 8c fans génie. ,
Il y a , au nord 8c. au midi du fleuve, des
hommes qu’on appelle Foules , qui femblent fi ire
la nuance entre les Maures & les Nègres. Les
1 Foules ne font pas tout-à-fait noirs comme les
; Nègres, mais ils font bien plus bruns que les
Maures.
Les îles du Cap-Verd font toutes peuplées dé
mulâtres venus des Portugais 8c des Nègres qui
s’y trouvèrent lors de la conquête : on les appelle
Negres couleur de cuivre.
Les premiers Nègres qu’on trouve en Afrique
font fur le bord méridional du Sénégal : on les
nomme J a lof es;ils font tous fort noirs, bien proportionnés
, d’une taille affez avantageufe1 • 8c
moins laids de vifage que les autres Nègres. Ils
ont les mêmes idées de la beauté que nous} ils
aiment de grands yeux, une petite bouche, des
lèvres fines 8c un nez bien fait, mais la couleur
très-noire & fort luifante. A cela près, leurs
femmes font belles} mais elles donnent cependant
la préférence aux blancs, 8c ç’eft ce goût qui fait
tant de mulâtres. En général les Négrefles font
fort fécondes.
L’odeur des Nègres du Sénégal eft moins forte
que celle des-autres Nègres. Ils ont les cheveux
noirs, crépus 8ç femblables à de la laine frifée :
c’eft par les cheveux & la couleur qu’ils diffèrent
principalement des autres hommes. ~
Si le nez eft épaté, fi les lèvres font grofles en
quelques contrées, par artifice, il eft certain que
dans d’autres ces traits font donnés par la Nature.
Les Nègres de Gôrée 8c du Cap-Verd font bien
fait-s 8c très-noirs. Ceux dé Sierra-Leona ne font
pas tout:à-fait fi noirs que1 ceux du Sénégal. Ceux
de Guinée, quoique fains, vivent peu : c’eft une
fuite de la corruption des moeurs.
Les habitans de l’île de Saint-Thomas font des
Nègres femblables à ceux du continent voifin.
Ceux de la côte de Juda & d’Arada* font moins
noirs que ceux du Sénégal & de Guinée. Les
Nègres du Congo font noirs, mais plus ou moins.
Ceux d’Angola fentent fi mauvais Jorfqu’ils font
échauffés, que l’air des endroits par où ils ont
paffé en relie infeélé pendant plus d’un quart-
ci heure. " . i r '
Quoiqu’en généra! les Nègres aient peu d efpnt,
ils ne manquent pas de fenciment. Ils font fenfibles
aux bons 8c aux mauvais traitemens. Nous les
avons réduits , je ne dis pas à la condition d’ef- (
claves, mais à celle de bêtes de fomme : 8c nous
l'ommes étonnés qu’ ils fentent La ligueur de leur
état !
On ne connoît guère les peuples qui habitent
les côtes 8c l’intérieur des terres de l’Afrique, de- j
puis le Cap-Nègre juf^u’au Cap des Voltes : on
fait feulement que les hommes y font moins noirs,
8c qu’ ils reflemblent aux Hottentots dont ils font :
les voifins. ^ , .*■ 1
Les Hottentots ne font pas des Negres, mais des j
Cufres, qui fe noirciffent avec des graiffes 8c des '
couleurs} cependant ils ont les cheveux-laineux 1
& frjfés : on po.urroit les confidérer, dans la race j
des noirs, comme une efpèce qui tend a fe rapprocher
des blancs, aio.fi que dans la^race des (
blancs.,, les Maures .peuvent être regardés comme
une efpèce qui tend à fe rapprocher des noirs.
Les femmes des Hottentots font petites. Elles
ont une excroiflance de chair ou de peau dure 8c
large qui commence au defîus de Los pubis, 8c
qui leur tombe, jufqu’au milieu des cuifles comme
un tablier ; outre cela , l’ufage eft de ne laiflèr aux
hommes qu’un tefticule.
Les Hottentots ont tous le nez épaté 8c les
lèvres grofles. On dit qu’ une petite fille enlevée
de chez ce peuple, 8c nourrie en Hollande, y
devint blanche. Les habitans de la terre de Natal
font moins mal-propres 8c moins laids que les
Hottentots ; ils ont cependant les cheveux frifés
8c le nez plat.
Les. habitans de Sofala 8c du Monomotapa font
encore mieux que ceux de Natal, 8c les peuples
de Madagafcar 8c de Mozambique, quoique noirs,
ne font pas Nègres.
Il paroît que les Nègres proprement dits different
des Cafres, qui font des noirs d’ une autre
efpèce. Mais ce qui réfulte de ces obfervations
c’eft que la couleur eft principalement un effet du
climat, 8c que les traits dépendent des ufages. ;
L’origine des noirs a fait de tout tems une
grande quefiion. On les a regardés autrefois
comme la dernière nuance des peuples bafanés*
Voyei l’article Nègres.
Afrique ( climats de 1’ ) .
L’équateur divife la zone torride en deux parties
égales, l’une au nord & l’autre au fud de
l'équateur. Sous 1a torride ©ft ilcuée uae grande
partie de l ’Afrique.
Le tropiqué du cancer paflè tra peu au-delà du
mont Atlas, fur la côte orientale de l’Afrique,
fur les frontières <de la Lybie & autres contrées de
l ’intérieur de l’Afrique , par Sienne en Ethiopie»
Le tropique du capricorne p?fT; par la partie
méridionale ou langue d'Afrique, le Monomotapa,
Madagafcar, &rc. a i ■ A
Ce n’eft pas le froid qui fait l’hiver fous la zone
torride, ce font les pluies ou une chaleur moindre
que dans l’été. Pareillement il n’y a , dans bien
des endroits de la zone torride, que deux faifons
par an } favoir, l’hiver 8c l’été, & plufieurs caufes.
pour lors contribuent à diverfifier ces faifons, la
chaleur, le froid» les p’uies, les productions d un
pays, fa fertilicé 8c fa fié ri ii té,
Les pays fitués à l’oueft de l’Afrique, depuis Le
tropique du cancer jufqu’au Cap-Verd, qui eft à
14 degrés de latitude nord, font tous fertiles en
blé, en fruits de plufieurs fortes, en beftiaux, 8c
d’ailleurs les habitans y font robuftes. La chaleur
n’v eft guère au deffus d’ufï jufte milieu. Les habitans
font ordinairement nus, excepté les riches
qui portent des habits. Les caufes de cette ferti-1
lité 8c de l’air tempéré qui y règne, quoique fous-
la zone torride , font premièrement plufieurs rivières,
dont les principales, le Sénégal 8c Gambie,
arrofent le pays 8c rafraîchiffent l’air, ainfl quo
quelques lacs} 2°. le voifinage de la mer, 'd’où il
vient des vapeurs humides 8c des vents frais.
Dans les parties méridionales de l’Afrique, quî
s’étendent à l’eft 8c à l’oueft, 8c qui font à 4 degrés
au plus de latitude nord, il y règne une chaleur
continuelle fans aucune fraîcheur, 8c danf
certains mois il y tombe des pluies abondantes :
on y éprouve des orages avec tonnerre 8c:éclairs
terribles. Les campagnes y reftent défertes pen*
dant les mois pluvieux, 8c le blé n’y croît pas |
mais quand ils font paffés, on creufe le ^terrain qui
eft à fec,qui a bu toute la pluie : on y mêle du charbon
pilé au lieu de furriier, on J ’y iaifie féjournef:
pendant dix jours} après cette préparation de la
terre on fème, 8c en peu de teras on recueille li
moiflon.
Les tempêtes, les éclairs & les; pluies femblene
provenir de ce que le foleil enlève une grande
quantité de vapeurs de la mer & d’exhalaifony
inflammables à la furface de la terre en Guinée-,
lefquelles ne font pour lors diflipées par aucun
vent confiant. Quand ces pluies tombent , l’air eft-
tiède, le foleil eft vertical, 8c la chaleur qüi dominé
caafe une grande difficulté derefpirer. *
Quoique les campagnes foient en friche pendant
les mois pluvieux, les arbres portent fans
cefle du fruit. La durée des jours y eft prefque'
toujours égale à celle de la nuit pendant toute
l’année. Le foleil fe lève 8c fe couche à fix heures}
mais on le voit rarement fe lever &=fe coucher *
car il fe lève le plus fouvent couvert de nuages
épais, 8c il fe couche après avoir été. enveloppé:
de ces mêmes nuages qui reparoiflent à
l’horizon. ' -
Viennent enfuite les pays fitués dans la langue •
de terre d’Afrique, dans le fommet de la pyra*
, tnide, lefqueii s’étendent au nord & au fud^'
A a z