
jA l A , rivière qui prend fa fource furies confins
du Boulonnois 8c de l’Artois -, 8c qui, après avoir
parcouru le pied des collines qui fervent de limites
à l'Artois, va fe rendre à Saint-Omer, fur
les bords du fol organifé par les dépôts de la
mer ancienne ; c’eft là qu’elle circule au milieu
d’ un terrain de nouvelle formation, Sc dont nous
parlerons par la fuite.
Dans le trajet que nous avons indiqué 8c ob-
fe rv é , VAa rafiemble les eaux de quelques rivières
latérales qui la grofliflent confidérable-
ment. Il m’ a femblé que cette augmentation s ’o-
péroit fuccefiivement le long de fo n jit , continuellement
marécageux depuis Renty jufqu’à
Saint-Omer.
En même tems que la rivière Aa fe jette
dans les derniers aterriflemens de la mer ac- :
tuelle, elle s’accroît encore par l’épanchement
des eaux que' verfent les deux maflifs anciens, ;
dont on peut fu-ivi-e la bordure à i’oueft §c à l’ elt :
de la vallée de Saint-Omer. Une grande partie j
de ressources, que l’ on obferve jufqu’à Bergues,
produit une inondation affez étendue fur le fol
des environs de la ci-devant abbaye de Clair-
marais & de Bergues.
C ’eft fujrtout à l’ouéft que j’ ai fuivi de plus
nombreux épanchemens d’eau, dont les produits
fe réunifient à la rivière Aa , 8c enfin à celle de
Hem. Ces deux rivières fervent à alimenter les
v/atergands difperfés au milieu d’une vafte étendue
de terrain bas 8c coupé de canaux nombreux
, après quoi la rivière Aa termine fon
cours à Gravelines, au milieu des fables.
- En reprenant le cours de la rivière qui nous
occupe , on voit que fa fource eft alimentée par
les eaux que fournifient les croupes d’une affez
longue vallée , 8c qui éprouvent des épanchemens
intermittens fur la gauche de fon lit. Outre
cela , les vallons latéraux 8c fecs , quelque multipliés
8c étendus qu’ ils foient, ont tous des
débouchés dans d’autres vallons abreuvés , qui
verfent définitivement des eaux dans VAa,
. D’un autre c ô té , cet te; rivière ne reçoit aucun
ruiffeau fur la droite de fon l i t , parce qu’il n’y
a ni pente ni fol organifé de manière à recevoir
& à verfer les eaux pluviales.
Cette rivière a quinze lieues & demie de cours,
& eft navigable à deux lieues au deffus de Saint-
Omer , par le moyen des éclufes. C ’eft de là
qu’elle fe divife en deux bras , dont le plus
petit , vers la droite , fe . nomme Colme , & fe
rend a Bergues. Celui qui 'Coule vers la gauche ,
Cpnferye le nom d * Aa fépare, la Flandre de la
Picardie , 8c f§ jette dans l’Océan, au défi0us de
Géographie Pkyjique. Tome II.
Gravelines , où il forme un petit port. C ’ eft uh
des fix 'fleuves côùers de la France. ( Voyeç cet
article. )'
Il paroît que tous les pays bas 8c de nouvelle
formation, dont nous avons parlé au commencement
de cet article , „font le produit des ater-
riffemens occafionnés par les eaux des rivières 8c
en même tems par les flots de la mer > car on y
rencontre des amas de galets , enfuite des vafes
fablonneufes avec ces galets 5 enfin, une grande’
étendue de ces mêmes vafes inondées qui com^
pofent le fond de plufieurs marais 8c des water-
gands. Dans certains intervalles des canaux, 011
trouve des amas de fables rabattus anciennement
par la mer , 8c dans d’autres des tourbes. Et à
mefure qu’on s’éloigne de ce fol plat 8c bas , on
rencontre des mélanges de craie 8c de fable, puis
des vafes compofées d’argile 8c de craie délayée
j enfin , la bordure de ce terrain informe
eft de craie pure.
On ne peut douter , en examinant cette contrée
, que la mer, en détruifant les fahifês 8c les
côtes élevé es, n’ait laifie à la place ce terrain
bas qui n’a aucune organifation par couches fui-
vies & régulières. Ce font définitivement tous
matériaux que les deux rivières ont entraînés dans
le baffin de la mer, 8c que fes flots ont rabattus
le long des bords, à mefure qu’elle les détruifoit.
Je ne vois pas, dans ce concours d’agens, des
dépôts réguliers, comme ils ont lieu au milieu des
e3ux qui couvrent la partie du baflin de la mer,
à une certaine diftance de fes bords.
Levallon de VAa eft très-approfondi vers Saint-
Omer 5 il offre des amas de terres argileufes
fur fes bords, ainfi que des tourbes dans Tes extrémités
des plans inclinés. C ’eft là qu’on recon-
noît que le Ht de VAa eft tourbeux 8c marécageux
, parce qu’il a très-peu de pente , ainfi
que ceux des rivières de cette contrée , d’ un
certain ordre, 8c furtout vers leur fource. Malgré
cela çn ne peut douter que les eaux de ces
rivières, 8c en particulier celles de VAa 8c de
Hem , n’aient entraîné une grande, partie,des
matériaux qui ont concouru à la compotion des
terrains de dernière formation qu’ on obferve le
long des côtes du Boulonnois 8c de la Flandre
françaife. (V’oy. "Watergand, Hem, Berguçs,
Lis, Saint-Omer, où ces mêmes phénomènes
reparoîtront. )
A a , rivière qui a fa fource dans le territoire
de l’abbaye d’ Fngelberg, traverfe le cantond’U rider
w ai d dans toute fa longueur, 8c va fe. jeter
pr,ès de Jjuçks s £c vis-à-vis de Gerfau3. dans le laç
A 1