
laquelle eft lurmontée par un vallon fec très-alon-
gé. L’autre embranchement fe prolonge jufqu’à
Saint-Riquier. C ’ eft là qu’une fécondé fource fe
montre au débouché de deux fyftèmes de vallons
fecs fort peu approfondis.
Si nous paffons à la gauche de la Somme, nous
ÿ verrons fix rivières latérales, qui font celle de
Dont , laquelle tombe dans la Somme un peu au
deffus d’Amiensj puis la rivière de la Celle, dont
la confluence fe trouve immédiatement au deffous
de la même ville ; enfuîtes le'ruifleau de Picquigny,
puis la petite rivière de Saint-Lindon, celle d'Ay-
raines & le ruifteau de Bellifontaine.
Nous allons reprendre maintenant chacune des
vallées qui nous offrent ces eaux courantes.
La première ell celle de la grande rivière de
Dom, qui, outre fa tige principale qu’on peut
çonfidérer comme prolongée jufqu’au-delà de
Montdidier, a trois embranchemens auffi abreuvés}
d’abord celui de Lucet enfuite celui A’Avre, puis
.celui de Noyé.
Dans l’embranchement de Luce on trouve deux
fources aux environs de Cayeux, lefquelles font
furmontées de quatre vallons fecs, longs & étroits}
enfuite la tige eft accompagnée de cinq autres valio
n s fecs , femblables, q u i, de droite & de gau
che 3 contribuent très-peu à l’aliment de l’eau
courante, qui eft toujours foible. D’ un autre côté,
l'embranchement A’Avre, dont le ruifleau s’étend
4 deux lieues au-delà de la ville de Roye, n’a aucun
vallon fe c } car la fource de ce ruifleau occupe
,4 Auvricourt le fond de la vallée fans aucun prolongement
ultérieur, & même, en parcourant la
. tige abreuvée, on ne rencontre que de très-petits
vallons fecs.
Au-delà de Montdidier, la tige principale delà
rivière de Dom fe prolonge par deux ruiffeaux,
.dont l’un va jufqu’à Dompierre, & l’autre jufqu'à
Saint-Martin-de-Pas. L’ une & l’autre fource font
-furmontées par quelques parties de vallons fecs
fort étroits. Cette même tige, abreuvée jufqu’à
l ’embouchure d’Avre , offre, en defcendant au
deffous de Montdidier, fur la gauche, quatre
.longs vallons fecs, à l ’embouchure defquels eft
une troifième fource à Fontaine. Sous Montdidier,
plus bas que Pierrepont, trois larges vallons débouchent
fur la vallée principale,j ce qui femble
■ avoir contribué à augmenter la rivière d’Avre au
deffous de Moreuil.
Enfin toutes ces eaux courantes font réunies à
une feule embouchure x après la jonction de la
rivière de Noyé à Boves. C et embranchement
abreuvé eft fort long, & fe termine par deux ruif-
feaux,dont l’un, à droite, a fa fource à Wouvenois-
lè s-Mer le,.& celui de la gauche à Vindeuil , au
deffus dé Breteuil. Les vallons fecs, qui font au
deffus de chacune de ces fources, font fort longs
& fort larges. Sur la gauche du Noyé, avant la
jéunioivde ces deux ramifications au débouché de
deux vallons fecs, & à côté de Paillart, eft une
troifième fource, puis au deffous cinq autres ramifications
de vallons fecs, diftribués fur toute la
longueur de la vallée du Noyé, qui eft fort large,
furtout aux environs d’A illy , où l’on trouve une
quatrième fource qui débouche au milieu des dépôts
de la vallée. Si l’on fuit le tronc de la Dom
après la réunion de tous ces embranchemens abreuv
é s, on le trouve prefqu’aulfi confidérable que
celui de la Somme, en y réunifiant un embranchement
qui s’en détache. D’ailleurs, le confluent-y
eft fort large entre les croupes de la vallée.
Rivière de la Celle.
Un peu au deffous d’ Amiens on trouve la con-
flu ence de la rivière de la Celle dans la Somme par
deux embouchures aff.z fortes} en forte que fa
tige réunit une maffe d’eau confidérable avec beaucoup
d’îles, jufqu’à Conty, où commencent deux
embranchemens abreuvés, dont l’un s’étend juf-
qu’au bois de Jourdain, à un quart de lieue au
deffus de Catheux} puis au-delà, tant à droite qu’à
gauche, fe diftribue une multitude de vallons fecs>
la plupart fort étroits & alongés.
Si l’ on revient à Conty on rencontre fur la gauche
trois embranchemens ou fubdivifions abreuvées
î la première paffe à Thois, & eft défignée
fous le nom des Parquets. La fource fe trouve fur-
montée par deux longs vallons fecs, qui fuivent
la même pente que ceux des environs de Catheux,
lefquels appartiennent au premier embranchement
de la C e lle , & qui font dirigés fur la même pente.
La fécondé, qui eft 1 t ruijfeau.des évoijfons, a deux
embranchemens , dont le premier s’étend jufqu'à
Elencourt : fa fource eft lurmontée d’un vallon
fec , long & étroit} le fécond va jufqu'à Haudi-
court, au point de réunion de plufieurs vallons
fecs, étroits & alongés} le troifieme embranchement
abreuvé fe prolonge jufque près.de Soupli-
court, & eft femblablement furmonté par les
mêmes formes de vallons, fecs.
Le tronc principal, au deffous de Conty, offre,
à droite & à gauche de fa vallée, trois ou quatre
vallons fe c s , qui s’y abouchent à angles aigus.
Outre cela cette vallée offre , dans fon fond de
cuve, deux fources & plufieurs îles. Je ne doute
pas que les vallons fecs, de même que les plateaux
des intervalles , ne contribuent à favorifer l'augmentation
du tronc & des embranchemens de la
Celle lorfqu’ils reçoivent les pluies} car je fuis
convaincu que l’imbibition de l’ eau pluviale fe
fait rapidement dans ce fol crayeux, & fe trouve
en peu de tems rendue au niveau où eft placé le
débouché des fources qui coulent dans les embraie
chemens abreuvés.
Rivière de Saint-Landon.
Nous fupprimons ici le ruifleau de Picquigny,
qui p’a rien de remarquable qu’une eau intermittente,
vu le peu de profondeur du vallon, & nous
paffons à la rivière de Saint-Landon, dont la tige
abreuvée s’étend jufqu’ à Moliens-le-Vidame.. La
partie de la vallée qui contient cette tige eft fur-
montée par un grand nombre de longs & larges
▼ allons fecs, qui méritent quelque attention. Je ne
quitterai pas ce fyftème d’eau courante, fans remarquer
que la partie inférieure de fon lit eft bordée
par une lifière marécageulè, qui fe continue juf-
qu’aux deux branches de fon embouchure dans la
Somme, dont la large vallée eft également dans
lin état de marais.
Rivière d'Ayraines.
Cette petite rivière termine fon cours dans une
partie de vallée marécage u fe , jufque dans le voifi-
rrage d’Ayraines : c’ eft là quelle le diyffe en deux
embranchemens, dont celui de la droite s’étend
jufqu’au-delà de Tailly, après quoi la partie abreuvée
eft furmontée par deux fyftèmes de vallons
fecs. L'embranchement de la gauche , qui eft fort
foible, fe prolonge affez près d’Allery, dans un
vallon peu approfondi, lequel a deux ramifications
de vallons fecs encore moins approfondies.
Ruijfeau de Bellifontaine.
C e ruiffeau a fon origine à Bellifontaine, au
point de réunion de deux ramifications de vallons
fecs peu profonds. Il eft vifible que c’eft la bordure
de la vallée de la Somme qui a favorifé le débouché
des eaux de cette fource } auffi coulent-elles
fort long-tems dans cette vallée, après cependant
s’êtrë réunies en partie à la Somme par une foible
dérivation.
Maintenant que j’ai fait conrioître dans le plus
grand détail Xhydrographie des rivières latérales :
de la Somme , je vois la néceffité de diftinguer
celles qui ont plus ou moins d’embranchemens
abreuvés, de celles qui n’ont qu’ une feule tige, &
qui raffemblent les eaux d'une fuperficie fort peu
étendue & furtout très«-étroite, comme dans la
Baffe-Somme. C ’ eft ainfi , par exemple , que les
rivières d’A lbert, de Saint-Ouin, de Saint-Ri-
quier , de Saint-Landon & d’Ayraines offrent une
diftribution de vallons qui diffèrent beaucoup de
celle des deux autres, particuliérement quant à la
profondeur. Dabord, de quelque manière que les
vallons fecs fe trouvent diftribués relativement
aux autres abreuvés , il m’a toujours paru que les
premiers offroienc une fuperficie bien plus confidérable
que les féconds } au moins j’ en juge par le
fyftème hydrographique qui règne aux deux côtés
de la Somme} & ce que j’ai obfervé dans ces contrées,
je ne doute pas qu’on.ne le retrouve ailleurs.
C ’eft furtout aux extrémités fupérieures des ruif-
feaux ou des rivières que fe trouvent les plus grands
affemblages de vallons fecs : il y en a moins le long
de certains troncs abreuvés. Au reftç, ce qui paroît
inconteftablement contribuer à la diftinéiion
des vallons fecs & des vallons abreuvés , c’ eft d â-
bord la difpofition.& le niveau, enfuite, à même
niveau , le degré d’approfondifft ment jufqu’au
point où fe trouvent les couches qui raffemblent
les eaux pluviales, lefquelles pénètrent dans le feirî
de la terre, comme je l ’ai fait voir ailleurs dans
plufieurs articles de ce Dictionnaire. (Voye^ Vallon
i Couches de la terre). J’ajouterai ici
une dernière réflexion, c’ eft que tous ces vallons,
tant fecs qu'abreuvés 3 font évafés par leurs bords
fupérieurs, parce qu’ ils ont été creufés dans des
fols compofés de"matières fort mobiles &: fort
légères, telles que la craie.
Ceci me ramène à la Somme : je ne trouve dans
cette tige principale qu’un feul ordre d’excavation
& d’ approfondiffement, & que les produits des
végétaux qui y forment des encombremens fucr-
ceflïfs & annuels. Tout ceci ne fuppofe que le
travail de l’eau douce courante à la furface des
continens.
On ne peut donc y fans hypothèfes hasardées &
gratuites, admettre une invafion de la mer pofté-
rieure à fa retraite généra le ,.& des digues ou
barres dans la Somme qui auroient arrêté la marche
des eaux courantes} car je ne vois d’autres obfta-
cles à cette marche que l’encombrement des tourbes
, & de cet obftacle il n’a pu réfulter des lacs
qui auroient fubfifté pendant une longue époque ,
& dans lefquels les eaux auroient été foutenues à
un certain degré de hauteur. D ’après toutes ces
confidérations , il eft vifible que ce que quelques
érudits ont imaginé fur la vallée de la Somme eft
contre tous les principes qui ont pour objet la formation
des vallées & la marche connue des eaux
courantes dans leurs lits } que leurs hypothèfes
| font purement illufoires, & ne méritent aucune
attention , quelqu’importance qu’ils aient voulu
leur donner. Au refte, ie crois devoir renvoyer à
l’article Somme ces difeuflions, par lefquelles ,
après avoir établi les principes , j ’effaierai de détruire
toutes ces fuppofitions.. En attendant, j’op-
polerai à ces idées romanefq.ues où préfide l’ ignorance
des faits, tous ceux que j’ai réunis dans cet
article pour établir la grande liberté des eaux courantes
à la furface de cette partie de notre continent.
( Foye^ les planches A*Amiens, n°. 3 , &
d * Arras 3 n°. 4 , de la carte de France.).
AMIRAUTÉ ( Baie de V ). Cette baie, qui fe
trouve dans la côte de la Nouvelle-Zélande , eft
fituée entre le canal de la Reine Charlotte & une
î')e-qu’on apperçoit lorfque l’on eft dans ce canal.
Cette île gît à deux! milles au nord-eft du cap
Stéphens (pointe nord-eft de la baie de /’Amirauté}
par 40 degrés 37 minutes de latitude fud, & iSy
degrés 6 minutes de longitude oueft (1 ), St elle eft
CO Méridien de Greenwich»