
France m*ont offert , fera divifé en deux parties :
la première', renfermée dans cet article, comprendra
les planches où font figurés les cantons
abforbans, dans lefquels Ton obferve les pertes ,
non-feulement les plus nombreufes, mais encore
lejs plus apparentes ; la fécondé partie nous indiquera
de femblables pertes, mais qui fe bornent
à des rivières ou ruiffçaux plus ifolés, quoiqu’encore
aflfez dignes de remarque & d’attention. On
la trouvera développée dans l’article Rivières &
Ruisseaux qui se perdent.
Quant à ce qui concerne les pays étrangers où
ces abforptions fe montrent dans les mêmes cir-
confîances , ces détails fe trouveront ici à la
fuite de ce que la France nous offrira. On y verra
figurer d’abord le Boutan & le Tfiibet, enfuitela
Perfe, puis l’Afie mineure* enfin l’Afrique, &
furtout l’Amérique méridionale, où font un grand
nombre de ces cantons abforbans, bien circonf-
crits dans les enceintes de plufieurs vallons fermés
, & enfin la Carinthie.
Si nous revenons en France * nous verrons figurer
, parmi les différens cantons abforbans que
cette grande partie de la furface de la terre renferme
:
Les eçvirons de Paris & les différens entonnoirs
de la ci-devant province de Brie $
3 Les environs de Laigle & d’Evreux, dans la
ci-devant province de Normandie 5
Les environs de la forêt d’Oiléans j
Les environs de la Rochefoucauld & de Ruffec,
dans le ci-devant Angoumois 5
Les différentes plaines du ci-devant Dauphiné,
dans les planches de Greno'ble & de Valence 5
Les environs de Bourg-en-Breffe , département
de l’Ain j
Les environs de Pontarlier & de Befançon ,
planches de Pontarlier & de Befançon ;
Les vallons fermés nombreux, compris dans
la planche de Vefoul. ( Voye^ Vallons fermés
& V esoul.^'
Enfin, les différentes pertes d’eaux courantes
qu’on peut fuivre dans les planches de Langres,
de Dijon, de Joinville, de Neufbrifack, de Lons-
le-Saunier, de Pamiers, de Périgueux, de Sarlat,
de Semur , de Tonnerre , de Troyes, & c.
Dénombrement des filets deau, des ruijfeaux & des
rivières qui , en France , fe perdent dans les entrailles
de ta terre.
P r e m i è r e P a r t i e .
Dans cette divifion, ces accidens font défignés
de manière que les naturaliftes , en confuftant,
les Ncs. de la carte de France , que j’y rappelle ,
eu bien en parcourant les environs des villes prin- J
cipales qui s*y trouvent indiquées, rencontreront
tous les détails intérefîàns relatifs à la circulation
des eaux courantes; ils pourront même, guidés^
par cette carte & par ces indications nombreufes
& fuivies, faire une étude des'différens fols de
la France & de fon Hydrographie. ( Voyer cet article.
)
N°. 65). A ngouleme. Département de la Charente.
Nous trouvons, fur cette planche, un des cantons
abforbans de la France, le plus curièux & le
plus étendu. Aux environs de la Rochefoucauld
font trois rivières qui fe perdent dans une fuite
d’entonnoirs très-remarquables, & qui font dif-
tribués le long des vallées de ces rivières, dans
une longueur d’environ quatre lieues, Ces rivières
font le Bandiat & la Tardouère, avec la
Ligonne, riv:ère latérale. Leurs eaux font englouties
dans des entonnoirs fi nombreux, que même,
dans les tems des crues les plus abondantes , ces
rivières ne parviennent point à la rivière principale
, qui eft la Charente. On voit effectivement
fur la carte, au deffous de la Rochefoucauld, les
vallées du Bandiat & de'la Tardouère à fec.
Nous remarquerons ic i, en paffant, que toutes
ces eaux ne font pas perdues pour la ci-devarit
province d’Angoumois, puisqu’ à côté de la contrée
où elles font englouties par les goufres, fe
v o it , avec étonnement, la fource delà Touvre ,
qui nous reftitue toutes ces eaux, avec lefquelles
fe trouve foimée une rivière fort large & d’un
cours uniforme, fur laquelle eft établie la belle
forge de Ruelle & beaucoup d’autres ufînes.
Je dois dire que les environs même des vallées
des deux rivières qui fe perdent, font compofés
d’un fol également perméable à l ’eau, püifqu’ ils -
nous offrent quatre à cinq ruiffeaux affez, abon-
dans pour faire tourner des moulins, lefquels fe
perdent dans des trous ou goufres d’une ouve.r-
ture plus ou moins large , & ne parviennent
point à ces rivières. Il eft vraifemblable que ces
eaux abforbées vont gagner , f V des canaux fou-
terrains-, les réfervoirs immenfesaje la fource de
la Touvre, comme celles de Bandiat & du Tar-
douère.
Au refte, tous ces détails feront rappelés, par
la fuite, aux articles la Rochefoucauld, An-
gqumois,^Bandiat , T ardouère , T ouvre ,
& feront même figurés & décrits dans notre Atlasî
Nc. 61. Argentan. Département de l'Orne^
Le ruiffeau de la commune de Ferrières, prend
fa fource près, duhameau Lafontaine, & fe perd
à l ’extrémité d’un cours de mille fept cents toifes
& après avoir fait tourner un moulin-à côté du
hameau Lebreuil. 11 fe trouve dans un vallon ouvert.
La rivière de Muancé, après avoir coulé depuis
Eftrées jufqu’à Egüfe-Neuve, difparoît pbür
reprendre fon cours au gros village de Saint-Sil-
vain , fur la planche de Lifieux ( n°. 61 Y Cette
dîfparution occupe un efpace de deux mille quatre
cents toifes.
N°. 1 i l . Avignon. Département de Vauclufe.
Un ruiffeau à plufieurs branches, & dont lé
cours eft de deux mille quatre cents toifes, fe perd
à quelque diftance au nord du bourg de Sa nt-Sa-
turnin. On trouveaux environs plufieurs fyftèmes
de vallons fecs, dans lefquels il n’y a pas d’autre
eau courante.
Le ruiffeau de la ville de Saint-Remy, qui fort
des paluns, fe perd au village deSarret , & reprend
fon cours vis-à-vis de Beauchamp, après
un intervalle de quatre cents toifes.
Près de l’angle fud-eft de la même planche, à
côté de Saint-Martin de la Brafque, le ruiffeau de
Fontgignoufe difparoît aju pied a dn petit coteau,
& vis-à-vis, dans la même direction, au-delà du
coteau, le même ruiffeau fe montre fubitemenr &
fait tourner un moulin : ceci eft très-intéreffant.
N° . 47. Auxerre. Département de CYonne.
Les deux ruiffeaux de Chaumot & celui de
Marfangi, après avoir abreuvé des étangs, reftent
à fec dans ieurs vallons ; mais après un certain
intervalle , ils reprennent leur cours, & vont fe
jeter dans l’Yonne.
Le ruiffeau de la paroiffe de Collemiers fe perd
près de Gron, à une certaine diftance de l’Yonne,
après un cours de dix-fept cents toifes.
Autre ruiffeau qui prend la fource dans un étang,
& fe perd après quatorze cents toifes de cours,
à l’oueft du village de Moncorbon. Son vallon eft
fitué à côté de deux valions fermés & fecs*
Affez près de là le ruiffeau de Saint - Loup
d’Ordon fe perd après un cours de fix cents toifes.
Le ruifféau de la ferme des Gondons fe perd
après avoir abreuvé trois étangs au nord-oueft du
bourg de la Ferté-Louptière.
Enfin, plufieurs autres ruiffeaux qui abreuvent
des étangs, n’ont plus de cours aux environs du
village de Chevillon.
N°. 94. Bayeux. Département du Calvados.
Les rivières de Drôme & d’Aure réunies fe
, perdent dans la fôffe de Soucy, au nord-oueft, &
reparoiffent. un peu avant Port-en-Baflîn.
Le ruiffeau de Gironde fe perd près la commune
de Brouay, dans un vailon ouvert, pour reprendre
fon cours à Sainte-Croix Grantonne ,
après un intervalle de neuf cents toifes.
, Vers l’eftjj & à la même hauteur, le ruiffeau
de Cneromes fe perd dans un entonnoir, vis-à-vis
le hameau de Camilly , 8c reparoît à neuf cents
toifes au deflous, pour fe jeter dans la Mue’, rivière.
N°. 118. Belle Y. Département de r Ain.
Un ruiffeau. dont la longueur eft de deux mille
trois cents toifes, fe perd à côté' de la commune
de Vaux* après avoir fait tourner un moulin. Il
a fon cours dans un vallon prefque fans îffue.
Petit ruiffeau qui, après avoir abreuvé un étang,
fe perd au village de Saint-Sulpice.
Autre petit ruiffeau de fept cents toifes de
cours, qui fe perd dans un vallon ouvert auprès
du village de Miange.
Ruiffeau voifin du village & du château de Mé~
pieu, qui> après avoir fait tourner le moulin de
Pradebran, fe perd de telle forte, que la partie
inférieure du vallon eft à fec jufqu’au Rhône.
Ruiffeau qui prend fon origine dans un lac , fe
perd après un cours de'neuf cents toifes au nord-
oueft au village de; Lhuis.
T rois ruiffeaux fitués fur les communes de Saint-
Aguin & de Charantonnay fe perdent. Le premier
prend fa fource dans un étang, & à douze
cents toifes de cours. Le fécond , après un cours
de même longueur, pendant lequel il fait tourner
trois moulins. Enfin le troifième, après un cours
de mille neuf cents toifes, pendant lequel1 il
abreuve un étang, fe perd dans une large vallée
où difparoît auffi le précédent.
En remontant vers le nord, on trouve deux
fyftèmes de ruiffeaux, dont le premier aboutit à
| la Verpillière, 8c paroît s’y perdre. Ces ruiffeaux
parcourent un trajet de fix mille toifes, abreuvenc
plufieurs étangs, 8c font tourner plufieurs moulins.
A côtéeft l’autre fyftëme de ruiffeaux, compofé
de deux branches principales qui fe perdent après
leur réunion, proche le village de Tharabie , 8c
au nord de la commune de Saint-Quentin-Fallenier.
Dans le voifinage de cet affemblage de ruiffeaux
, on en voit deux autres, dont l’un de douze
cents toifes de cours, fe perd après avoir fait
tourner le moulin de Diémoz; l’autre, fitué à l ’eft
du village de Chandieu, fe,perd de même après
avoir fait tourner le moulin de Talancier.
N°V 146. Besançon. Département du Doubs.
Un ruiffeau dont la longueur eft de huit cents
toifes,, fe perd près de la commune de Rancenay.
Grand ruiffeau d’ environ trois mille toifes de
cours, lequel, après avoir parcouru, les communes
d e y è f e & de Grandfone, fait tourner plufieurs
moulins, & fe perd après ce trajet.
Deux ruiffeaux voifins l’ un de l’a u t r e & dont
l’un fait tourner un moulin pendant un cours d&
neuf cents toifes, fe perdent également dans un
terrain plat & au nord du village de Tarcenay.