rivières ont leur fource dans des montagnes , 8c
l'extrémité de leur cours dans la plaine.
VIII. AB SO R S A N S ( Cantons) de l ’Arabie & de
1‘ Yemen.
Je joins ici à la province de Shamfyrie, les Arables
& TYemen. Ces contrées, à en juger d'après
les cartes de d'Anville & des voyageurs danois.,
renferment uu grand nombre de ruiffeàux qui fe
perdent & qui difparoilîent au milieu de ces vaftes
plaines fèches & arides; en forte que* relativement
aux eaux courantes & extérieures , ce qui
paroïtra le plus extraordinaire, c'eft leur féjour à
la furface de la terre, qui abforbe très-facilement
l ’eau des pluies , furtout dans les parties où le
calcaire fé trouve adoffé aux malTes granitiques.
Mais je reviendrai à cette conftitution du fol de
Y Arabie s dans l’article où je traiterai de tout ce
que nous lavons de ce pays, qui foit relatif à la
Géographie-Phyfique,
On trouve d'abord près de Kalaat & de Nahal
un ruiffeau fans fuite, qui prend cependant fon
origine dans les montagnes, & qui difparoît dans
un terrain plat.
Puis au fud eft un femblable ruiffeau aux environs
de T eb u c , lequel a fa fource dans une
chaîne de montagnes, & l'extrémité de fon cours
dans une plaine.
Enfuite à Shefar, vers le fud-eft, on voit Vadi-
U\[iry qui de même a fon origine au pied d'une
montagne, & termine fon cours en plains à Beled-
ul-Kafam.
. Allez près de là , vers l’eft, eft une flaque d’eau
| Sbica. ' -
Plus bas, au fud, on rencontre, au deflous de
ICaltah, Vadi- Ujfavan, qui prend naiffance au pied
d'une montagne & fe perd dans un terrain plat.
En defcendant, toujours vers le fud, on voit
Vadi-al-Koray au deffus de Rohba, dont la fource
eft dans une montagne, & qui fe perd au milieu
d’un terrain plat.
Enfin plus au fud, vers Médine, eft une femblable
rivière qui prend fa fource dans une haute
montagne, & qui t;rmine fon cours dans une ;
plaine.
Au deflous de Médine e ft, près de Sokai, un
' ruiffeau fans fuite au milieu d'une plaine.
En fe portant à l'eft, dans le Lemama, on trouve
à Kermife, une rivière qui a fa fource dans une
chaîne de collines, & fe perd dans une plaine après
un cours de peu d'étendue.
Dans l’Yemen, une rivière à deux branches,
Icfquelles tiennent chacune à une chaîne de montagnes
confidérables ; elles fe perdent dans un terrain
plat après leur réunion.
En fe portant vers l'e ft, on trouve à Mareb, au
milieu d'un baflin fermé exa&ement par une enceinte
de montagnes, plufieurs ruiffeàux qui dif-
paroiffent après leur réunion.
Au deflous de la rivière précédente à deux branches,
on voit Vadi-Shirres, qui a fa fource dans
un cul-de-fac de montagnes efcarpées, & qui fe
perd près de Chamir.
Je paffe maintenant dans TYemen, & en fui-
vant la carte de cette contrée, telle que Niébuhr
l'a publiée, j'en commence le dépouillement par
fon extrémité'méridionale, & de là je remonte
fucceflivement vers le nord, jufqu’à ce que j’aie
atteint les Vadi renfermés dans l'Arabie, 8c auxquels
j'ai terminé la defcription précédente.
Je trouve donc, à la hauteur de Mocha, le Vadi-
el-Kbir, q ui, après un affez long cours, fe perd
à Mu fa y 8c ne paroît le continuer au-delà que dans
les tems des pluies.
En remontant au nord, vers Bellad-Ibn-Aklan ,
on trouve deux ruiffeàux d'un moindre cours, qui
fe perdent même avant d’ariiver aux fables de la
plaine.
Plus au nord, on trouve une longue rivière qui
paffe à Hâs, & qui difparoît dans les fables à
Miskit.
A quelque diftance, vers le nord, une femblable
rivière qui paffe à Uddin, fe perd dans les
fables à Mataa. C'eft le Vadi-Zabid.
En s'avançant toujours vers le nord, on trouve
fîx rivières, qui, après avoir coulé dans des vallées
, difparoiffent au milieu des fables de la plaine
dans les tems de féchereffe. Quelques-unes de ces
rivières, qui ont un cours d’une petite étendue au
milieu des vallées, ne vont pas même jufqu'à la
Mer-Rouge dans le tems des pluies. Tous ces
effets dépendent de la longueur du cours des rivières
dans les montagnes, & de l'abondance des
eaux qu’elles charient.
J'obferve que le Vadi-Koa, qui a peu de cours
dans la montagne, en a un très-peu étendu dans
les fables. .
Il eh eft de même de Kulebe-Torrens & de
Vadi-Schab, qui ont peu de fuite dans la plaine au
débouché des montagnes, parce qu'ils y ont peu
de cours dans les vallées.
Au deffus de ces rivières, dont le cours dans
les montagnes & dans la plaine offre tant de variétés,
fuivànt leur abondance & la faifon, on rencontre
deux rivières qui ont d'autres directions,
qui font d’abord Vadi-Laa, puis Vadi-Shirtis,
dont j'ai parlé ci-deflus, & le Vadi-d’Orp-Aubert.
Et à côté , à l’e ft, la Vadi-Deihan.
Et enfin, beaucoup plus bas, à l'e ft, proche
Mechâder, un ruiffeau qui fe perd après avoir
pris fa fource dans une montagne.
IX. A b sor b ans ( Cantons) des differentes parties
de l'Afrique.
II fuffît de jeter lés yeux fur la manière irrégir-
4ière dont les eaux courantes font diftribuées dans
les différentes parties de l’Afrique, pour fen-
tirle befoin d'y fuivie en détail les r-uiffeauxj&
rivières qui fe perdent ou qui difparoiffent feulement
dans des intervalles plus ou moins étendus,
j f eft vifible que ces effets tiennent à de grands
affaiffemens qui ont divifé la furface dé la terre de
l’Afrique en baflins, au milieu defquels les eaux
des plus grands fleuves circulent, & finiffent par
fe perdre dans des entonnoirs, la plupart du tems
très-rapprochés des fources d’autres grands fleuves.
On voit aufli qu'un grand nombre de rivières
fe perdent dans des égouts placés fur les extrémités
des grands défères ou amas de fables, qui ont
couvert en grande partie l’ancienne organifa-
tion par couches ou par maffes primitives. Pour
donner à ces confidérations' les développemens
convenables, je vais faire l’énumération détaillée
des rivières & des fleuves qui fe perdent en Afrique,
tels qu’ils font tracés fur la dernière carte
de cette partie du Monde, rédigée par Wilkinfon.
Je commence ce dépouillement par le nord.
En fuivant d’abord, de l’oueft à l’eft , la circulation
fuperficielle en Barbarie, on trouvé la rivière
d’Arah, qui, après avoir raffemblé les eaux
d'un demi-baflin ceint de montagnes, fe perd dans
un lac-égoût fitué fur le bord feptentrional du
grand défert.
A cô té , vers l'eft , la rivière de Tâfilet, dont la
tête eft formée de trois ruiffeàux réunis qui prennent
naiffance dans trois réduits de montagnes fai-
fant partie de l’Atlas, termine fon cours dans un
femblable Iac-egoût, & également fur le bord du
même défert ,.bien figuré dans la carte.
Encore plus à l'e ft, le Z i ç , rivière qui a fa
fource dans les mêmes montagnes , fe perd de la
même manière.
Enfin le Gkir, qui prend naiffance dans un cul-
de-fac de l'Atlas, après avoir arrofë trois villes,
fe perd aufli dans un lac au bord du défert de Va-
raclan, faifant partie du grand défert dont il a été
queftion ci-devant.
1 En remontant vers le nord , on voit la rivière
de Bat y dont une des branches arrofe Mequinés,
& qui prend naffance au pied du revers feptentrional
de l'A tla s , fe perdre dans un petit lac
avant d'arriver à l'Océan atlantique.
Lorfqu'on fe porte enfuite vers l'eft, on rencontre
:
1°. La rivière Ved-Jiddiy laquelle fe réunit à
celles d'Abead U de Tuggurt, oc fe perd dans le
lac Melgig. Chacune de ces trois ramifications
d’eaux courantes prend fa fource dans des chaînes
de montagnes particulières.
Vers le nord, la rivière de Taaut, à deux branches
, fe perd dans un petit lac. Ces branches ont
aufli leur origine dans une enceinte de montagnes.
Près de là une.rivière, qui coule dans une
vallée profonde 8c étroite, & entre deüx chaînes
parallèles de montagnes, fe perd aufli dans un
lac.
Enfuite le lac Loudeah occupe unlfcug baflin,
& ne reçoit qu'un foîble ruiffeau.
En tirant au fud-eft, dans le Jerid, le ruiffeau
Vad-al-Jear paroît au milieu d’un terrain plat,
fans fuite.
En defeendant vers le royaume de Fezzan , on
rencontre de même une. rivière-qui n'a ni fuite ni
origine marquée.
Plus bas, entre les déferts de Barca & de Ber-
doa, on voit le Shebarah, filet d'eau & égoût.
Puis l'enceinte d’eau Arafchie, avec un centre
à fe c , comme font les Oafis, & entr-’autres celle
de Jupiter-Ammon, comme je le dirai à cet article.
Enfin, vers l’Egypte, on a indiqué Y Gafis-Magna
8c VOafis-Parva, dont nous expoferons les fingu-
hrités remarquables à l’article O a s i s .
Si l’on fe porte vers le fud de cette partie de
l'Afrique, que l'on vient de parcourir , on rencontre
, au milieu des déferts de fables , dans des
efpèces d'îles de terrains particuliers, i° . Vadan■
ou-les deux rivières fur le bord du défert de Bil-
mah ; 2°. la rivière Eyre, fur le bord du défert de
Lemta;. 3°. le. torrent de Mezzeran , qui difparoît
dans plufieurs parties de fon cours ; 40. Vergela,
près Godia, au defîîis d'Ahara ; $°. la rivière T u g gurt,
près de Gueguevê , dans le défert de J à far;
6°. un petit filet d'eau fans fuite, dans le deféit
Azarad, près de Tafeelalat.
Je dois ajouter ici que les rivières dont nous
avons fait mention aux divifions 1 , 2 , 4 8c 6 ,
ont des cours très-peu étendus, & difparoiffent
fort promptement après leur naiffance.
On avoit cru autrefois que tous ces petits terrains
que^nous trouvons ainfî abreuvés par des
rivières & dès filets d’eau , étoient de grands
baflins d'eaux courantes ; mais, à en juger par
la carte de Wilkinfon, ce font des reftes de l'ancienne
organifation par couchés, qui fe trouvent
à côté ou an milieu des déferts fabloneux.
Si nouigagnons maintenant le' centre de l'Afrique,
nous y vetrons pour-lors de grands baflins,
dont le. fond paroît propre à contenir les eaux
pluviales. Ainfî ; entre les déferts de Bournon , de
Seth & de Zeuy on trouve des rivières d'un cours
de certaine étendue, qui ont leur origine dans des
chaînes de montagnes. T elles font le Bahr-el-Fittre,
Ga^el 8c \eJGhir t lesquelles fe réuniffent dans le
lac de Kanga. Il y a d’ailleurs des habitations le
long de ces eaux courantes.
Au fud-oueft font quatre fyftèmes d’eau courantes;
d'abord, celui de Darkulla, dont les em-
brànchemens ont tous leur origine dans autant de
baflins de montagnes, & difparoiffent en plufieurs
parties de leur cours.