conçue de trouver du charbon de terre dans le
voifinage des terrains aurifères.
Le ruiffeau de Pitrou, dans la métairie de Macères
ou Màzelles, à environ mille trois cents
toifes à l’eft de la baftide.
Le ruiffeau de l ’Arife, dont la naiffance eft à
l’oueft de Durban même, & qui a des vallées affez
larges & étendues.
Le ruiffeau d'Ordas , près d’U rban, à mille fept
cents toifes au nord de Caftelnau-d’Urban, bourg
fitué fur la même route, à environ quatre mille
toifes à l’oueft de la baftide : toutes les vallées des
environs font fort larges.
Les ruiffeaux de Saint-Martin- de-Caralp , qui
vont fe jeter dans la rivière d’ Argentai, & où
Ton. obferve des vallées femblables, toutes en
culs-de-facs.
J’ai fait laver le fable de tous ces ruiffeaux, &
ils ont tous fourni de l’or $ ils occupent toutes les
collines ou petites montagnes avancées des Pyrénées
, qu'on diftingue dans ce pays fous le nom de
montagnes de terre; & d’ailleurs, ces ruiffeaux,
qui font affez nombreux, traverfent tous des ravins
terreux & caillouteux. Les quartz roulés &
la mine de fer noirâtre s’y trouvent généralement}
mais ces effais fur la cueillette de l’or dans ce coin
de terre, que font-ils en comparaifon de ce qu’on
pourroit y faire en fuivant tous les indices les plus
apparens?
La plupart des obfervations que j’ai rappelées à l’article de la rivière d’ÀRiâéE , peuvent s’appliquer
au Salat, rivière du Couferans.
La cueillette s’y fa it , mais fort rarement du
côté de Souex & de Saint-Sernin, à environ cinq
mille cinq cents toifes au fud-eft de Saint-Girons}
au ruiffeau de Ne rt, depuis Riverenert, qui fe
jette dans le Salat au deffus de Saint-Girons, &
qui a une très-grande étendue de cours. C ’ eft à lui
que les orpailleurs attribuent en grande partie l’or
du Salat $ mais le travail le plus ordinaire fe fait au
deffous de Saint-Girons, depuis Bonrepaux jufqu’ à
Roquefort, près de l’embouchure du Salat dans
h Garonne : ce font principalement les femmes
qui s’en occupent dans cette partie.
Il ne me refte plus qu’à faire connoître les formes
fingulières de terrain qui fe trouvent dans lés
ce ntrées voifines des parties du cours de la rivière
d’A tife , qui donnent de l ’or : ce font d’abord des
vallons fermés, fecs & abreuvés. Les vallons fermés
& fecs font au nombre de fix , deux dans les
environs de Rimont, Lefcure & Saint-Jean-Dul-
cet. Les vallons fermés abreuvés, & renfermant
chacun un ruiffeau, font au nombre de trois, &
fitués entre Aillères & Durban.
C e cours de la rivière d’Arife offre plufieurs
Angularités remarquables : la première eft la perte
des produits de cinq ruiffeaux de fa fource, renfermés
dans l’enceinte d’ un vallon fermé, affez
étendu en fuperficie : cette perte ou difparution
fe fait près d’A lzein, par-deffous la montagne de
Sainte-Croix , fur le revers de laquelle l ’Arife fe
montre & continue fon cours vers la Baftidé, en-
fuite à l’oueft jufqu’au-delà de Durban, où fon
canal tourne au nord & va fe rendre à la grotte,
où cette rivière fe perd pour la fécondé fois, &
après avoir arrofé le Mas-d'Azil & Sàbarat, fe di*
nge au nord oueft & paffe aux Bordes, à Campagne
, à Daumazau, à la Baftide, à Montefquiou,
à Rieux, & fe jette enfuite dans la Garonne après
avoir reçu le Camedou. Cette rivière, dans un
cours fort alongé, ne reçoit que de foibles ruiffeaux
, & ne paroît pas acquérir une certaine force,
comme le Lèze & le Salat.
Il me refte à remarquer qu’ un des ruiffeaux latéraux
de la rivière fecôndaire de Laftrique fe
perd avant de parvenir à cette rivière : ce font
les amas de fables & de cailloux qui abforbent fon
cours»
ARRIEN, village du département de l’Arriège.
Au deffus de ce village il y a une ardoifière, dont
les couches font verticales & bien diftinétes.
ARRIENNES, ou AIRIENNES, ou ÉRENNES,
montagnes en Normandie , à une lieue de Falaife ,
du côté de l’occident, elles font connues par les
oifeaux de proie, qui s’y retirent. Les matières
qui les compofent, font de roc v i f , comme la
Roche-au-Diable. C ’eft dans leur voifinage, mais
dans la plaine, qu’eft fitué le village d'Ame, où
! l’on prétend que la mer envoie fes eaux de tems
en tems par des conduits fouterrains & inconnus,
& qu’alors il s’y forme un petit lac très poiffo-
neux. Ce la c , tantôt fe maintient à une hauteur
confidérable, tantôt fe deffèche abfolument > ce
qu’il y a de certain, c'eft que la plaine n’eft baignée
d’aucune rivière ni d’aucun ruiffeau, &
qu’elle eft fituée à plus de huit lieues de la mer.
Au refte , fans avoir recours à la mer , cet amas,
d’eau fe trouve dans le même cas que beaucoup
d’autres , qui paroiffent au dehors par l’effet d’ un
dégorgement fouterrain qui amène de l ’eau & des
poiffons dans un baffin fitué à la fupeificie de la
| terre, &qui laiffe le baffin à fec lorfque le dé g or*
: gement celfe d’avoir lieu. Peut-être qu’ il feroit
poffible de découvrir les, circonftances qui concourent
ici à l’éruption des eaux & à leur retraite,
fi l’on ne s’étoit pas attaché à la prétendue communication
avec la mer, qui eft aufli hafardée
qu’abfurde (Voyeç Dégorgeoir, Sablé (Fontaine
de) & Abîme. ) , tant il eft vrai que, pour
écarter les chofes abfurdes ou merveilleufes , il
faut favoir réunir toutes les circonftances qui peuvent
concourir à un phénomène extraordinaire,
qui fe trouve placé pour lors au rang des effets
fimples & communs, fi l ’on a rapproché ces circonftances
comme il convenoit.
ARROSEMENS, opérations de culture, par
lesquelles on dirige l’eau fur les prairies, & même
fur les autres terrains enfemencés, pour en bâter
la végétation & en multiplier les produits. Dans
l’expofition des moyens qui ont pour objet les
fuccès des arrofemens, nous nous attacherons fur-
tout à ce qui, dans la diftribution naturelle des
eaux, peut faciliter des opérations aufti importantes.
Ainfî, je ne les confidérerai ici que relativement
à la circulation des eaux à la lurface de la
terre, en notant les circonftances les plus favorables.
C ’eft furtout dans l ’ancienne terre que les
arrofemens font les plus faciles & les plus avantageux.
En conféquence de cette circulation de
Peau à tous les niveaux poflibles, on peut raffem-
bler & diriger les eaux de manière qu’elles arro-
fent toutes les croupes des vallons, depuis les
plus grandes hauteurs jufque dans les vallées les
plus baffes , en ménageant l ’écoulement des eaux
& en contournant les pentes : c’eft ainfi que l ’eau
multiplie fes bons effets en même raifon que l ’on
alonge fa marche & qu’on multiplie les rigoles
qu’elle abreuve. D ’ailleurs , en alongeant fa marche
on en diminue le volume, qui feroit plus de
mal que de bien, relativement aux plantes qu'1 on
abreuve, & qui ne profitent effectivement que
lorfque les rigoles entretiennent-, par un file t.
d’eau , une légère humidité le long de- leurs
bords} car l'herbe eft verdoyante partout où l’eau
s’étend en fe fubdivifant beaucoup. C'eft par les
pattes d'oie qu’on produit ces bons effets , & c’eft
dans les extrémités des doigts de ces pattes que ;
fe trouve la diftribution la plus favorable } c’eft i
furtout dans les différentes parties des culs-de- j
facs des petits vallons, que l’eau m’a paru con- ;
duite par les métayers avec le plus d'intelligence,
& j’avoue que cette intelligence ne préfide pas
toujours à la diftribution des eaux , quant à la i
quantité ou au volume qui circule dans chaque rigole
, car il y en a beaucoup qui font noyées &
déchauffées par cette négligence.
Pour faire connoître un fyftème complet d‘ar-
rofement, nous dirons qu’on raffemble d’abord les
eaux dans un étang, & qu’on les verfe par accès}
& dès-lors, comme on n’a pas beaucoup d’eau,
on la ménage le plus qu’il eft poffible, en la dif-
tribuant par le plus grand nombre de rigoles que
les pentes peuvent faciliter} mais la quantité d’eau
feroit dans ce cas, moins de mal que dans le cas
où l’eau a un écoulement continuel. L ’intermittence
donne à la terre & aux plantes le tems qu'il
faut pour boire & abforber l’eau , & les difpofe
d’ailleurs à le faire affez promptement pour n’avoir
pas des effets nuifibles à la végétation. ( Voyeç
Irrigation , où j'expoferai plus en détail ces
ùifférens fyftèmes. Ici je crois devoir me borner
à une feule méthode, applicable à ces contrées. )
Méthode d‘arrofement propre aux prairies fituées dans
les petites •vallées des environs de Paris & du département
de l'Aube.
On fait avec quel art & quel fuccès les habitans
des pays de montagnes arrofent leurs praï-
ries} mais on n’a peut-être pas remarqué avec la
même attention, que cet ufage avoit gagné de
proche en proche dans les provinces voifines, & y
avoit été introduit avec les modifications qu’exi-
geoient la diftribution naturelle des eaux & la
forme des terrains.
C ’.eft particuliérement dans les petites vallées
du Périgord , de l'Angoumois & du Berry, voifines
du Limofin , que j’ai eu l’occafion d'étudier
ces pratiques d'arrofemens. J'en ai fuivi les détails
avec d’autant plus de foin, que j'ai cru qu’on
pouvoit en faire une utile application dans les vallées
femblables des environs de Paris, où les eaux
des ruiffeaux pouvoient fe prêter aufli facilement
aux befoins des prairies qui en occupent le
fond.
Un nouveau voyage fait dans les provinces du
Périgord & de l’Angoumois, l'année dernière ;,
me rappela ces pratiques, & en même tems un
effai d‘arrofement, tenté avec le plus grand fuccès
dans le département de l’Aube, il y a quelques
années, à leur imitation. J’ai cru que les détails
de cette expérience pouvoient intéreffer les propriétaires
des prairies qui’ fe trouvent dans les
mêmes circonftances. L’efpoir d’une récolte de
fouragesplus abondante & plus affurée m’a paru
un motif affez puiffant pour engager les propriétaires
à ne pas épargner les dépenfes que l'intro-
duétion de cette méthode pourroit exiger. Si je
me fuis attaché à décrire les opérations fui vies
dans le cours de cette expérience, c’eft qu’elles
font plus appropriées à nos befoins, que les pratiques
adoptées dans les provinces qui nous ont
fervi de modèle.
Dans l’expérience dont il eft ici queftion, on
eut pour but l 'arrofement des prairies de trois villages
qui étoient fitués dans une vallée d’une forme
à peu près femblable à celle d=s vallées du
Périgord & de l’Angoumois, & au milieu de la-
laquelle couloit un ruiffeau affez confidérable. Les
bords du canal de ce ruiffeau étoient un peu plus
élevés que le fond de la vallée des deux côtés ,
lequel étoit fort plat & fort uni jufqu’au pied des
coteaux qui terminoient la plaine étroite : la vallée
d’ailleurs avoit très-peu de pente, comme toutes
celles des pays de collines.
On commença par pratiquer avec des planches
plufieurs digues qui traverfoient le lit du ruiffeau
à une diftance de cent cinquante, & même de
deux cents toifes les unes des autres, de manière
que l’eau du ruifleau fut foutenue à pleins bords,
& que le trop plein dé la première digue eut fon
écoulement par-deffus cette digue, & put remplir
la partie du canal qui étoit au deffous, au moyeu
d’une fécondé qui la foutenoit, & ainfi de fuite
pour.le refte du lit du ruiffeau correfpondant aux
prairies qu’ on vouloit arrofer.
Lorfque l’eau du ruiffeau eut été foutenue ainfi
pendant quelques jours fur une grande étendus de
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