
Les chênes fe multiplient de graines. Ce font
de beaux arbres dont les ufages économiques font
très-nombreux. Les uns perdent leurs feuille s 1 hiver}
les autres les confervent dans cette faifon.
Le rouvre de nos forêts a un port majeftueux.
Son bois eft extrêmement utile dans les conftruc-
tions navales & civiles. L ’écorce fournit d’excellent
tan } les fruits fervent à engraifler l'es porcs.
Les calices du velani font employés dans la teinture.
Le chêne cyprès ou pyramidal a une forme
pittorefque : on le plante dans les jardins anglois.
Le chêne blanc d’ Amérique, le rouge, celui à
feuilles de faule, font de beaux arbres qu’on dè-
vroit répandre dans nos forêts.
Le chêne au kermès, ainlï appelé à câufe de
l ’infeéte de ce nom qui fe nourrit de fes feuilles,
eft un joli arbriffeau dont on peut décorer les bofquets
d’hiver. On fait que le kermès fournit une
belle teinture écarlate.
Le bois de l’yeufe eft très-dur & bon pour le
charronnage. On en fait des eflieux, des leviers,
des poulies, &c. Cet arbre craint les fortes gelées.
Comme il ne perd point fes feuilles, on le
place dans les bofquets d’hiver.
Les glands du chêne ballote n’ont aucune amertume.
On les mange crus ou rôtis : ils font très-
nourriffans & d’une grande reffource dans les pays
où cet arbre utile s’eft propagé. Les habitans de
l ’Atlas s’en nourriffent une partie de l ’année. Le
bois eft bon pour le chauffage. Le chêne à glands
doux diffère peu de l’yeufe ; il étoit connu des anciens.
Pline en a parlé. 11 dit qu’il y a des glands
qui font la richefle de plufïeuts nations, même
pendant la paix, & que dans les tems de difette
on fait üneTorte de pain avec ces fruits. Glandes
opes ejfe muliarum gentium etiam pace gaudentium
confiât, ncc non & inopiâ frugurn arefaïtis molitur
farina , fpijfa turque in panis ufum. Pline, liv. 16,
chap. 3. — Mém. de l’Acad. des Sciences de Paris
, année 1790. Il feroit avantageux de multiplier
cet arbre dans nos départemens du Midi.
R H A M X lfs.
Les lièges fe plaifent dans les terres fabloneu-
fes; mais iis craignent le froid, & fous le climat
de Paris on les abrite dans l’orangerie. Le bois du
liège eft dur & bon pour le charronnage.Son écorce
eft d’ un ufage journalier. On la brûle dans des vaif-
feaüx fermés, pour en faire ce qu’on appelle le
noir d’Efpagne.
. Lorfque le&liéges font parvenus à l ’âge de douze
à quinze ans, on peut déjà les écorcer, & on renouvelle
cette opération au bout de fept à huit
ans ; mais alors l’écorce n’ eft bonne que pour faire
du noir. Ce n’eft que lorfqu’ils ont atteint l’âge de
vingt-fix à vingt-fept ans qu’ on l’emploie pour
faire des bouchons. Un liège qu’on écorce tous
les huit ou dix ans en peut vivre cent cinquante,
fuivant Duhamel. L’ été eft la faifon la plus convenable
à cette opération. On fend l’écorce depuis
les branches jufqu’aux racines, avec une hache
dont le manche fe termine en coin , puis on fait
une incifion circulaire aux deux extrémités de la
première. Si l’arbre eft gros, on coupe longitudinalement
l ’écorce en plufïeurs endroits, on la
frappe pour la détacher, & on achève de l’enlever
en introduifent entr’elle & le bois le manche de la
coignée, ayant bien foin de laiffer fur le bois
quelques lames de liber, fans quoi l’arbre périroit
infailliblement. Cette opération finie, on flambe
le liège pour en rétrécir les pores.
Le chêne faux liège ou de Gibraltar eft un
grand & bel arbre qui croît en forêts dans le Mont
Atjas. Il a auffi l’écorce fongueufe & épaiffe} elle
pourroit fervir aux mêmes ufages que celle du
liège. Ce chêne viendroit en pleine terre dans le
Rouflillon, le 1 anguedoc & la Provence.
L’Orient & fur-tout l’Amérique feptentrionale
produifent beaucoup de chênes qu’ il conviendroit
de propager fur le fol de la France. Le cit. Michaux
vient de publier une hiftoire très-complète
de ceux d’Amérique, ornée de belles gravures.
Cet ouvrage eft d’un grand intérêt pour les bota-,
niftes & les agriculteurs.
Rkamnus aldternus. Linn. Nerprun alaterne. France mérid. Barbarie. C.
— tnohfpe lien fis. — de Montpellier. Variété. C.
— hifpanicus. — d’Efpagne. Variété. C.
— rotundifolius. — à feuilles rondes. Variété. Mahon. C.
— ■ alnifolius. l’HÉRït . — à feuilles d’aune. Amer. fept. C .
— alpinus. Linn. ■— des Alpes. France, Alpes. C.
-— buxifolius. Linn. — à feuilles de buis. Efpagne, Barbarie. C.
— catkartiçus. Linn. — cathartique. France. C.
— erithroxylum. P A L LA S . — lancéolé. Ruflie. C.
— fran gui a. Linn. — bourgène ou bourdaine. France. C.
— hybridus. l’Herit. — hybride. Amér'. fept. C.
— infeiïorius. Linn. — graine d’Avignon. France mérid. C.
— linearis. Linn. — linéaire. Efpagne, Barbarie. C.
— lycioides. Linn. — faux lycium. France mérid. Barbarie. C.
-— pumilus. Linn. — nain. France, Alpes, D.
A C L A C L J 27;
Linn. — des rochers. France, Alpes. D.
.—• faxatilis.
— volubilis. Linn. — grimpant.
Les nerpruns s’élèvent,de graines, de drageons
& de greffes. Les baies du nerprun cathartique font
employées en médecine. On en retire une couleur
verte, connue fous le nom de vert de veffie, dont
les peintres font ufage. Celles de l’infeétorius ou
graines d’Avignon donnent une couleur jaune
qui fert à teindre les étoffes.
Caroline. C.
Le charbon de bourgène eft employé dans la
fabrication de la poudre à canon. L’écorce eft
purgative.
Les alaternes confervent leurs feuilles pendant
l’hiver. On les cultive dans les bofquets de cette
* faifon. Ils craignent les fortes gelées.
R H O I> O D E N D RT 7 M . —“ R H O D O D E N D R U M.
Rhododendrum ferrugineum. Linn. Rhododendrum ferrugineux. France, Alpes. C.
.— hirfutum. Lin N. -— velu., France, Alpes. C.
— maximum. Linn. — d’Amérique. Amér. fept. C . v
— ponticum. Linn. — de Pont. Afie mineure. C.
— punftatum. Vent. — ponétué. Amér. fept. C.
Les rhododendrum font de très-jolis arbriffeaux I geonspour l’ ornement des jardins. Ils aiment l’om-
qui ne perdent point leurs feuilles en hiver, & I bre & le frais. On les cultive dans le terreau de
qu’on élève de graines, de marcotes & de dra- | bruyère.
R H 0 D. O R A. ■—• R H O D O R A.
Rhodora canadenfis. Linn. Rhodora .de Canada. Canada. C .
Cet arbriffeau fleurit au printems 5 fes fleurs font ro fe s } il aime une terre numide & mélangée
de fable.
R h u s. — S u m a c .
Rkus canadenfe. Sumac de Canada. Amér. fept. B.
— coriaria. Linn. — des corroyeurs. France, Orient. B.
— copallinum. LlNN. — copale. Amér. fept. C.
— cotinus. Linn. — fuftet. France mérid. C.
—- glabrum. Linn. <— glabre. Amér. fept. B.
— oxyacanthoides. -— à feuilles d’aube-épine. Orient. C .
— radicans. Linn. — rampant. Virginie, Canada. C .
— theçera. Desfont. — thézera. Barbarie. C . •
— toxicodendrum. Lin n * — vénéneux. Amér, fept. C .
— typhynum. Linn. — de Virginie. Virginie, Caroline. C.
rofîf & vénéneux. Le fuftet eft un arbriffeau d’ornement,
dont le bois donne une teinture jaune.
L’Amérique feptentrionale produit encore quelques
efpèces de fumacs qui réuffiraient dans nos
climats. Ceux du Cap de Bonne-Efpérance, qui
font très-nombreux, pourroient être multipliés
dans nos départemens au Midi.
On multiplie les lumacs de graines k de drageons.
La plupart tracent beaucoup. Ils ont un
beau feuillage & méritent une place dans les bofquets..
Leurs feuilles fervent au tannage. Le thé-
zera’J ’efpèce à feuilles d’aube-épine, doivent être
abrités en hiver dans l’orangerie. Quelques-uns, tels
aue le radicans & le toxicodendrum . ont un fuc cor
R 1 b s s. — G r o s e i l l i e r .
Ribes alpinum. Linn. Grofeillier des Alpes. France, Alpes. C.
— cynosbati. Linn. — cinosbati. Canada. C .
— diacantha. Pall. — à deux épines. Sibérie. C.
— groflularia. Linn. — à maquereau. France. C.
— nigrum. L inn; — Caflis. France. C.
— orientale. — d’Orient. Mont-Liban. C.
— floridum. l’Hérit. — de Penfilvanie. Penfilvanie. C.
— petnum. Ja c q . — des rochers, France, Alpes. C.