eft parallèle à celui du Rhin, 8c dont la plus con-
fiderable eft celle de Tlil.
Les fources des eaux courantes de cette vafte
plaine, qui font diftribuées fur le revers oriental
des Vo fge s, fe montrent, comme dans la planche
de Strasbourg , à toutes les hauteurs. Outre cela ,
le plus grand nombre des ruiffeaux confluent à angles
aigus fur toute l ’étendue de la pente du revers.
11 faut en excepter cependant les embran-
chemens latéraux en petits ruiffeaux, qui fe réunifient
fous un angle droit aux ruiffeaux principaux;
difpofition q> e j*ai reconnue fur les lieux pour être
la fuite d’une chute rapide & prefque verticale de
ces filets d’eau qui fe précipitent dans les ruiffeaux
courans au milieu de certaines vallées fort profondes
5c très-étroites.
Je finirai par obferver que le même fyftème de
diftribution des eaux fe continue dans la plus
grande partie de la planche de Neuf-Brifack , ainfi
que la forme du terrain , foit fur les croupes des
Vo fge s, foit au milieu de k large plaine du Rhin ;
ainfi nous n’entrerons pas dans un plus grand détail
à ce fujet.
Il ne me refie plus, après ces confédérations générales
, qu’ à indiquer les différentes vallées du
revers oriental des Vofges > qui donnent naiffance
aux ruiffeaux & aux rivières qui fe rendent dans
la plaine du Rhin.
Je trouve d’abord dans la planche de Remire-
mont la partie fupérieure de la vallée de Majfe-
vaux 3 qui eft abreuvée par la rivière de Dolleren ,
laquelle fe rend dans l’Ill au commencement de
la planche de Neuf-Brifack.
Viennent enfuite les demi-vallées de Busback 8c
d’AsparJi, dont les eaux fe réunifient au Dolleren
avant fa confluence à la rivière de l’ïll.
Plus au nord on rencontre la belle 8c longue
vallée de Saint-A marin , à l’extrémité inferieure
de laquelle eft la ville de Thann , & au fond de
laquelle coule la Tkuren , qui fe réunit auffi à Y lll 3
au deffous d’Eifesheim.
Si l’on jette les yeux fur la rivière de YAuck 3
qui figure dans la plaine du Rhin 3 à coté de l’ IU,
ou trouve qu’elle eft alimentée par plufieurs ruif-
feaux. J’en compte quatre qui fortem des vallées
voifines de Suiez. Si l’on s’attache enfuite à la tige
principale que fournit la vallée de Guebweiller 3
& à laquelle fe réunit la rivière de Lombaeh , on
a la totalité des eaux courantes qui forment YAuch.
Je n’ indiquerai pas ici en particulier quatre à
cinq ruiffeaux qui fe trouvent dans l’ intervalle de
la vallée de Guebweiller à celle de Munfter -, fort
longue & fort chargée de ruiffeaux latéraux. Cette
contrée eft une partie du revers oriental des Vofges,
la plus abreuvée d'eaux courantes , parce qu’elle
eft la plus couverte de ces forêts qui fixent les
nuages & déterminent la chute des pluies.
C ’eft dans cette vallée que coule la Fecht 3 qui,
après avoir réuni les t aux de cinq ruiffeaux verfés
par autant de vallées fort courtes 3 reçoit celles
de la vallée de Kayfelberg 3 qui fe termine, dans
fa partie fupérieure & près du fommet des V o fges,
par trois grandes ramifications fort étendues,
celles d’Orbe , du Bon-Homme 8c de Freland.
En franchiffant quatre à cinq demi-vallées, on
parvient à celles de Sainte-Marie-aux-Mines 8c de
le Lièvre 3 qui, avec la vallée de Ville t nous donnent
les rivières de Giefen 8c de Milbach%
De même, après avoir parcouru les entrées de
cinq autres demi-vallées qui verfent les ruiffeaux
de Schernetz, d’Orteno, de Kerneck, de Doesh-
bach & de Fahn, on fe trouve à la grande ouverture
de la vallée de Mout^ich 8c de Framont, où
coule la Bruche 3 qui raffemble les eaux de huit ramifications
fort étendues.
Je ne parlerai plus que de la rivière de Xorn ,
qui, après avoir pris naiffance dans le flanc fep-
tentrional des Vofges /pnffe à Saverne , traverfe
la plaine du Rhin, & fe jette dans ce fleuve près
du fort de Rothvreiller.
( Voye% notre Atlas à l’article des V osges , où
toutes ces vallées & les ruiffeaux qui les arrofent,
font notés & figurés dans le plus grand détail. )
" Montagnes de l'Alsace»
La hauteur des Vofges diffère de celle des Alpes
& des Pyrénées. En effet, elle n’excède nulle
part fix cents toifes ; communément elle n’eft que
de trois à quatre cents, fouvent de deux cents,
& à mefure qu’on fe rapproche de la plaine du
Rhin cette hauteur diminue jufqu’ à foixante. La
végétation s’y maintient par conféquent à toutes
les hauteurs, & l’on n'y rencontre point, comme
dans les Alpes, des régions où elle ceffe ; feulement
elle perd quelquefois de fa vigueur fur les
fommets les plus élevés, où les chênes & les fa-
pins reftent toujours nains 8c un peu rabougris.
La Haute-Alface compte au nombre de fes plus
hautes montagnes le Ballon de Murback, qu’ il ne
faut pas confondre avec le Ballon de Giromagny;
le Hokeneckr, d’où l’on apperçoit les fources de
la Mofelle & de la Fecht, 8c le Bon-hftomme au
couchant de Kayfersberg.
La Baffe-Alface range dans cette chffe h Sainte-
Odille, le Champ-du-Feu 8c le Pigeonnier près de
Weiffembourg. C ’eft à Sainte-Odîlle3 placée près
d’Obernheim , qu’ affluent principalement les
curieux qui défirent prendre une idée des Vofges
& du coup-d’oeil qu’elles préfencent. Les prétendus
miracles de la Sainte qui lui donne fbn nom,
l’attachement que lui portent les habitans de
Strasbourg, accoutumés à confulter l’état du ciel
& à en juger par les phénomènes météoriques
que leur offre fon fommet dans les changemens de
tems & des faifons (car cette montagne eft fituée
au fud-oueft de leur ville);quelques traces d’antiquités
romaines, la proximité de la plaine, les
belles routes qui y conduifent de toutes parts , &
le beau pays , lui attirent à bon droit cette pré- j
férence qu'on lui accorde.
Le Champ-du-Feu^ dans le Ban-de-la-Roche, I
s’élève à l’ oppofite du Donon, montagne du pays
de_Salm. La hauteur de ces deux montagnes paroît
absolument la même. Les géographes appellent le
Donon Mont-de-Fer ou Framont ; les uns font d é - !
river ce nom des mines de fer qu’on y trouve, &
les autres le tirent des reftes d’ un monument
placé au fommet d,e cette montagne, & qu’une
tradition fabuleufe fait paffer pour être le tombeau
de Pharamond.
Nous obferverons ici que les Vofges font en
général plus.élevées & plus efcarpées du côté de
l ’Alface à l ’eft, que du côté de la Lorraine à
l ’oueft ; outre cela, que leurs vallées principales,
celles qui partent du centre de la chaîne, ont
leur ouverture immédiate dans la pla-ne du Rhin,,
Suivent quelquefois fa direction ou la traverfent
obliquement; enfuite nous dirons q u e lle plus
fouvent elles prennent leur cours perpendiculairement.
à cette direftion fans en affeéter aucune.
L’Alface eft d’ une grande fertilité, & offre des
plaines immenfes chargées des plus riches moif-
fons, abondantes en grains de toute efpèce. La
côte des Vofges eft chargée de vignobles d’un
grand rapport, dont les vins font recherchés,
tant par leur qualité, que par l ’avantage qu’ils ont
d é 'fe conferver long-tems. Il y a outre cela des
pâturages excellens, des fruits & des légumes de
toutes-fortes, beaucoup de chanvres qui defoen-
dent dans les Pays-Bas, 8c des lins qui s’èmp’oient
dans les manufactures du pays. Plufieurs cantons
y produifenr encore quantité de tabac ; e?.fin ,
Bon y récolte beaucoup1 d’huile qui s’exprime des
pavots 8c des navettes que le fol donne-abondamment
: cette huile s’emploie tant à brûler
qu’ à peindre, & à d’autres ufàges.
Cette province a dé belles & grandes' forêts^,
beaucoup de mines de différëns métaux, & dés
fources; d’eau minérale. On y rencontre dés faf)
ins dé cent vingt pieds de, hauteur. Le gibier,
à volaille & le poiuon y abondent. On y compté
fept cent cinquante communes, dans téfquelle's uij
demi-million d’ habitans fe trouve difpetfé.
Le commerce du pays Confiftè én tabac, eaux-
de-vie, chanvre,'garance1-, fafrân, cuirs tannés;
Le commerce de la Baffe-Alface fe fait luftout en
b o is , t omme planches-,de fapin,, 8<c. que four-
flimmt les fcieries des Vofges ; icélui de la Haute-
Alfâcé eft en vins', ëaux!-de-vié3 vinaigres, fro-
rneris , feigles 8c aVôines. ' '
LesiSuitjfes .tirent de l’ une 8c l’ âutre. Alface.^
des. porcs, dès beftiaux, du fafran, de ja .téré-j
benthine, du chanvre, du lin, du,tartr.e, du fu if,
des châtaignes ; des prunes &idiesgraiinq^;fèchés :
l’exportation des.châtaignes, des; prupes;& autres
fruits fe .fait à Cologne .à Francfort 8c à Bâle:.-. .
Quant aux ipipes d'Alface, elles font'en grand
Géographic-Phyjique. Tome H*
nombre, & donnent h plupart des produits cou-
fidérables.
Les mines de Giromagnyi le Puix 8c Auxel-le-
Haut font fitués au pied des montagnes des
Vofges, vers l’extrémité de la Haute-Alface. La
mine de Sainjt-Pierre, fituée dans la montagne
appelée le Mort-Jean, banc de Giromagny, a jufqu’
à fept puits d’exploitation. Enfuite on trouve
la mine.de Saint-Daniel, banc de Giromagny, qui
a crois puits; celle de Saint-Nicolas, qui s’exploite
aufli par trois puits. Nous ne nous étendrons
pas davantage fur ces travaux , qui mérj-
teroient, pour être expofés convenablement, dp
plus grands détails! que nous ne pouvons en donner
ici. D’ailleurs, ces mines ne font pas les
feules qu’ on exploite en Alface : Sainte-Marie.-
aux-Mines donne du fe r , du plomb & de l’ar-
gqnt ; le val de Ville,,du charbon de terre .& du
plomb ; le BaùrJé'la-Roche, dipfer ordinaire ; Fra-
mont, du fer ordinaire ; Molsheim, du fer ordif
naire, du plâtré & du marbre ». Suit?., de fhuile
de pétrole 8c autres bitumes. Ces mines ont leurs
ufines & leurs hauts fourneaux au val; Saintr
Amarin pour l’acier, au val de Munfter pour le
laiton, à Kingclall pour les armes blanches, à
Baao pour le fer 8ç l’acier.
: Nous renvoyons à l’article V osges , où tout
cé qui concerné les travaux des mines & les
rentes carrières :d§ pierre fera indiqué comme il
convient pour i’hiftoire naturelle, minéralogique
d*Alface } & à l’article Rhin pour :la conftitu-
tion phyfique dé. la vallée.de ce fleuve, lorlque
nous traiterons de fa vallée-golfe, . •.,
- ALSEN, île .de Danematek dans k , ;rr\er j3aU
tique, auprès de.Fleensbqurg, fur la côte prien-f
taie du Holftein. Cette î le , qui peut avoir quinze
lieues de contour, produit abondamment toutes
forcés de grains, excepté Je froment. Plufieurs
fortes de fruits y croiffent même avec fuccès ; le
bbis n’y manque pas., non plus que le gibier. On y
voit quelques lacs d’éau douce, qui font fort poif-
formèux. Sonderbourg en eft la capitale.
- ALTA IQ UE ; ( chaîne ).. Cette chaîne de montagnes
v-i limite ôrientale de l ’Europe & de
l’Afie, commence à la vafte malle du Bogdo,
paffe enfuite • au deffus des fources de l’Irtifch
& ,de l’Oby, &> préfente des malles d'une.hauteur
inégale, efcarpées, pleines de précipices,, çou*rt
vertes de neiges en certains endroits, & riches
en m i nér aux, jufq u’ au -ftc & Te&sko i ; ; fource /ude
liOby ;. plus loin ellefé-.CQftrbe :ppur terminer ;le-
baffin des grandes iivièrè5-qul-fqçijaenj ferjenifey ; •
i enfio., fpus. le nc^u..de;&?^é^;.eUe.fe prolongé
; jûfqu'au lac Baïkal : unè branche s'infinue entre.
: lés fources des rivières Q\o^:3 Ingoda 8c Ichilçi^
( 8c embràfle ainfi dès jnontagnesfort, élevées , qui
■ s’étendent fans interruption- au. nord-eft, 8c réparent
ces foutces de .celles du»t les eaux çirculenç
‘ V v