
étoient de grès » de granits , & en général de '
pierres où le quartz feioit dominant. Si lesfchifles
font calcaires, les décompolitions en feront bien
plus accélérées.
Nous devons ajouter ici que , dans toutes les
montagnes compofées de matières diftribuées par
couches, il y a des circonftances qui contribuent
beaucoup à leur deftrudtion } ce font h s fentes
perpendiculaires , lefquelles expofent l'intérieur des
mafles à l’aélion de tous les météores aqueux.
On ne peut voyager dans les Alpes , qu’on ne
îencontre , au pied des chaînes de montagnes
qui fervent de bords aux vallées, des amas im-
menfes de débris, 8c il eft aifé d’appercevoir, en
jetant les yeux fur les fommets , comme fur les
parties fupérieures des croupes, les vides qu’oc-
cupoient les matériaux déplacés par les caufes que
nous avons indiquées ci-deflus, & c’ eft ainfi qu’ on
peut comparer les remblais aux déblais.
Les malTes de certaines montagnes, repofant
fur des bafes peu folides , & qui fe trouvent humectées
par des eaux fouterraines , éprouvent
des éboule meus confidérables, & des dépiacemens
à la fuite de la diminution & dégradation de ces
bafes. C ’ eft ainfi que de grandes parties de la
chaîne de l’Appennin , établies fur des bafes horizontales
d’argiles, ont cheminé vers les vallées
dans lefquelles lés argiles ramollies ont coulé.
Les anciens ne nous ont rien laiflfé de certain
fur la hauteur que les montagnes avoient de leur
tems, & il y a trop peu de terns que les modernes.
fe font appliqués à déterminer celle de quelques
autres, pour qu’ on puiffe en conclure le tems
qui a été néceflaire pour opérer la dégradation ;
dont nous pouvons obferver l’étendue. D’ailleurs,
les conclufions que nous pourrions tenter de tirer
fur ce point, ne feroient que très-hafardées, puif-
qu’on concluroit d’ un fait particulier au général.
Au fur plus, il eft aifé de remarquer fort fouvent
que telle montagne a éprouvé les plus grandes
dtftrudlions, pendant que d’autres maffes voifines
offrent des fommets élevés qui attellent,par leurs
contraires , l’étendue des changemens qui ont eu
lieu. Il eft aifé de reconnoître pour-lors les agens
que la Nature met en oeuvre , lefquels figurent à
côté des ravages cu’ils ont produits , ou par des
opérations journalières, ou par des accès momentanés.
Toutes ces confidératiens auxquelles il eft fi
facile d’ayoir égard, pour peu qu’on ait occafion
d’obferver les montagnes, nous perfuadentque^
,ces maffes éprouvent des dégradations fucceflives,
et que leurs fommets s’abaiffent. Effectivement , '
en parcourant les pays de montagnes , il n’eft pas
poüible de ne pas porter fon attention fur les
effets que les eaux produifent chaque année. A
chaque pas on rencontre des effers terribles & ef-
frayans des torrens, tant fur les croupes des montagnes,
que dans le fond des vallées. Les ruiffeaux,
.les rivières entraînent ainfi des. débris .de; rochers
dont les pentes des maffes montueufes font couvertes,
& qui n’attendent que des averfes d’ eaU
pour gagner le fond des vallées.
Dans certaines contrées ce font des amas énormes
de rochers amoncelés fur des plaines im-
menfesi d’autres contrées nous offrent des ébou-
lemens de terres qui ont forme des buttes, des
coteaux, lefquels, par la fuite des tems, ont pris
affez de fiabilité pour pouvoir être cultivés juf-
qu’à leurs pointes ou fommets } ic i, des maifons
ont gliffé dans les plaines avec une bafe énorme
d’argile , qui aconfeîvé des habitations & même
des arbres debout} là , il exifte un lac dont les
eaux font arrêtées par des malles de rochers tombés
d’une montagne voifinej ailleurs, des terres
autrefois cultivées ont été depuis recouvertes,
& rendues ftériles par d’énormes amas de cailloux
qui s’y font accumulés à la fuite, des iavanges ,
| ravines , & c . Toutes ces dégradations élèvent
continuellement le fond des vallées par des dépôts
de terre 8c de pierre qui s’y forment à mefure
que les eaux les y voiturent à la fuite des violens
orages auxquels les pays de montagnés font ex-
polés fort fréquemment.
Je finirai par faire envifager, fous un point de
vue général, une des caufes les plus étendues de
l’abaiffement des montagnes. Ce font les différens
agens qui ont creufé les vallées, & furtout les
ravines 8c les ruiffeaux qui ont été ébauchés en
différens tems fur les fommets les plus élevés;.
Pour peu qu’on ait occafion de fuivre les ravages
momentanés qui ont lieu fur les Alpes , les montagnes
du ci-devant Dauphiné , des Cévennes ,
de la Haute-Auvergne & du Limofin, on ne peut
fe diffimuler les grands déblais qui fe font opérés
fur les chaînes qui dominent les principales vallées
de ces diverfes contrées. Ce qui doit achever
de nous convaincre de l’étendue de ces dettruc-
tions, c’eft la confidération des grands encombrer
mens qui fe trouvent au fond de toutes les vallées*
& dont les fouilles, plus ou moins profondes,
(Mit fait connoître les épaiffèurs, lefquelles vont
en croiffant à mefure qu’on s'éloigne dès chaînes
de montagnes & des collines , & qu’on s’approche
des grandes.plaines ou des bords de la mer.
D’ailleurs, l’examen des matériaux que ces fouilles
ont mis à découvert, nous a appris que ces dépôts
font formés d’un mélange de fubftances entraînées
par les eaux torrentielles des parties fupérieures
des vallées 8c des débris des croupes que les eaux
pluviales ont voiturés dans le fond de ces mêmes
vallées.
Enfin, les grands dépôts formés à l’embouchure
des fleuves fur les bords de la mer , achèvent de
nous donrer une idée des remblais immenfes qui
attellent Y dbaiffement des montagnes & des collines,
1 8c leurs deftrudtions fucceflives. ( Voyez DéçRat
DATION DES MONTAGNES , ATÉRRISSEMENS
DÈS B-ORDS DE LA MER, VALLÉE, LAyANGES ,
Rayine-s . )
ABAKANSKOI,
ABAICANSKOI, ville de la Sibérie afiatique,
fur la rivière de Jeniska, à l’orient de Tomskoi}
elle eft pourvue d’ une garnifon qui fert utilement
à b chafle des martres 8c des renards , nombreux
dans les environs, 8c dont les fourrures font un
objet de commerce important..
ABANO , petite ville du Padouan, dans l’Etat
vénitien , fameufe chez les anciens & chez les
modernes , par fes bains chauds. Les eaux y ont
trois qualités differentes} les unes font foufiées,
les autres fermgineufes, 8c les troifièmes boüeufes.
On attribue à ces dernières la propriété de guérir
les rhumatifmes 8c les paralyfies : elle eft à cinq
milles de Patloue.
AB A S , nom populaire du vent d’oueft : on le
dit vent d‘abas ou d'aval, parce qu’il fouffle de la
partie de la mer qui eft la plus baffe , vu que les
rivières s’y déchargent. On prérend auffi qu’il eft
toujours inférieur aux autres , & qu’ il fouille dans
la région la plus baffe de l’atmoiphère.
ABASCIE, contrée d’Afie, que l’on peut con-
fîdérer en général comme faifant partie de la Géorgie.
Elle a la Mingrelie à l’orienr, la Circafïie
noire ou tartare au nord, & la Mer-Noire au midi.
11 y a peu de villes dans cette contrée , & même
peu d’habitations fixes. On nomme ces peuples
Abaffes. Ce font de très-beaux hommes & bien
faits pour la plupart, & par-là ce font, pour les
Turcs qui les achètent, des objets de commerce
lucratifs. Les Abaffes font lâches 8c pareffeux.
Places fous un beau ciel & fur un terrain qu’on
fertiliferoit aifé nent , ils n’ont rien chez eux qui
ne foit inculte. Leurs champs font comme leurs
moeurs.
couches horizontales au milieu defquelles font
les bancs de plâtre. On ne peut rien voir d’ailleurs
de plus remarquable au milieu de ces ébou-
lis , que les intervalles terreux qui fervent à la
féparation de chacun des bancs , & en confé-
quence defquels toutes les fubftances qui entrent
dans leur cômpofition, fe trouvent jetées à part.
C ’eft là que j’ai vu avec plaifir les faces des bancs'
de plâtre offrant des lits marneux très-peu épais,
& qui avoient cohfervé cette humidité, laquelle
avoit contribué à leur diftindlion ; c ’eft dans ces
éboulis que j’ ai eu les plus grandes facilités d’étudier
les moyens que la Nature avoit employés
pour établir le fyftème de la diflinction des couches
dont on fait ufage pour leur démolition dans les
carrières que l’on exploite. ( Voyez Intervalles
terreux, Distinction et séparation des
COUCHES DE LA TERRE. )
C ’eft à la fuite des éboulemens confidérables
dont les ouvriers des carrières de Montmartre
nous donnent de tems en tems le fpedtacle après
l’enlèvement des lits les plus bas de la troifième
mafl’e furtout, que j’ai contemplé des affemblages
de pliis de vingt bancs q u i, précipités dars la
même chute , étoiènt détachés exactement les
uns des autres. La facilité avec laquelle, ces bancs
fe défuniffent, prouve combien ils avoient peu
d’adhérence enfemble. Effectivement, comme je
l’ai déjà dit, on voit fur les faces des blocs défaf
femblés, de légères cou hes de marnes argileufts,
qui fervent à la diftinCtion & à la féparation des
bancs, lefquelles couches, étant toujours pénétrées
d’eau, ne prennent jamais aucune confif-
tance, mais elles font réduites à une telle ténuité,
qu’on les prendroit pour une- efpèce de vernis
terreux.
---------- UUUltlS IJUJ CX
ploitent les carrières à plâtre des environs de Paris
& dont il nous paroît convenable d’expoièr le
détails & les principes. On cornmence;d’a_bord pa
déblayer certains lits de matières étrangères au:
couches de plâtres , & qui leur fervent de bafes
& lorfque ces déblais font poulies à une certain«
profondeur, on enlève les étais qu’ on a mis à 1:
place de ces lits , & dès - lors l'affemblage de:
couches de plâtre furincombantes éprouve ut
éboulement général, 8c leurs débris fe trouven
d fperfés à côté des autres produits des excavations
fupétieures. C ’ eft dans ces amas confus que
les ouvriers font les triages des matériaux qu
leur conviennent } c’ eft là qu’ils féparer.t les mor
ceaux de plâtre des fubftances marneufes ou ar-
giléufes fèches. On voit combien cés éboûlemen:
accélèrent 1 exploitation de ces carrières dans le:
trois maffes , 8c furtout dans la troifième, qui ef
plus profonde; ( Voyez Montmartre. y :
Il m’a été facile de reconnoître cette forte
de travail, comme une fuite de l’organifation de:
Géographie-Phyfique. Tome II.
ABATTIS. C e font des amas de pierres qui fe
détachent des voûtes des grottes & des carrières,
& qui encombrent le fol de débris & de ruines.
Il y a fouvent de grandes maffes de pierres qui
en fe détachant des voûtes, y ont laiffé des excavations
fort profondes, des efpèces de dômes dont
on fera mention en parlant des grottes. Il y a même
des circonftances où ces abattis ont oécafîonné
des ouvertures plus ou moins confidérables au
ciel des carrières, & qui finiffent par des entonnoirs
8c des gouffres 3 lefquels donnent iffue aux
eaux de pluie.
Au refte, nous développerons plus en détail
les différentes deftruétions qui ont pour principes
les abattis dont il eft ici queflion, foit qu’elLs
aient eu lieu dans les excavations faites de mains
d'hommes, ou dans celles qui font la fuite du
travail des eaux fouterraines ou des grottes.
A B A TO S , île dans le marais de Memphis.
C ’étoit dans cette île que croiflb.lt la plante dont
les feuilles étoient employées à fabriquer le papier
de Papyrus.
B