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ques-uns de nos teinturiers qui en font ufage.
Cette plaine , outre celai, qui offre des terres
de bonne qualité & bien cultivées , produit toutes
fortes de grains , dont le froment & le maïs cum-
Pofent la principale récolte 5 mais à tnefure que
on s'éloigne d'Albi , & qu’on parcourt les territoires
de Creilfans , de la Baftide & de Fa g irolles
> les .coteaux qui s’élèvent en formant des
enceintes , deseuls-de-fae ou vallons où coulent
les ruiffeaux qui coupent ce territoire, offrent à
la vue un fol fort varié & des cultures qui nous
ont paru bien afforties. Qn voit là que le fol ne
produit pas 'indifféremment toutes fortes de. denrées.
On y.-a diûingué avec intelligence-les terFes
propres à la production du froment & du maïs,
d'avec celles qui ne peuvent donner que du feigle
ou du blé noir ; car alors ces dernières terres ne
font compofées que de débris,de.fchiftes ^ au lieu
que les autres dont des dépôts de terres fortes,
argileufesj calcaires & Fort meubles. En s’éloignant
d’A lb i, ver-s)là.commune de Mouzieis, les
terres végétales y deviennent encore moins productives,
.<k. ne donnent quelques récoltes que par
le fecours d’engrais abondans : on y voit cependant
des vignobles affez bons au bas des pentes
& des coteaux, qui offrent des abris favorables.
Lorfqu’on efl parvenu au bord de la rivère
d’A flou, on trouve.de très-belles prairies qu’elle
arrofe depuis fâ fource, près Cambon-du-Temple,
jufqu’à Saint-Chriftophe : ici le vallon s ’élargit &
préfente une plaine fort large & un.fol très-favorable
à la culture, & cetce qualité fe continue
dans les territoires de Saint-Salvi, de Franches &
de Prugna.
On remarque auÛï de fort belles prairies le long
de la perite rivière de Lezert. Comme les collines
s’élèvent davantage, leurs fommets font plus couverts
de bois ; & ce qui nous paroîc aufli fort remarquable,
leur bafe efl une roche fchifteufe ar-
doifée, comme on l’obferve aufli très-conilam-
ment à l’égard de toutes les maffes montueufes
qui font à l’eft de ce diocèfe.
Il y a de belle-s forêts de chênes aux environs
de la Chapelle , fur le bord de l’Adou , fur-
tout près de Grandval, Lavaule & Paulin. On
pourroit employer utilement ces bois à des éta- ,
bliffemens de forges dans cette contrée, où il y a
des mines de Fer affez abondantes , particulière- :
ment à Montcouyoul près .Grandval., & à Plagnes
près Sainr-Jeanrde-Jeannes , .& ;à.Saint-Jean-de-
Jeannes même.
En remontant enfuite la rivière d’Adou, on
rencontre la cafcadede Saint-Michel, qui a trente
pieds de chute au deffus du bord de la rivière. La
fource du ruiffeau qui éprouve cette chute, n’eft
éloignée que d’un quart de lieue : elle efl fl forte,
que, dans les plus baffes eaux, elle fournit toujours
de quoi faire tourner un moulin. i
En continuant de fuivre le cours de l ’Adou &
Je chemin qui conduit de Fauffe à la belle forêt
de Fournet, on trouve des indices d’ une mine de
plomb, & des veftiges abondans d’une ancienne
forge de fer.
On ne voit prefqu’aucune vigne dans tous ces
cantons élevés & froids, non plus que dans les
environs de Maffaguies. Le plus grand nombre des
vallées offre des prairies ,affez bonnes, & les
parties fupérieures des croupes font cultivées,
quoique les terres foient d’ une médiocre qualité.
Comme nous <l’avons déjà remarqué, les terres
font des débris de fchiftes > elles ne produifent
que du feigle & du blé noir. D’ailleurs, ces contrées
font les plus élevées de tour le diocèfe. On voit
aufli que le village d’Alban efl un point de partage
des eaux de plufieurs ruiffeaux, dont les uns fe
jettent dans le Tarn, fur deux pentes, pendant
que les autres , par une autre pente, fe réuniffetit
à l’Adou.
Dans les environs d’Alban il y a des filons de
mine de plomb, compofés d’un très-beau fpaih
laiteux, & mêlés de mine de fer qui en forme le
toit.
En defcendant au deffous de Fraiffe, on trouve
beaucoup de mines de fer roulées, & à Saint-
Jean-de-Salles les meilleures & les plus riches
du pays.
Si l’on fe rapproche de la rivière du Tarn, ©n
rencontre, fur les territoires de Cambon, de
Saint-Salvi & de Bonneval, des productions bien
différentes de celles qu’ on obferve aux environs
d'Alban. Au lieu de chênes forts*& vigoureux qui
couvrent les montagnes voifines de î’ Adou, celles
voifines du Tarn font couvertes de châtaigners,
qui y font d’un excellent produit. Les fonds des
vallons, fort reflerrés, offrent de bonnes prairies
}Fes coteaux , des terres labourables qui produifent
toutes fortes de grains. D’ailleurs, les
plaines que le Tarn arrofe, & qu’on appelle les
Cambons, font d’une, excellente qualité : on y recueille
furtout beaucoup de froment & de maïs.
La caufe de cette grande fertilité .provient de ce
que les terres font formées par les dépôts vafeux
que le Tarn châtie & dépofe dans fes déborde-
mens} ce qui ne peut produire qu’ un fol de grand
rapport. Il y a , le long du vallon3 quelques vignes
plantées aux pieds des coteaux.
Au-delà du Tarn, la qualité du fol change dans
les territoires de Courris & d’Affac, qui font fort
arides & de mauvaife qualité : les châtaigners
même y font rabougris & languiffans, & une
bonne partie de cette contrée ÿ efl inculte, & ne
préfente que des pâturages.
En continuant l’examén de ce pays & en s’éle-
vant far la montagne où eft fitué le village de
Saint-Cirque, & dont Je fommet fe prolonge juf-
qu’à Valence, on trouve un foi femblable à celui
qu’on vient d’indiquer.
Si l’on fe rapproche de la vallée du Tarn, o n 1
rencontreJa fingulière pofitiond’Ambialet, village
fitué fur une roche , dont la rivière a formé une
prefqu’ île en l’embraffant dans la plus grande partie
de fon contour, à l’exception d’ une partie par où
l’ on peut entrer dans la prefqu île : ce pafiageeft
un roc qui n’ a que cinq ou. fix toifes de largeur}
& comme le Tarn gagne beaucoup de pente en
faifant le tour de la prefqu’ ilè , on!a percé ce roc
pour profiter de cette pente, & l’ on a confirait
un moulin à l’extrémité de la dérivation de la
rivière. Cette difpofition nous a paru fort ingé-
nieufe.
Il y a , au territoire d’Ambialet, fur la pente
d’une montagne, des filons dë mine de plomb,
mêlés de cuivre & d’argent i ces fiions fe dirigent
d'e l’ eft à l’ oueft ’. on y a fait des travaux allez-
confidérables, qui prouvent que le minéral y étoit
abondant- Au pied de la montagne , une fource
minérale traverfe ces différens filons, &' eft chargée
de leurs principes.
- En fe portant enfuite du coté de Villefranche
& de Montels, 8c parcourant fucceflivement les
territoires de Puy-Gouffon & de Mont-Salvy, jufqu
à la' ville d 'A lb i, on voit que ce trajet offre
des coteaux peu eleves 8c couverts de beaux
vignobles, 8c des terres labourables' de bonne
qualité, qui produifent des* grains de toute efpèce,
fùrtout du froment & du mais. .
Si l'on continue l'examen des terrains fitués du
côté de Saint-Pierre-de-Benajean 8c de Lombets,
on y rencontre la petite rivière d’Affon , qui coule
au milieu d'un large 8c fertile vallon. Cette rivière
eft fujète à des débordetnens qui gâteut les
récoltes ; mais en revanche les vafes qu'elle dépofe
dans toute l'étendue de la plaine qu’elle arrofe
, en ont-fertilité le fol à un point, qu'il donne
des récoltes confidérables en froment, en maïs &
en autres grains.
Le pays élevé qui eft entre Lombers & Réal-
mont eft au contraire fort fablonneux, & par
conféquent d'un médiocre produit! mais en approchant
de Réalmont on rencontre un fol meilleur
fur les coteaux qui font entre cet endroit &
là Fenaffe, & où l’on voit de très-beaux vignobles.
A un demi-quart d'heure de la Fenaffe, en remontant
la rivière d'Adou, fur le chemin qui
conduit à Travenet, il y a un très-beau filon de
mine de plomb : cette veine a plus d'une toife de
làrgeur; elle eft recouverte d'une mine de fer &
de blende parfemée de grains de galène.
En defcendant la même rivière, on voit quelques
indices de charbon de terre qui n'ont aucune
fuite. .
, Si l'on vifite enfuite les territoires de Bouterie,
de Bruc 8c de Saint-Mefmi, on trouve que tout
ce pays confifte en terres labourables d'une fort
bonne qualité, lefquelles produifent du froment
& du maïs qui en forment lès principales récoltes;
outre cela les coteaux font couverts de beaux
bouquets de bois. Ce même fyftème de productions
règne jufqu'à Candel, où le terrain change,
car il n‘y a plias que quelques cantons propres au
froment, lê furplus ne donnant ffue dit* feigle ;
mais le pays continue à être bien garni de bois.
On trouve aux environs de Candel-beaucoup
de marnes, donc on fait ufageavec tant de iuccès,
que les fols marnés, qui , dans l’état naturel, ne
produiroienc que-du feigle*, donnent dfe* beaux
ftomens & même du maïs;
On fuit aufli la méthode du marnage dans les
territoires de Saint-Laurent- dé'-Theou & dans
tous les cantons du voifinage; mais la marne de*
Theou n’ eft pas, à beaucoup près*, pure ni même
fablonneufe comme celle de* Cattdèl : ici *c eft une*
vraie argile mameufe.
Les marnes qu'on emploie du coté de Brens,
font extrêmement fàblonneufes, 8c peu propres
aux fols dê ces cantons, qui font arides & de fort
mauvaife qualité : l'on y voit aufli* quantité de
terrains* incultes, quifont* connus' fous le**nbm des
jvacans de Brens.
Les terrains font beaucoup meilleurs dans les
communes* de* Montans, de Saint-Martin-dtt-Larn
8c de Davignonnet : ce font des terresfortes ; cependant
les parties élevées, entre Mbntans &r
Parifot, font très-maigres 8c incultes; à quelques
bois près.
Le territoire de Parifot eft afîlz; bien cultivé'
dans les parties qui nefont pas couvertes* de bois :
on y emploie avec avantage les* màrnes pour l’engrais
des terres ; 8c comme elle effbeaucoup plus
pure que celles dont nous avons parlé précédemment,
elle fait un très-bon effet.
Parmi ces différentes qualités de marnes , on en
diftingue qui font bien meilleures que d'autres,'
.parce qu'elles fertilifent les tetres pour un plus
long efpace de tems : cela varie depuis quinze
: jufqu'à trente ans; c‘eft-à-dire que fi,.dans ces'
cantons, on a répandu fur un champ'de la bonne
. marne, il eft engraifîe pour trente ans ; ce qu'on
: regarde avec raifon comme un grand avantage.
jO n remarque aufli une variété dans ces effets,
fuivarvt la quàlité primitive des différens fols'.
I Si l'on fuit les.rivages.de l'Adou depuis fon
embouchure' dans l'Agou jufqu'à Graulhet, 8c,
qu’on paffe par Saint-Ahatols, Saint-Peipet 8c
i Larmes*, on rencontre des terres labourables d’ un
bon rapport en froment, en maïs 8c en autres
* grains. Les coteaux qui bordent ceçvallon font
: couverts de très-bons vignobles 8c de quelques
* bouquets de bois.
I De Graulhet à la ville d’A lb i, fur la route
d’Orban à PouzolS, les territoires préfentent un
mélange de bois fur les coteaux, 8c de terres labourables
fort produétives dans les plaines,
t Après avoir décrit fuccinétêmenc la partie du
: diocèfe d’Albi, qui eft au-midi du T i r a , nous
allons parcourir, dans les mêmes vues, toute la
fuite des territoires-que nous offrira la partie qui
j eft au nord de cette rivière, i En traverfant la commune de l’Efcure,. qu’on
’ peut divifer en deux parties, la haute 8c la b'alle,