
même arc eft'couverte d’arbres de hauteur, de j
figures & de couleurs différentes. En d’autres endroits
pourtant, il femble que le terrain foit dé-- .
pouilié, & aufli bas que la corde; Quelques personnes
de l’équipage de Cook crurent remarquer, ,
à travers cette corde, des ouvertures qui communiquèrent
avec l’étang ou lac qui eft au milieu. A
une lieue de terre, & à peu près vers le milieu
des deux extrémités de l’arc, o b ne trouve .point
de fond à cent trente braffes ; ce qui ne permet
pas aux vaiffeaux de pouvoir y mouiller.
Par la fumée'que l’on voit en différens endroits,
©n a reconnu que l’île étoit habitée j mais on ne
peut rien dire fur les infulàireS qui y demeurent :
aucun ne s’eft montré aux navigateurs qui ont
fait les obfervations dont nous donnons ici les
réfultats. * - _ • .
A r c (Pont d’ ),pont naturel d’une feule arche,
qui fe trouve fur l’Ardèche, en Vivarais. J’ai déjà
fait mention de la conftitution des environs de ce
pont à l ’article A b s o r b a n t , comme une des cir-
çonftances quCpouvoient nous fervir à expliquer
la formation de ce pont au milieu des couches de
pierres folides qui compofent la croupe de la vallée
de l’Ardêcne. Nous y renvoyons, ainfi qu’à j
l’article P o n t n a t u r e l , où toutes ces circonf-
tances feront développées en détail, & d’après les
principes que nous aurons d ’ailleurs établis, relativement
à l’approfondiffement des vallées.
ARCHENA (E a u xd ’ ). Je prendrai occafion
de ces fourç.es d’eaux chaudes qui fe trouvent dans
lès environs de Carthagène, pour faire connoître
la conftitution phyfique de cette contrée, telle
que l’a décrite M. Bowles.
Près des, bords de la mer, le terrain porte l’empreinte
d’ un rayage càufédepuis long^tems par les
feux fouterrains; car en s’avançant vers Çartha-
gènejon voit les veftiges d’un ancien volcan, dont
le cratère exifte encore. A quelques lieues de là on
trouve cinq autres cavernes femblables, & très-
profondes s & à la même diftance de Garthagène,
vers l’eft , non-feulement on rencontre une caverne
de même nature, mais on y voit encore des indices
très-apparens d’une mine d’alun, & outre cela
quatre fources, que l’on nomme les .eaux cCÀrche-
na : elles ont été célébrées par les obfervations du
médecin D. Francifco Cordan de Vilhena, & par
les vers du profeffeur D. Ignatio Clyala. Une inscription
latine* bien confervée, prouve qu’elles
ont été connues & eftimées des Romains.
Il paroît que toute cette partie du territoire de
Murcie a été très-anciennement volcanifée : on
trouve aufti des traces du feu au cap de Gâte. .
La campagne à l’oueft de Carthagène eft aufli
fort riche & très-intéreffante » elle offre à la vue
une grande plaine, où l’ on recueille non-feulement
beaucoup de b lé , mais encore delà foude & de
te barille, dont les cendres, vendues à Alicante,
ont dans le commerce'le nom dé foude d'Alicante.
-■ ;
Pour retirer l’alcali de ces plantes ,‘on les coupe,
puis on les fait fécher au foleil, enfuite on les en-
taflè : auflitôt après on les brûle fur des grils de
fer on les calcine dans des trous faits en terre,
& bouchés de façon qu’il n’y entre que l'air fuffi-
fant pour l’entretien du feu. Les cendres fe vitrifient
à moitié, de manière à former avec la terre
qui s’y mêle, des efpèces de pierres : en cet état
on les appelle foude. Les cendres qui nous viennent
des arbres brûlés en Pologne, & dans les Vofges
en Lorraine, & c . fe nomment potajfe.
Ces efpèces de plantes marines, que les Arabes
ont nommées kali, & de la cendre defquelles on
obtient le fel que l’on nomme aufli alcali d’après
eux, font fort communes fur les bords de la mer,
& fourniffent ce fel en très-grande abondance :
c’eft même ce qui a fait donner à ce fel le nom de-
ces plantes, car on retire le fel alcali de la cendre
de tous les végétaux, avec cette différence cepen-
! daqt, que le fel qui vient du varefc & des autres
plantes marines, renferme la bafe du fel marin :
par cette raifon on le nomme alcali minéral. La
cendre des autres végétaux , dont on fait la po-
taffe, n’ en contient pas, & donne\ ‘alcali végétal.
En s’éloignant de Carthagène vers le fud-oueft,
on trouve une très-grande quantité de terre fine
rouge, & fans fable. On s'en fert pour polir lès
glaces au lieu de tripoli.
Oh fe fert aufli de cette terre fine pour.faumu-
rer le fameux tabac de Séville, en la mêlant, après
l’avoir humeétée, avec la poudre de la plante,
autant pour fixer fa volatilité, que pour lui donner
la couleur & cette douceur qu’a ce tabac, tant au
taét qu’à l’odorat. Cette opération , jointe à la
fupériorité du tabac de laHavanne, empêche que
l’on ne puiffe contrefaire le tabac d’Efpagne,
parce que , fuivant M. Bowles, il n'y a pas de
terre aufli divifible dans toute l’Europe ; mais il
eft probable que cette efpèce de terre peut fe
trouver dans beaucoup d’autres endroits qu’à Al-
mazarron.
ARCHANGEL, ville de.la Ruflie européenne,
capitale du gouvernement de ce nom, à l ’embouchure
de la Dvvina : fon commerce comprend celui
d’ une partie de la Mofcovie. Nous allons faire
connoître pluüeurs particularités phyfiques de fes
environs , & furtout ce qui. concerne la Mer-
Blanche. -
Nous commencerons par indiquer le détroit
borné, par le Finmark mofçovite, compofé de baffes
collines, & par la province. plate ; de Mefen à
l’eft. Ce détroit nous conduit d*ans la Mer-Blanche,
qui n’eft proprement qu’un golfe, car fes
eaux font baffes, fon baflin étant rempli de limon
yoituré par les grandes rivières qui s’y déchargent
, & qui ne laiflent prefqn’aucune falnre à fès
E eauix f
La
La Dwtna on double rivière eft la plus confidéra-
ble de ces rivières; eile tire fon nom de ce qu’elle
eft formée par la Suchona & la Yug} a une très-
grande diftance de fon embouchure ; elle eft navigable
dans de très-grandes parties de fon cours,
& fert au tfanfport des denrees de plufieurs contrées
intérieures de l’Empire à Archange/, ville
iîruée fur fes bords, à environ fix milles de la mer.
Les vaiffeaux de toutes les nations fe rendoient
dans ce port; mais Pierre-le-Grand, occupé d’agrandir
Pétersbottrg, défendit tout commerce à
Archangel / excepté avec les provinces voifines. !
Cependant fes exportations en goudron étoient
encore confidérables, car en 1 7 3 c elles montèrent j
à quarante mille lafts, de onze barils chacun.
Durant l’ hiver, Archangel envoie àPétersbourg
de grandes parties de nawaga, petite efpèce de morue
à trois nageoires; elle eft toute gelée, comme .
Ko'a y fait paffer des harengs dans le-même état.
La Mer-Blanche eft tous les hivers remplie de
glace qui vient de la mer Glaciale, & qui amène
avec elle le harp-feals efpèce de phoque : la lépo-
rine, autre efpèce, la fréquence durant l’été. Quiconque
jettera les yeux fur les cartes des provinces
fituées entre cette mer & les golfes de Bothnie
& de Finlande, remarquera beaucoup plus d’ef-
pace occupé par les lacs que par les terres, &
concevra toute la vraifemblance de l’opinion, que
la Scandinavie a été jadis unejle; car auflitôt que
ces détroits furent fermés, la Mer-Blanche perdit
de fa profondeur, & fi elle refte ouverte aujourd’hui
aux navigateur^, elle ne le doit qu’à la force
des grandes rivières qu’elle reçoit.
Au côté oriental de l’entrée du détroit eft l’île \
de,Kandinos. Entre cette île & la terre-ferme il
n’y a qu’un canal très-refferré, & , après qu’on a
doublé le cap de Kandinos, la mer forme deux
grandes baies.
Une partie cor.fidérable du rivage de l’ eft fe
trouve compofée de collines fabloneufes fort
baffes.
Dans la baie la plus reculée, à la latitude de 68
degrés, fe décharge par plufieurs bouches la vafte
rivière de Pecçora. La ville dont elle a pris le nom
étoit le centre d’un grand commerce avant Pierre I.
Des milliers de Samoïèdes & autres fauvages s’y
rendoient avec des plumes de gélinotes, des zibelines
& IesJburrures les plus précieufes, des peaux
d’élans & d’ autres bêtes fauves, de l’huile de val-
zufes , de la béluga ou baleine blanche : il s’ y fai-
foit aufli une grande pêche de béluga. Plus de cinquante
bateaux, armés de trois hommes chacun ,
étoient employés à les harponner. Un banc de fable,
à l’entrée de la rivière , la rend dangereufe :
la marée n’ y monte que de quatre pieds.
Les côtes à l’eft d’Archangel 3 jufqu’ à la rivière
d’O b y ,fo n t habitées, comme nous l’avons dit
ailleurs, par les Samoïèdes, race aufli naine que
la lappone, mais plus difforme & infiniment plus
brute. Leur nourriture font les cadavres de che-
' Géographie-Phyfque. Tome IL
vaux ou-d’autres animaux ; ils fe fervent de rennes
pour tirer leurs traîneaux , mais iis ne font pas
affez avifés pour le iuuftituer à la vache-, & uk r
de fon lait : ce font les vrais Hottentots du Nord.
La Dwina eft praticable jufqu'à une grande dif-r
tance, même jufqu’à Wologda; ce qui fait par eau
mille verftes, ou environ fix cent ïoixante milles.
Les îles de Podefemshoe forment le Delta de cette
grande îivière. Un peut approcher de la cité à'Archangel
par deux canaux, l’un à l’e f t , l’autre à
l’oueft, chacun dé plus de trente milles de longueur
: leur profondeur eft depuis trois jufqu’ à
huit braffes. La cité eft placée,fur les bords du
canal oriental : les îles font Séparées les unes des
autres par un détroit fore é tro it, parallèle aux
grands canaux, & qui les partage par le milieu.
ARCHIPEL ( Agmen infularum) , portion de
l’Qcéan ou des Méditerranées, parfemée d’un
grand nombre d’îles. Le plus célèbre archipel, celui
à qui ce nom eft donné plus particuliérement,
eft fitué entre la Grèce, la Macédoine &r l’Afie :
il renferme les îles de la mer E gée, qui font en
fort grand nombre ; enfuite viennent Y archipel
Saint-Lazare, proche les côtes de Malabar ; Yar-
ckipel d’Amboine,.qui eft à la partie fepçentrionâle
des Moîuques & de l’Océan indien ; Y archipel d.s
Moluques, dans la partie la plus feptentrionale de
ces îles ; Y archipel des Papous, dans cette partie de
la mer des Indes, à l’orient, vers le pays des Papous
& la Nouvelle-Guinée; Y archipel du Maure ,
vers le nord & i’ tft de Gilolo ; Y archipel des Célèbes
, autour de ces îles & de celles qui font à
l’entrée du détroit de Macaffar ; Y archipel des Maldives
, à l’oueft de la côte de Malabar ; Y archipel
du Mexique y & celui des Caraïbes 3 qui comprend
un grand nombré d’îles fort importantes, connues
fous le nom des Antilles j Varchipel de la Nouvelle-
Yor ch, dans cette partie de la mer du Nord, com-
pnfe entre les côtes de la Nouvelle-Yorck & l'île
Longue ; Y archipel de Chiloé & d’Ancud, dans cette
partie de la mer du Sud qui baigne les côtes du
C h ili, &rc.
11 paroît que tous ces archipels font fort voifîns
des côtes des continens, & que par conféquent il
femble que tous ces groupes d’îles que ces archipels
renferment, ont été détachés des continens,
foit par les courans de la mer , foit par les fleuves
qui y ont leurs embouchures : ces groupes d’îles
fe troûvent au milieu du grand Océan équinoxial.
On peut appuyer ces alfertions fur la correfpon-r
dance des parties des continens & des îles voifi-
nes, & fur celles des côtes de chacune des îles
qui fe regardent, & qui ne font féparées que par
des détroits peu confidérables : il ne faut a la nature
, pour opérer ces changemens, que les forces
connues & le- terris, qui ne lui coûtent rien. Je vois
'toujours avec répugnance, qu’on ait recours à des
agens extraordinaires & toujours hypothétiques
pour expliquer la féparation de ces îles, foit du
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