
t a torrefporidance & la liaifon de ces chaînés
fe fait par des fyftèmes difterens dans leur diftri-
bùtion : lès unes fe réunifient à un point, cdrfime'
les brânlchés d'un àrbre à leur trbhc; plofietils
autres font parallèles entr’eltes ; enfin ' deu-X
principales chaînés , celte !du noid qui eft efi S uif
Te, & celle du fud qui borde l'Italie , fe détachent
•piufieurs rameaux irréguliers encore fort élèves :
11 y 'en a même qui font etVtréremefit ifoléeS dé cès
troncs par de profondes Vallées. C ’eft paniciïiié-
ïement dans tes' Voyages de M. Gfoünèr, qu'oii
peut prendre tsne idée générale de la ÜiftHblkiOU .
des diverfës chaînes des Alpes qùe fe viens d'indiquer.
H ferdit bien à defrrèr qu'Ort eut tiriè carte
fi dé lie dés Alpes; cela Vaudrait mieux que des def-
criptrôtis qu'on notis en a dbnriées depuis quelques
aimées-, & où l'on a-défiguré, pat un ftyle
emphatique,kmajeftueufefimplicité de la Mtufè
dans "tés grandes ma fies.
On doit obferVer qùe c’eft dans les différais
centres des chaînés des Alpes, dont fa i fuit mention
ci-défllis i que lès ptesgtàfids fleuves de l’Eû-
Tope prennent leurs fourcèsri ainfi 'le Téflfi, qui a
ion cours v e fs lé fad 5 te Rhône qui fe p one &'ü
couchant'; le Rhin, >la ReufT de. l’Aar é i rtotd ,
-partent tétitèsdu inorft Saint-Oothard. Uftfe autre
grandêmafte demàn t kg de s él è vées, &'quife trouvé
au payS/dès-Grifons -fournit les eaux dephifit ufs
rivières, telles que TAIbàla^ 4Tnn, la Maïra,
l'Àdda & l’Adige. La troifième mafTe efi celle des
imites ihontagnes d e 4a Savoie-, qui Te île âveb la
-chàînejcte'Saint-'Bernard ^ dont le cêhtre !eft iè
dVfohr-Rlhnc, avec les aimés md dragues verifines,
•6c qlii-foiimit les-éaux à l’Arife 8c fuftout ^u Pô
6c àux Tfvièfes qui s'y réunifient Vers 1 »s 'cdm-
ihenCediens de fon cours, -ainfi que te-grafide Ôc
petite .-Doive , &c.
Si 4 on confidère les Alpes avéc attention &
dans leur enfemble, 6c qu’onfûive les chàfrge-
rnens que cèS, montagnes ont du febir-pendant
fine longue-fuite dè'fièctes», bnfera conduit *à fe
•répréfémer des ;’’principales chaînés comme’‘a‘ya%
«'riginaii'emént formé une feule 6c ’tnêrrie maffe,
qui , parTéffet dedivérs agéfis'deftïuéTe'urs /a>prô
les dîVerfes formes'que l’-ony obfervè■ ad;oard ’hui.
D e ces-Carafes, la principale fans doute efi Ve travail
des eaux que reçoivent les femme t s de tés
«hontagiiésï ou *e n. pluies, o u-eùVieiges, -Sc -qutel les
Srerfeot cohÉintielîteTndnt par des ^ravins 6c tes -efi-
nhux’des torréns Sc dès rivières.'C'*efl ’cet agènt
qui acreûfé'Sc qui c réâtes ncore tout es*lès vaiÜétss
"oui Téparent cè-istes les'fclrawnes qui éroîënt'â'urre-
doisréufties.'
C'eft de ce travail continuel de l'eau que Te
font formés • tes tir vers'>afpe<S:s*des Alpes, tes -to r-
rens, les dafeadés -, le s -làés , routés ces pentes
douces 'Ôu éfcânjrées' ; enfin ; cteftbcentravy i l'qni ’a
mis à'décoüveri tesdifferentësfubfta'Free's'qui font
entrées'dans là compbfttion nies Alpes, ;qni a
Tait connoître la nature des matériaux qui tes çoîïftituent
$ enfin Torgaîiifôtièn ou la ditybfition de
ces matériaux.
Ainfi, en partant dii mont Saint-Dot hard, je vois
qüe le centre de cette maffe énorme efi le granit,
qui efi en même téms la/bafe de 'rochers calcaires
à couches horizontales ou inclinées, & qui par
leur fupeïpofition Vont d’une formation pofté-
rieufe à celle du granit. En defcendànt la Vafié
& longue mvifte du Vallais je trouve, ù côté du
granit oc darts te fond de la tayihe, du fehifte qtvi
1ère auffi de bafe aux tnême< rocher^ calcaire,
lefquêls portent fer tes granits de Saint-Gothard ;
6c c’eft ainfi 'que 1e travail de l?eaü me donne une
facilité de dëcompofer en quelque forte la mafib
énorme dés Alpes, êc de recotinôître les maflîfs
de divetfe nature qui oftt été accumulés, à difi^-
fentes époques, tes uns fur tes autres pour com^
pofer tes Alpes. (Vdye^ l’ article V a l l a ïs > où jte
•ftrài connaître cette cOmpofitioh bien: ptes éîi
détail.)
A itegard dé la hautéùr des femmets les plus
élevés des -Alpes, elle n'a é té déterminée que
pour Un petit rtombtê , & dette 'confidératîon e§:
affet importante pour éViger ifn article patticU’-
+?er, où ye ldOi¥nè'raï une COiPpa'raifen raifeûSnée'de
ows diveYfes hauteurs.
Quàwd ou fndnte fur quelques JUns de'ces fôm'-
'litéts -, On remarque dMérêfis -âfpeéfs des ivvotî*-
tâgifês Volfifiés, d’après tefqUd's On Oe peUtguèfO
)uger de teur hauteur ni-dèteUr po(teion,Jaftén'dü
quteites fe. rouvrent tes nntes dclés autres ,6c que
la plupart des gorges & des vallées q^i lêS fépa^
■ refit, fieipe'OVéfït pas fe :découvrir en même'tdms.
D’àiltefffs, <il -'efi •aé's 'points (é^èvés d'OÙ tes jfvOh-
tagnes d’une 'moyenne'élévation ne fe-dét-aehent
:plus du fond désolai ttès^àu milieu defqueUês'êlles
font di^erfées. Âiftfi, Pétude des pays de -fnon-
tagtfes ne peut Te foire?qu'en les parcourant fous
routes leurs f a c e s - , e n ’viïitaftt dahs le plus grand
’détail chaque Chaîne 6c chaque rumfficâtion de
vallées -adoffées à 'une vallée »principale. -Oe -ne
Terrak même qu’en dîfüjëtti'ffanr Tes coutfes ^ux
différé ns fyftènfôs 'de v*lléés, qu’on'pOUfrtfkpbr'-
venir à fe former une idée vraie des Alpes, 6c à
lés 'faire connoïtre • atfic ‘natüéaliftes 8c aûx géo-
. graphes.
La plrrs ‘gfàfide pâftie dés hauts fommers des
'Alpes’efi couverte de 'neige qui rfe fond 'jamaisl;
'mais quelquefois é e !qo'on prend JpOUr d é
te 'neige'éft !uhe glaCé -'produite par 4a Tonte des
ireigés qui fe font reg^léês fur le chàlftp. Lés
•airembte-gés dés neiges furie s fommets - élevés,
-Sc -des'glaces ^produites par tes'neiges fondues '•&
regelées dans une région infétfeure , forment cê
'■ que1 l'on pommé le s glàUers-ils occupent des
ferrvméïs ■ & dés vàlléés d ’îifte certaine éfertfiue.
( 'V‘&ye\ GtAOïÉ^Rsi )-:Lor fqifê tes' glaces réficOn -
‘trefit des vàHéès Tavorabtes ,-*eltes y cheminent
-8c■ y'defcèndent à -ûn mivesu'de ;bêa«C0up ïdfé-
r-ietar * celui dê5 nergés. Gteft ;à 4 'extrémité -de
ces amas de glaces que fortent, furtout en été
'& à certaines heures du jour, des torrens plus;
ou moins abondans, qui donnent naiftance aux
grafides rivières, telles que l’A rv e , 1e Rhône,
rA a r , la Reuff, te R h in , 8cc.
Les rivières qui prennent leur foufee dans tes
glaciers font fujètes à des débordemens, ou périodiques
, ou accidentels, en conféquence def-
! L’autre ma f ie , placée fur tes limites du canton
quels ces rivières char ient beaucoup de matières
que la fonte abondante des glaciers entraîne, &
que le te ms d’ intermittente leur fait dépofer le
long dès bords de leur canal: outre-téla, la pente
rapide des terrains que patcourent ces rivières
torrentielles, augmente encore leurs ravages.
Ces actidens onr lieu généralement avant que
les rivières dont il éft queftion fe jettent dans des
lacs ; car au fortirdes lacs tes eaux de ces rivières.
ne font chargées d’aucune matière : outre cela,
leur Ht a moins de pente ; car les baftïns des lacs 1
occupent en générai la partie du cours des rivières
où fe terminent les vallées à pente rapide, & où
commencent les plaines ï ce font ces mêmes rir- J
trofiftancesqurontfavorifé la formation des digues j
des lacs.; ce qui a fixé l’étendue de leurbafiin , j
quant à fa longueur.
J’ai d’ailleurs obfervé que toutes les rivières i
qui fe réunifient aux rivières principales, qui tra- j
VèfTenr les lacs, & qui prennent leur origine audi [
dans- les placiers, comme les rivières principales , •
font celles rjtii ont contribué à la formation de la i
digue des lacs. (Voye^ l 'article La c .)
La bordure lèptentrionale du Variais -éft auïh |
élevée & aufti frappante que celle qui lui eft op- j
oofée ; au^j 'oîfrat-elle des glaciers dans lefquéls I
YAar 'prend fa Tourte : cette rivière dirige fon j
cours au nord-ouefi , & abreuve les 'balfins des j
lacs de Brierrtz & de Thoiin.
Au nord du Saint-Gothard on voit la foxrrce de
la Refiff, *qui coule dans la direéfion du midi au i
nord, parcourt toute la vdlteé d'TJri, <& va fe |
jeter d e -même dans le lac des ^quatre cantons. A
quél'quediftancede là,aanoid-eft,fort la Lints,qui
fe jetre dans le lac- de Zurich après avoir parcouru
le cantonde'Glarrs.
A T ë ft du Saint-Gothard Te trouvent les différentes
fouroes du Rhin , qui réunifient leurs eaux
dans te pays des Grifons. Ce fleuve ainfi grofii,
fe-jette dans .le lac Me Confiance, après avoir
pris'fa direétion vers le nord.
On trouve encore dans ces mêmes contrées
deux autres mafles qui appartietment aux Alpes.
Dans ‘la première, propre au pays des Grifons ,
on voit fe .former *& courir l’Inn , l’Adda , la
Maïra % l’Àlbùla. La 1 première de ces rivières
coule au nord, & .fe jette dans le ‘Danube •: éllè
pourrait même “être. conftdérée comme‘la Tource
fa'plus élevée 4a plus éloignée du Danübe.',Les
deux fuivantes coulent auîud-ouêft, & fe.jettent
dans-lé lac de'Côfme ; Scia, dernière .rend à l ’ouéft,
ÊcTortnfe 'tme des'^rhfcipàtes fourees du Rhm.
d’Appenzél & du comté de Toggrirbourg ,
offre plufieurs fommets élevé s, couverts de neiges
qui alimentent des glaciers. Deux torrens,
la Thour & la Sittel , fe réunifient pour fe jeter
dans le Rhin au deflous de Schaffoufe.
Telle eft en gros la difpofition des Hautes-
Alpes de la Suifie ; difpofition que nous avons
fait connoître en indiquant les pentes que fuirent
les eaux qui en découlent fous les divers
afpeéte de l’horizon.
C'eft auflî ce que l’on trouvera figuré dans une
i carte particuliérement rédigée fous ce point de
vue. ( Voyez Alpes dans notre Atlas.) Ces Hautes-
Alpes occupent une étendue d ’environ foixante-
dix lieues, depuis la frontière de la Savoie juf-
qu’à celle du T iro l ; de forte qu’avec les montagnes
fecondaires qui en terminent les contours^,
ces mafles couvrent les deux tiers de ce pays.
Diverfes chaînes les unifient avec , les Alpes de
la Haute - Allemagne & de l'Italie fupérieure .,
dont les branches s’étendent vers les bords fep-
tentrionaux'du golfe adriatique d’un cô té , & vers
la Méditerranée de l’autre.
Les pointes les plus apparentes des Hautes-Alpes
appelées 7iom '( Cornes) dans la Suifie allemande^
i)ents ou Aiguilles dans la Suifie françoife , Rejf
par les Lombards, s’élèvent & fe montrent avet
une majêfté’impofante :1e foleil à Ton lever éclaire
les premières^ & les dernières à fon côudher.
Elles ont -toutes fortes de formes toujours dépendantes
de l’oifgànifation des maîtes dont elles
font compofées, & des décompofitfens.qù^eiles ont
éprouvées.
C ’eft aux pieds de ces pointes, revêtues -& entourées
-de neige, que l’on trouve les glaciers
produits par la fonte des neiges & par la congélation
prompte .& fühite de l’ eau de ces fontes :
ces glaces s’accumulent für la pente & les flancs
des plus hautes. Alpes d’abord, enfuite elles s’étendent
& fe prolongent dans les parties des vallons
les plus élevées^ les .plus voiïinesdes neiges.
Ce travail Cuccéïïif de la fonte des neiges & de
la congélation de l’eau que produit cette fonte ,
a formé des amas de .glaces qui étonnent par leur
étendue‘& leur épaifieur. Le;glacier le plus épais
que l’on c-onnoifie en "Suifie, eft céhiî du mont
Aviciila, au delfus d’ une,des;principales feurces
du Rhin; il forme un maîfif dé glacé folide,,distribué
entre différentes .pointes ,plas rélevées 8c
ccuvertes.de neiges, lequel-, a .plus de -.cent toîfes
de hauteur, perpendiculaire. Ailleurs ,4 a vallée-de
glace la plus étendue qu’ on xonnoifie , Te trouve
ouverte le lon.g de la bQrduraquifopare fe Vàlfois
du canton de Berne : ,’fa, longueur., avec.quelques
interruptions p.eu confidéjâbtes3eftd,eny|rpn.trente
lieues. E0:fin„, on c-onnoît .les .noms d e 'plus Tde
î trois cents cimes couvertes d e ,neige., .avec c.es
i appendices.de glaces qui font innonibwblies.
! Quoiqü’on-Tache, â n’en pas douter, que ces