
2. Carbonate de baryte.
Ce fel , découvert par le doCteur Withering, a
pour caractère une pefanteur fpécifique considérable
, une dureté plus grande que celle du carbonate
de chaux , 8c fa diffolution dans l’acide nitrique
, en formant d’abord un dépôt d’une belle
couleur blanche. Il elt compofé de 74.5 parties
de baryte , & 25.y d’acide carbonique.
Cette fubftance, qui eft un poifon affez violent,
fe trouve en Angleterre, à Angle far c h , comté
de Lancashire , dans une mine de plomb : elle y
eft accompagnée de fulfate de baryte.
Suivant M.Schmeiffer, on peut préfumer qu’elle
fe trouveroit près de Strontian en Écoffe, où elle
accompagneroit le carbonate de ftrontiane.
3. Carbonate de ftrontiane.
C e fel , plus connu fous le nom de ftrontianite,
eft foluble avec effervefcence dans l’acide nitrique.
Le papier, imbibé de fa diffolution 8c féché, brûle
en répandant une flamme purpurine. Sa pefanteur
fpécifique 8c fa dureté font moindres que celles
du carbonate de chaux. Il eft fufible au chalumeau
, en répandant une belle lueur purpurine.
Dans cette fubftance la ftrontiane eft à l ’acide
carbonique. & à l’eau de criftallifation , comme
6 1 : 30 & à 8.
Le carbonate de ftrontiane fe trouve en Ecoffe ,
près de Strontian, dans le comtéd’Argyle. Suivant
Schmeiffer il eft accompagné de plomb fulfuré ou
galène , & de carbonate de baryte. Le cit. Patrin
en a rapporté de la mine de Zméof, dans les monts
Atlaï en Sibérie.
Après avoir examiné les combinaifons naturelles
de l’ acide carbonique avec les terres, nous devons
nous occuper de l’unique combinaifon de cet acide
avec un alcali, c’ eft-à-aire, du carbonate de foude.
4. Carbonate de foude.
C e fel alcalin, connu fous le nom de natron 8c
A3alcali fixe minéral, eft'foluble dans l’eau, 8c fait
effervefcence dans l’acide nitrique 5 fa faveur eft
urineufe 5 il s’effleurit par l’aélion de l’air, 8c il
verdit le fïrop de violette.
Sur 100 parties de carbonate de foude, il y a 20
parties de foude , 1 6 d’acide carbonique 8c 64
d’eau de criftallifation.
Cette fubftance fe trouve abondamment en
Egypte, dans la vallée, des lacs de Natron j elle
criftallife dans l’eau de ces lacs, à l’aide de l’évaporation
naturelle. Le cit. Bertholet a obfervé
que, quelquefois dans un même lac divifé en deux
parties, les eaux n’ont entr’ elles prefqu’aucune
communication. L’une de ces parties ne renferme
guère que du muriate de foude ou fel marin, 8c
l’autre du carbonate de foude. Le terrain qui fé-
pare les lacs, eft en général couvert d’incrufta-
tions falines, dont la plupart font compofées de
foude carbonatée, 6c les autres de foude muriatée.
Le cit. Bertholet penfe que le carbonate de foude
eft produit de la décompofition du muriate de
foude par l’intermède du carbonate de chaux 3
qui eft en contad avec elle j qu’il y a un échange
d’acide entre ces deux fels j que, d’ un c ô té , le
carbonate de foude eft produit, 8c de l’autre, le
muriate de chaux, lequel, étant très-déliquefcerit,
s’ infiltre profondément dans le fol.
Deborn a dit que les plaines de Debreezin en
Hongrie fournifloient une grande quantité de
carbonate de foude, fous la forme d’une effloref-
cence répandue à la furface de la terre.
Ce fel tapiffe quelquefois les parois des vieux
murs, 8c alors on l’a confondu avec le ftdpêtre de
Houffage.
On le retire des cendres des végétaux, 8c principalement
de celles du falfola foda, du falfola
fativa 8c du falicornia.
Turner dit,"'Relation de tambaftade anglaife au
Thibet & au Boutan, avoir vu le natron dépofé fur
les bords du lac Ram-Tfchieu, aux environs de
Chalou dans le Thibet. 11 nous apprend que les
eaux de ce lac font fournies par trois fources jaii-
liffantes, 8c que les ruiffeaux des environs font
r fortement imprégnés d’alun.
Pallas a obfervé le natron dans diverfes parties
de la Sibérie > en diffolution çUns une fourçe près
de Zizaan, fous forme d’efflorefcences, dans
une étendue de terrain qui fe prolonge depuis
Obanina jufaue vis-à-vis Kiflaia.
Ce profefleur a vu, près de Staniz , non loin
du lac Bekischevo, un fond falin entièrement recouvert
de plus de deux pouces de natron en
efflorefcence, mêlé avec le fulfate de magnéfie.
Il ne nous refte plus, pour terminer l’hiftoire
des combinaifons naturelles de l’acide carbonique,
qu a examiner celles où il fe trouve uni à une
bafe métallique.
y . Carbonate de plomb. x
Ce fel métallique eft foluble avec effervefcence
dans l’acide nitrique , noircit par la vapeur du
fulfure ammoniacal, 8c pèfe à peu près nx fois plus
que l’eaüî il eft tendre 8c fragile, fe réduit, an
chalumeau, en un globule de plomb. 100 parties
de cette fubftance font compofées de 81.2 d’oxide
de plomb, 16 d’acide carbonique, 0.9 de chaux,
0.3 d’oxide de fer.
Il fe trouve dans les mines de Gazimour en
Daourie, dans celles de Zellerfeld au Hartz, de
Saint-Sauveur en Languedoc, de Huelgoët en
Bretagne, de Przibram en Bohême, de Lacroix
en Lorraine 8c en Sibérie. Il accompagne ordinairement
le fulfure de plomb ou galène, 8c le carbonate
de cuivre vert 8c bleu.
6. Carbonate de cuivre.
Le carbonate de cuivre fe trouve dans deux
états affez différens, pour que les minéralogiftes en
aient fait deux efpèces fous les noms de cuivre
carbonate bleu ( i ) 8c cuivre carbonate vert (2).
Ces deux fubftances font diffolublesdans l’acide
nitrique, avec effervefcence j elles font peu dures j-
leur pefanteur fpécifique eft à peu près la même j
elles font rédu&iblesau chalumeau, en un bouton
de cuivre.
Mais le carbonate bleu contient moins d’oxygène
que le vert j paffé avec frottement fur un
papier, il y laiffe des traces bleues. Le vert eft
trop dur pour produire ces effets. La pouflière du
premier conferve fa couleur bleue dans;Thuilej
celle du fécond, abandonnée àTaétion de l’air,
devient feulement d’ un vert plus pâle.
La diffolution du carbonate vert par l’ammoniaque
lui communique une belle couleur bleue.
Le carbonate bleu de cuivre fe trouve dans la
mine d’argent de Zméof en Sibérie, dans celles
de Moldava 8c de Temefwar en Hongrie j de
Kléopinski dans les monts A tla ï, de Zellerfeld
au Hartz, de Saalfeld en Thuringe, 8cc. &c.
Il fe voit communément à la furface du cuivre
gris, ou accompagnant le carbonate vert de
cuivre.
Celui-ci fe trouve dans les mêmes lieux que le
précédent j il recouvre tantôt le cuivre oxidé
(hépatique), tantôt le cuivre oxidé rouge, 8c
c’eft furtout en Sibérie qu’on remarque cette dernière
fituation 5 il a quelquefois pour gangue une
ochre ferrugineufe.
§. I I . •
ACIDE PH O SPH ORIQUE.
Cet acide eft liquide, épais, pèfe plus que le
double de l’eau, eft inodore, ne brûle jamais les
matières organiques avec lesquelles il eft mis en
contad > il rougit un grand nombre de couleurs
bleues végétales ; enfin, il eft parfaitement in-
combuftible.
L’analyfe y a démontré ©.39 parties de phof-
phore 8c ©.61 d’oxygène.
L'ac&le phofphorique ne fe trouve jamais pur
dans la nature, mais on le rencontre fréquemment
dans les matières animales, végétales 8c minérales
, combinées avec les autres bafes que lui
fourniffent ces matières.
Les pkofphates minéraux qui nous concernent
principalement, font au nombre de deux, le phof-
phate de chaux 8c le phofphate de plomb.
I . Phofphate de chaux.
% Ce fel, connu fous les noms de chryfolite, apa-
t ite , 8cc. eft foluble lentement 8c fans effervef- *1
(1) Bleu de montagne, azur de cuivre, cuivre
oxidé bleu.
(1) Malachite, cuivre foyeux> vert de montagne,
cence dans l’acide nitrique j il n’eft pas étincelant
fous le briquet ; il ne raye point ou raye légèrement
le verre. La pouflière de la plupart de fes
variétés donne une lueur phofphorique par fin-
jeétion fur les charbons ardens. Il eft infufible au
chalumeau.
La variété appelée apatite eft compofée de y/
parties de chaux 8c de 4y d’acide phofphorique*
Elle fe trouve en Saxe 8c en Bohême , accompagnant
l’ étain dans les mines de Schlaggenwald, 8c
furtout dans celles d’Ehrenfriedrkhsdorf, de Kut-
tenberg 8c de Schnéeberg.
La chryfolite réduite en poudre 8c projetée fur
les charbons ardens, ne produit pas la belle lueur
bleue qui fe fait remarquer dans l’apatite : elle eft
compofée de y4-28 de chaux 8c de4y-72 d’acide
phofphorique. Elle fe trouve en Efpagne, au mont
Caprera, près du cap de Gates, dans le royaume
de Murcie, dans le pays d’Arendal en Norwège,
dans la mine de Marboë.
Le phofphate calcaire terreux fe trouve en Efpagne,
dans l’Eftramadure , où il forme des collines
entières. Il y eft difpofé par couches, entrecoupées
de quartz. L’analyfe chimique nous «t
appris qu’il étoit compofé de y9 parties de chaux,
1.0 d’acide carbonique, de 34.0 d’acide phofphorique
i o,y d’acide muriatique , 2.y d’acide
fluorique, z de Alice 8c 1 de fer.
2. Phofphate de plomb.
Cette fubftance, vulgairement nommée plomb
vert, 8cc. fe reconnoît par fa réduction au chalumeau
, en un bouton polyédrique , irréductible ;
par fa dureté plus confidérable que celle du carbonate
de plomb} par fa pouflière grife, quelle que
foit la couleur de fa maffe, 8c par fa non-effer-
vefcence dans l’acide nitrique.
Sa couleur varie du jaunâtre au rougeâtre, au
gris brun 8c au vert.
Le phofphate de plomb fe trouve à Huelgoët,
en Bretagne, à Lacroix dans les Vo fge s, près
de Fribourg enBrifgaw, dans les mines du Hartz,
en Daourie, 8cc.
L’arfenic s’eft trouvé combiné ou mélangé avec
cette fubftance, à Rofiers près Pontgibaud, dans
la ci-devant Auvergne. Le cit. Fourcroy a retiré
de cette mine 20 parties d’acide arfenique, fo
d’oxide de plomb, 4 d’oxide de f e r , 14 d’acide
phofphorique 8c 3 d’eau.
§. I I I .
ACIDE SULFURIQUE.
L ’acide fulfurique, vulgairement appelé acide
vitriolique, huile de vitriol, 8cc. eft à l’état liquide,
fans couleur ni odeur, d’une confiftance
oléagineufej il pèfe prefque le double de l’eau 5
il réduit; en bouillie noire 8c charboneufe toutes