
ils font couverts ; d’autres, dont elles empêchent
la culture par leur nombre Si par leur volume :
elles y forit préfqué toujours difpofées par familles,
comme on les trouve au fond de la mer. La
plupart paro'iflent avoir été abandonnées par une
retraité tranquille de fes eaux, car on voit très-
fréquemment les bivà’rVès Si les huîtres dans leur
fituation naturelle, & les deux valves encore appliquées
l’ùne contre Tâutre , quoiqu’elles nè
loient point adhérentes. Quelques-uns de ces co-
qtrüages ont leurs analogues vivans dans les mers
qui baignent a&ùcllement lès côtes de l’ Italie •:
d’ autres n’ont leurs analogues connus que dans les
mers des Indes.
Le pays des piérrèS’ calcaires ordinaires commence
dès; lié Piémoht : on lè's trouve aux environs
de Turin. Il paroît par l’oriCtographie dé
M. Allioni, que l’ on voit des corps marins foffi-
îes dans toutes les parties du Piémont : ainfï ce
q>ays eft calcaire , & il fa continue dans leJVÎont-
ferrac, puifque Bourguet a trouvé à Montafia des
corps marins: fofBlës-' : 51 y en a à Frànca- Villa
& N o v i, & -j’ài obferyé les mêmes amas calcaires
à P ife v a ;Livourne, à V d le t r i , à Terra-
c»ne, à Gaëte, & jufqu’ àSalerne, dans le royaume
de Naples.
] L ’autre côte de lTtalie, fitué fur la mer Adriatique,
eft également calcaire. La pierre des environs
de Lorette & d’Ancône eft calcaire : ainfLl’on
doit dire que, dans l’ intérieur de l’Italie, detnême
que fur les côtes, les pierres.lés'pltis communes
font calcaires, & qu’onTes rencontre en grandes
îmfîes dans le voifinage de P Apennin , de part &
d’autre, & fouvent en couches inclinées.
Four faire connoître plus en détail les différentes
parties de la longue chaîne dé Y Apennin , je
vais donner une notice de plu fleurs travërféès que
j’y m faites, depuis les plaines du départi jufqu’aux
plaines des revers correfpondans.
Divers voyages a travers la chaîne de l'Apennin.
La première traverfée eft celle de la Bochetta.
Depuis Pavie jufqu’à Tortone on s’élève confî-
dérablernent au milieu d’un terrain très-bien cu ltivé
à l’araire & en. petits filions. : outre cela, les
nruvëlles plantations quon y rencontre, font de
mûriers cultivés à la piémontaife, à petites tiges ,
dans des fonds excellens, & particuliérement fur
les bords des fofles , où la tërrè eft prôfonde.
La plaine de Tortone â Novi n’offré aucune de
ce s plantations > mais elles rëc'omrnençènt à Novi:
l’on y voit des arêtes afengées quiVétendent dans'
les vallées approfondies, au'milieu des collines,
qu’on traverfe après N o v î, du il y a des maroaiers ,
ntftbur ■ & quelques euIturës. Le ftjl eft compofé !
de cailloux roulés, dent les hoyaux font de cos,
qui fie fend & fe délite aifement. Ori trouve auffl
parmi ces cailloux roulés de femblables matériaux
entraînés des montagnes vojfines, tels que des granits,
des fehiftes, des pierres micacées, enfevehs
dans des ferres affez profondes.
Avant de defeendre à Gavi, on rencontre des
couches calcaires, ^inclinées d’enviroh foixante
degrés à l’horizon. La fortereffe eft fur un fyftème
de ces couches. Sur les plateaux des collines on
voit des couches de caillotix roulés dans des fubf-
tances pulvérulentes, & les cailloux roulés défirent
les lits de toutes les fubftances au milieu def-
quelles ils réfîdent, & qu’offrent les efearpemens
i des vallées} ce qui prouve que les mêmes agens
qui ont incliné ces1 couches , ont aùfli contribué à
raffembler les matériaux des dépôts produits de la
deftrrétiôn des montagnes- plus élevées : l’incl-ihai-
fon eft dirigée des montagnes vers ia plàine.
Sur l’extrémité de ces maflès inc-lmées on trouvé
, en remontant le vallon 3 des dépôt-s de matières
noirâtres en grandes mafles* & enfin des débris
de granits, de pierres calcaires, &c. dans une
fubftance fablonëufé : ceci annonce un affez grand
défordrè, & les veftiges d’un ancien bord de mér.
Enfin, on voit vers Voltaggiô dès amas de pierres
fehifteufes en couches verticales, avec des fentes
perpendiculaires affez multipliées. On remarque
àufli dans ces fehiftes des feuillets ondulés, avec
des veines quartzeufes & des pierres calcaires.
Ceci nous conduit jufqu’à la fommité de la Bochetta
, où dominent lés fêrpentines en grandes
maflès noirâtres : il y a quelques endroits où les
feuill ets fehifteux fe font plus remarquer ; mais la
| ferpentine revient toujours, & conduit jufqu’à
Gênes avec des intervalles fehifteux & calcaires.
Depuis la fommité de la Bochetta jufqu’ à Gênes
, on rencontre plufieùrs climats fur la pente dé
la rivière du Ponent : en conféquence on pourroic
y faire plufîeurs obfervations fur les météores. On
éprouve aufli à Gênes, qui eft le centre de ce beau
pays , les douceurs des différentes faifôns. Le
printems règne de très-bonne heure fur les bords
de la mer 5 mais lès fora mités voifines de la Bochetta
le répètent plus tard. D’ailleurs, en général
h belle faifon y eft plus hâtive que dans la Lombardie
: les.arbres y étoient couverts de feuilles,
& j’ en a vois peu vu en Lombardie. Enfin, les oliviers
& les figuiers font cultivés en pleine terre
aux environs de Gênes, ën face de la mer.
La différence des climats qui régnent depuis la
fommité de la Bochetta jufqu’au niveau dé la mer,
efpace qui n’ a que cinq ou fix lieues d’étendue,
repréfehte plus de cent lieues à parcourir dans
certaines provinces. Chaque point de niveau, cha que
rampe, offre une nuance de chaleur qui s’étend
depuis les montagnes jufqu’aux plaines de plufîeurs
de nos départemens..
L’anfe où eft la ville de Gênés eft dans un mafiîf
de pierres bleues calcairesqui- font inclinées de
l’oueft à l’eft, & dont l’allure.eft du nord au midi :
il y avait des couches très-diftinéies dans les excavations
que l’on faifoit du côté du fort de la
Lanterne. Les faces, de ces couches, étoient. rem-'
plies de religatures de fpath, & fendues en tous
fens. L’ épaiffeur de ces couchesvarioit beaucoup:
les plus épaiffes étoient compofées de trapézoi-
desj d’autres couches n’pffroieut aucune fente. A
côté on pouvoit voir des pierres feuilletée s , qui |
n’avoient pas grande çonfîftance : entre les laipes ;
des feuillets, plufîeurs lignes de fpaths calcaires fe
fai loient remarquer.
Les extrémités des couches inclinées étoient
aufli diftinétes que les couches horizontales ; elles ,
fe fuivoient avec des caractères uniformes dans j
toute leur allure : partout on voyoit les mêmes
feuillets, les mêirjes pierres dures, les mêmes di-
vifîonsen trapézqïdes, les mêmes religatures fpa- ;
thiques. On ne pouvoit pas prendre cela pour une
maffe générale, qui, par la defliccgtion, auroit
pris cet-te efpèce d'organifation : on obfervoit
qu’une matière différoit de l’autre dans le palîage ;
d’ une couche à l'autre., & que les changemens
des malles étoient affujettis aux changemens des >
couches., . “ a
Je fuis entré .dans ces détails pp.ur faire connoître
les fubftances qui fe trouvent au pied de Y A -
pennin, ainfi que leur difpofition , & que j’ ai re<-
çonnues dans un état femblable à Velleia, à T ivoli,
à Velletri, àPaleftrine, &c. ( P ^oye^ V e l l e ia ,
T iv o l i .)
Retour de Gènes à Turin , a travers l'Apennin.
C ’eft de Lavàgna qu’on tire l’ardoife noire dont
tous les toits de Gênes & des villages circonvoi-
fins font couverts, & dont on a revêtu l’intérieur
des citernes où l’on conferve l’huile. Cette méthode
des citernes à huile paroît .préférable à celles
qui font en ufage dans d’a.ucres endroits. On nomme
. cette ardoife lavagna, du nom de l’ endroit d’ où
elle vient.
Outre cela on trouve.dans le territoire de G ê nes,
aux environs de Polèvera, une efpèce de
pierre qui en porte le nom : c’eft un gabbro rouge
& vert, traverfé par des veines de fpa.th calcaire.
11 y a encore d’ autres montagnes du territoire de
Gênes & de l’Italie où l’on trouve des amas de
, cette forte de pierre.
D’ailleurs, les montagnes vojfines de la ville de
Gênes font compofées, du côté de la terre-ferme,
d’une efpèce de macigno, .& du côté du rivage,
derrière Gênes & à Pontremoli, j’ai .obferyé des
couches de pierres calcaires grifes.& noirâtres,,
au milieu defquelles ;on voit des coquilles nouvelles,
que j’ai ‘nommées barbe fieux.
Le terrain de Gênes à Turin varie beaucoup,
comme nous allons le faire connoître plus particuliérement
que dans la première tra.vëtfée.
i°. Les montagnes qui compofent ce que l’ on
nomme la Bochetta, font formées de-malles d-ardoife
noire , veinée & ondulée j dé ferpentitîe ou
gabbro vert 5 de polçever/i ou gakbw avec des
• veines calcaires 5 4e febifte argileux avec du mica
fin, brillant. Ces efpëces de pierres fe fü;ceèdent,
fans qu’on puiffe diftinguer l’ordre dans lequel
leurs couches font placées les unes funles autres.
Il paroît qu’un mimf entier de la même montagne
n’eft compofé que d’ardoifej un autre de..(chifte
argileux micacé y un :t;roifl_èm.e de pierre calcaire^
La difppfition de ces- trois efpèces de pierresfem-
ble fortifier l’opinion de c e u x qui penfent a u i l
entre de la terre argi Jeu fe dans la çompofition de
la ferpentine ou gabbro , & qu’il fe diftingue.
fehifte,, auquel il touche par l’union de plufîeurs
fubftances c o n ft t tu a n t e s . La bafe de ce fehifte eft
toujours a r g i je u f e , :foi-t .qu’ il s’y trouve dp fehifte
micacé ou de, l’ardoife, Le naélange de yeines,calcaires
avec \&gabbro z produit la polzeyera 3 qu’on
voit d an s le voifinage de fa pierre c ;a l ç a i r e , qui l e
fuit immédiatement. Une partie du gabbro vert eft
mêlée avec du mica calcaire, mais la plus grande
partie eft graffe : il y a c e p e n d a n t du gabbro e n -
tiérement fec ou point gras, in t im em e n t uni avec
; de la terre très-dure. Ces montagnes font fçrtéle-
v.ées,,8e d'une vue tÿès-agréablt ; elles fe terminent
du côté de No.vi, od. le pays devient plus -
,plat>
z °. Avant d’arriver à Ottjacio,- & au-delà de cet
endroit jufqU'à Alexandrie y le pays eft couvert, de
collines blanchâtres qui bor,dent;diyerfes rivières-,
auxquelles elles doivent leur forme dé collines}
elles font compofées de couches inçlinées de marné
endurcie, mêlée de mica > qui renferment quantité
de morceaux de gabbro roulés. ,Ces collines
s’étendent plufîeurs milles au-d.el.à d’Alexandrie,
où elles n’ont aucune élévation. Une grande partie
contient des pierres calcaires roulées , & tout
ce qui peut d'éfigner un ancien bord de mer : ces
cailloux roulés font en fi grand nombre, que plu-
fieurs couches reffemblent à des brèches, dont les
taches font arrondies.
3P.; Plus avant dans le Montferraty à.quelques
milles d’Afti, on trouve une couche d une terre
glaife noire ou d’argileicommune, fur iaquelle^eft
pofée la même marne micacée dont nous avons
parlé} e l l e contient en cet endroit toutesTortes de
fragmens de coquilles., fürtout de l’efpèce qu’on
nomme fiolénite. Ce même terrain plat, avec de
petites collines do marne, fe foutiènt jufqu’à T u rin,
& prefque jufqu’ à Suze. To.ut le pays, ainfi
que les collines qui forment une ceinture le long
de YAprnjiin, font à peu près de la même nature.
,On y trouve furtout de petits fragmens de gabbro
roulés, différentes pétrifications & corps ma-
- tins} mais il y a aufli en;Piémont des montagnes
d’une autre nature , des calcaires, d;es quartzeu-
fes : on diftingue dans, ces dernières* des raies micacées.
C ’ eft de cette efpèce de pierre que font
;. formées plufîeurs montagnes voifines de Turin : on
- les nomme Sarris. On s’ en fert po,ur les fondations
des bâti m e n s , &c.
I En partant de la dernière pofte qui conduit à
( Alexandrie, on appevçoit quelques hauteurs ou
S s s s 1