longée pztYExuma&Stocking 8c une longue chaîne
d'écueils, lefquels forment à l’oueft une efpèce
d’enceinte à Exuma-Sound. Je dois indiquer de
même de fembhbles rocs ou écueils qui ceignent
les rivages orientaux de Guanahani, de Cigateo &
de Lucayônéque : ce font les relies des deftruétions
opérées par V Océan atlantique & par le courant de
Bâliama, le long des rivages de cette île.
Vers là pointe de fud-êft de l'archipel, après
Sumana , Aklin , Mogane 8c Inague, qui n'offrent
rien, de particulier que d'être diftribuées exactement
fur la ligne , & d'avoir des formes carrées,
je trouve les Caïques , les lies turques 3 le Mouchoir
Quaré 8c les Cayes et argent 3 bordées d'une ceinture
de rocs fort fuivie.
En remontant le long canal qui fépare les Lu-
<ayes de Saint-Domingue & de Cuba , je vois
Jiogfiies, Mira-por-vos 3 Cayo de Lobos , Cayo de
,Guineos , Bajo-Nicolas 3 Cayo de Anguilla 3 Cayo
de Sal 8c Roques 3 Cab ef as-de-Los - Martyres 3 Catk-
heis j Berry 3 ifaac-Rock 3 lie Sainte-Rofe & les environs
de la Providence3 comme autant de centres
de rocs qui forment des enceintes alongées autour
d'eux.
Je me fuis attaché à montrer ici en détail les
débris de notre continent d'Amérique fous les
formes les plus, variées , 8c qui-ifont vifiblement
J'ouvrage de l'Océan atlantique, dans les..environs
.de l'équateur, & depuis io^ufqu’à 30 degrés, de
îatitude nord.
III. ANTILLES. Confédérations générales fur ces îles
& fur le golfe qui les renferme 3 avec •une defcripdo
n.part iculi'ere ■de. la Guadeloupe.
L'Amérique renferme, entre le 8c.-& le 32e. degré
de latitude Septentrion aie , i'archipel le plus
nombreux , le plus étendu, le plus riche que l'Océan
ait offert aux recherches des Européens ..Les
îles qui le forment, font connues fous le nom d'Antilles.
Les vents, qui foufflent prefque toujours à
la partie de l’e ft, ont fait appeler les îles qui font
plus à l'orient, lles-du-Vent3 8c les autres Lles-fous-
le-Vent. Elles compofent une chaîne dont un bout
femble fe lier au continent près.du golfe de Ma-
j-acaïbo, & l'autre fermer l'ouverture du golfe
.vers la Floride. Pour peu qu'on ait comparé les
différens maffifs qu'on trouve dans ces îles, fort
entr’eux , foit avec les parties voifines du continent,
on fe perfuade aifément que toutes ces îles
ont été féparées de la terre ferme par l'introduc-
tioq de la mer entr’elUs , comme entre les parties
les plus élevées de l'ancien fol.. Pour peu qu'on
ait étudié & reconnu les différens moyens que;la
nature a pu employer pour approfondir le golfe du-
Mexique, on.n'aura pas le moindre Joute fur l’ancien
état des chofes. ( Voye^ M e x iq u e {golfe
du ). ) Mais on fera bien éloigné d’attribuer ces
changemens 8c ces révèlutions à des accidens tels
que. les éruptions des feux fout.err.ains. ou les tremblemens
dé terre, qui font la reffource des écrivains
hypothétiques.
Cet archipel, comme celui des Indes orientales,
fi-tué prefqu'à la même hauteur, a été formé
par les mêmes caufes, par les differens mouvemens
de la mer, combinés avec celui des eaux des fleuves
qui fe déchargent dans le golfe. On fait que
les mouvemens de la mer font bien plus violens à
l'équateur, qu’ à d’autres latitudes , 8c que les vents
plus forts 8c plus conftans en favonfent continuellement
le travail.
La direction des Antilles, en commençant par
Tabago, eft à,peu près nord 8c nord-nord-oueft.
Cette direction fe continue de l'une à l’autre île ,
en formant une ligne arrondie vers le nord-oueft,
8c paroît fe terminer à Antigoa. C'eft là que la
ligne fe courbe tout à coup, 8c, fe prolongeant directement
à l’oueft, au nord-oueft, rencontre fuc-
ceflivement Porto-Rico , Saint-Domingue , Cuba,
connues fous le nom d'lies fous-le- Vent. Ces
îles font féparées par des canaux de différentes
largeurs : quelques-uns ont fix lieues, d'autres
quinze ou vingt î mais dans tous ces détroits on
trouve le fond à c e n t c e n t vingt, cent cinquante
braffes. Il y a même .entre la Grenade 8c Saint-
Vincent un petit archipel de trente lieues, où quelquefois
le fond n’eft pas de dix braffes.
La direction des montagnes qu’on rencontre
dans les\ Antilles 3 eft en général allez conftamment
affujettie à celle des îles entr'elles.
Les fources d'eau dans les lie s.du-Vent verfent
toutes à la cote occidentale :• tout le côté oriental
, qui a été de tout tems plus battu par la mer,
n'a pas d’eaux courantesnulle fource n'y coulé
des fommets élevés. D'ailleurs ,, par la difpofition
du terrain,. les eaux n'auroient arrofé qu’un effa
c e très-court 8c en pente rapide.
P or to -R ico , Saint-Domingue, C u b a , ont
quelques rivières dont l ’embouchure eft à la côté
du nord , 8c dont |es fources fe trouvent‘diftribuées
le long des montagnes qui régnent de l'eft à
l'oueft : ces -rivières arrofent un plat pays confi-
dérable. L’autre revers des montagnes , qui eft
expofé au midi, offre-dansJes. trois îles plufieurs.
belles rivières, dont les embouchures fe font élar-
.giesparl’aâion.desflors qui battent les côtes avec
fureur,. & c ’eft à la fuite de ce travail de la mer
que .ces rivières peuvent recevoir les plus grands
vaiffeaux.
Aux olffervations que nous avons citées jufqu a
pré lent pour prouver que la mer.avoit détaché les
Antilles du.continent, fe joignent des remarques
d’un autre genre , mais tout auffi décifives en faveur
de cet événement. Tabago , la Marguerite,,
la Trinité,, les autres îles les plus voifines de la
terre ferme, produifent naturellement, comme
e lle , des arbres mous ,.du cacao fauvage. Ces végétaux
ne fe retrouvent plus, du moins en certaine
quantité , dans les îles qui font fituées vers
le nom.:, on. n’y yoit que des bois. durs. Ciiba,.
placée vers l’extrémité des Antilles, produit,
comme la Floride, dont il paroît qu’elle a fait
partie, des cèdres, des cyprès, l’un 8c l’autre très-
propres à la conftru&ion des vaiffeaux.
, Sol des Antilles.
Le fol des Antilles eft en général une couche
d’argile ou de débris de pierres, plus ou. moins
épailïê. Cette couche recouvre un noyau de pierres
: ces débris de pierres 8c cette argile, ont dif-
férentes qualités plus propres les unes que les autres
à la végétation. Dans les lieux où l’argilè fe
trouve mêlée au terreau produit par les feuilles &
les autres parties des plantes , la couche de terre
végétale eft beaucoup plus épaiffe que celle qu’on
rencontre à la furface-des argiles d'un tilïu ferré
.& compacte. Le tuf ou les débris de pierres pré-
fentent auffi aux cultivateurs différens avantages,
fuivant fes différentes qualités8c furtout là où il eft
moins dur 8c moinslompaéte. Au refte, nous nous
étendrons par la fuite fur les différentes terres des
Antilles 3 8c nous renvoyons à ces détails.
- Les îles Antilles3 étant expofées aux exceflires
chaleurs de la zone torride, feroient inhabitables
fi, deux fois le jour, l'air n'étoit rafraîchi par des
Vents d’eft, qui régnent conftamment dans ce Climat.
Excepté depuis la fin de juillet jufqu'au milieu
du mois d’o â o b re , tems auquel l’air eft fujet
à de grandes variations qui produifent fouvent
d’horribles tempêtes, cette faifon, qu’on appelle
hivernage y fe termine ordinairement par des pluies
abondantes , qui occafionnent dans plufteurs cantons
des fièvres 8c des maladies opiniâtres*
Les Antilles font encore fujètes à des tremble-
mens de terre y ce qui- paroît être la fuite de feux
fouterrains mal éteints 5 car fi l’on confidère la
nature du fol en plufieürs endroits de ces îles , où
l ’on voit des couches de terre en défordre , des
laves, de nombreux amas de pierres-ponces , 8c
plufieurs veftiges des anciens volcans, il n’eft pas
douteux que le feu-ne puiffe encore produire de
ces fecoufîès 8c de ces mouvemens plus* ou moins
violens, mais paffagers. On peut encore citer,
comme veftiges des1 feux fouterrains, les pitons
de ces îles.
Dans ces îles la partiè qui regarde le levant eft,
comme nous l’avons déjà remarqué , rafraîchie par
les vents alifés, qui courent depuis le nord jufqu'à
l’eft-fud-e ft: on la1 nomme Cabejlerre. La partie
oppofée, qu’on nomme Baffe-Terre3éprouve moins
l'a&ion des vents, 8c par conféquent fe trouve
expofée à une plus grande chaleur. D ’un autre
côté, la mer y étant plus tranquille, elle eft plus
propre pour le mouillage 8c le chargement des
vaiffeaux. Outre cela, les côtes y font beaucoup
plus baffes que dans les Cabeflerres, -où elles font
ordinairement hautes 8c efearpées, 8c où la mer fe
trouve profonde 8c agitée en même proportion.
On trouve, dans plufieurs de èes îles-, de-grands
pics ou hautes montagnes ifolées, d'une forme
ronde, terminées en pain de fucre , 8c dont le
fommet eft fouvent couvert de nuagys > elles font
pour la plupart jnacceffiblès. Ces muff^s énormes
ne font couvertes que d’üne forte de moufle fort
frifée 8c fort épaiffe : on les défigne fous le nom
de pitons.
Les pitons les plus renommés font ceux de là
Martinique, qu'on appelle Pitons du Carbet; celui
de :1a Montagne-Pelée dans la même île j celui de
la Soufrière dans la.Guadeloupe, 8c ceux de Sainte-
Lucie. Ces derniers font remarquables en ce qudfe
.prennent naiffance au bord de la mer, 8c qu’ ils
paroiffent détachés des autres montagnes. D’après
plufieurs obfer-vateurs, je fuis porté à croire que
tous ces pitons* font d’anciens culots de volcans ,
-attendu qu’i !s font compotes en grande partie de
laves compactes , 8c que d’ailleurs ils ont la forme
de ces culots. ( Voy*% Culots Pltons. ) O®
peut citer, parmi ces montagnes produites par les
volcans, une groffe montagne fituée à l’extrémité
fepterrtcionale de l’ Jle Saint-Vincent, furleserou«*
pes de laquelle on voit des tracés bien fenfrbl.es
des torrens de matières fondues- qui coulèrent
dans la mer pendant la fameufe éruption que ce
volcan éprouva dans1 l’année 1 7 1%
Toutes les différentes terres- dont le fol des
Antilles eft compofé, font tellement remplies de
particules métalliques, qu’on pourroit les regarder
en général comme des terres minérales j mai - lorfr
qu’on les -confidère avec attention , on peut facilement
les divifer en terres purement minérales
fervant pour ainfi d’ire de matrices à la formation
des minéraux , &. en terres minérales accidênteH-
lement, c’ eft-à-dire que les minéraux tout formés
s’y trouvent mêlés 8c confondus par des caufes
étrangères} ce que l’on peut attribuer aux ébou-
lemèns des terres, aux pluies abondantes 8c au-x
torrens groffis, qui , fe précipitant du haut des
montagnes, forment des remblais immenfes dans
le fond des vallées,.où l’on trouve un mélange dë
terres pures, délayées avec des terres n.inérâlesw
D’après ces deux fortes de caractères , nous pouvons
former deux claffes de terres. La première
comprendra toutes les efpèces de terres bitumi-
neufes, vitrioliques, alumineufes, celles mêmes
qui font imprégnées de fel marin 5 I.s ocres jau?
nés 8c rouges d’ une forre couleur, 8c généralement
toutes les terres où furabondenc les fubf-
tances métalliques.
Dans la féconde claffe font les terres non métalliques,
meubles, propres à la culture, comme
les différentes fortes d’ argiles , les glaifes, lés terres
à potier, les marnes, les terres bolaires<,,Jes
terres calcaires , crayeufes & autres. Les fables
peuvent être* compris dans cette fécondé claffé ÿ
étant plus ou moins mêlés des" terres précédentes
ou même de particules métalliques fer ru gineufeS.
A côté de ces différentes natures de t- ries on
trouve un grand, nombre de rochers par bancs, ou
PPPP *