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vent èe toit à ces bancs Sr qu’ils plongent trés=-
.rapidement fous le foi de la Superficie« ceGi.obli»-
géroir Jt de très-grands travaux, la plupart impraticables
-, pour découvrir la carrière qu’on ex»
pleite.
La plus confie!éraWe de cette contrée eft celle
de Rimogne, à quatre lieues à l ’oueft de Charle- j
vilîe-5 • elle efi dans une"colline dont le centre eft ■
du premier ordrie ^mais dont les couches fuperfi- ;
'cieftesfónï horizontales & chargées de coquilles :
cfeft la limite dé l ’aheienne & de la nouvelle terre,
que j’ ai trouvée d’ ailleurs dans les environs de
Sédàn. ( Voyei h Département des A r dennes.^
f;
Le bane que Pon exploite a Rimogne eft incliné
à l'horizon de quarante degrés. 'Son épaiffeur eft j
de. Soixante pieds : en Ta fui vie par une galerie. !
qui a quatre cents pieds dans la profondeur, fans j
compter« fin grand nombre 4e galeries latérales, ;
que l’ on a prolongées à près de deux cents pieds
(de chaque doté.
Dans l ’épaiffeur de foixante pieds de ce banc,
il n’y a que quarante pieds qui donnent des ardoi-
fe s de bonne qualité* : les vingt pieds de la partie
inférieure font d’une ardoife quartzeufe & intrai-
table. v v-
La roche qui fert de toit au banc a ardoifeelt
tin fehifte quartzeux, grenu, appelé grès parles
ouvriers. Les autres bancs fupérieurs font des
fehiftes argileux, mais friables, & d’une couleuf?
de fer* , .
• Ce banc à’ardoife de Rimogne eft le plus conii-
dërable qu’ il y ait dans cet-te contrée. V ardoife
p | l fournit , eft celle qui approche le plus des
ardoifer d’Angers-, tant par fa qualité que par h
couleur bleue-foncée. '
Celle des autres carrières des environs de Char-
levitie eft fujète à être chargée de pyrites, &
coupéê en tout fens par des veines quartzeufes.
Pour exploiter ces ardoifes 3 on détache du banc
de gros blocs q.ui pèfent environ deux cents liv
r e ? , ils ont la forme d’un plateau : chaque ou-
v r iç fle s porte fur fon dós jufqu’au jour. Arrivés
dans Fatélier, ces blocs font refendus en tables
ëpaiffes. Cette opération sfexécüce très-facile-
fnenr. L’ouvrier revendeur tient le bloç entre fes
jambes,, place au hafard le tranchant de fort ci-
feau, & fe divife d’un coup de maillet ; il en fait
autant fur les réfultats du premier travail. Cette
opération doit être faite incontinent après que les
blocs font fortis de la carrière, car fi la pierre
avoir eu le tems de fe deffécher, il pe fer oit plus
poflrble. de la refendre.
L’ ingénieur Vialet , qui a donne un Mémoire
Fur l’exploitation de cette carrière, & d’où nous
ayons emprunté la plupart des détails précédons,
annonce qu’ il avoit trouvé un moyen de procurer
ÿ ces ardoifes une plus grande durée que celle
qii’elles ont naturellement, en les faifant cuire
dans un four*à briques, jufqu’à ce quelles- aient
•pris une couleur rougeâtre j elles acquièrent pi*
Faétion du feu beaucoup de dureté». comme cela
arrive à toutes les matières argileufes.
De ce que la carrière de Rimogné ne préfente
aucun veftige de corps marins, tandis que les ter*
rai ms environnans en font remplis, on eft autorifé
à en conclure que ces maffifs, fi voifins les uns des
autres-, ont été formés à des époques, & furtout
dqns des eirconftahces totalement différentes ,
fur lefqqeHes nous exppferons nos vues & notre
opinion.;
Maffifs d!ardoifes du fécond ordre.
Les couches de ces maffifs font en général peu
inclinées à l’horizon , mais présentent des épaif-
feurs confidérables, & les feuillets dont elles font
compofées , bien loin de leur être parallèles, font
pofés de champ dans une fituation prefque verticale.
En examinant leurs carrières, on voit que
ce font des dépôts argileux, auxquels ont concouru
plufieurs émanations fouterrain.es , comme
nous le dirons par la fuite. Ces maffifs d’ardoifes
du fécond ordre fe rencontrent bien moins fréquemment
que ceux au premier j mais l’étendue
& l’épaiffeur de ces couches dédommagent de Leur
rareté.
On trouve en France plufieurs de ces grandes
couches, particuliérement près de la Ferrière en
Normandie, & dans les environs d’Angers : ces
carrières-ci font les plus importantes > elles four*
niffent 4'ardoife la plus belle & de la meilLofire
qualité.
Ces couches s’étendent dans un efpaee de deux
lieues j depuis Avrilléjufqu’à Trelazé, en pa fiant
fous la ville d’Angers, au la Mayenne 9 qui vient
du nord, les coupe à angle droit.
Les huit carrières qui font aétuellement en ex*
ploitation dans cette contrée, font fur la Ligne de
Foueft à l’eft, de même que toutes les anciennes
fouilles. C ’eft dans cette direction que, par la dif*
pofition extérieure du fo l, les bancs, d ardojfe fe
préfentent les plus près de la fuperfteie*
Immédiatement au deffous de 1a terre végétale,
on trouve la coffe :■ c ’eft une ardoife qui, jufqu’à
quatre à cinq pieds de profondeur, n’elt qu’un
feuHleds qui le débite en petits fragmens de quelques
pouces d’ étendue, & qui ont la forme d ’un
rhomboïde ou d’une portion de rhomboïde.
Un peu plus bas on rencontre la pierre a bâtir 9
ardoife affez folide, mais qui fe débite affez difficilement
en feuillets : c’eft celle qu’ on emploie
dans le pays à la eonftruétion des maifons.
A quartorze ou quinze pieds de la fuperficie,
on trouve le franc^aarticr ; c’ell la bonne ardoife,
qu’on exploite jufqu’ à la profondeur perpendicu*
laire de trois cents pieds, & l’on ignore l’épaiffeur
des bancs qu’ori pourvoit abfolument exploit
ter au deffous.
t . Npus verrons que cette exploitation fe £gj$r$
d it ouvert, par tranchées ou foncées de neu f pieds
de profondeur chacune.
Tout fait préfumer qu’on pourvoit s’enfoncer
plus avant qu’on.ne le tait, & cette amélioration
dans le travail ferai t d’autant plus avaritageufe
q.ue plus on s’enfonce, & plus F ardoife a de qualité
il paioït qu’on ir’cft arrêté que par 1 imper-?
feélion du mode d’exploitation. Au refte., peut+i
être qile la comparaifon des principes qui ont
guidé lès entrepreneurs des ardoife ns de, c.harle-
viile,,pourroit éclairer à.ce fujet les?propriëtaires
des carrières d’Angers. Toutes les carrières de
charbon de terre-font exploitées par puics & par
galeries, jufqu’à- d’immenfes profondeurs j mais
lés travaux conduits avec intelligence font difpa-
poîtré les difficultés. Il feroit donc bien important
de s’affûter, par deseflàis, fi l’exploitation par
galeries ne pourroit pas être adoptée pour les ar-
doifières d’Angers , & fi, par ces entreprifes, on
ne pourroit pas parvenir à faire cefièr la perte
d’une grande partie de nds richeffes minérales»
QUant à la ftruéture intérieure de ces grands
maffifs A 'a r d o ife nous dirons qu’elle eft divifee
par plufieurs filons ou délits de fpath calcaire ou
de quartz, q,u-i ont jufqu’à deux pieds d’ épaiffeuri
ils font parallèles emr’eux , & fe prolongent régulièrement
de l’oueft à l’eft. dans une fituation qui
approche de la verticale, car ils fe relèvent de
foixante-dtx degrés du côté du fud.
Ces filons font rencontrés d’efpace en efpaee
par d’autres filons femblables, dont la direébon
eft la même, & dont Tinclinaifon eft également de
foixante-dix degrés , mais dans un lens oppofe j
de façon que y par leur réneontre avec les premiers,
ils forment, ou des rhombes,.ou des demi-
rhombes, qufon a comparés à des V , dont les uns
font droits & les autres renverfeSi
Tous les feuillets d’ardoife ont une dire&ion &
une inclinaifon femblables à celles des premiers
filons, c’eft-à-dire qu’ils fe relèvent de loixante-
dix degrés à Fafpecl du fud , &r fe plongent 3U
nord. Quoique coupés par des filons qui onc une
inclinaifon contraire, la leur ne change point r il
r-éfulte de toutes ces difpofitions, que ce malfif
d ardoife eft' partagé en immenfes rhomboïdes y
compofés de lames toutes parallèles entr’elies, Üc
aux deux faces oppofées d. s rhomboïdes.
Vardoifè d’Angers s’extrait par blocs d’ une certaine
proportion .* c ’eft entre fes feuillets que fe'
rencontrent fréquemment des veftiges d’ animaux
matins , & furtout des empreintes pyriteufes des^
po>ux de mer, de petites chevrettes & d’urie e£-
pèée d’écreviffe dont le corps a jufqu’à un pied
die large, fur quatorze à quinze pouces-’ de lorn-
gueur. Guettard a compté quarante' chevrettes fur
une ardoife d Angers, d’un pied en carré. Les ana-*
logues- vivansde cés differens animaux* ne fo»t pas
conntks.
, e qui étonne dans ces empreintes, ftirtour à
*»egasd<àes grandes é QîevifteSyC ‘eft què-le ëw ^'èrps
1 nJa prefqti’aucune épaiffeur ï ce^ font plutôt de
J fimples gravures » que des corps en rëlicl; l a fuil-
| lie que font ces grandësuécrèviffesliyf un mincer
feuillet d‘ardoife -ft a peine d’un quart de ligne ÿ
& ce qui ajoute encore à cette élpèce de merveilleux
, c'eft la fituation prefque verticale où' fe
i trouvent ces empreintes dans la ,carrière.:Ces’^zr-
| do’ijes' preTentent-auffi tort fouvent de btlies'
i drites pÿiitèufes i ont plus d’ un'pied dî’étehdu'ôV
& . que des botaniftes ont prifes pour des ire-
î me lia. .
La pyrite paroït avoir'été difféminée en petit»'
; grains à la fur face des ardoifes : on y obfervc aüdf
! beaucoup de petites étoiles félenweuîes.
; Quand les blocs ont été tirés de la carrière , ft
on les laiffe ex pofés au grand air fis perdent leitf
î eau dé cunîere : on ne peut plus les femlre.
Les ardoifes- du fécond ordrë qu’on troOvg darts»
; d’autrés contrées , offrent à peu près les mêm^
; difpofitiorts Se les mêmes phénomènes q-u^1 c^Hes*
j des-environs d’Angers.
| Elies font pmi f le moins aufïi rares dans les’ pgyÿ
; étrangers qu’en France : on n’en connOit qu’un®
! ou deux carrières en Angleterre , dans le coiAté;
j de Carnarvan. La Suiffe n'enfoffre que dans la Vj Ij
\ lée; dé Seriift, canton de Gforis.
: L’ Italie ne fournit qu’une feule carrière d’ ^r-
; doife pareiilé , à Lavagna y près de la ville dë
j Gênes.
| L’ Allemagne renferme plufieurs carrières
| doife s du fécond ordre, qui renferment des' ettt^
î préintes de reptiles , de poiffons & d’autres ahi-
i maux marins ;• mais cés empreintes*ont dés r;eiirf^
; affez confidéraWes, 5c tout piouve Fexiftèricé dé
l ’animal empreinte Les plus célèbres dé ces érdèi'*
■ fieres font celles d’Eiilèben én:Sàxe, d’ ilmenau^^
de Mansfeld en Thuringe, & dé Pappèffhéitri' eft
Franconie.
; De la formation des maffifs d*ardoife? & des' ëntïéi
de eharbotv de terres
Comme je me propofe de m’occuper, dam’ Cet1
I article, de la conftruéHoii des* maffifs à'ardôifes &
j des mines de charbon de terré, j’én traitérai quef^
i que-fois féparément, & d’ autres fois fous lé rtiém#
| inc dé vue* Je commence d’ abord par les char-
1 bons de terre avant de révènir aux ardoiflèrts, qff?
! eft ici rftoïvObjet principal.
! Les charbons- fofllles riè ^àrbifférrt éothpdflÿ'
t de bitumè;, & lie préfentent qu’une fubffarrOéf
j folide , difpofée par feurlféts & par lames étfoitë-
| ment unis lés uns aux autreSy méiangés avèc
tlnê multitude ftirpfeffante dé matières terrëffr’es'
végétales , qui nous indiquent que' les maté-’
riaUx de ces dépôts font dèfGéndus des contirten^,'
i & ont'été arrangés de maniéré què leursTits- foric*
; tfOüjo'ûÿÿ parallèles lès iïnsv-aux a u t r e s& que leffè*
difpofitiOn eft alterriativè avéc des;bancs d*autres*
mtttièféS 's-qui fon t b pîupart d U tèras dés grèves|