
Locle je n’ai pu defcendre que jnfqu’ à la fécondé.
Au refte , il vaut mieux obferver les uiï-
nes du puits de la Chaux-de-Fond , que celles de
l ’abîme du Locle , car les dernières font conf-
truites fur le modèle de l’autre.
Les roues ont douze à treize pieds de diamètre ,
c e f t - à - dire , beaucoup moins qu’à la Chaux-
d’Abel. A la Chaux-de-Fond , & je crois aufli au
L o c le , il y a deux roues accolées l’une à l’autre
fur le même axe. La plus grande reçoit l’eau qui
les fait tourner toutes deux'., & la plus petite eft
garnie de dents qui, par des renvois , font tourner
le moulin placé dans le haut à l’ouverture du
précipice. Cette conftruétion a paru néceffaire dans
un efpace aufli reflerré. Il m’a paru que ces roues
ne rece voient qu’ une affez petite quantité d’eau 3
mais la grande chute fupplée au volume.
Après avoir quitté la Chaux-de-Fond & le
Locle , j’allai au lac d’Étalières, & ici ce n’ eft
pas un Ample ruiffeau qui fe perd, c’ eft le lac
tout entier. A l’extrémité de fon baflin, les eaux fe
réuniffent en un courant de quelques toifes, qui
v a , comme au Lo c le , frapper le pied d’ une côte
& s'y engouffrer. On a fait un aqueduc comme
un bief de meunier, fans doute pour ramaffer ces
eaux qui fe perdoient de côté & d’autre , & au
gouffre on a creufé un puits avec trois étages, où
font placées autant de roues qui font mouvoir plu-
lïeurs moulins & un foufflet de forge.
Les efcaliers qui fervent à la defcente pour
parvenir aux roues, font mieux entretenus qu’au
Locle 5 mais après être defeendu au deffous de la
première roue, j’ai trouvé qu’ il n’y avoit plus de
rampes, que les marches étaient gliiTantes, &
enfin que le précipice étoit à côté j j’ai cru qu’il
étoit prudent de ne pas aller au-delà. J’ai appris
par le meunier, qu’ au fortir de la première roue
l ’eau eft reçue dans un réfervoir, d’où elle tombe
fur la fécondé, & ainfi de fuite fur la troifîème :
c ’eft là qu’on voit l’eau fe diftribuer fur un fond
de gravier, à l’extrémité duquel elle s’engouffre
dans un trou qu’elle ne remplit pas en entier 5 car
il en fort continuellement un vent capable d’éteindre
les lampes avec lefquelles on defcend dans ces
fouterrains.
Dans le tems des grandes eaux, il vient du lac
une fi grande abondance d’eau , que tout l’édifice
fouterrain en eft plein, & alors, comme on peut
croire, les moulins ne tournent pas.
Je fais que du côté du lac de Joux ,qqi eft dans
une autre partie du Jura, il y a aufli un ou plu-
fieurs lacs qui n’ ont pas d’ iffues, & dont les eaux
s’engouffrent dans des abîmes 3 mais je n’ ai point
appris qu’on y ait fait des travaux femblables à
ceux que je viens de décrire.
Ces travaux peuvent, à un certain point, fe comparer
à ceux des falines de Bex, dans le canton de
Berne, & à ceux des falines de Franche-Comté,
où l’on fait tourner des roues dans des fouterrains
par l ’eau de ruiffeaux qui couloient à la furface de
la terre & qu’on a fait agir de même par des chutes
verticales. Ces chutes font très-aVantageufes,parce
qu’on n’y perd pas une feule goutte de cette eau
qu’on y'fait tomber par une conduite étroite fur
les roues, & qu’ on la fait tomber de très-haut.
Aufli voit-on à Bex, qu’avec un fîmple filet d’ eau
on communique le mouvement à une roue d’un
très-grand diamètre.
J’obferve ici qu’ il y a une différence entre les
ouvrages de Bex & ceux des environs de Nèufchâ-
tel 3 car les travaux de Bex ont été faits à l ’exemple
des ufines de Salins en Franche-Comté. O r , à
Salins il y a une Angularité remarquable, c’eft que
les fouterrains immenfes de cette faline ont été
creufés, & les ouvrages conftruits dans des tems
reculés dont l’hiftoire ne nops a pas confervé de
relation. Il en eft de ces falines comme des levées
de la Loire, conftruites dans les tems d’ignorance,
& dont les hiftoriens n’ont pas daigné parler, pendant
qu’ils nous ont confervé fcrupuleufement les
moindres faits d’armes, & furtout les dotations de
monaftères.
Quand je vifitai les travaux de Salins ( en 1750 )
on m’apprit que les pompes qui tiroient l’eau des
puits, n’alîoient que par des chevaux. Ce fut alors
qu’ un fimple meunier propofa de tirer parti d’un
ruiffeau qui couloit aux environs des puits & ne fe
perdoi tpas comme ceux des combes du Jura. Il imagina
de faire tomber l’eau de ce ruiffeau dans le
fouterrain , d’où elle couleroit à l’extérieur par la
même pente par laquelle coulent les eaux falées ,
& de faire agir par ce moyen les pompes qui n’a-
giffoient que par des chevaux.
Ce meunier a fait ufage d’ un mécanifme d’une
conftruélion très-différente de celle de Bex, & que
je ne pourrois faire connoître qué par des plans
très-détaillés 3 mais il a toujours fait tomber, dans
le fouterrain creufé pour la faline, les eaux fupé-
rieures coulant à la furface de la terre. O r , il me
femble que cette idée , de faire tomber dans des
fouterrains déjà exiftans, l ’eau courante à la fur-
face de. la terre, eft toute différente de celle de
creuferun puits pour y. établir des machines, qui,
au lieu de faire agir des pompes fous terre, fon:
au contraire mouvoir des ufines fur terre. Au refte,
fi l’on trouvoit du rapport entre ces deux inventions
, & qu’on penfât que l’une a pu faire naître
l’autre, il fe trouvera peut-être, par les dates ,
que les machines des Neufchitelois font'les plus
anciennes 5 mais je dois terminer ces détails par
rappeler l ’idée vraiment ingénieufe & utile du
meûnier de Salins. ( Voye^ Salins.)
II. T a r t A R I E CHINO IS E. Première feuille.
Tome IV.
La rivière de Khol-Pira fe perd dans Tehahan-
Omo , petit lac faifant office d'égout.
Deux
Deux affez grandes rivières, après leur réünion,
fe jettent de même dans le. lac Tapfoutou-Omo.
Plus à l’oueft le lac Talmor reçoit les eaux de
plufieurs rivières,
fî Plus au nord , la rivière Siüm-Pira fe perd dans
un femblable égout, nommé Tchaidam Omo.
Au milieu de la feuille, les ruiffeaux de Nar-
coui-Pira & de Hanhotou-Kiamen fe perdent de
même dans un égout.
Troifième feuille, En commençant par le nord ,
on voit une rivière qui fe jette dans Courahan ou
Len-Omo, lac-égoût.
H* Plus bas, petit filet d’eau qui fe termine dans
un petit lac-égout.
|§ En tirant vers l’eft, & fuivant le milieu de la
feuille, 011 trouve trois ruiffeaux qui fe perdent
de même.
Plus bas, vers le fud, aux deux côtés du Hoang-
h o , font trois rivières qui fe jettent dans des lacs
avant d’arriver à cette rivière principale.
I Enfuite, en fe portant à l’eft, on trouve quatre
lacs-égoûts de plufieurs rivières.
Et en remontant un peu au nord, on rencontre
le lac Courchahan-Omo, qui eft le rendez-vous
de plufieurs ruiffeaux :plus bas, trois filets d’eau,
& plus bas encore trois filets d’eau qui fe perdent
dans des égouts peu étendus.
Dans ce même-canton on trouve plufieurs petits
amas d’ eau que je n’ofe pas défigner fous le nom
de lacs. Ils 11’ont ni ruiffeaux ni rivières qui y portent
de l’eau.
Quatrième feuille. On y v o it , dans la partie du
fud, deux rivières qui, après leur réunion, fe partagent
de nouveau pour terminer leur cours dans
deux lacs.
. ^Et a 1 oueft, fur la même ligne, deux autres rivières
viennent fe jeter dans un même lac.
.Enfuite, fur la même ligne au nord-oueft, on
trouve feize petits filets d’eau ou poulacs , fans
fuite, puis deux lacs fimples & ifolés 3 enfin, dix
amas d eau diftribués au milieu des poulacs & des
lacs précédera.
au fud - oueft & fur le bord du defert, cinq rivières
fe perdent dans des gouffres i & en remonfidrVu
r ^ deferV deux Petits fiteau fans
ftute difparoiffent apres un cours d’une petite étendue,
puis on trouve cinq petits lacs ou amas d’èau.
■ g b plus ha4î* deux 8rands lacs, dont l’un,
“ rfnd£fe * P d‘SUé pat Ie Kalka> " "
Un autre lac nommé Coulgn: q u i, aorès avoir
reçu cette rivière principale , ’ pi“« t T o ^ é $ Geographie Phyfque. Tome r f
digue par le Kallar, grande rivière à plufieurs
branches..
Au milieu de cette feuille eft une rivière qui fe
jette fucceflîvement dans trois la c s , & termine
fon cours dans le troifième.
Plus bas, deux lacs font difperfés & ifolés dans
de grandes plaines.
Septième feuille. On trouve dans cette feuille, au
milieu d’une large plaine , neuf filets d’eau fans
fuite, difperfés au milieu de quatorze flaques ou
amas d’eau ifolés 3 puis trois rivières qui fe perdent
avant de rejoindre le Kerlon -P ira , rivière.
Dans l’intervalle de deux de ces rivières font trois
filets d: eau fans fuite.
Huitième feuille. Au midi de cette feuille on voit
fix ruiffeaux ou rivières qui terminent leur cours
dans autant de lacs.
Trois autres au nord-oueft fe perdent dans trois
lacs , après avoir parcouru autant de baflins cir-
confcrits par des montagnes.
Au midi , deux petits filets d’eau fans fuite
font difperfés au milieu de fept flaques d’eau ifo-
lées.
III. TlBET ou BoutAN. Première feuille.
Tous les ruiffeaux & rivières qui font figurés
dans cette feuille, fe perdent au milieu des fables
du cobi ou défert, ou fe terminent dans des lacs,
furtout au voifinage des montagnes.
!*“ Vers l’oueft la rivière d’Yerghien , après s’être
réunie à celle d’Haiton , termine fon cours dans
le Lop-Omo.
Un peu plus bas le lac Hara , renfermé au milieu
de quelques groupes de montagnes, reçoit
une rivière d’un affez long cours , groflîe par la
confluence de plufieurs embranchemens.
A la même latitude, deux rivières d’ une médiocre
étendue fe réunifient dans A/ac~~Omo3 &
à côté un ruiffeau fe perd dans un terrain vague.
Puis deux rivières fort longues, après s'être réunies,
terminent leur cours dans deux lacs, dont l’ un
fe npmme Soukour-Omo, & l ’autre Sopon-Omo,
En remontant vers le nord -oueft, on trouva
un groupe de cinq ruiffeaux qui fe réunifient dans
le lac Par-Col. Ce lac & les ruiffeaux font renfermés
dans un baflin ceint par des montagnes.
Sur la même ligne, en s’avançant vers l’eft, un
ruiffeau affez confidérable & qui a trois embranchemens
, lefquels femblent fortir des montagnes,
fe perd en plaine à Mohaito.
Partant enfuite de l’angle nord - oueft , & fuivant
les montagnes des deux côtés, on rencontre
douze ruiffeaux qui fe perdent, ainfi que trente-
deux filets d’eau plus ou moins étendus, & quelques
flaques d ’eau : le tout, fans fuite, eft abforbé
dans le terrain. Il paroït que la plus grande partie