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Les eaux des puits de Pife font généralement
mauvaifes à boire : elles font pefantes, imprégnées
de parties terreufes & félémceufes ; elles ne dif-
folvent pas le fa von , excepté lorfqu'on les a fait >
bouillirA , .
Quelques puits qu'on avoit creufés aux environs
de Pife confervèrent pendant dix ou douze
ans leurs eaux douces ; mais au bout de ce tetns
elles devinrent faumatres , & defféchè^nt les
plantes qu’on en arrofa. _. • ; ■
Il n’eft pas douteux que cette plaine, ainfi que
la plupart des plaines de la Tofcane, ne fe foit
comblée , & qu'elle ne foie plus élevée maintenant
qu'elle ne l'étoit anciennement, puifqu’on
obferve qu'il faut descendre dans plufieurs des m,ui-
fons de Pife,’ & que Santini, célèbre architecte,
découvrit, en fai tant creufer les.fondemens d’un
édifice, un ancien pavé de rue;, à la profondeur
de cinq brades} ce qu’on a découvert aufli. dans
plulieurs endroits de Florence. Mais quand on
n’auroit pas trouvé des exhauffemens certains ae
la plaine de Pife , il faudroit la fuppofer ,,,parce
que les .montagnes .s'abaiffent toujours, & que ies
plaines s'élèvent partout où il coule, des fleuves ,
principalement en Tofcane, où les,rivières ;élè-
• yent .perpétuellement leur lit par lesj matériaux
abondans qu'elles : entraînent des montagnes, &
furtout depuis qu’on en a augmenté la culture de
nos jours.
Le V a l d’Amo de Pife eft traverfé par YArno &
par le Serkhid. ( Voye\ ces mots. )
Lès eaux qui S'écoulent en grande quantité des
montàgnès'& des collines voifines de Pife , & ceh
lés des norhbreufes fources qui fè trouvent dans
cette plaine ; font reçues dans uh grand nombre de
fqïles entretenus avec beaucoup de foin & de dé-
penfes. Les principaux de la partie fepténtrionalè
font : celui de Vicinaià, qu'on homme auflfi Fiuihe
morto ; celui dé Riprafrdtta g fi utile à Pife. pour la
navigation.& pour faire aller les moulins.^ •
Dans cette partie du F a i d’ A'rho'dè Pife il, n'y
a pas d'autres lacs que celui-de Bientika\ dont
noüs'avons parlé '( voye$_cè mot ) , & cèliïi de Mac-
ciuccoh : .il y a peu de marais' en comparaifon de
l ’autre partie de'la plaine. Les'.vaftes marais d’A-
gnano, à Afeiano 8c de, Caldçccoli font prefqu.’en-
tiéremënt deffeches,>dé petit nombre de ceux qui
reftênt, font entretenus par d*.$ fources. , ,.
Dans la partie,méridionale on diftingue-le-fqfté
Calapibronp & le folie royal ,, qui, en .reçoivent
un grand nombre d'autres, dont ils portent Ips.eaux
à la mer. ■ ■ •
Les marais de cette partie font; plus grands &
plus nombreux que dans d’autre : le plus grand dp
tous eit celui de Stagno (vo-yq ce Le terrain
de cette plainte eft très-Ter.t.iie^en.gtainsi.-de toute
.efpèce., excepté dans ies années pluvieufesj mais
il n’ eft propre ni à la vigne ni aux fruits, à caufe
de fa grande humidité.
Les plantes propres aux pays fitués entre les
tropiques & les trente-cinq degrés de latitude y
germent très-bien, comme l’allure Angelo Tilli :
on y voit des palmiers & des dattiers qui portent
'des fleurs, & des opuntia.
Les plantes alpines n'y prennent pas aifément
racine, au rapport du même doéleur Tilli. Le bois
des arbres qui peuvent y croître eft moins dur que
celui des mêmes arbres qui croiffent dans la plaine
de Florence j ils y vieilliflent plutôt, après s'être
épuifés en rameaux & en feuilles.
Les monts pifans forment une barrière qui met
Pife à l’abri, des vents du nord : il eft vrai cependant
que la cime de ces monts s’abaiffe un peu entre.
Riprafratta & Cu/liglione, & livre paffage à un
grand courant de tramontane j mais ce vent n in commode
Pife que dans quelques jours d’hiver &
pour peu de .tems ,, parce que ce courant ne trouve
pospit- aux ehvirons cie la ville, de collines,qui le
répercutent comme à Florence.
Les .vents du fud font violens à Pife j mais les
plus forts, & ceux qui durent le plus long-tems,
font le [ciroefo & lé garbin (voye^ces mots), lef-
quels ne trouvant aucun obtlaçle, dominent 6c
régnent dans cette plaine. .
ARPETTE. (. Montagne de,’ i j) , département
dé T’Ilibre, à fix lieues & demie de Grenoble:
elle eft compofée, de r.oehers calcaires , 8t fait
fuite au nord-eftsdu rocher de Sangle-du-Boeuf ;
elle.fépare FarrondilTement de Grenoble de celui
de Saint -Jean - de - Maurienne , département du
Mont-Blanc.
ARRAS, v ille , chef lieu du departement du
Pas-de-Calais, fur la Scarpev 11 y »dans les endroits
les plus élevés q,e çetté ville , des carrières
de craie avec des bandes de'filëx, dont une partie
des fouilles fert de caves. On-peut fuiyre.ces fou-
terrains depuis la ville d’Arras jufquau village de
Saint-Eloi, qui eft diftanc de deux lieues..On croit
communément, & avec quelque fondement, que
les mines d,e. charbon ouvertes dans le' territoire
de Frefnes-lès-Condé & dans les’faubourgs de Valenciennes
, fe prolongent par une ligne qui paffe
près -les .pprtejs'- d *A r r a sau défais dy* village ds
Sainte-Catherine, & s’étendent vers le rivage dè
la mer de Calais.;,
^.r r a s , village du département des. Hautes-
; Pyrénées, à .une demi;lieye d’Àrgeles. Dans le
! territoire de c.e v i l la g e à la montagne de la côte,
au lieu appelé l’Ècrampctte, il y a une mine de
plomb, fur laquelle on a pratiqué uye excavation
de ,trois à quatre toifes. A. la montagne de.Curfil-
lon., il .y a un atelier confidérable : il s'y trouve,
j imniédiatement au defious de la terre végétale,
' "un banc de rocher fehifteux, découvert dans une
longueur
longueur d ’environ dix toifes, rempli de belle
galène maftive, à gros & à petits grains, mêlée
ae pyrites d'un jaune-roux, & de quelques veines
de quartz. Une autre mine de plomb & de zinc fe
trouve à la crête de la montagne d’Efpujos, &
enfin une troifième près du ruifïeau de Tona : on
en voit encore une à la montagne de Ringadts. Ce
territoire renferme d'ailleurs deux mines de cuivre
, l’une nommée /’ Artonas, & fituée à la montagne
de Caffin, & l’autre dans la terre des
Nonaux.
ARREAU (Fîautes-Pyrenées), ville voifine de
Bagnères. 11 y a dans cette ville lix moulins à feie,
qui exploitent des fapins, des pins & des hêtres.
On trouve, en entrant dans Arreau, beaucoup de
bancs de fehiftes î vers le midi, des bancs calcaires
& des marbres verts & gris, & à une diftance affez
peu confidérable les montagnes préfentent des
maffes graniteufes.
ARREES, montagnes qui s’étendent près de
Saint-Paul-de-Léon, de Quimper , de Saint-Brieux
& de Vannes, département du Finifterre. Çes
montagnes, quoique les plus confidérables de la
Bretagne, ne font pas fort élevées au deffus du
niveau de, la .mer, & font la plupart graniteufes^
ARRENS, village (département des Fïautes-
Pyrenées) à deux lieues fud-oueft d'Argelès. Au
fud d'Arrens il y a des bancs de fehifte qui fe prolongent
à l’oueft jufqu'aux environs du lac des
Alliars, à côté duquel eft un col qui ouvre une
communication entre les vallées d’Azun & d'Af-
fon. A une petite diftance au fud d‘Arrens, il y a
des bancs de pierres calcaires grifes : on rencontre
enfuite des bancs calcaires & fehifteux, qui forment
une partie des montagnes moyennes de cette
contrée. Il y a des maftes de granit à fix cents toifes
du lac de Suyen. Si l’on revient à la chapelle
de Pouylaunt, on trouve dans le voifinage une
mine de cuivre, de plomb & de zin c , appelée la
mine des égouts d‘Arrens. Du côté oppofe , fur la
rive droite du torrent de l’Afl®nas, eft un rocher
fehifteux, qui donne de la mine de cuivre jaune,
de la galène, de la blende brune & des veines de
quartz, difpôfés affez régulièrement : il y a encore
une mine de plomb au pêne d'Aube , & une autre
a;u pic d’Annien Grand, dans le quartier de Ma-
huras.
A R R E T T E , village du département des Baffes-
Pyrenéès, fur un ruiffeau, à trois lieues d’Oléron.
Près de ce village, où finiflent les collines qu’on
peut regarder comme les premiers échelons des
plus hautes Pyrénées, & où commencent les montagnes
intermédiaires, il y a des couches de pierres
calcaires : c’eft communément de la marne. On
y remarque auffi des bancs de marbre gris-foncé
qui prend très-bien le poli i il eft employé pour
Géograpfiie-Pkyfique. T'orne II.
des chambranles. Sur un petit plateau d’une croupe
inférieure, nommé le Tojfetdela mine, au quartier
de TofT, limites d'Arrette & d’ Ifleaux, on trouve
une mine de plomb dont le filon a huit à dix ponces
d’épaiffeur : il y a aufli une autre mine du même
métal, aufli en filons, à la montagne d’ Alios : le
filon a de même environ huit pouces d’épaifleur.
Aux environs du village d’Arrette, il y a une belle
forêt de haute futaie de bois propre à la conftruc-
tion des vaiffeaux : on y trouve aufli une marbrerie,
où fe travaillent les marbres dont nous avons
parlé. '
ARRIÈGE (Département de 1’ ) . C e département
a pris fon nom de la plus confidérable des
rivières qui l’arrofent, &en même tems de la plus
importante par la cueillette de l’or qui fe fait le
long de fes rives. ( Voye1 l ’article AriÈge, où ce
travail curieux & lucratif eft expofé avec les détails
qu’il mérite , foit relativement aux profits
qu’on en retire , foie relativement à l’hiftoire naturelle
des gîtes de l’or; voytç aujfi Orpailleur ,
où l’ on a cru devoir expofer avec foin ces mêmes
confédérations.)
Ce département renferme l’ancien comté de
Foix 8c le Couferans. Le climat, qui eft fort froid
dans les montagnes aux environs d’Ax & de Ta-
rafeon, comporte une affez grande chaleur dans
les plaines aux environs de Pamiers, de Mirepoix
& de Saint-Girons.
Ce département abonde en mines de fe r , de
plomb, de cuivre & d’argent. Ax a des taux minérales
très-renommées,comme fouveraines pour
la guérifon des maladies qui proviennent d’humeurs
froides. Près du village d'Arrout ou Arrien,
fitué à trois lieues de Saint-Girons, il y a une ar-
doifière dont les.bancs font verticaux.
L’Ariège & les terrains qui l’avoifinent ne font
pas les feuls du département dont on retire de
l or : on en fait la cueillette dans quelques autres
endroits j mais ce travail m’y a paru encore plus
négligé qu’aux environs de Pamiers, comme je le
ferai voir bien en détail à l’article Orpailleur.
Voici les principaux lieux où fe fait la cueiliette
de l-’or dans ce département, au milieu des amas
de cailloux roulés , diftribués le-iong de certaines
parties des bords de ces ruifleaux & rivières.
Le ruiffeau de Pailkés, près le bourg de ce nom,
fitué fur la route de Pamiers au Mas-d’A z i l , à
environ fix mille fix cents toifes à l’oueft de Pamiers
: ce ruiffeau fe jette dans la Lèze après la
réunion de quelques autres.ruiffeaux, qui élar-
giffent la vallée où fe fait le travail.
Le ruiffeau de la Beu^e, près la baftide de SeA
ron , fur la route de Foix i Saint-Girons, auquel
j’ajouterai celui de l’Arife : tous deux font aurifères.
Le ruiffeau de Taliet, qui eft au revers de la
côte de B euze, dans lequel j’ai trouvé des frag-
mens de jayet qui confirment l’efpérance qu’on a
K k k k k