
parce, que les hommes y rencontrent un élément
qui fournit à l’un de leurs premiers be foins.
Ces déferts & ces mêmes chaînes de montagnes
fans fuite, -cette même circulation des eaux courantes
fuperficielies, s'offrent à nous dans Je Ti-
beti ainfi l'une & l'autre contrée a la même conf-
titution de fol, quant aux montagnes, & la même
perméabilité des plaines & des déferts. Les baflîns
formés par les diversem branchemens des chaînes
raffemblent & contiennent également les eaux dans
des lacs, ou les abforbent également dans des gouffres.
Au refte, je dois renvoyer, pour un plus grand
développement de tous ces phénomènes, à mes
articles T artarie & T ibet , où je ferai un examen
plus etendu du fol de ces contrées fingulières,
& où je décrirai plus particuliérement leurs montagnes
& leu s lacs; & comme quelques-uns des
badins dont j’ai parlé, reffemblent beaucoup aux
vallons fermés , Je es ou abreuvés, je renvoie aufli
a ces articles.
Au moyen de ces rapprochemens, j'ai pour but
de faire connoître les rapports des phénomènes •
femblables, partout où ils fe montrent.
V. A bsoRbAnS ( Cantons) de la Perje.
Je commence cette defeription par le Sigiftan,
qui comprend deux baflîns abreuvés & fermés.
Le premier eft celui d'Arrokage, dont lés eaux
courantes fe rendent dans le lac Vaïhend.
Le fécond eft celui de Raver, arrofé par cinq
rivières, qui ont pour égoût communie lac de
Zaré. '
En paflant de là dansle Khorafan, je trouve
d ’abord le baflîn de Marri, traverfé par la rivière
de Margab, qui fe perd dans les fables.
Enfuite le baflin de Badris, arrofé de même parla
rivière de Herat, qui termine fon cours au
milieu des fables à Seraks.
11 en eft de même des trois autres petits baflîns,
Naifabur, Defterain & Bihac, dont les eaux courantes
fe perdent, avec cette circonftance que
celles du dernier font falées.
En fe portant à l'oueft & au midi de la mer
Cafoienne, dans l’Irakajami, on rencontre dix
ruiffeaux ou rivières dont les fources font diftri-
buées le long d'une enceinte de montagnes affez
fuivies, & qui fe terminent & fe perdent dans une
plaine qui a cun enfoncement ou golfe aflez profond
, & vers laquelle ces rivières ont une tendance
commune ; ce font :
i ° . Celle de Biftan, dans la province de Comis ;
i ° . Celle de Me-Hallébagj
3°. Celle d'Aggifu ou Eau-Amère j
4°. Celle de Kière;
j °. Celle de Cazuin ;
6®. Celle de Kiaré ;
7°. Le ruiffeau de Dengé}
8°. La rivièrë de Sana j
9°.;Celle de Komin, q u i, après avoir recueilli
les eaux d'un baflin particulier, fe perd au deffous
de Komm ;
io°. Celle de Kashan j
11°. Celle de Kara ;
12°. Celle de Natens j
I 3°; Le Zeindé-Rud , qui pafle à Ispahan & fe
perd à Ghau-Cani. J’ajoute ici qu’au fud-eft de
Hamadan il y a un baflîn abreuvé de plufieurs rivières
, lefquelles , après leur réunion vers Ava ,
fe perdent dans un lac qui eft remarquable, parce
qu'il femble donner naiffance à la huitième rivière
précédente.
Si nous nous portons vers le fud-eft, nous trouverons
un ruifleau qui a deux embrânehemens, &
qui fe perd au milieu d’ un baflin qui n’eft que très-
peu peuplé.
Enfuite, dans PEftakar, un femblable ruifleau
fe perd au milieu d’un défert, où l'on trouve aufli
une flaque d'eau.
Puis, au. fud-oueft, on voit un grand & long
baflîn abreuvé par huit embrânehemens de rivières
forçant d'autant d'enceintes de montagnes particulières,
& qui, après leur réunion, fe jettent
dans le lac Bakteghian, dont les eaux font falées.
Plus bas fe trouvent :
i° . Les rivières de Shiras, qui fe jettent dans
le lac de Deriaffé-Nemet ;
2®. La longue rivière de Kafer, qui fe jette
dans un petit lac ;
3°. Vers l'e ft, un groupe de petits ruiffeaux fè
perd dans le baflîn d'Arab-Ghered ;
4°. Enfin, plus au fud & dans le Lariftan, plufieurs
ruiffeaux fe terminent dans le petit égoût de
Kuhré.
Après cette expofition des eaux courantes qui
fe perdent dans cette grahde contrée, je crois
devoir renvoyer à l'article Perse , où je préfen-
terai beaucoup d'autres objets qui peuvent avoir
quelquesjiaifons avec ceux-ci.
V I . A b so r bANS ( Cantons) au nord du lac Aral
& de la mer Caspienne.
Les détails qui fuirent, font tirés de la troilîème
partie de la carte d'Afie de d’Anville.
En remontant au nord de la Tartarie, on trouve
des ruiffeaux ou des rivières qui fe perdent, ou
dans des lacs~égoûts, ou au milieu de terrains plats.
On voit d abord Haebyar, rivière qui fe perd
dans un iac de peu d’étendue.
Un peu plus au nord on trouve, i° . Zilendgik,
qui fe perd dans l’Ak-Kol ou Lac-Blanc j
2°. Trois rivières d'un cours aflez étendu, qui
fe jettent dans Akfakol, lac-égoût. Ces eaux courantes
ont leur origine dans, des marais litués au
pied d'une chaîne de montagnes j
3°. Le V i l, rivière qui fe perd dans le Selenoé-
Karakui 5
40. Vers l’embouchure de la rivière d'Yemba,
on voit à gauche un ruifleau qui fe jette dans un
lac-égoût.
Puis, à droite de la même rivière, trois ruiffeaux,
d’un cours parallèle, & dont l’origine eft au
pied d’une chaîne de montagnes, difparoiffent
dans de petits égoûts.
Au-delà du Jaïk, à l’oueft, eft un ruifleau qui
tombe dans un lac falé.
En remontant au nord, à la gauche du Jaïk,
eft le lac falé Vle y tza, qui reçoit un ruifleau à
deux branches.
En reprenant la route de l’oueft, au-delà du
Volga, on rencontre trois ruiffeaux qui terminent
leur cours dans des lacs-égoûts.
D’abord le ruifleau Kura, qui traverfe fuccefli-
vement trois lacs.
Puis le Tumiflow , qui fe jette auflf .dans deux
lacs.
Enfuite le Baivala, qui difparoîs dans un feul
égoût.
En remontant au nord, on rencontre, entre
l’Irtifz & l’Oby, un canton au milieu duquel font
difperfées plufieurs flaques d’eau, & le lac Czana,
qui réunit cinq rivières,,lefquelles y terminent
leur cours.
Ces eaux courantes accidentelles ne me pa-
roiffent pas extraordinaires dans une contrée remplie
de larges baflîns affaifés, au milieu defquels
on diftingue l ’Aral & la mer Cafpienne.
VIL AbsorbANS (Cantons ) de 1 Arménie3 de la
Karamanie, de la Shamfyrie.
Dans une des cartes de d’Anville, qui renferme
ces provinces, je trouve d’abord deux baflîns fermés,
au milieu defquels font fitués les lacs de Van
& dOrmia, que l'on doit feonfidérer comme les
égouts d’un grand nombre de rivières qui s'y réu-
niffent.
Puis j-obferve cette grande pente que nous offre
le double cours du Tigre & de l ’Euphrate.
C eft à l'origine de la pente que fuit fe Tigre,
que l’on voit une branche de ce fleuve, laquelle
franchit, par une marche fouterraine, une mon-
tagne qui fait partie de l’enceinte d’un grand baflîn !
où font diftribuées un grand nombre de branches j
qui forment proprement la tête de ce fleuve. Je 1
| dîfcüterai par la fuite ce qui concerne le paffage
des rivières à travers les montagnes.
Beaucoup plus bas & au fud , dans la contrée
de Diar-Modzâr, eft une rivière à deux embran-
chemens, lefquels ont leur origine dans une chaîne
de montagnes aflez remarquables; ces embranche-
mens fe perdent, après leur réunion, dans une
vafte plaine près de Hafran.
En fe portant au nord-oueft, entre l’Anatolie &
la Karamanie, on rencontre cinq vallons fermés &
abreuvés, qui offrent :
i° . La rivière de Koniett, laquelle fe jette dans
un lac fort alongé. Ces eaux font renfermées dans
une enceinte de montagnes, exa&ement fermée j
2°. Le lac Beï-Shehri, lequel reçoit un ruiffeau
à deux branches, qui abreuve un autre lac ;
3°. Le lac Kashaklu, qui reçoit un ruiffeau à
chacune de fes extrémités. Son baflîn eft fitué entre
deux chaînes de montagnes ;
4°. Le lac; Ak-Shehr occupe le centre d’un
grand baflîn fermé par des montagnes, au pied
defquelles cinq rivières qui s’y jettent, prennent
leur fource ;
5°. Enfin le lac l’Aarkitkan, dont la forme eft
très-bizarre, reçoit quatre ruiffeaux, lefquels for-
tent dès montagnes qui forment l’enceinte de ce
baflîn.
^ Je fupprime ici le lac falé Tazla , fitué au milieu
d'une vafte,plaine, dont il eft vifiblement l'égoût :
j'en parlerai à l'article lacs falés.
Je paffe maintenant à la Shamfyrie.
J'y trouve d’abord les rivières de la longue vallée
d’Halep, qui fe perdent dans un petit la c , &
à côté de ce lac un autre lac falé.
Plus bas & en tirant vers l ’e f t , la petite rivière
de Gadir-Arher difparoît dans l ’extrémité fepten-
trionale de la plaine de Tadmor.
Enfin, plus au fud, la vallée de Sel de Palmire
n’offre qu’ un petit lac.
Au fud-oueft, la rivière de Marra fe perd dans
un foible égoût après avoir reçu un ruiffeau qui
s’y réunit.
Puis aufli, au fud-oueft, le baflîn de Damas
offre le lac du Pré qui reçoit cinq rivières , donc
une for.t confidérable.
Enfuite le baflîn particulier & fort long de la
Mer-Morte, qui renferme le lac Bakr-el-HouleyJ
abreuvé de deux ruiffeaux , & verfant fon trop
plein dans le lac Tabavich , alimenté en même
tems par cinq ruiffeaux. Toutes ces eaux fe rendent
dans la Mer-Morte, qui reçoit aufli cinq
ruiffeaux, dont un eft affez confidérable.
A cote de ce baflîn, vers l’eft, font deux petits
baflîns, dont un renferme la rivière de Bofra
& l’autre celle de Karak-Sckaubak. Ces deux