
n6 A C L
printems. L’épine blanche, celle de Mahon, dont
la fleur eft d’un rofe vif ; le buiffon ardent, les
efpèces originaires d’Amérique, font recherchées
pour la décoration des jardins & des bofquets. Le
bois des épines eft noueux, très-dur, & on peut
l’employer utilement. Un grand nombre d’efpè-
ces, & particuliérement celles dont les branches
ont des epines, font propres à former des haies
autour des habitations & des jardins. On mange
les fruits de l’azérole, du néflier, &c. Celui du
bibacier eft excellent, & il feroit avantageux de
multiplier en France, cet arbre précieux, qui eft
peu délicat. Les baies du buiffon ardent, du petit
M M S S £ R s C H M I D I A. -
Mejferfchmidia anguftifolia. LlNN. Mefferfchmidi
— fruticofa. Hort. Kew. — arbriffeau. Ca
| Ces deux arbriffeaux, de la famille des borra-
gmées, ont de jolies petites fleurs en panicule, qui
fe fuccèdent pendant tout l’été. On les élève de
M i m o s a .
Mimofa farnefiana. Linn. Acacie de Farnèfe.
— julibrizin. — julibrizin ou arbre de foie.
L’acacie de Farnèfe eft un grand arbriffeau
qu’on cultive en Provence, en Italie, dans l’Orient,
&c. à caufe de l’odeur extrêmement agréable
de fes fleurs. On l’abrite ici dans l’orangerie.
L’acacie julibrizin ou arbre de soie s’élève à une
grande hauteur. Son feuillage eft très-élégant. Ses
fleurs, jaunes, nombreufes & rapprochées en bouquets,
reffemblent à des houpes de foie 8c font
M Y R s 1 RT R. “
A C L
corail, de l’épine écarlate, du cotonéafter, ont
beaucoup d’éclat en automne, lorfqu’elles font
parvenues à maturité.
L’Amérique feptentrionale produit encore plu-
fieurs autres efpèces qu’il feroit utile de cultiver
en France.
Linné a diftingué les mefpilus des crat&gus,
par le nombre des styles. Nous avons préféré d’établir
le caractère fur la graine offeufe dans les
mefpilus, & cartilagineufe dans les crat&gus. Ceux-
ci lèvent dans l’année j les autres ne germent
que la fécondé année.
- M E S S E R S C H M I U I A.
i à feuilles étroites. Canaries. C.
iries. C.
graines, de drageons, de boutures & de mar-
cotes. Il eft vraifemblable qu’on les cultiveroit
en pleine terre dans le Midi de la France.
- A c A ç i e.
►rient, Inde. C.
onftantinôple. A.
un très-bel effet. On le cultive à Conftantinople
pour l’ornement des jardins. Il viendroit en pleine
terre dans nos départemens du Midi. Il craint les
fortes gelées. J’en ai cependant vu un à Verfailles,
dans le jardin de Lemonnier, qui avoit réfifté à
un grand nombre d’hivers, 8c qui fleuriffoit tous
les ans.
M Y R s I N E.
Myrfine africana. Linn. Myrfiné d’Afrique. Cap de Bonne-Efpérance. G
Arbriffeau élégant, toujours vert, dont les feuilles reffemblent à celles du myrte. On l’abrite
dans l’orangerie pendant l'hiver.
M o R u s . — M û r i e r ,
Morus alia. Linn. — Mûrier blanc. Orient, France. A.
|— conftantinopolitana. — dê Conftantinople^ B.
— italica. Lam. — d’Italie. A.
— nigra. Linn. — noir. Italie. B.
— papyrifera. LlNN. ? * . , . . 1 g M .
■— Brouffonetia papyrifera. l’Hérito a papier. Iles de la mer du fud , Chine. A.
— rubra. Linn. — rouge. Virginie. B.
Les mûriers viennent dans tous les terrains5 ils
préfèrent néanmoins ceux qui font chauds, légers
& qui ont beaucoup de fond.
C’eft fous Charles IX que les mûriers blancs
ont commencé à être cultivés en France. Henri IV
ordonna qu’on eh fît des plantatiohs en Languedoc,
en Provence 8c dans le Vivarais. Tout le
inonde connoît l’utilité de cet arbre pour la nourriture
des vers à foie. On le multiplie de graines,
de mârcotes, de boutures & de greffes. Voyez
Olivier de.Serrés, Traité du Mûrier blanc, & Duhamel,
Traité des Arbres & Arbuftes3 où l’on trouve
des détails très-intéreffàns fur la culture de cet
arbre précieux. L’écorce des mûriers eft filan-.
A C L
dreufe 8c propre à faire du papier. Le bois eft employé
à divers ufages. On en fait des caiffes, des
barils, des planches 8c même des pièces de charpente.
On pourroit fubftituer ' le bois de mûrier
blanc au bois jaune des Indes, que nous achetons
des Hollandois. Ils donnent l’un & l’autre une
teinture brune très-folide. D après des expériences
faites aux Gobelins, fur la demande du çit.
Faujas, profeffeur au muféum d’hiftoire naturelle,
& dont f’ai été témoin, il réfulte aue la teinture
du bois de mûrier blanc eft auffi belle & auffi durable
que celle du bois jaune, & qu’on n y a reconnu
aucune différence.
Le mûrier de Conftantinople, qui n'eft peut-
être qu’une variété du précèdent, s’élève beaucoup
moins. Ses feuilles font plus rapprochées,
plus adhérentes,aux rameaux; elles ne fe découpent
point 8c ont un peu plus de confiitance. Quelques
agriculteurs les préfèrent pour la nourriture
des vers à foie.
Le mûrier noir eft cultivé pour fon fruit. Les
A C L 1 1 7
vers à foie en mangent auffi les feuilles , 8c je me
fuis affuré, par expérience, qu’on pouvoir les nourrir
avec celles du mûrier rouge de Virginie, 8c
même avec celles du mûrier à papier.
Le mûrier à papier, dont l’Héritier a formé un
genre fous le nom de Broujfonetia papyrifera, eft
un grand 8c bel arbre qui réfifte à nos hivers. Son
écorce fert à faire des habits , de la toile, du papier
, des cordages. Il donne beaucoup d’ombre ,
& eft propre à former des abris impénétrables aux
rayons du foleil.
Le mûrier rouge de Virginie a pareillement un
très-bèau feuillage; fesfleurs fontdioïquescomme
celles du précédent ; fes fruits ont une forme cylindrique
8c font très-bons à manger. On peut le
greffer fur le mûrier noir & fur le blanc. Cet arbre
mérite d’être multiplié en France.
Le mûrier d’Italie reffemble au mûrier_blanc par
fon feuillage ; mais fes fruits font noirs 8c le bois
des jeunes rameaux eft rouge. Les vers à foie en
mangent les feuilles avec avidité.
M y r i c a . - - M y r i c a .
Myrica cerifera. Linn. Myrica cirier de la Louifiane. Louifiane. C.
— cordifolia. Linn. — à feuilles en coeur. Cap de Bonne-Efpérance. C,
— gale. Linn. — galé. France. C.
— penfilvanica. — cirier de Penfilvanie. Penfilvanie; C.
.— quercifolia. Linn. — à feuilles de chêne. Cap de Bonne-Efpérance. C.
>- trifoliata. Linn. — à feuilles ternées. Cap de Bonne-Efpérance. C.
Le cirier de la Louifiane 8c celui de Penfilvanie
font deux efpèces bien diftinêles que Linné avoit
regardées comme des variétés. _ On retire de leurs
graines.., en les faifant bouillir dans l’eau, une
forte de cire verte & odorante dont on fait des
bougies. Quatre livres de graines produifent environ
une livre de cire. Le cirier de Penfilvanie eft
beaucoup moins délicat que celui de la Louifiane.
Il fleurit & fru&ifie dans nos climats., L’autre ne
pourroit être cultivé avec fuccès que dans nos départemens
du Midi. La culture du cirier feroit
d’autant plus avantageufe, qu’il fe plaît dans les
terrains marécageux 8c abandonnés. J’ai vu des
. bougies faites avec la cire des individus que Lemonnier
cultivoit dans fon jardin. On peut multiplier
les driers de drageons , de mârcotes 8c de
graines. Leurs feuilles exhalent une odeur aromatique
, approchante de celle du galé de nos marais.
Kalrri dit qu’on fait, en Canada, avec la cire du
cirier, un favon odorant & très-bon pour né-
toyer le linge. La décodion des feuilles avec la
couperofe produit une encre fort noire.
Les efpèces originaires du Cap de Bonne-Efpérance
pourroient fe cultiver dans le Midi de la
France.
M y r t u s . — M Y R T E. ,
Myrtus commuais Linn. Myrte commun. France mérid. Barbarie, Orient. B<
— boetica. —> d’Andaloufie. Variété.
— belgica. — moyen. Variété.
— mucronata. — à petites feuilles. Variété.
Les myrtes font de charmans arbriffeaux d’ornement,
qu’on élève de graines, de mârcotes 8c de
boutures. Ils craignent les fortes gelées. On peut
les tailler & leur donner toutes les formes que l’on
veut. Pline dit que les baies fervoient anciennement
à affaifonner les alimens ; qu’on en expriment
une forte de vin & qu’on enretiroit de l’huile. Les
feuilles écrafées ont une odeur aromatique ; leur faveur
eft amère &aftringente. Elles font déterfiyes
& réfolutives. Dans la Calabre 8c dans l’Orient, le
myrte fert à tanner les cuirs. L’eau qu’on diftille
de fes fleurs, eft recherchée pour fon odeur.