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^®s fübftances minérales qui fe rVoùvent pour
1 ordinaire avec le bafaite, font :
1 . De l’ocre rouge en couches très-confidé-
rablesj
2o* ^ m”ie.^e ^er en veines a fiez riches }
3 *fDe la ftéatite verte favonneufe, rarement
blanche j
4 °* De la zéolite d’un blanc-fale : ce fofiile fe.
trouve pour l’ordinaire niché dans les pellules du
bafalte, fouvent criftallifé en rayons divergens.
5°* pépérino, efpèce de pierre friable, com- ■
pofee d’argile durcie & de fe r , fouvent pétrie de
petits fragmens de zéolite : cette pierre a quelquefois
une couleur rouffeâtre, comme le pépé-
tmo d’Iflande.
^°* E*es laves-ponces de couleur noire, contenant
du fer dans un état métallique : on les trouve
quelquefois fur le bord de la mer , dans l’île de
. Raghery.
Les matières fuivantes ne paroiffent pas avoir
quelque rapport avec le bafalte & les produits du
l0* Pierre calcaire' fous forme de craie. J1 parOÎt
que toute la côte a été formée originairement par
cette fubftance, à une hauteur de plulieurs centaines
de pieds au deffus du niveau aétuel4de l ’eau
de la mer.
2°. Silex ou pierre a fufil. Cette pierre fe trouve
en très-grande quantité dans la craie. Ce n’eft que
dans les endroits où le bafalte touche immédiate-
nient à la craie, que l’on y obferve des fragmens
de filex dans le bafalte.
3°* Grès. Une maffe con/îdérable de cette pierre
_forme la peinte occidentale de la baie deBally-
Cüflle , Sc les bafaltes de Fairi-Head repofent fur du
grès.
4*\ Charbon de terre. C ’eft près de Bally- Caftle
que l’on en obferve, qui» eft difpofé par couches
entre le grès , & l’on préfume que le même filon
. s'étend fous la mer, jufqu’à l'ile de Ragheryt .
s 5° ’ Vitriol martial. On le trouve d’ordinaire
entre les lits de charbons de.terre.
6®. Roche calcaire phofphorique. C ’ eft fur la côte
de Raghery y près l'endroit où l’on fuppofe la continuation
de la veine de charbon de terre de Bally
Caftle} où ces rochers fe trouvent.
La première confidération fur les phénomènes
que nous trouvons dans les environs de la chauffée
des Géans, & qui femblent favorifer l’origine volcanique
des bafaltes, c’eft que d’abord des fragmens
de pierre calcaire, de fchorl, de même que
de l'argile cuite 8c.durcie, fe trouvent dans les
bafaltes comme dans les laves. En fécond lieu , à
l ’égard de leur contexture, on voit des bafaltes
comme des laves d’ un grain ferré & fpon-
gieux. ;
.2,°. Le fer qui eft dans le bafalte y eft dans l’état
- métallique : i| en eft dé même du fer contenu dans
; les layes, l'une & l’autre fubftance agiflant fur le
barreau aimanté«
3*. Le bafalte & les laves-font également fuft-
bles per fe.
4°. Le bafalte, comme les lavés, eft une fubftance
étrangère qui s’eft également étendue,
lorsqu’ elle était fluide, fur la pierre calcaire,
comme on peut le prouver par les filex qui fe font
introduits dans leur furface.
En un mot, le bafalte & la lave ont tant de rapport
entr’eux, qu’ il ne doit*relier aucun doute à
ceux qui favent obfervet fur la côte feptentrio-
. nale du comté d’Antrim, qu’ ils ne foient produits
par la même caufe. D’ailleurs, les fubftances minérales
qu’on peut obferver dans le voifinage des
bafaltes, préfentent encore des cara&ères qui pa-
roiflent conftater l’a&ion du feu fur ces bafaltes.
Ainfi, i®. l ’ocre rouge, dont on trouve des
couches aflez étendues entre les bafaltes de la côte
d’Antrim, paroît avoir été réduit en cet état de
chaux métallique par l’ aftion du feu. “
i ° . Les criftaux de fchôrl font très-abondans
dans ces bafaltes comme dans les laves d’Italie,
ainfi que le remarque Ferber dans fes Lettres fur
la minéralogie de VItalie.
3°. Le pépérino eft inconteftablement une production
volcanique, comme fon apparence brûlée
& fa contexture fpongieufe,qui caraélérifent plu-
fïeurs matières volcaniques, le prouvent. D'ailleurs,
il reflemble à celui qui vient d’Illande Se
de l’île Bourbon.
40. Les pierres-ponces. Il eft généralement reconnu
que les pierres-ponces doivent leur exif-
tence au feu des volcans. On les trouve allez fouvent
fur la côte de Raghery, parmi les cailloux
roulés de la plage ; ce qui prouve très-fortement
la préexiftence des feux fouterrains dans l’intérieur
de cette côte. On ne peut pas dire que ces ponces
ont été apportées de quelque pays volcanifé voi-
fin, comme de l’ Ifiande i car, examinées de très-
près 9 on a trouvé qu’eîles ne furnageoient pas à
l'eau ; ce qui vient probablement de la quantité
de fer qu’ elles contiennent.
D’après ce que je viens d’expofer, toujours en
fuivant les résultats des principales obfervatioos
de M. Hamilton , il paroît prouvé que les argu-
mens des naturaliftes fur l’origine du bafalte, relativement
aux lieux où il fe trouve , répondent
parfaitement a ceux que fon analyfe en fournit
aux chimiftes : tous deux tendent à prouver, qu’il
doit fon origine aux volcans.
Je n^ parcourrai pas les objections que lV>n a
faites contre l’origine volcanique du bafalte, objections
que M. Hamilton expofe en détail, 8c
auxquelles il répond avec quelqu’avantage ; mais
je crois devoir me borner ici à deux de ces objections
, & à les difeuter de manière à impofer filence
aux prétendus naturaliftes qui les ont fait valoir :
la première confifte à dire que, dans plufieurs pays
où le bafalte eft très-commun , on ne rencontre
aucune montagne quLcaraCtérife un volcan, c’eft-à-
dire, aucune montagne qui ait confervé une forme
conique, & q u i offre à fa furface un cratère profond
, comme on en trouve dans l’Etna oc au
Véfuve.
:Je réponds à cela, que toutes ces formes qui
caraCtérifent les volcans, font de nature à fe dé-
truire & à difparoïtre après un certain nombre
d'années î car étant le réfultat de l’accumulation
de feories qui fe décompofent aifément, il fuffit
que le bafalte date d’époques très-éloignées, pour
qu’il puiffe fe conferver au milieu de ces deftruc-
tions, & c’eft vifiblement ce qui a eu lieu fur la
côte du comté à*Antrim. Ce qui le prouve inconteftablement,
ce font les différentes nuances de
deftruCtions des cratères que nous offrent l’ Auvergne
& le Vivarais dans différentes contrées où
les éruptions des volcans qui ont produit des cou-
rans de laves bafaltiques, appartiennent à différentes
époques très-éloignées, à la fuite defquelles
les cratères ont fait place à des maffes de laves ou
culots. ( Voye£ cet article. )
La fécondé objection concerne la criftallifatjon
prétendue du bafalte. Ces obfervateurs peu réfléchis
n’ont pas vu que la forme prifmatique des bafaltes,
&même des bafaltes articulés, comme on
en trouve de fi beaux échantillons dans le comté
d’Antrim, & particuliérement dans la chauffée des
Géans , n’étoit pas un réfultat de la vitrification.
Il fuffit d’en examiner les maffes différentes qui
tiennent à divers courans, comme font ceux des
laves débarraffées des feories & des matières étrangères,
pour être convaincu que ces divers fyftè-
mes de bafaltes ont été primitivement une maffe
de matières fondues, qui, par l'effet de la retraite
que le refroidiflement a opérée, a produit toutes
ces formes. Ainfi ces dernières objections difpa-
roiffent en conféquence de ces confidérations,
qu’on ne peut guère révoquer en doute lorfqu’on
a examiné attentivement toutes les circonftances
où les bafaltes prifmatiques fe rencontrent.'
Il me refteroit à vider les querelles que MM. Hamilton,
PiCtet & Richard m’ont faites pour avoir
comparé les bafaltes articulés de. la tour d’Auvergne
y qui faifoient partie de courans de laves, avec
ceux de la chauffée des, Géans, & en général les
bafaltes d’Auvergne, avec les bafaltes des promontoires
de la côte du comté d’Antrim ; mais je
réferve à produire les pièces de ce procès à l’article
C h a u s s é e DES CÉANS. ( Voye^ cet article.)
ANVERS, ville des ^Pays-Bas, dans le Brabant
français. Cette ville eft fituée fur l’Efcaut : il y a
lin port commode, 8rfort agrandi depuis peu : les
plus grands vaiffeauxpeuvent.y remonter, & cette
ville pourra en retirer une grande utilité , depuis
que les Hollandais en partagent amicalement les
avantages. Pour former un article qui convienne à
Anvers y je vais décrire l’hiftoire naturelle du fol
de cette contrée, & j’y joindrai les détails de fa
culture.
En.allant de Bruxelles à Anvers, on fuit la vallée
de la Senne, dont les bords font élevés jufqu’à
Vilvorden jenfuiteon ne trouve plus qu’une plaine
fort unie, avec quelques canaux aux environs de
la Dyle , qui paffè à Malines , ainfi que furie s,
bords de l’Efcaut. Ce fleuve, dans la partie où on
le rencontre, eft digué du côté de la mer.
Dans tout ce trajet on trouve une belle culture
au milieu des fables mêlés de terres fublhntielles ,
où l’on ne voit d’ ailleurs aucun fragment de pierres.
Outre les grains cultivés, font des avoines,
des colzas , des pavots , des fèves , des trèfles ,
des lins, des pommes de terre, des bouquettes ou
blé farrafin.
Il paroît que tout ce terrain eft forme par les
dépôts des rivières qui y affluent de tous côtés ,
& qui coulent lentement faute de pente. D’ailleurs
; ces dépôts ont été favorifés par les remoux
de la mer, qui peut y remonter jufqu’à une certaine
diftance de fes bords.
Le fol entre Malines & Anvers eft plus fablo-
neux & plus coupé de foffes qu’avant Maiines j il
eft plus planté, fur les bords des foffes, de faules
& d’aulnes. Les terrains où fe cultive le lin , outre
qu’ ils font meubles naturellement, fe travaillent
avec un grand fo in , & le lin croit pour lors fort
fin dans cette , forte de fol. C e canton ell une
preuve que les manufactures difperfées ne nuifent
point à la culture.
On peut diftinguer ici les dépôts fecondaires ,
dus aux dépôts des.eaux courantes des rivières 8c
des fleuves , des dépôts foufmarins : les premiers
n’ont aucune couche fuivie , telles qu’elles fe
trouvent dans les féconds. Dans les premiers, tout
eft formé de matériaux difparates, mélangés, rapportés
de loin, & étonnés de fe trouver enfem-
ble ; détruits, ufés & dénaturés en partie. On y
voit les pierres avec les dépouilles des végétaux,
tels que des troncs d’arbres, des rofeaux, des
amas de feuilles, & c . ; les pierres dures comme
le filex, avec les pierres tendres calcaires, les fables
avec les argiles.
L’eau ne circule guère à la furface de ces terrains
j elle en pénètre la maffe, fans être enfuite
affujettie à aucune marche régulière dans l ’intérieur
: feulement elle y éprouve une ftagnation
générale. Tels font les environs d’Angers, & les
dépôts des rivières qui fe réuniffenten ce point.:
auffi les puits font peu profonds dans tout le trajet
compris depuis Bruxelles jufqu’ à Anvers, comme
depuis Anvers jufqu’au Mordeck. L’eau pluviale
y réfide près de la furface de la terre, mais au plus
à dix pieds de profondeur : auffi tire-t-on l’eau des
puits au moyen de bafcules, infiniment plus commodes
que les poulies & les cordes.
J’ai vu près d’Anvers une fouille qui ne m’a pré-
fenté que des fables mêlés de terres en proportion
plus ou moins grande , ainfi que de quelques coquilles
marines. Les eaux s’y trouvèrent à très-peu
de profondeur, comme nous l’avons déjà remarqué
précédemment.