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excepté ceux d'Jmuskaeg & de Pantnket. .11 fe pêche
dans cette rivière une quantité coniidérable
de faumons, d’alofes & d’alevives,. foit pour fe-
cher , ioit pour ferVr d'amorces à ia pêche de la
morue. La barre de ion embouchure rend Ton entrée
dangereufe. On y a établi deux fanaux mou-
vans, qui font entretenus avec foin : les bâtimens
fur lefquels ils font, font conftruits de manière
qu'ils peuvent changer à volonté 6c à mefure que
la difpoiition de la baire varie, en forte que, dans
tous les tems, les vaiffeaux qui dirigent leur marche
fur le prolongement de la ligne des fanaux ,
peuvent approcher en fureté, & fe trouvent.avoir
dé pâlie les fonds dangereux lorfqu’ils font parvenus
près du fanal extérieur.
Dix-fepc autres rivières de diverfes forces coulent
dans cet Etat. Miftik 8c Charles-River, qui le
jettent dans la tner à Bofton, font navigables, la
première dans un efpace de trois milles, & la fécondé
à fept milles de la mer pour les bateaux
feulement. Cqlle de Neponftet porte les vaiiïeaux
de cent cinquante tonneaux. Enfin Nortk-River >
quoique fort étroite, a la profondeur qui convient
pour porter des vaiffeaux de trois cents-ron-
neaux, depuis Penbrok, qui eft à dix-huit milles
de là mer. La plupart de-ces rivières offrent de
grandes reüources pour la pêche , les moulins &
les ruines de tous genres.
Rivières de Rhode-Ijland & de Providence.
L’île de Rhode, qui donne le nom à cet Etat,
ainfi qu'un grand nombre d'autres île s , eft fituéè
dans la baie d eNaraganftet : Us rivières de Providence
8c de Faumon fe jettent dans la même baie :
la première eft navigable , jufqu’à la ville de Providence,
pour les vaiffeaux de neuf cents tonneaux,
& les bâtimens peu confidérables remontent juf-
qu’à Faumon. Ces rivières. & cette baie fournit-
fent les meilleurs poiffons de toute efpèce.
Rivières de ConneSticut.
Les trois principales rivières de cet Etat font
la Connecticut y la H.onfitonick'Sc la Tamife. Nous
avons indiqué ci-defi'us le cours de la première
dans trois differens Etats. En entrant fur le territoire
de Connecticut, que cette rivière rraverfe ;
par le centre du nord au fud, elle éprouve la chute
d'En fiel-d, qu'on prétend rendre navigable par le
moyen des éclufes. Parvenue à Hartford, à cinquante
milles de la mer, elle eft expofée aux.effets
de la marée j plus loin fa njavigatfon eft gênée par
des bas-fonds nombreux, dans les environs de
Mîdleton, & Turtout vers fon embouchure par
une barre confidérabls. En général fes eaux, depuis
une diftance de cent trente milles de la mer,
détendent fur une très-grande largeur, excepté
dans un feul endroit, à trois milles au deffous de
Midlecon, où elles font teffer-rées entre deux mon*
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j tagnes j & comme les inondations du mois de mai
élèvent quelquefois les eaux, à Hartford, de vingt
pieds au dellus de leur niveau ordinaire, elles
inondent alors, à une très-grande diftance & pendant
quinze jours ou trois lémaines, les pr ai ries
qui garniffent les rivages. Trçize villes occupent
les bords de cette belle & grande rivière, qui
(ont habités prefque julqu'à 1a foürce. La pêche y
fournit principalement l'efturgeon , le faumon ,
1 alofe, la carpe, la perche 8c le brochet.
La Honfatonick, qui, après avoir traverfé l'Etat
de Connecticut , ."e jette dans le détroit de Lông-
111 and, entre Milford 6c Stratford, n'eft navigable
que julqu'à Derby, c’eft-à-dire , Pefpace de douze
milles, 6c fon embouchure eft obftruée par un banc
de coquillages, qui n'en permet pas l'entrée aux
gros vaiffeaux : elle éprouve outre cela, entre Sa-
iisbury 6c Canaan, une chute qui, dans ce genre,
offre un fort beau fpeéhcle; car les eaux de la
rivière entière, dans une largeur de quatre cent
cinquante pieds, fe précipitent de la hauteur de
dix toiles làhs fe divifer dans leur chute, 6c pré-
fentent ainfi une nappe d'eau de vingt-fept mille
pieds de iuperficie.
La Tamife, qui fe décharge dans le détroit de
New-London, ne fe remonte par les vaiffeaux que
jufqu'à Northwich, c'elt-à-dire, jufqu'à la distance
dë quatorze milles.
Au defius de cette ville, cette rivière offre aufli-
un faut ou catara&e fort coniidérable.
- Les rivières de Shetukec , de Quinabogue , du
Pankaïuk , de Nord-Haven, à3Eft, de Weft éc de
By.ram, & un grand nombre de ruiffeaux plus ou
moins confidérables, fourniffent de très bons poiffons
& des empiacemens multipliés pour différences
tifines.
Rivières & lacs de New-Yorck.
La rivière à’HudJbn eft une des plus grandes &
des plus belles des Etats-Unis : elle prend na;f-
fance dans les montagnes qui féparentle lac Ontario
du lac Champlain. Elle coule d'abord au fud-
- eft, paffe à fix milles du lac Georges : elle reçoit
d’abord la Secondaga, puis la Mohawk, & fe dirite
en fuite preiqu'uniformément vers le fud jufqu'à
la mer, où elle fe jette dans la baie de New-Yorck.
La longueur totale de fon cours eft de deux cent
cinquante milles : elle n'a de chutes qu'emre le
lac Georges 6c Albany. Dans ce trajet, qui eft de
cinquante-cinq milles, elle eft navigable pour les
bateaux, au moyen de deux portages d'un demi-
mille chacun. Le lit de cette belle rivière eft un
canal uniformément large & profond, creufé dans
une direction régulière , au milieu de rochers élevés
, à travers même des chaînes de montagnes,
6c dont le niveau fenfibkment égal permet à la
marée de remonter jufqu'àu deffusd’ Àibanÿ, c'eft-
à-dire, à plus de cent foixante milles de h men
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Les ft'oops jde quatre-vingts tonneaux naviguent
jufque-là, 6c les vaiffeaux de toute grandeur parcourent
ce canal dans un efpace de cent trente
milles. Il eft aifé de voir de quel avantage eecte
rivière peut de-vèriir par la communication qu'on
peut en établir avec les lacs. C'eft dans ces vues
qu'onouvre actuellement un canal, au moyen duquel
on aura une navigation fuivie de cette rivière
au lac Champlain par South-Bay. On pêche abondamment
dans- la rivière d'Hudfon une grande
variété de bons poiffons.
La Savanak. piend fa fource dans les montagnes
qui font fituées entre le fleuve Saint-Laurent & le
lac Champlain, où elle va fe jeter en pàffant par
Platsbourg. On y pêche le faumon, Je brochet 6c
la truite en abondance.
Black-River prend fa fource dans lé voifinage de
Canada-Creek, qui fe jette dans la Mohawk. Cette
rivière, qui reçoit les bateaux depuis le fleuve
Saint-Laurent jufqu'à fa fécondé cafeade, dans un
efpace de foixante milles, tft furtout remarquable
, en ce qu'elle eft la feule navigable entre celles
qui prennent leur fource dans les Etats-Unis,, &
qui fe jettent dans ce grand fiëüve. Cette circonf-
tance doit finguliérement favorifer les ëtabliffe-
mens qui fe font fur les bords de cette rivière.
La rivière d'Onondago fort du lac Oneida, &
coule vers l'oueft jufqu'à Ojwego, fur le lac Ontario.
A un portage près, les bateaux naviguent
d'un lac à l'autre, & remontent par Vood-Creek,
jufqu’auprès du fort Sranwix. De ce fort, au moyen
d'un portage d'un mille, on peut communiquer à
la Mohawk
La rivière de Mohawk prend fa fource à huit
milles de Black-River. Après un cours de vingt
milles vers le fud, elle change de direction au fort
Stanwix, & coule [’efpace. de cent dix milles à
l ’eft, jufqu'à la rivière d'Hudlon. Les denrées qui
defeendent par la Mohawk à Shene&ady fe tranf-
portent enfuite par terre l'efpâce de feize milles,
jufqu’à Albany. Excepté une chute à cinquante-
fix milles au deffus de Shenecïady, 8c qui oblige
à un portage d’un mille, la Mohawk eft navigable
depuis cette ville jufqu'à fa fource. A la diftance
de trois milles de la rivière d’Hudfon,elle éprouve
une cataracte qui , par fa hauteur & la grande
maffe de fes eaux, préfente un fpe&acle impolant.
On doit rendre praticable par des éclufes la navigation
^depuis Sheneftady jufqu’aux lacs Ontario
6c Stneca■. Au moyen dé cette opération une étendue
de mille milles de rivages , fans y comprendre
les lacs, pourra'être arrofée par des canaux,navigables.
La Delaware fort du lac Ufta Yantho , coule au
fud-oueft, puis au fud-eft, en féparant l'Etat de
New-Yorck de la Penftlvanie, & enfin ce dernier
Etat de celui de New-Jerfey, jufqu’à fon embouchure
dans la baie qui porte fon nom.
La Sufquehanna-y navigable pour les bateaux d^ns
tout fon cours, fort du lac O tftgo , 8c fe dirige
dans le fud-oucft : elle coupe trois fois la ligne qui
fépare la Penfilvanie de New-Yorck, 8c, immédiatement
après avoir quitté cet E tat, elle reçoit la
rivière de Tyoga.
Celle-ci , qui peut fe remonter par les bateaux
à cinquante,milles, prend fa fource dans les Alle-
ganys, fous le 4 1e. degré.
La Stneca prend fa fource dans le canton de
ce nom : elle coule vers l'oueft, reçoit les eaux
des lacs Seneca 6c Cayuga, 6c enfin finit par te
réunir à )a rivière d’Onondago.
La Chenejftée a la, fource près celle de la Tyoga ,
paffe près u 11 fort de Chenejftée, & va fe jeter dans
le lac, Ontario, après une Unie de fauts ou cafca-
des fur lefquels les habitans ont confirait piu-
fieurs u fi nés.
VAllegany fort des montagnes du même nom,
affez près de la fource de la Tyoga, fe dirige vers
l’oueft, & s'accroît d'une autre branche qui vient
du fud , à l’endroit même où elle quitte l ’Etat de
New-Yorck pour .entrer dans celui dé Penfilvanie.
La baie d’Y orck, qui a neuf milles de longueur
fur quatre de largeur, s’étend vers le fud en face
de la ville de New Yorck telle renferme pkifîeurs
île s , 6c communique avec l ’Océan par un détroit
de deux milles , entre Long-Ijland & S tare n-
Iftland.
South-Bay eft un lac long & étroit, dont la direction
eft du nord au fud : il eft fitué à douze ou
quinze milles du coude que fait la rivière d'Hud-
fon avant de prendre fon coude vers de fiid, &
qui fépare l’état de New-Yorck de Vermont. Ce
lac reçoit du fud les eaux de Vood-Creek, rivière
navigable dans l’étendue de plufieurs milles j puis
celles du lac Georges, dont le niveau eft de cent
pieds plus éle vé , 6c qui lui parviennent àTecon-
derago par un large ruiffeau 5 enfin il réunit fes
eaux au lac Champlain.
Le lac Oneida ou Ouondago , fitué à vingt
milles à l ’oueft du fort Stanvix, s'étend encore
l’efpâce de .trente milles de Peft à l’oueft. A un
demi-mille de ce lac on trouve une fource dont
l'eau a un degré de falure plus fort que l'eau de la
mer : elle eft affez abondante pour fournir à la
confommation de tout l’Etat.
Le petit lac Calé, qui fe décharge dans h rivière
de Seneca, eft remarquable également par la qualité
de fes eaux très-chargées de fel.
Le lac Otftego, à la fource de 1a Suftquehanna, a
neuf milles- de long fur un mille de largeur : il eft
environné d?un pays fertile ; &.dont la culture èit
tiès-faci!e. ,
Le lac Caniaderago, à peu près de la même.grandeur,
eft fitué à fix milles de ce dernier vers l'oueft.
Un ruiffeau qui réunit ce lac à la Sulquehanna, eft
renommé par l’excellence des fromages qu’ on fabrique
fur fes bordsi
Le la.c Charoque, dont l'extrémité fud-eft eft
fous le 42.*. degré io-minutes de latitude nord, fe