
confidérer fous différens ordres dé peu dans des
niveaux , & qui paroiffent furtout gradués depuis
les plus hautes montagnes jtifqu’aux maffes inférieures
entamées par les vallées du fécond ordre
qui raflemblent les eaux des cimes fupérieures.
Quant aux maflifs de la moyenne terre où sJoffrent
de toutes parts des tracbus de couches inclinées
, il n’y a pas de doute que les, arêtes n’y aient
éprouvé un grand nombre d'irrégularités , & fur-
tout d’ interruptions fréquentes qui fe rencontrent
dans les.parties où les couches, ailleurs horizontales
, ont éprouvé de grands deplàcemens, qui
leirr ont donné des inclinaifons plus ou moins con-
ïîdérables, & même des fi tuât ions verticales fort
fuivies. Il faut avoir parcouru ces maflifs pour
erré convaincu que les arêtes ne peuvent être coii-
fidérées comme affujettiès aux vallées aéhielles approfondies
dans les maflifs des couches inclinées,
maïs dans celles d’ un ordre fupérieur où il y a
moins de défordre dans les lits & dans les bancs
appartenans à la fuperficie de la moyenne terre.
J’ai trouvé ces différéhs ordres à*arêtes en Dauphiné,
dans les dépar terne ns de Y I f ère , de Y Ardèche
, &c.
Arêtes confidérées relativement a leurs niveaux
refpeclifs.
Je crois qu’il faut fuivre la difpofition générale
des arêtes par rapport à leurs niveaux rcfpc âifs.
C ’eft dans ces vues que je me propofe de développer
ceci relativement à 1’aCtion des eaux courantes
fur une furface quelconque.
D’après l’examen que j’ai fait de .plufieurs fyftè-
mes de ces arêtes aux environs de Paris, par exemp
le , je ne-douce pas que leur niveau , vu à l’horizon,
ne foie reconnu facilement dépendant des
eaux couvantes, non-feulement de la Seine, mais
même des rivières affluences. Celles-ci nous donneront
certainement des arêtes dont la pente s’a-
baillera d'une manière plus fuivie que celle des
rivières principales qui reçoivent les rivières, latérales.
Arêtes primitives & fecondaires.
Il y a fouvënt des arêtes premières fans arêtes'fe-
conxLalrès , mais foiiverit ces arêtes feco'ndaires fe
montrent lorlque les -chaînes des grandes montagnes
:préfèritènt, le ldng d’ une -arête foluaire , des
vallons latéraux adolTés fur des -pentes longues &
rapides : on ■ voit des arêtes enire ces vallons,qui
fe trouvent dominées par les arêtes primitives qui
ceignent les -Vallées ’du 'premier Ordre.
Les (frétés fecândaires font parallèlescéntr elles ,
en même tems qu’elles font perpendiculaires ou
inclinées à Yârétepfifnitne.
il faudra doncdiftingtier -plufieurs ordres dV-
-Vêtes.
Les ârêtesfécôndairèsappartiennent^ des maffes
détachées de celle -fur laquelle règne Yürête prïncipale,
de même les arêtes fecondaires font aufli primitives
pour d’autres du troifième ordre.
Les arêtes fecondaires ne font réellement que des
veftiges de plans inclinés primitifs, qui ont été
fillonés à mefure que les croüpes s’ alongeoient.
Ces formes de terrain fe retrouvent affez multipliées
dans l’ancienne ferre, parce que les maflifs
graniteux s’y prêtent, au lieu que dans la nouvelle
terre il y en a très-peu.
C ’ eft pour cette raifon qu'il convient d’étudier
les différens maflifs que le globe nous offre à fa
furface , & furtout les deft ru étions qui Ont eu lieu
-dans l’ancienne terre, & qui font de grands remblais
fur la nouvelle, & par conféquent des arêtes
' du fécond ordre.
Les' vallons de débordemens coupent les arêtes
& les défigurent, & ces coupures dépendent fur-
tout de l’approfondiffement des vallées. ( Voyeç
Carticle V a l l o n . )
Les arêtes fecondaires fe trouvent fouvent à des
difhr.ces confidérables des primitives, & pour lors
les vallons latéraux font très-alongés dans le fens
de 1’ arête primitive,* & comme ils font plus voifins
de Y arête féconda ire, leurs croupes font beaucoup
plus courtes. Au refte, nous allons donner un plus
grand développement à ees confidérations.
Arêtes parallèles inférieures.
Je dois parler ici des arêtes parallèles inférieures
& fecondaires, qui fe détachent fenfiblerfcent:d'uns
partie des croupes couronnées par les arêtes dominantes
& fupérieures. Je puis en indiquer de cet-te
forme & pofition depuis le petit Mont-Rouge juf-
qu’à Sèvre, depuis Sèvre jufqu’ à Saint-Cloud, &
depuis Saint-Cloud jufqu’à Courbevoie. C eft à
Courbevoie que Y arête fe réduit à la fimple bordure
de la plaine fluviale de la Seine, que je retrouve
de même depuis Goürnay , V itry , Choifi-
le-ftoi, Orly , Villeneuve-Saint-Georges, Juvifi,
Savigny, Viry ,'Ris. < .
Il paroît que | dans ces deux premières fuites
âY-arêtes, les eaux des croupes'ont fillonë lacéra-
fement la partie la plus élevée du plan incliné. Ce
qui appuie cette préfomption, c’ eft lamarche de
quelques petits ruiffeaux qui furvent encore cette
direction, & qui ont leurs débouchés à travers
les arêtes inférieures parallèles à Vanves & Iffy, aux
Moulineaux, à Sèvres, à Saint-Cloud, & c. Outre
cela on voit plu fleurs four ce s-qui s’épanchent dans
ce !mêfne intervalle., témoin les eaux qui-abre-u*
vent le jardin anglais de 'Bellevue, qui font,-tre.s-
: abondantes, ainfi que lesréfervorrs creufés fur ies
' fofnmités qui dominent Meuddn, & dont je tendrai
■ compte :à fon article.
Je me r-éfume, je finis par indiquer des for*
' mésinréreffarttes de terrain dépendantes des croul
e s 4 e nos vallées voifines de Paris, favoir : -i°. 1^
" arêtes' dominantes fupérieures; 2°. besarêtes
; ièles intermédiaires & -inférieures, qui ; fervent çn
même tems de limites élevées & de bordures à ia
plaine fluviale 5 3q. les Amples bordures & limites
plus ou moins élevées, qui forment des terrafïcs
au deffus de la plaine fluviale de la Seine. Pour
comprendre tous ces détails, je dénonce les différentes
parties de la Seine, que je dois Faire figurer
fur une carte à échelle double de la carte de
France.
Je me fuis attaché à ces arêtes, parce que je les
ai confidérées comme un moyen de Amplifier
l’analyfe des inégalités de la furface. de la terre.
Leurs traces fur les cartes étant un moyen de les
rendre bien fenfibles dans les topographies & de
les réduire à des fuites méthodiques, j’aurai le
plifs grand foin de les affujettir à des formes régulières.
Quelques circonftances fur la formation des arêtes.
Plufieurs arêtes ont été formées par des doubles
fuites de bancs inclinés, dont une extrémité fou-
lëvée eft rçftée Taillante, pendant que l’autre a
çonfervé fa, fituation abaiffée.
Pour peu qu’on ait fuivi les différens aççidens
qui ont eu lieu dans les pays à couches inclinées,
il eft aifé de fe rendre raifôn de la formation de
ces fortes d’arêtes fi étendues, fi communes à la
fuperficie des montagnes de la moyenne terre, &
dont je donnerai le détail par la fuite au mot C ouc
h e s in c l in é e s .
Il fuffît d’abord de fuppofer deux vallées ou
deux gorges allez voifines l’une de l’autre, pour
que les couches fupérieures des deux côtés oppo-
fés fe foiept affaiffées vers les deux gorges , car
alors les deux autres extrémités foulevées doivent
former une arête.
Il peut fe faire aufli qu’ une des deux gorges
étant plus large & plus profonde que l’autre, l’af-
femblage des bancs qui regardent celle-ci ait été
incliné entièrement, pendant que la fuite des rochers
appartenante à l’autre gorge auroit été feulement
déplacée, ou même feroit reftée dans fa
fituation première ; enfin , les extrémités des rochers
foulevées ont pu fe rompre, & dès-lors les
arêtes auront été formées de ces extrémités foulevées
d’un c ô té , & de l’autre des débris de la rupture,,
qui les accompagnent affe.z conftamment.
Dans tous ces cas il réfulte que ces arêtes font
diftribuées fur des fommets élevés, où les petites
gorges qui ont contribué à leur formation ont dû
être creufées d ’abord comme nous l’avons fuppofé.
Nous verrons même que les fuites de ces arêtes
régnent depuis le commencement du Jura au nord,
jufque dans la Provence, & qu’elles ont changé
de diredtion comme ces gorges, qui ont pu occa-
fionner le foulévement des bancs, ont dû le faire,
foit que ces gorges foient reftées encore creufées,
foit qu’elles aient été comblées par une fuite de
deftrudlions poftérieures.
D’après tous ees principes, je vois encore les
? arêtes fuivre les maflifs de la moyenne terre depuis
I le Rhône ju(qu’ aux Pyrénées, & le long des Py-
, renées jufqu’ à l’Océan, toujours dans ces mêmes
j circonftances.
Arêtes de. Vancienne terre.
Jufqu’ ici nous ne nous fommes occupés que des
arêtes de la moyenne terre calcaire j mais pour
préfenter tous les détails qui les concernent, il
convient de parler des'arêtes de l’ancienne, q u i,
quant à leur formation & à leur difpofition, tiennent
à des circonftances totalement différentes.
/Ce font des maffes folides, dont les formes arrondies
annoncent la deftrudiion des angles folides,
des trapézoïdes graniteux, & la décompofition des
parties environnantes , & en cela ces arêtes diffèrent
beaucoup des arêtes de la moyenne terre calcaire.
Ce font des maffes de granits folides dépouillées
par les eaux des pluies qui coulent fur
les croupes des vallées, & qui les ont dépouillées
fuivant les pentes & les directions des gorges &
des vallées. En général, je me fuis afluré que ces
arêtes & leur diftribution étoient affujetties à celles
des vallées dont elles forment la féparation , &
dont elles couronnent les intervalles d’une manière
bien fenfible.
Lorfqu’on confidère les arêtes prolongées à l’horizon
autour des baflins de l’ancienne terre, on
reconnoît, comme nous l’avons déjà d it, qu’elles
ont en général des pentes beaucoup plus rapides
que dans la nouvelle terre, & qu’ elles préfentent
un plus grand nombre d’ interruptions & de coupures.
F.lles font pour ainfi dire plus arêtes , parce
que les dégradations des eaux s ’y font plus multipliées
& qu’elles y ont plufieurs centres, en forte
que les arêtes fe détachent des maffes fur un grand
nombre de faces à la fois.
Dans la nouvelle terre les arêtes fe tracent à
l’horizon, & fe prolongent fur une grande étendue
& par des pentes.fort nettes & fouvent in-
fenfibles. Ce font vifiblement les extrémités des
fommets aplatis de plufieurs mafiàfs de collines
qui ont été entamés par les eaux courantes venues
de l’ancienne terre, & qui les ont abandonnés à
mefure qu’elles fe font creufé un lit &des vallées.
Comme les eaux courantes avoient une marche
plus irrégulière dans l’ancienne terre, & qu’t 1 es
fe dirige oient vers plufieurs points de l’horizon ,
il n’eft pas étonnant que les arêtes, qui font proprement
les témoins de cette marche, aient des
formes & des difpofitions. très-variées. Ces eaux
étant plus réglées dans leurs cours dès qu’elles ont
atteint la nouvelle terre, il en réfulre que les
arêtes , témoins de leur ancienne route , le font
aufli femblablement de leurs directions. Cette différence
dans l ’organifation extérieur«' des deux
ordres de maflifs eft très-remarquable, très-facile
à faifir, & fe reconnoît furtout conftamment dans
le paffage de l’une à l’autre terre; ainfi elle t>e