
• parties éle'mentairesdés criftaux, jouifle d’un certain
repos ou naît qu’un mouvement fort lent.
2°. Les concrétions des réfervoirs fe font dans
une eau dormant-è 5.pour lors les fucs pierreux ou
les molécules criftallines ont le tems de; s'appliquer'peu
a peu l'une comreTautre , & déformer
des couches ^conjointement avec le limon qu’apportent*
plufiefes-fois dans Tannée'les eaux troubles
de' la pluie. Ges concrétions font li confidé-j
râbles dans le premier iréfervoir:, celui qui eft le'
plus.qlevé, qu’elles croiflent d’environ un-demi- :
pied chaque année, & qii’on eft obligé de tems
en rems dè les enlever avec le pic pour conferver
au réfervôir fa largeur & fa capacité ordinaires.
L ’accroiffement de ces concrétions eft moins* fen-(
iible dans ‘les réfervoirs inférieurs * dont les eaux»
.font plus dëpotiiiléesîdè molécules pétrifiantes, il
eft évident que la plus* grande partie: de ces priti-1
cipes ayant étérdépofée dan$iè;premier baflin oui
réfervôir, il doit fournir feul.j da!ns un.tems égal,!
plus de tuf que'tousdes autres enfemble.
■ - * J°. Le baffifa Je plusélevé, quiieft un carré long, j
eft formé:d’un kôcé.'pàr ie'terrain coüpéjen taàïs , ;
& des trois: autres, paro des îrm’rsren maçpnr erie. •
.Les concrétions -Ou les-,tufs ne s’attachent que fur ;
les murs ou fur les /rcAm pulmonaires qui iesrapif-j ’
•fept;. rien ne s’ aütsché & ne prend.imè «eutamet
coîrfiftaçce fur le: terrain liraone ux;.qui'fait,un des!
. cotés du réfeWoît, rti-fur.le fond quiieft couvert.
. de. vafe, à moins qu’il ne s’ y trouve quelque pierre
. ou quelqueracine: d’arbre fur lesquelles,ifcfe*forme |
tfdes congélations.’Lés molécules- élémentaires dès’
vtufs fui vent ici lès.ioisfdeda CrJftàllifariori ,à:qui!
il faut dés corps folides pour, en être:attirés-, pour!
s’y appliquer, & former plufieurs lits les<uns’ fur|
les autres.'::
4°. Le baflin dont nous avons parlé fe.remplit!
& fe vide alternativement pour le moulin , deux!
fois en vingt-quatre heures.,.Les .tufs .des^parois j
plongent par conféquent ^.-tantôt dans l'eau .&}
tantôt dans l’ air. Cette alternative contribue fans
doute à la forme particulière . que prennent j
ces. tufs. Lorlque le réfervôir fe, vidé, fe a u , ën ‘
s’égoutant peuà peu de ,1a fur face des tufs, les
fait croître de haut'en b a s s e s înégaiités^qui s ’-y '•
trouvent, s’incruflent & ç’arrondiffent. Ges tubé-
roiîte's s’alongeroiem;dans. la, partie inférieure;, '
comme les ftalsCtites des grottes. Mais: le retour :
de d’eau, qui s’élève peu à peu & qui couvre de*
nouveau les tufs ; foutient les-molédulesi ériftafe »
fines & le limon, & empêche que:les grumeaux ;
ne.fe terminent par le fias enctes paintfesailotfgees.
- On,;peut croirq, d’aptësces obférvatiojiS i qu’en ;
général, pour qu’tiii corps:fêrve de b.ife à une
pétrification , iL doit être - long-tems abr.euvé. du :
fiquidëqui en contient les principes., & il faut pour
céia qu’ il foit couvert id’eau ,iou de terres ou; de
quelqu’autre choferqui l’entretienne- dans une certaine
humidité;, ,& le garantiffe dôl’£iélion de Kair, ?
qui procureroit:unë trop p rompteévaporation*1; Ile
Ne feroit-ce point à un pareil procédé fuivi par
la nature, que nous devons la formation des rochers
au tems où s’exécuta la grande pétrification?
Il eût fuffi, pour la produire, que les diffé-
reris maflifs de la terre fuffent pénétrés de fucs
pétrifians. G’eft alors que les eaux couvrirent ces
maflifs, & qu’après. leur départ les terres de la
furface empêchèrent une évaporation trop prompte
dans tes couehei inférieures, ou dans celles qui
réfidoient à une plus grande profondeur ; c’eft ainfi
-que,.les fucs pétrifians. lièrént' tous les principes
terreux , qu’ ils en firent des rochers , tandis que
les terres, de la furface fe deflechèrent, de ma-
, nière à n’offrir aucun corps folide.; |
C ’eft fans doute en conféquence de ce que je
V'ens de fuppofer ici ^que , dans les endroits qui
-ont été. expofés à T action des fucs pétrifians;,
ainfi,que nous les avons vu opérer , on trouve
d’abord de la terre végétale plus ou moins abondante
& plus ou moins meuble, de la terre franch
e , de la pierre morte , & enfin des bancs -cpin-
pofés de .matières pU s ou moins compactés j ce
qui yja jufqti'àla folidité de la pierre, vive & des
rochers q u i , félon les; plus habiles, tpine.urs-, fe
xroijyent! toujours durs , plu5>élaborés tfans la
mqme efpèce , à mefeie, qu’on: pénètre à une plus
grande profondeur,' ;
- r . Les.-variétés,, au refte, du plus, ou/, moins, de
dureté, de folidiré ,d e cQmpvacitéyqu'on remarque
- dans les diffétenres efpèces-de;ro eh e fsp eu v en t
iê tre , avec railon?, attribuées :àj fa [différence de
leur bafebplus ou'.-moins propçérà.êtrefiée-,.:fuivant
lafirielfe & ia régularité de;feur:;gràin:x& aux dif-
fetentés efpèçesi4es^fucs;,pé.trifiansqui qntopéçé
dans aies ri différens. .maflifs de la . terre, (:
Pétrification.)
?*-_Da,ns Je-ôpré le plus bas du fond du réfer-
;yoip jly.a un canal ou plutôt un trou par où l’eap
s’qcpule: loffqu’Qnen a r a ma ffé fuffifa m irje n t pour
faire tourner le moulin. Gë jpanal, eft revêtu de
planchesquiis’incruftent d’ une ardoife aufli. unie
.que lès qlanchês auxquelles ceitte matière s’applique.;
Getçe aidoife éft d’un gçain fin, ferré> elle
fonhe quand on fa;frappe j elle fe fépare nettement
de la planche, & l’on peut diftinguêr alors
p.i!ufi.eijrs fcp ucjhes; .parallèles ,de di-fiérentes épaif-
rfeurs, fuivant que l’eau devient ibourbeufe plu-
;fiv ut s, fois dans l’année, & .l’ a été à chaque fois
plus, ou moinsde. oews. rfoute l’ardoife n’açquiert
un an qulenviron cinq ou fix lignes d’épailfeur,
>tandis que lès accroiffemens en général font, dans
>lej même êfpace de tems-, d'envir.on cinq ou fix
pouces dans les, autres concrétipns du réfervôir.
Gette différence me paroît provenir de ce que
l’eaU'paffe rapidement deux Fois par jour dans le
canal, de^qu’elle.entraîne les*fucs;pétrifians & le
limen, qui font encore peu liés & peu affermis,,
tandis qu’aijleûrs elie'- ne? fait que baiffer , s’élever
s’ égouter? peu a peu faps rien détruire.,
On pouvoit i .en plongeant & ,en fixant dans
ce canal des tables de bois, des planches de
fapin ou de toute autre efpècp dé bois, dont les
mailles font très-marquées & qui peuvent fe conferver
dans l’eau, & les faire incrufter d’une bellè:
ardoife qui prendroit la forme &r les contours de
la table, mais furtouc i ’impreflion en creux ou en
relief des mailles du bois , & c . On obtiendroit
par-là un travail de la nature très-propre à donner
une idée de cette forte de dépôts formés par
l’eau chargée de principes terreux très-fins.
Dixième chaîne.
Cette chaîne, qui eft la dernière dont nous
ferons l’examen, eft fur les lifières des Cevennes*.
fes rochers font la-plupart d:un marbre groflïc-r
qui donne une chaux maigre } ils (ont diftribués
par bancs inclinés à l ’horizon «.le la même manière,
dans une même montagne, raa's offrant des variétés
fenfibles & remarquables d’ une montagne
à l’autre. Les coquillages foffiles qui font enfermés
dans ces rochers, font ;poür, la plupart fort
entiers & bien conlervés, de même que céux des
chaînes précédentes.' La Chenaye de Sauvages,
qui eft une montagne de cette chaîne fort élevée,
offre, dans les deux ou trois premiers bancs de
fon fommet, une oftraci’te connue fous la dénomination
d'ofiracitestefia crajfa ,velgriphites Luidici;
enfuite on n’ apperçoit de limon durci dans ce rocher,
que ce qu’il en faut pour remplir les vides
que laiffent ces foffiles. < i\
Dans les bancs qui fuivent immédiatement au
deffous, on ne voit aucun coquillage'; mais après
un certain intervalle les fuivSns offrent une quan-
tité prodigieule d’aftéries ou pierres étoilées, de
bêle milites, de cornes d’ammon, de pinues ma-,
rines, de pétoncles, &'c. I
Les pierres étoilées, à caufé de leurs formes'ou
de leurs fréquentes articulations qui les ont rendues
fort fragiles, font toujours, fur cette même
montagne , coupées en des tronçons qui n’ont pas;
au-delà d’un pouce de longueur : il y a des morceaux
de différentes grofléuis, quoique de même
efpèce.
: La plupart des morceaux de pierres étoilées
font détac hés-dt s rochers; ce qui peut faire croire
que ce foflîle, dont on connoît l’analogue marin,
& qui appartient aux bras d’une étoile de..mer
cu’on nomme tête de Médufe, fut non-feulement!
calfé, mais encore pétrifié au point de donnelr.des
étincelles Tous le fufil.. :
Les bélemnites de la thaîne qui nous occupe,
font de formes qui font fort rares : les plus grandes-
ont à peine un pouce & demi de longueur, pendant
que leur bafe a neuf à dix lignes de diamètre,
& que leur cavité conique Isfétend prefque juf- '
qu’au fommet de !a pierre. Au refte,;ii fuffit.dé
faire attention à leurs formes régulières & conf-;
tantes dans chacune des efpèces, pour Ie^er tous
les doutes que quelques naturaliftes ont élevés fer
la nature de ce foflî'e, & pour le faire' regarder
comme appartenant à la famille des animaux tef-
tacés.
On ne découvre de coquillages foflîles & pétrifiés
dans la montagne dont il eft queftiofi, que
dans un banc qui eft à dix ou douze toifes air
deflous de ceux qui renferment les oftracites, les'
; bélemnites & las pierres étoilées : ce banc eft
formé entièrement de pétoncles qui font tous de.’
la même efpèce & d’une grofîeur égale , fans qu’ il
s’en trouve, parmi cet amas, un feul individu
d’une efpèce ik d’un volume d fférent. On obferve'
cè banc avec les mêmes foffiles dans deux endroits
éloignés, à la même hauteur; t é qui fait voir que
cet amas de foffiles occupe une grande' fuperficie.
L’état de pétrification où fe trouve ce coquillage,
éft-tout différent de celui où font les coquillages
du fommet de la montagne ; qui, comme nous
l’avons remarquéi font filifiés ; au lieu que les’
pétoncles font dans l’état de pierre calcaire. On
ne les diftingue du refte du rocher, ni par le grain
ni par îa'coulèur : ils fe fépârent nettement, &
on ne les recqtfnoît que par la forme des deux
valves bien appliquées furie fur l’autre' : je dis
les valves y quoiqu’il ne refte que le moule intérieur
entièrement fembUble au rochér. Cepen-».
dant ce qui nous a convaincus que la pétrification
n’a pas diffout, d.îris cette pofition, le te'fî de la
coquille, c’ eft qu’il n’y a aucun vide entre le
moule intérieur & 1 extérieur ou-lé* rocher, car
l’un & l’autre fe joignent exactement./
On peut rema quer fur cétfe"-1 chaîné 3 & en pa&-
riculier fur la montagne dé la Ghenaye de-Sau-'
vages, ce qu’on a déjà: dit ailleurs ;--ravoir : que
dans les rochers par bancs, de qüêlq'u'e Trriànièfe
! qu'ils foient inclinés,- les coquillages foffiles y que
); une pofition uniforme & régulière. On ne les
trouve en grande quantité que dans certains bancs,
tandis qu’ il n’y en a que peu ou point dans les
! bancs, tant fupérieursqu’ inférieurs.1 On recônnoit
: là 'fêffer des différeris dépôts1, dont lés uns ©rit été;
de pur limon, après que les autres ont été formés
par un mélange de limon & de coquillages, où
I cependant les coquillages dominoient le plus fou-
vent.
11 eft naturel encore de conjecturer que les dé-
rangemens furvenus aux montagnes par bancs
ont été poftérieurs aux dépôts de ces barics ou;
couches; & de plus,, qu’ils ont eu lieu lorfque les’
rochers avoient déjà quelque cÔrififtariéeéOirvoif
tirailleurs que ce ne font que de ftifiples dëplace-
rriens uniformes ; ait liéu: <qué-dans • -les 'montagnes5
& dans les rochers par blocs i! y a eu plus-d’ irré-*.
gularité dans les dépôts, les blocs ayant été fé-
parés par des intervalles terreux plus multipliés
l( voyei~ Intervalles terreux) ; auûV les-coquillages-,
dans ces rochers, font non-’fculénHent plus rares,
mais.encore répandus confüfémenè dans toute la
maffe.
La même montagne nous a fourni; quelques
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