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Uyiiïos , fur tout dans les landes de Bordeaux,
or je l'ai obfervé avec le plus grand foin, tient
1 eau de la pluie, & 1 empeche de pénétrer à un
certain point dans ces amas de .fables j ce qui non-
feulement rend cette eau mal-faine, parce qu’elle
fa trouve chargée de tous les principes des plantes
qui pourrifient fur cette croûte ferrugioeufe. Il
en xefulte auifî que l ’eau , réfîdant à la furface de
cette vafte plaine , fe trouve évaporée pendant
l’été par les rayons brûlans du foleilj ce qui produit
pour lors dans les landes un état de deffé-
chement qui s’oppofe à l’accroiffement de toutes
les plantes dont les habitans pourroient tenter la
culture.
D ’un autre cô té , cette même mine, retenant
l’eau des pluies à l’approche de l’hiver & pendant
toute cette laifon , fait que les. landes font inondées
par une nappe d’eau fuperficielle, q u ittan t
prefque partout de niveau, ne peut avoir aucun
écoulement. Ainfi l’on voit que les landes de Bordeaux,
par la conftitution phyfiquede cette mine,
paiTcht, dans l'intervalle de l ’hiver à je t é , de
l’ inondation -la plus complète à un deflechement.
qui eft te l, qu’ il amène la plus grande ftérilité.
C'èft donc à Yailios qu’on doit attribuer la difficulté
de mettre en valeur la plus grande partie
des landes (ta Bordeaux , & d en tirer quelques
avantages, foit en y. é.tabliffant des prairies, foit
en les cultivant de toute autre manière.
Cet âllios peut nous donner une idée de certaine
mine de fer que renferment les attériffemens
de la Guyanne, & que quelques naturaliftes peu
inftruits ont pris pour, des . produits du feu des
volcans. Je dois dire ici qu’ un examen fuivi de
nombreux échantillons.de cette mine, ramaffés
à uns petite diftance de Cayenne., m'a prouvé
•tue le feu fi’avoit aucune part à fon état , &
qu'elle eft une fuite des dépôts formés au milieu
des grands attériffemens qui font diiperfé.s. le long
des bords de la mér, & que pou§ feronsAonncître
en détail à 1’ahiclA C a y en n e .
Pour terminer convenablement ce.qui concerne
Yailios, j’ajouterai ici que cette mine de fer fa-
bionneufe.fe trouve dansdes vaftes Landes du Brabant
, comprifes depuis Anvers jufqu’au Maërdick,
de I'ôiieft à j'è ft , & depuis.Berg-Ôp-Zo.om & la
mer d'Allemagne jufqu’à, Maeftricht, .du nord au
fnd. Cette couche.de, pierre jaunâtre, ferrugi-
neufe &: pyriteufe,:réfide fous les, fables, quelquefois
à quatre & cinq pieds, ,& d'autres fois
feulement à un pied de la lurfa.ce. dé la terre, Le
rapport de cette^couche âyec.le.banc d’allïos que
j ’avois obfervé dans lès grandes landes de Bordeaux,
me donna lieu d'en fuivire exactement la
ppfition & l’étendue dans mon voyage en Hob
lande, & d'en remarquer les effets qui m'ont paru
parfaitement fçmblablës.
J'ai reconnu que, dans ces conrrees voifines de
la Hollande, lès’fe.'jlès landes du Brabant, dont
j ’ai indiqué les limites çi-deffus , fenferijint fous
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les fables notre eouche de mine de fer graveleufe
& pyriteufe, & que c’eft par ce caradère furtout
qu'on doit diftinguer ces vaftes landes de celles
de la Dreuthe & de la province d’Oweriffel, où
le fable de la fuperficie repofe fur des roch s granitiques,
talqueufes, fehifteufes, quartzeufes, &
même fur dès fragmens de laves. Mais je renvoie
l'expofition des circonftances de tous ces phénomènes
à l'article Landes , où je. donnerai une
defeription fuccin&e bc comparée des landes de
Bordeaux , du Brabant., de la Gueldre , de la Dreuthe,
de YOweriJfel, & c . ainfi qu’ à chacun de ces articles
particuliers., -
ALLURE des différens mafîifs qui font à la
furface de la terre. C e t te , ©bfervation eft très-
importante ,& mérite d’occuper les naturaliftes &
furtout ceux qui fe propofent de repréfenter ces
formes fur les cartes, r d’après la méthode que
nous avons expofée a ia tête de cet Dictionnaire.
C ’eft ainfi que nous avons figuré Y allure des principales
mines de charbons de terre & celle de
leurs couches ;ou filons. Cet enfëmble de Y allure
eft un des grands avantages qui peuventréfulter du
travail propre à perfectionner h géographie-phy-
fiquej & lorfqu’on^eft parvenu à faire connoîcre
les détails ( l;ës plus, étendus de cette allure, on
eft autorifê à en tirer, un grand nombre de con-
féquences iiifiniifîêpt précieufes fur la ftruCture
des parties.Superficiellestdu globe, qu'il nous inté
reffe particuliérement de çonnoître, vu futilité;,
qu'on peut retirer de chacun de cfs mafîifs. On
pourroit de même faire des recherches pareilles
fur les mafîifs des craies & leurs allures, fur les
amas .de. filex & leur allure, fur les amas de coquilles
foflîles & leurs allures : on ne pourroit
qu'en tirer de nouvelles vues fur la conftitution
au fol de. la tetre dans les diverfes contrées.
Nous fornmes encore fort éloignés d’une con-
noilfançe Julli précife de toutes ces allures; mais
nous devions en montrer les avantages, ainfi que
lers principes d'après lefquels il importe furtout de
les déterminer fur des cartes particulières, afin
de fe procurer ces avantages. ( Voye[ Filons ,
Massifs , C harbons de terre, Limites de
l'ancienne & de la nouvelle terre, &c. )
ALLUVION-, forte d’accroiffement qu’éprouvent
les rivages de la .mer ou les bords d'un
fliuve par les,dépôts qu'y forment les eaux : ces
dépôts fe font infenfiblemenc & à mèfure que les
eaux chargées de terres les laiffent précipiter en
conféquence du rallentiffement qu'elles éprouvent
dans leur cours. Il y a aufli de ces dépôts
qui fe font par i'a&ion réirérée des vagues qui pouffent
les fables contre les bords, ou des fleuves,
oit de la mer,
- Si l’en obferve la marche des eaux courantes
des rivières pu des fleuves, on remarque aifç-
ment que l'eau . forme, des allumions du côté
qu'elle
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qu’elle abandonne, pendant ,qu’elle fe po(rte. contre
l&cqté oppafé qu’elle rpine & qu'elfe cr.ejife : la
fujte-de eps alfuvlon^ s.’éte,nd afféz GônlidéjfaJaler
ment en formant des avances & dgç plans inclinés,
fort aloflgéÿ. ( l’article A cgrue.s , où la
«wche, de t-qus ces dépôts eft eypqfée un
détail couyen§,bje. )
J'ai comparé les faits qpe M. de jBqffon apporte
pour établir les changemens de mer en terre & de
terre en mer,, avec [e plan hyp.othiétiquç de la marche
fuccefîiye de l’Qcéan, qui s’achemine dp l’efj à
l’ ûReft tput autoyr dp glo^e, & j’ ai fropvé qupM • de
Buffon apportoi t autant dp faits ^ ipème.plùs con tre
çetçe marche fu^ceffive, que poyr .cettp marche.
Je ne vois pas, pour le bien dire , de faits &
d'obferyatiqps qui l ’éfa^liffcnt le moins dp ©Onde
} je yois qy’il n’y a que ces cUuyiqns îles fleuves
4e bien*prouvées, ain-fi que leyr prolongement,
qui occupent des terrajns pepfs pipdytts par: les
fleuves > abandonnas par les fl,euy.es & la njér ;
h.ors ce]a je ne c.onppis rien en fait dp chapgp-
Rj>pns de mer en ter-^. Topf ç§ que' rapporte
M- de Bpffqn fe rpdoit à ce genre 4e travail :
aipfi la Holhptdp eft fftte par le Rhin, comme
le Delta par le N jl, comme une pgrfie dp Languedoc
dp U PrûypflCfi par ^ Rhône, comme
le Bas-Médoc par la Garonne, comme toute l,a
L.Qpijfiane par le Mifljiljpi , copiée tout.e ,1a terre
balte 'dp $réfil & de .Caypnpe p.ar lAinazgne &
les aRtf.es fleu.yes. Ce fternier dépôt hir,tou,t eft
bieç contraire à Hidée fte M-. de Bpffoft j car ij
paroi t qu’il y a pjps de trois à q-uatre cpnts. Ifepes
en fens contraire de la marche qu’il fuppeffe à
l'Océan, c’eft-à djf.e, de l’oueft .à l'eft. ,( Koye^
ATTÉRISS,pi)EiNS , R^ô^e , Missis,§iyi, A ma.-
^ o n e , &,ç- )
A LM A PEN , rpine de jcÂnpA^ ,^ 9 5 le royaume
de la Manche, en Efpagne : elle eft renfermée
dans pne cofti^O1 OOUlpofé® de-pjérfes dp fable. Du
fotpçnet dp ^rpap fort crête 4e bancs jnclir
nés, taçhotés dp cinn^bre, qui naturellement fer-
y;ent d’indices àopuc qpi exploitent l’ in,térjeur de
ja mipe. Dj\ns le refte 4p ,c9tea,u on voit quelques
petites veines dO/lchiftps ayec des veines dp mine
fte fpr. Tout leqiays,ab^ifte en mipes de fe r , èc
n^prapcOn trouve dans la mine 4’Almaden.dçs échantillons
où le-fpr, je metç.pre :& le fop.fre font,
mêlés-fi intiçnement, qyp,çps fubftances pe -font
qii’ un mêiiap cpcp;».
.Des cptpau^ voifins d’Alniaflen font comp.ofés
de^ajplme Çpr-m 4e rochers, que celui fur lequel
ce village eft conftruit.
Il y a deux filons qui traverfent la colline.dgns
fa longueur : ils ont depuis depx jpfqu'à qyatçr^è
pkds dp lar;ge.; dans certajns .endroits il s’§n dér
çaefie des taineaux fpivant des 4itenions différentes.
La pierr| qui contient ces filons qui
Jepr fert;de matrice eft une pier.re de f i f c 3 & le
çipnabre y eft plus pu mqins abondant, Juivani
Géographie- Pkyjique. Tome I I , "s '
A L ' O
que Ips grains de fable font plus ou moins fins;
d’où il arrive que des rnpfcpaux d.u même filon
cçy)tiennpnt jufqu’à (fix onces dp v if argent par
liyrp., tandis que d’autres n’en contiennent què
trois, oneps-.
En général les dpux filons principaux font accompagnés
de quelques couches qui, dans prefque.
tontes les miops, feparent ies. filons & les envé-
loppent, tantôt d’mi côté, tantôt dos deux : ces
couches ou bandes, qu’on appelle falkandei, font
compofées, à Almaden? d’une ardoffe noire,& fans
cp/ijiftance , qui renferme beaucoup, de cinnabre
& de greffes pyrites jaunes martiales. ' s
Indépendamment de ces pyrites on trouve , dans
la rnined’ A^naden, des .mor ceaux de quartz blanc,
q,ui renferment beaucoup de cinnabre : on y voit
auffi du fpath criftallifé, rempli dé la même mai
ti.èrë, tantôt en formëft'e rubis;, tanCôt.eii feuillès;
enfin quelques àidojfps font dans le même cas.' Lé
hornftein eft pénétré de cinnabre > qui fe pré-fente
Comme, fies pointes de doux 5 enfin on. rencontre
le y if argent pur & cpul,in,c daqs les fetftes des
ajdpifes Ce deS pjerrçs de fo&te,
La dirç<fti.on du monticule, d’Almaden eft du
npi'.drfft au fud.-ouftft : il peut avoir cent vingt-
cinq pkds d'élévatibp 5 il e ft, comme toutes .lps
cplli&es dre la Manche, eornpofé'de deux fyêèmes
de copefies inclinées > qui viennent fe réunir aû
foiamAt. Tous fes gros bancs qui compo/ent l’ ioé
krieiir dû monticule, ont à peu près la même ih-.
clinajfbjn.;
Les morceaux de ces pierres énormes font coupés
par des fentes verticales, quoiqu’elles foienc
kcfinées vers le raidi..
La colline d’Airnaden eft coupée verticalement
par deux filons de eesipierres, plus ou moins riemé
plies de cinnabre, .qui, comme je J’ai remarqué»
ont depuis deux jufqu’ à quatorze .pieds de large :
ils fe joignent vêts 'lia partie la 4)iu,s ,voifine du
Cou,omet de la c o l lin e d e cette Union il én eft ré-
fulté cet.ce grande ri ch eâe de la ming. ’
Une couche, de pierres non calcaires, de depx
ou trois pieds de large , s’étend du nord au midi.
En traversant Le tqonticule elle coupe les deux
filons , de manière qu’au-delà dè cette coupure
on ne voit plus aucun indice de cinnabre. Ces
eQfeces 4e couches fiant' appelées en allemand
c'k$t> •• elles .coupent ordinairement les filons më-
raJiiques, parce qu’elles font antérieures à leur
formations & comme les filons qui trouvent ces
couches de pierres durcies ne peuvent, les pénétrée
, ils font obligés de .fe détourner 'de la
ljgne droite.
ALOÉ P ITTE ( Aloe diflicka'), efpèce d'agave
fétide, dont la racine eft lubéreufe & pouffe des
feuilles longues 4e quatre à ’ cinq pieds. C e tte
planté ne rèu lil pas indiftinâtemqnt dans toutes
lus /fiés de d’Amérique : on< la rencontre à Saint-
Domingue , dans les bois de certains quartiers,