
chipel qui s’étend du capNegrais à la côte d’Ava,
juRju’à la pointe d’Atchem, dans l’île de Sumatra ;
elles font au nombre de douze ou quinze : les
principales portent les noms de grande & de petite
Andaman 3 de grande & petite Sentinelle 3 d’îles
des C o co s , de Préparis, des Frères, d’île de Barren
& de Narcondam, &c.
La grande Andaman eft la plus confîderable de
ces îles, elle eft réparée de la petite Andaman ,
qui eft la fécondé pour la grandeur , par le canal
ou pa:ftage de Duncan. L a première eft d’une forme
alongée 3 ayant à peu près cent quarante milles anglais
de longueur, & vingt mille de largeur > elle
eft traverfée fur cette ditnenfion par un canal ou
détroit qui communique à la baie du Bengale, &
qui fut découvert par les Anglais il y a peu d’années.
L.e major Rennell n’en fu t pas mention dans
là defcription hiftorique & géographique de l’In-
doftan j il paroït qu’il n’ en avoit pas connoiffance.
La petite Andaman eft prefque de figure pentagonale
, & eft placée entre les autres îles Andaman
& celles de Nicobar, qui forment un autre petit
archipel(i).
.Les îles dites grande & petite Sentinelle font
placées à l’entrée du palfage de Duncan, du côté
de l’Indoftan. L’ île des Frères eft lituée dans cè
même paftàge , mais plus près de la petite Andaman
que de la grande.
Les îles Barren , Narcondam , Préparis & celle
des Cocos font plus petites & plus éloignées que
celles dont nous venons de parler : les deux premières
font face à la baffe côte de Siam , & les
deux dernières à la côre du royaume d’Ava.
Les écrivains de. l’antiquité n’ont parlé des îles
Andaman qu’avec peu d’ exadlitude. Ptolémée les
comprend dans le nombre des Nicobars 8r de
quelques îles plus petites fous le nom général d'In-
fula bon& fortune, & il dit qu’elles font habitées par
des anthropophages.
ce II y a long'-tems qu’on fait, dit le major
Symes (2 ), que les doux & paifibles habirans des
îles Nicobar font loin de mériter une pareille imputation
5 mais les malheureux fauvages qui errent
en petit nombre fur les rivages des Andamans, &
dont les traits, les moeurs-, le:caractère , font fort
diffi.re.ns des Nicobariens,. peuvent avoir donné
occafion de dire qu’ils mangeoient de la chair
humaine.
» Les Andamanifens, fuivant le major Symes,
ont ordinairement cinq pieds de hauteur, les bras
& les jambes exceflivement maigres : leur ventre
eft très-pointu, les épaules hautes, la tête fort
greffe, les cheveux laineux, le nez plat, les lèvres
épaiffes; enfin, ce qui eft fort extraordinaire dans
cette partie du monde, c’eft qu’on trouve en eux
■ (1) Voye^ Nicobar ( îles de).
(2) Relation de 1'ambaffàde anglaise envoyée en
179 y dans Le royaume d'Av a , ou L'empire des Birmans
, tom. I , pag, 238..
une race de nègres dégénérés : leurs yeux font
rouges, leur peau couleur de fuie5 ils ont un air
féroce & toujours affamé 5 ils vont entièrement
nus.
§1 Leur nombre, dans le grand Andaman, n’ eft
que de deux mille à deux mille cinq cents. Ils forment
plufieurs petites peuplades, vivantle long des
côtes & fur les îlots qui font dans les baies j ils ne
s’enfoncent jamais dans les forêts, où ils ne trou-
veroient pas une nourriture abondante.
If Leurs inftrumens de guerre ou de chaffe font
peu nombreux .Les baies où ils fe tiennent, abondent
en poiffons qu’ils percent à coups de flèche
& de lance avec la plus étonnante adreffe. Ils fe
fervent en outre d’un petit filet tiffu d’écorce
d’arbre , & quand le poiffon eft pris ils le mettent
dans un panier fur leurs épaules.
» Sur les bords des forêts des Andamans 8e au
milieu des mangliers qui croiffent dans les endroits
les plus enfoncés de ces îles, on trouve des cochons
d’une très-petite efpèce } mais ils font très-rares,
8e vraifemblablement ils proviennent de ceux qui
y ont été lai (Tés par d'anciens navigateurs.
» Ces cochons , joints à une efpèce de rat 8e
Vickneumon, font les feuls mammifères qu’on
trouve dans ces îles.
sa II y a peu d’oifeaux : les principaux font l’éper-
vier , le martin-pêcheur, le courly, quelques perroquets,
la corneille indienne, la petite mouette,
&c. & c . En reptiles, on y rencontre quelques fer-
pens, une efpèce d’ ignane & quelques lézards.
53 Le poiffon eft très-abondant pendant la mouf-
fon du nord : les meilleures efpèces qu’on y trouve,
font le mulet gris, la morue , le carrelet & la folei.
Il y a des huitres, mais en très-petite quantité. La
plage eft couverte de madrépores 8c de plufieurs
coquillages d’ une grande beauté, notamment des
murex, des gorgones, des cauris , &c.
» On trouve dans les cavernes de ces îles 8c les
fentes des rochers, la falangane ( hirunio efulentà
L. ) , efpèce d’hirondelle dont les nids fe vendent
à un fi haut prix à la Chine. Cet oifeau eft très-noir,
& reffemble au martinet : fon nid eft compofé
d’ une fubftance mucilagineufe qu’ il avale, dit-on,
en rafant là mer, & qu’ il retire-enfuite de fon ef-
tomac. Les Chinois recherchent ces nids , parce
qu’ils leur attribuent des qualités reftaurantes éc
aphrodifiaques.
*> Les feules produ&ions végétales dont les
Andamaniens connoiffent l’ ufage , font les fruits
fauvages qu’ ils recueillent dans les bois j ils mangent
principalement les fruits du manglier. Le co^
côtie r, fi commun dans les îles voifines, ne croît
point aux Andamans. Les principaux arbres de ces
îles font : le figuier indien ou l’arbre facré des
Banyans, l’amandier & l’arbre à huile. On y rencontre
également le penaigre, dont le bois fert à
faire des courbes de vaiffeau. Le bois de fer y
croît à une grande hauteur : on y trouve l'arbre
, qui fournit le. bois rouge, dont on fait des meubles
dans l'Inde , & qui n’tft guère inférieur à l'acajou.
Dans ces îles , les arbuftes, les joncs & les lianes
qui croiffent fous les grands arbres & qui s’y unifient
très-étroitement,, font en fi grande quantité,
qu’ on ne peut, pénétrer dans les forêts qu'en s’ y
frayant des ouvertures à coups de hache.
« Situées dans la partie de l'Océan^ndien où la
moujfon du fud-oueft fe fait fentir avec le plus de
fo r c e , & qui eft couronnée de hautes montagnes
contre lefquelles fe brifent les nuages, les îles Andamans
font, pendant huit mois de l'année, inondées
par des torrens de pluies.,Suivant des obfer-
vations météorologiques fuivies , il a tombé, dans
un des ports de ces îles, occupé par les Anglais,
quatre-vingt-dix-huit pouces d’eau ; ce qui fur-
pafïè beaucoup la plus grande quantité de celle
qui tombe dans d’autres contrées éloignées- «
Je ne dois pas omettre ici une confidérâtion
importante, relative à la pofition des îlesAndamans\
elles font partie d’ une chaîne d’îles qui femblent
le prolongement du promontoire; d'Achem, dans
l'îlede Sumatra. Ce font probablement les veftiges
d'une ancienne chaîne qui a été détruite à mefure
que le golfe du Bengale s’eft approfondi.
ANDANCE & ÀNDÀNCETTE; Ce font les
points du cours du Rhône, par où les habirans
(TÂnnonay & des environs traverfent ce fleuve.
Les granits régnent jufqu’au Rhône, 8c les collines
qui le bordent des deux côtés, font également de
ces granits ; mais ces noyaux qui appartiennent à
l ’anciènne terre font recouverts de dépôts , le s quels
méritent.la plus grande attention. C ’eft fur-
tout à Andance qu’ on peut reconnoître leurs limites
& adoffement contre le maflif de granit
dont eft compofée la croupe élevée de la vallée
du Rhône. Ce font des couches horizontales qui
forment le rempliffage étonnant de cette vallée.
Elles ont un grain qui en annonce l’époque très-
moderne. Je le répète : les terres, débris de ces
dépôts , couvrent certaines parties des croupes
de granits depuis Andance jufqu’ à Châteaubourg.
Cette affociation fingulière patoît fort à découvert,
car c’eft à Châteaubourg que commencent
les couches calcaires à grain fin ,'qui fervent auffi
de bafé,' comme les granits, aux dépôts modernes
de la même nature que ceux à'Andance. Si l’on
compare "ces maflifs de couches horizontales à
gros grain, quant au niveau, avec ceux à couches
inclinées 8c à grain fin , on trouve que les premiers
font toujours placés au deffus des féconds,
quoique les uns 8c les autres foient fort élevés.
Ainfi les maflifs de couches inclinées à grain fin,
qui s’étendent jufqù’à Cruffol & même plus loin,
s élèvent jufqu’à l’extrémité fupérieure de la
croupe j de même le maflif plus moderne qui re^-
pofe, comme je l’ ai remarqué, fur les granits &
fur les cou’ches inclinées à grain fin , fe trouve
au niveau de la cimè graniteufe de l’Hermitage.
C ’eft ce maflif qui forme le fol de ce ftmeux
vignoble, que j’ai reconnu avec foin comme étant
de la même nature que les dépôts & Andance.
11 réfulte de tous ces faits, qu’ il y a dans ce
trajet des couches horizontales placées deffus 8c
à côté des couches inclinées j que les uns les
autres dépôts de la mer font adoffés aux granits,
& les recouvrent affez^fouvent. Comme toutes
ceS obfervations, dont les premiers objets ont été
remarqués à Andance, peuvent fe fuivre non-feulement
dans cette contrée, mais encore dans la.
partie inférieure de la vallée-golfe du Rhône , je
me propofe d’en faire connoître la fuite, en m’attachant
à divers points remarquables de cette vallée.
C ’eft ainfi que je préfenterai fucceflivement
tous les élémens des deux ordres de dépôts, qui
établi (Lent d’une manière inconteftable les deux
retraites & retours fucceflifs de la mer, dans les
articles Ga r d , G a r d o n , U sez , &c.
Je finis par obferver que ce font les eaux courantes
des rivières d’Egoulet 8c de Thorenpon , lefquelles
affluent dans le Rhône vers ce point lu-r la
droite du fleuve, qui ont mis à découvert les dépôts
intéreflàns qu’ on y trouve. Les mêmes effets
ont été opérés par les rivières d!Argentel 8c de
Bancel réunies, qui s’ y rendent fur la gauche du
même fleuve, à quoi je dois ajouter ceux de l’embouchure
de la Galaure à Saint-Vallier. Ces eaux
courantes ont facilité, comme on v o i t , l’ étude
de phénomènes qui caraCtérifent particulièrement
la vallée-golfe du Rhône. ( Voye£ les articles RhôNE
& V allée-Golfe. )
AN D E L LE , rivière de France dans la ci-
devant province de Normandie , maintenant du
département de la Seine-Inférieure. Elle commence
fbn cours par deux embranchemens, dont
Je premier a deux fubdivifions : l’ une côtoie Ron-
cherolles , & l’autre Marquenchv. Au deffous de
leur réunion, on rencontre l’ affluence du fécond
embranchement, qui fe prolonge aufli en deux
fubdivifions jufqu’ aux vallées voifines des eaux minérales
de Forges. L * Andelle coule enfuite dans un
feul vallon jufqu’ à Launey. Ces premières eaux
font raffemblées au milieu des fables, & à peu
près dans la ligne du partage général des eaux
entre cette rivière & les affluences de la Béthune,
enfin au centre du plateau de Forges.^
Après avoir reçu deux ruiffeaux dans les environs
d’Argeuil 8c de Mefnil-Lieu-Brai, elle s engage
dans une vallée un peu approfondie. C ’eft à
cette hauteur furtout que la vallée de l’ Andelle fe
trouve féparée de celle de l ’Epte par dts bois 8e
des bruyères d’ une largeur & d’une longueur con-r
fidérabies, & en particulier par des collines" arrondies
, qu’on peut confidérer comme l ’ouvrage des
ruiffeaux dont j’ai fait mention. Je dois remarquer
auffi qu’en général dans cette contrée la diftribu-
tion des eaux eft te lié , qu’entre deux ruiffeaux
font des collines aiongées dans le fens de la pente
* des* eaux.
V y v i