
N ° . 8 l. T r ô yÊS* Département de T Aube.
Le ruiffeau de la petite Brie fe perd après avoir
abreuvé un étang. Il eft fitué au fud de la commune
de Frampas.
Le ruiffeau de Ville-fur-Terre fe perd au deffous
de ce village, & ne coule jufqu'au bourg de Sou-
laine qu’après des pluies longues & Contenues.
Dans les environs, il y a beaucoup d'entonnoirs
©ù fe perdent les eaux pluviales , qui vont par des
voies fouterraines alimenter la belle fource de
Soulaines. ( Hoye% l'article Soulaines. )
L'eau de deux ruiffeaux, qui fert à abreuver
plufieurs étangs , foit avant, foit après leur réunion,
difparoît avant d'arriver à la Barfe, entre
Girodot & Mefnil-Saint-Père.
Près de là , dans la commune de la Villeneuve-
Megrîgny, on trouve un petit ruiffeau qui, après
avoir abreuvé deux étangs, fe perd entièrement.
Il fe trouve auflî fur cette planche plufieurs ruif-
feaux intermittens , dont il fera parlé à cet article.
N°. 120. VALENCE. Département de [a Drôme.
L'on voit d’ abord une rivière qui, après un
cours de quatre mille huit cents toifes, fe perd
proche le hameau de la Petite-Grange, dans un
aterriffement formé par les eaux courantes.
A cô té , le ruiffeau de la commune de Chanos,
qui n'a que fept cents toifes de cours, fe perd
egalement dans la même nature de fol.
Cinq rivières fe perdent dans la même contrée
& dans le même fol , après un cours affez long.
La première eft la rivière de Barberel, qui reçoit
plufieurs ruiffeaux latéraux fur un cours de plus
de huit mille toifes ; elle fe perd au deffous du
bourg d’Alixan.
La fécondé eft le ruiffeau de Barbourier , qui a
mille toifes de cours, & qui fe perd proche la
commune de Bezaye.
La troifième eft la rivière Guimand, dont le
cours eft fort étendu ; elle fe perd à quelque dif-
tance du bourg de Montellier.
La quatrième & la cinquième ont leurs cours ,
& fe perdent auffi dans les environs de ce bourg &
dans le même fol.
Enfin, en allant au midi, la rivière de Mailla-
folla, dont le cours a deux mille quatre cents
toifes de longueur, fe perd également au fud de
la commune de Montendre.
La rivière de Beauregard, après un cours de
quatre mille toifes, fe perd à la hauteur du village
de Hoftun , avant d’arriver à l’ Isère.
Plufieurs branches de ruiffeaux, après leur réunion,
fe perdent auprès de la commune de Cafal.
Un peu au nord, un petit ruiffeau de huit cents
toifes de cours fe perd dans un vallon bien
tracé-, entre le village de Bouventes & l’abbaye
de Lioncel.
Dans les environs de L o r io l, un ruiffeau à
deux branches fe perd dans les dépôts du Rhône.
A deux lieues environ , au fud', on trouve un
autre petit ruiffeau qui fe perd dans les mêmes dépôts,
proche le village des Tourettes.
N°. 145. VEZOUL. Département de la Haute-
Saône.
Cette, planche eft ce lle , de toute la carte de
France, qui renferme le plus grand nombre de
ruiffeaux & de rivières qui le perdent : outre cela ,
il paroît que ces différentes pertes fe trouvent dépendantes
des vallons fermés qui y font fort nombreux.
Je crois qu’ il convient de diftinguer deux
fortes de ces vallons j les uns fecs, c’eft-à-dire,
qui n’offrent, dans l’étendue de leurs enceintes,
aucune eau courante , apparente & fuperficielle ,
mais qui biffent v oir , fur quelques-unes de leurs
extrémités extérieures, des fources abondantes,
produites évidemment par les eaux qui circulent
intérieurement fous le fol de ces vallons fermés.
Ces fources abondantes verfent leurs eaux dans
des vallées ouvertes , bien ramifiées , fe réunif-
fent aux grandes rivières , & ne fe perdent plus à
leur niveau.
Fort fouvent ces vallons fermés font abreuvés
par plufieurs ruiffeaux qui y circulent, & dès-lors
les fources confidérables qui fe montrent à l’extérieur
de leurs enceintes , font à un ni veau plus
bas que les fources des ruiffeaux qui fe perdent
au milieu d’eux; ce font les produits des eaux des
ruiffeaux qui font abforbés dans les vallons fermés.
Après ces obfervations -, je vais faire le dénombrement
des ruiffeaux qui fe perdent, foit dans
l’enceinte des vallonsfermés , foit dans la fuite des
vallons ouverts , en commençant par le nord de la
planche, & fuivant l'ordre de l ’oueft à l'eft.
Je trouve d'abord, dans le premier carré de la
carte, un ruiffeau qui a huit cents toifes de cours,
& qui fe perd à coté du village d’Andelard, au
m:lieu d'un terrain plat.
Plus bas, fur la même ligne, près de Ville-
guindry, eft un courant d'eau fort cou rt, qui fe
perd à l’origine d'un large vallon.
Toujours plus au fud, un femblable filet d'eau ,
voifin du village de Levrecey, après avoir fait
tourner deux moulins, fe perd de même au milieu
d'un large vallon.
Encore plus au fud, un ruiffeau qui a huit
cents toifes de cours & qui fait tourner le moulin
de Mailley & celui d'Enhaut, fe perd au milieu
d'un vallon fort large.
A côté, à l'e ft, font deux vallons fermés; d’abord
celui de Villefaux, abreuvé d’un petit ruiffeau
qui fait tourner le moulin de ce village ; en*
fuite un autre , abreuvé d’un ruiffeau de mille
toifes de cours, lequel fe perd après avoir fait
tourner le moulin d’Echenoz & le moulin de la
! Roche.
Dans le deuxième carré, je trouve un vallon
fermé qui renferme le village .de Moncey, & un
ruiffeau de quatre cents toifes de cours , lequel
fe perd dans un foffé.
£■• A l'eft eft un ruiffeau d’environ mille à douze
i cenrs toifes de cours, & qui fe perd à côte du bois
* de Noroy, & ne coule que dans certains tems ,
par accès & comme les dégorgeoirs.
Au fud on voit un petit ruiffeau qui a trois
i cents toiles de longueur, & qui fe perd à l’eft de
la commune de Valleroy-lès-Bois.
r Au fud-eft on rencontre trois vallons fermés ; le
| premier renferme la commune de Noroy, & un
ruiffeau qui fe perd après avoir fait tourner trois
, moulins ; le fécond renferme le village de Cero-
| lés-Norôy.j & eft abreuvé d’un ruiffeau qui a mille,
toifes de cours , & qui fe perd après avoir fait
tourner le moulin de là Pie.
Enfin, le troifième vallon fermé renferme un
■ ruiffeau qui fait tourner le moulin de la Cour :
; ces deux derniers vallons font dans le troifième ;
i carré, lequel renferme un quatrième vallon fer,- i
| mé, où eft fituée la commune de Borrey avec un
j: ruiffeau à deux branches , lequel fait tourner plufieurs
moulins pendant un cours de fix cents toifes.
Dans le quatrième carré.on trouve, fur Ialifière
des bois deSaulnot,un vallon fermé, abreuvé d’un <
1 ruiffeau qui fait tourner le moulin de la Goute-au-
Loup, & qui a fept cents toifes de cours j ce vallon
renferme auffi la ferme de la Goute-au-Loup.
Au fud , à l’origine d’un vallon voifin de Ville-
Chevreux , un ruiffeau de mille toifes de longueur
fe perd à côté d’autres ruiffeaux dont le cours
n'eft point interrompu.
| Plus au fud , encore un ruiffeau, dont la longueur
eft de mille trois cents toifes, fe perd dans
un large vallon. Les deux extrémités de ce ruiffeau
aboutiffent aux deux communes deNMarvelife
& d’Onans , où il fe trouve un moulin que cette
eau fait tourner avant de fe perdre.
I A l’eft de la commune de Saulnot eft un long
vallon,fermé qui renferme plufieurs villages, & un
ruiffeau à plufieurs branches , lequel fait tourner
quelques moulins.
^ E n fu ite , au milieu du cinquième carré, un
ruiffeau près de Tavey n’a aucune fuite, non plus
qu un autre fitué entre le cinquième & le fixième
carré.
, Dans le feptième carré deux ruiffeaux fe montrent
fans fuite; le premier, à deux branches,
près de Rocotagne , & le fécond près du village
aeFontenis. m - 0
Le neuvième carré offre , avec le dixième, un
grand nombre de vallons fermés , prefque to
abreuvés de ruiffeaux qui n’ont pas de fuite,
qui paroiffent fervir aux habitations voifines
aux ufînes.
Je finis par le feizième carré, qui renferme un
vallon fermé à fix branches , lefquelles fourniffent
autant de ruiffeaux qui le perdent après leur réunion.
Je terminerai ce détail, que je pourrois prolonger
fans fortir de cette planche, par faire remarquer
que ces filets d’eau, qui ont peu de luire, font
environnés d’habitations qui en tirent le plus de
fervice qu’elles peuvent , foit pour les ufages
domeftiques, foit pour les moulins à blé ou à
chanvre.
Au refte, je renvoie ici à l’article V esoul , où
tout ce qui concerne la marche des eaux courantes
fuperficielles , fera décrit plus en détail ,
ainfî que les formes des val ees qui paroiffent affez
confufes & défordonnées. ( Voyeç auffi, à l’occa-
fion des environs de Y e fo u l, l'article Frais-
puits. )
N°. 90. ViviERS. Département de VArdèche.
Cette planche nous offre d’abord :
Un ruiffeau à plufieurs branches, qui fe perd ,
après un cours ae huit cents toifes, vis-à-vis le
château de Ville-Ruiné, & trois cents toifes avant
d'atteindre la rivière d'Ardèche.
Enfuite un autre ruiffeau qui fait tourner
cinq moulins fur une longueur de quatre mille
quatre cents toifes, & qui fe perd piès de Ville *
fort.
Enfin la rivière d’Ardèche, qui difparoît dans un
intervalle de cent cinquante toifes, fous une maffe
de rochers, & continue à couler au-delà ; en forte
que ce rocher a été pris avec raifon pour un pont
naturel. U faut obferver qu’affez près de là fe
trouve un vallon fermé , dans lequel un ruiffeau
fe perd j ce qui nous prouve que le fol eft. orga-
nifé de manière à abforber facilement lés eaux
courantes fuperficielles. Toutes ces eirconftances,
ainfi que beaucoup d'autres que j'ai rappelées dans
quelques-unes de Ges notices, nous donnent une
. idée nette & précile de la marche que la Nature a
fui vie dans la formation des ponts naturels. ( Voye£
cet artïele. )
R é f l è x î o n s fur la précédente énttméfatioûdes
ruiffeaux & de rivières qui fe perdent en France.
Après cette première énumération des ruiffeaux
& des rivières qui fe perdent en France, il me
paroît important de rappeler quelques-unes des
principales eirconftances qui accompagnent le plus
fouvent ces accidens. -
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