plâtre blaftc & du lard. Il y a des blocs de plâtre
blanc, qui ont reçu une teinte de couleur de chair.
H y d r o g r a p h i e ou pocamologie de
rAngoumois.
De la Vienne.
Je commence l ’hydrographie de Y Angoumois 8c
du département de la Charente par la defcription
d’ une partie du cours de la Vienne, qui nous donnera
une idée de la conftitution des vallées de
l’ ancienne terre du Limofin. J’y trouve d’abord,
fur la droite, feize vallons latéraux, tous abreuvés
par des ruiffeaux d’eau v ive , 8c qui tombent dans
la Vienne à angles droits. Les trois premiers de
ces vallons ont des embranchemens un peu étendus,
mais ceux qui fuivent, diminuent de longueur
fans ceffer de renfermer des' ruiffeaux plus ou
moins alongés. Sur la gauche, la Vienne reçoit,
jufqu’ à Chabanois , fept vallons abreuvés d’un
cours très-peu étendu. C ’eft à Chabanois que
vient tomber la rivière de Rochechouart, qui a
fes fources aux environs de Saint-Jean-de-Vaire
8c de Saînt-Piérre-de-Vaire, dans fix embranchemens
de vallons affez alongés , 8c qui fe prolonge
fur dix mille toifes de longueur, au milieu d’ une •
vingtaine de vallons abreuvés, fort courts fur la
droite , & qui reçoit fur la gauche les eaux de fix
vallons plus ou moins alongés 8c ramifiés à leur
origine.
Toute cette belle diftribution des eaUx, tant
relativement à la Vienne qu’à la rivière de Rochechouart,
eft réglée fur le fyftème de l’ancienne
terre graniteufe du Limofin, fyftème qui eft entièrement
inconnu jufqu’à préfent. Au deüfous de
Chabanois, toujours à gauche, on trouve jufqu’à
Chirac deux vallons latéraux ramifiés & abreuvés,
& quatre petits également abreuvés.
Depuis Chirac jufqu’à la Goulenié, font, à
droite, fept vallons fort courts & abreuvés, & à
gauche, huit autres oppofés 8c femblablement,
abreuvés.
Plus loin encore la Vienne continue à fe fortifier,
jufqu’ à Saint-Germain, par l’ affluence de huit
vallons abreuvés à droite, dont fix petits & courts,
& deux fort grands , & ‘ qu’on peut confidérer
comme des rivières d’un cours affez étendu. La
"première, qui fe jette danTla Vienne à Confolens,
8c que je ferai connoître fous le nom de Lefterp,
a un grand embranchement qui, de même que le
tronc principal, eft chargé d’umgrand nombre de
vallons latéraux, tous abreuvés fur leur longueur.
La fécondé, qui tombe près Saint - Germain , a
encore un cours plus alongé que la première. Je
donnerai au lit principal le nom de Saint-Quentin,
lit chargé, à droite 8c à gauche, de vdlons renfermant
un grand nombre d’ étangs, & réunifiant,
aux différens points de fon cours , neuf ramifications
également chargées de vallons abreuvés &
d’étangs. Si je paffe à la gauche, j’y trouve huit
vallons abreuvés, dont cinq petits & courts, &
trois fort alongés, & chargés de vallons latéraux
abreuvés fort nombreux.
En général, cette partie de la vallée de la
Vienne, tellement abreuvée, eft fort refferrée entre
deux plateaux ou chauffées plus ou moins larges,
8c qui la fuivent fans interruption. Cette partie
du cours de la Vienne m’a paru verfer uniformé
ment partout une eau v iv e , qui groffit cette rivière
à mefure que fon cours fe prolonge dans
l’ancienne terre du Limofin & du Poitou.
De la Charente.
Je paffe maintenant à l’hydrographie de la Charente,
qui non-feulement donne fon nom au département,
mais qui d’ailleurs, par les différentes
directions de fon cours, nous préfente une idée
bien fuivie de toutes les pentes variées des conf-
titutions du fol de Y Angoumois. La Charente com-
meqpe fon cours dans la partie orientale du département,
à la fuite du badin de la Vienne dont
nous avons parlé. Elle a fa fource non-feulement
à Cheronnac, mais encore dans plufieurs petits
vallons voifins, qui font abreuvés comme tous les
vallons de l’ancienne terre, laquelle a fes limites
dans cette contrée;
Le cours de la Charente , dirigé du midi au
nord , fe continue au milieu d’un premier fyftème
de vallons latéraux, qui fe prolonge jufqu’ à Suris ,
après quoi cette rivière reçoit un autre fyftème
de vallons, compofé de vallons femblables 8c aufli
nombreux, qui ont leù-r naiffance entre Lindois
& Sauvagnac. Alimentée d’abord par ces deux
baflins d’eaux courantes réunis, la vallée de la
Charente fe trouve refferrée entre deux chauffées
qui fe prolongent l’une à droite, parallèlement au
baffin de la Vienne, & l’autre à gauche, le long
des fources d’un très-grand nombre de ruiffeaux
diftribués de l’ eft à l’oueft, 8c qui concourent à la
formation des rivières de Taponat, de la Bon-
nieute, de celles du Son & de la Sonnette , qui
paffent, l’une à Nieuil, &4^autre à Saint-Laurenc-
de-Séris;
Ici la Charente fe trouve fortifiée par l’ affluence
de fept petits vallons dans le lit qu’ellé s’eft approfondi
, & dont elle n’occupe qu’ une partie.
Depuis Suris j 11 fqu’ au-delà du pont de Sigoulent,
aucun des autres vallons latéraux diftribués exactement
aux deux côtés du lit de la Charente, ne
fournit de l’eau à cette rivière que dans le-teins
des pluies, parce qu’ ils ne font plus fitués fur le
fol de l’andenne terre, 8c que les chauffées qui en
ont donné précédemment, ne fe trouvent plus de
même fur cet ancien fol propre à contenir l ’eau
pluviale & à la rendre abondamment. Outre cela,
ce même baffin eft terminé, à droite & à gauche,
par trois chauffées de hauteurs plates, qui font le
prolongement de. l’arête de Cheronfiac à Mont-
Bron. C ’eft dans cette contrée qu’on peut fuivre
& étudier les limites de l’ancienne & de la nouvelle
terre, les débris de l’ancienne 8c le commencement
de dépôts foufmarins de la nouvelle.
Nous avons indiqué ces derniers matériaux en
décrivant la conftitution du fol du pays depuis le
pont de Sigoulent jufqu’à Chaffeneuil, Taponat
& la Rochefoucauld.
En continuant à fuivre le cours de la Charente,
on rencontre jufqu’à Chatam, dans fa vallée à
droite, huit vallons de moyenne longueur , tous
abreuvés , & à gauche , neuf parfaitement femblables
5 après quoi on voit à droite l’affluence de
la rivière de Tronfon, qui a plufieurs embranchemens
, & qui, dans une certaine étendue, offre
un grand nombre de vallons affiuens, également
abreuvés dans leur"totalité ; ce qui me paroîtroit
annoncer des contrées appartenantes à l’ancienne
terre du Poitou. De là jufqu’à Charroux, les vallons
qui s’abouchent à la Charente, 8c qui font
toujours fort courts, font fecs s excepté celui
d’Atnois, qui eft plus alongé & plus profond que ■
les autres. C ’eft à côté de Charroux que fe rend
dans la Charente la rivière de Merduffon, qui a
d’ailleurs deux grands embranchemens, dont l’origine
eft dans des étangs. De Charroux à Civray
& au-delà, on ne trouve que des vallons fecs, &
deux feulement abreuvés d’une moyenne longueur.
C ’eft à ce point que la rivière de Charente
fe porte du nord à l’ oueft, & enfuite au midi,
laiffant au nord de larges plaines fort unies, & qui
ne font féparées que par deux rivières latérales,
lefqtielles ont chacune deux embranchemens fort
étendus, dont la direction eft du nord au fud,
comme le canal de la Charente aux deux points ;
de leurs affluences. . !
Dans le terrain qu’embraffe la Charente en fe
portant du nord au midi, cette rivière reçoit deux
ruiffeaux latéraux , dont le cours eft fort étendu ,
le Cibiou d’ un côté, & la Lifone de l’autre. Plus
bas, aux environs de Ruffec & de Condat, vient
aboutir la Pérufe > fortifiée par la Morelle. Ces
trois rivières annoncent des pentes décidées du
nord au fud, 8c par conséquent les formes du terrain
qui ont déterminé le changement du cours de
la Charente.
C ’eft au point de l’affluence du Cibiou que commencent
les ofcillations de la Charente , qui d’ abord
font fort petites, 8c qui enfuite augmentent
en longueur & en profondeur au deffus de Ver-
teuil. Ce n’ eft qu’à quelque diftance audeffous de
cette petite v ille, que la Charente reçoit l’Argent
& l’Or réunis , qu’ on nomme YArgentor , 8c aux
environs de Mande, le Son & la Sonnette, aufli
réunis, & la Bonnieure , dont nous ferons par la
fuite des mentions particulières, ainfi que des petites
rivières d ’Aigre, d’Anac 8c de la Nouere 3 qui
s’y rendent fur la droite.
’ La Charente fe trouve groffie considérablement
par les eaux dé la T o u v re , à une demi lieue aa
deffus d’Àngoulême ; après quoi elle paffe au pied
du plateau élevé fur lequel cette ville eft fituée ,
ainfi que nous l’avons fait connoître à l’article
A n GOULE ME.
Au deffous d’Angoulême, la Charente, dans
l’efpace d’environ deux lieues , reçoit plufieurs
ruiffeaux affez, forts ; favoir : l’Anguienne , les
Eaux-Claires, la Charrau, la Nouère & la Bohême
: c’eft fur ces ruiffeaux que font établis tous
les moulins à papier de l’Angoumois. Elle paffe
enfuite par Jarnac , Cognac, Saintes, Rochefort,
d’où elle fe jette enfin dans l’Océan, après un
cours d’environ cinquante lieues communes , de
deux mille quatre cents toifes, depuis Cheronnat
jufqu’ à la mer.
La marée de l’Océan eft ordinairement fenfible
jufqu’au deffus de Saintes : on prétend même que
le flux remonte de trois à quatre pouces au pont
de Cognac dans les plus hautes mers.
La Charente roule généralement fes eaux fur
des bancs de glaife qui forment le fond de fon lit:
d ’où il réfuite qu’elles font fales dans fes crues ,
pendant Iefquelles les parties inférieures de fes
eaux agiffent plus fortement fur le fond. Ce mélange
terreux fe dépofe fur les prairies, les îles 8c
les oferaies qui bordent le cours de cette rivière,
& les engraiffe. _ . _
Les différentes digues qui barrent fon lit 8c fuf-
pendent fon cours, y occafionnent des chutes qui
varient depuis un pied jufqu’à cinq pieds fix pouces;
elles font tellement multipliées, qu’elles ont
| donné lieu de conclure que la pente de cette rivière
eft naturellement très-confidérable , .& que
fon cours feroit fort rapide fi fou courant étoic
abandonné à lui-même.
Les travaux que l’on a faits pour rendre cette
rivière navigable, nous ont donné des réfultats
fort inftru&ifs à ce fujet : ainfi, d’abord on a
trouvé , depuis le pont de Civrai jufqu’à la forge
de Ruffec, fur une longueur de dix mille deux cents,
toifes , quinze chutes qui ont donné cinquante-un
pieds neuf pouces.
Depuis la forge de R.uffec jufqu’au pont de Ver-
teuil, fur une longueur de huit mille neuf cents
toifes, neuf chutes qui ont donné vingt-trois pieds
trois pouces fix lignes.
Depuis le pont de Verteuil jufqu’à celui de
Manfle, treize chutes q u i, fur une longueur de
onze mille trois cents toifes, ont donné trente-
cinq pieds deux pouces cinq lignes.
Depuis le pont de Manfle jufqu’à celui de Mon-
tignac, fur une longueur de dix-neuf mille toifes,
feize chutes qui ont donné trente pieds fix pouces
fix lignes.
Depuis le pont de Montignac jufqu’à celui de
Saint-Cibard, neuf chutes qui, fur une longueur
dp treize mille quatre cents toifes, ont donné
. onze pieds,un pouce onze lignes.
Depuis le pont de Saint-Cibard jufqu’ à celui de
K k k k 2,