
pays très-fertile, arrofé par des rivières poiffoneufes
oui defcendent du canton de Lucerne. U eftabon- ;
dant en excelleras pâturages , comme en grains tic ;
en vins. Le Bas-Argow, moins favorifé des dons de !
la nature , répare par l’induftrie de Tes habitans la ;
fertilité moins grande de fon fol. Le Haut-Argow
s'étend jufquà Thoun , tic le bas jufqu’au confluent
de 1 Aar avec le Rhin.
ARGUE IL , du département de la Seine-Infé- 1
rieure. Il y a un atelier d'évaporation pour le fal-
pêtre.
A RG U E L , du département du Doubs, village
aux environs de Befançon.
On trouve aux environs, des carrières de marbre
noir, moucheté de blanc 5 il eft fort peu commun, !
tic l’on n’en fait ufage que pour la décoration de
l’intérieur des églifes.
ARGUN, rivière d’A fie, dans la Tartarre oriern-
tale ; elle fe jette dans Y Amur o\x Y Amour, On y
pêche des perles à moules tic des rubis : on trouve
dans les environs, des mines de plomb tic d’argent.
ARGUT-DESSUS, du département delà Haute-
Garonne. Il y a une mine d$ plomb tic dr*argent en
filons dans le territoire de cette commune : les travaux
font établis à la montagne d'Etelet, & à
quelque diftance plus bas on a exploité une mine
de plomb nidulente. Il y a aufli une ardoifière près
tic à l’oueft de ce village.*
A RH O N , grande montagne d’Afrique en Barbarie
, au royaume de F e z , près d’Efagen. C ’eft
une branche du mont Atlas : fa direction eft d’orient
en occident} elle eft peuplée en partie par les
Maures chartes d’Efpagne, & par des familles d’A rabes.'
1 Le fol y produit abondamment de l’orge,
oui eft la feule graine du pays : on y recueille des
olives tic des raifins qu’on fait fécher. Les habitans
y entretiennent une grande quantité d’abeilles, qui
y réuififtènt admirablement bien au moyen des
habitations difperfées qui forment autant de mai-
fons de campagne , autour defquelles cesabeüles
trouvent une pâture abondante. L’ empereur de
Maroc en tire un tribut confidérable * tic peut y
lever dix mille hommes.
A R 1È G E , rivière principale du département
de l’Arriège ; elle a fes fources au. fud, dans les
hautes montagnes des Pyrénées} elles fe réunif-
fent à Ax : fon cours fe continue par les Cabanes ,
les villes de Tarafcon, de. Foix de Varilhes, de
Pamiers, de Saverdun, &c. & fe termine dans la
Garonne. Le climat, qui eft fort froid dans la partie
méridionale tic montueufe, eft fort chaud dans
h vafte plaine de Pamiers. ( Voye-ç. ci-après. A r-
r i Èg e ( département de 1’ ) . )
En fuivant le cours de YAriège fur la carte de
l’Académie des fciences, on peut remarquer que
cette rivière a trois fources principales, qui ont
leurs débouchés par autant de vallées, dont l’origine
eft dans les Hautes-Pyrenées, tic qui fépavent
le comté de Foix du Dounezan & de la vallée
d’Andore.
Formée par la réunion des eaux de ces trois-
vallées à A x , YAriège pafle à Tarafcqn, à Foix ,
tic devient aurifère vers Crampagnac, à.environ
trois mille fept cents toifes au nord de la ville de
Foix. Après avoir parcouru environ dix lieues de
deux mille cinq cents toifes, on y trouve des paillettes
d’or en très-petite quantité} mais à mefure
qu’on s’étend vers le nord, elles deviennent plus
abondantes, & le point de Variihes, qui n’eft qu’à
mille quatre cents toifes au nord-nord-eft de Crampagnac
, fert ordinairement de terme aux orpailleurs
de Pamiers, qui eft à trois mille cinq cents
toifes au nord de Varilhes. Leurs bornes autour
du centre de Pamiers font beaucoup plus étendues
du côté du nord que du côté du fua, car pn voit
que vers le fud ils ne parcourent au plus que quatre
mille neuf cents toifes lorfqu’ils remontent
jufqu’à Crampagnac, tandis que de Pamiers ils
vont* en descendant YAriege, jufqu’à Saverdun }
ce qui fa it, à vol d’oifeau , environ fept mille
toifes. UÂriège eft donc principalement aurifère
fur une longueur d’environ douze mille toifes.
Si nous remontons vers les Hautes-Pyrenées,
nous trouverons que YAriège, une des rivières de
l’Europe qui charié le plus d’o r , a fon cours du
fud au nord, tic qu’elle lave les pentes des montagnes
qui regardent le couchant comme le levant :
c’ eft juftement ce cours que Pèrês de Vargas re-
gardoit comme le moins favorable à ces effets. On
eft' bien revenu , depuis cet auteur, de ces idées
de préférence, réîativement à certaines dire étions,
& fîtuations dans les mines : ces opinions ne. peuvent
être applicables tout au plus qu’ à quelques
contrées particulières. (Voy. Pères d e V a r g a s ,
tome I , pag. 106;)
Dans l’étendue de pays contenue entre Crampagnac
& Saverdun, dans cette grande tic large
plaine , toutes les ravines tic les ruiffeaux qui reçoivent
leurs eaux tic qui fe jettent dans YAriege,
font également aurifères : tels font ceux-de Rieux
de Peyreblanque , de Baron, de la Gara mi Ile, de
la. Goûte , &c. Dans le Mémoire de M. Pailhes
pag. 299 , on voit que cet habile obfervateuc
compte plus de trente d# ces ruiffeaux.
Les pailloles les plus confié érables fe trouvent
entre Varilhes & Pamiers. Réaumur tic Guettard
donnent deux lignes de longueur aux plus grandes
paillettes de/YAriège ; cependant M. Pailhes affûte
qu’on en a trouvé qui pefoient une demi-once,
mais que ces morceaux étoient très-rares..
Lès endroits les plus abondàns en paillettes font
les rivages de YAriege, qui traverfe la plaine de
Benague , près du Château-Gaillon, je long de la
maifon de Longpré > les bords des ruiffeaux de
Benague, de Ferriès, de Rieux, de la Groffe-
Milly, de Trebout, & c .
Les pailloles s’y trouvent toujours ifolées tic
détachées : il eft extrêmement rare d’en rencontrer
qui foi en t adhérentes à de petits galets de
quartz. Tous les orpailleurs que j’ai queftionnés
à ce fujet, m'ont affuré avoir calfé un fort grand
nombre de ces,galets de quartz & de diverfes autres
natures de pierres, particuliérement les mines de 1er
micacées, fans y avoir trouvé des veftiges d’or :
ceci vient à l’appui de l’affertion de M. J. Cellot,
que rapporte M. Guettard. On ne peut pas cependant
décider définitivement que ces mines de ter
& tous les autres galets ne contiennent pas d’or.
L’abbé de Gua a trouvé des pailloles dans les galets
des rivières aurifères des Cévennes., tic nous
voyons dans les Lettres de M. de Born , que
M. Roezuin avoir apperçu à la loupe, ainfi qu’à
l’oeil nu, des particules d'or dans les cailloux des
lavages d’or du Bannat, & que les orpailleurs de
la Tranfilvanie ramaffent de ces galets fur leurs
tables à laver. ( Voye£ la dixiéme & la quatorzième
Lettre. )
• Le pays dont j’ ai indiqué les limités ne peut
pas être en général confidére comme une feule
/plaine ; il participe de plufieurs hauteurs mon-
tueuies, tic les cantons principaux qui donnent
des récoltes d’o r , font à environ trois lieues de
l’ouverture des vallées que forme YAriège; mais,
comme l’a obfervé M. Pailhes, les grofles paillettes
nefe rencontrent qu’à côté des terrains montueux,
& elles diminuent de grandeur à mefure qu’on s’en
éloigne.
Les rivages de YAriège3 ceux des ruiffeaux dont
il reçoit les eaux, toutes les hauteurs de ce dif-
ÉjHR ne font formés que par des amas de cailloux
roulés de toutes groffeurs tic de toutes natures
de pierres, plus ou moins folidement réunis par un
ciment calcaire peu dur, & prefque friable. Ces
amas fe trouvent immédiatement fous une couche
d'un très-bon terreau, que les orpailleurs nomment
terre forte , tic qui produit d'excellentes
moiffons.
J ’ai Fuivi le cours de plufieurs ravines & ruiffeaux
aurifères bien au-delà de leur naiftance, &
j’y ai conftamment trouvé la même nature de terrain
qui, le long des bords de YAriège, s’étend
jufqu’à Saint-Jean-de-Verges, village fi tuéà neuf
cents toifes au fud de Crampagnac, où j^ai dit
qu’étoit la limite de la-récolte de l’or du coté du
fud.A
Saint-Jean-de-Verges, l’extrémité d’ une montagne
calcaire s’approche de YAriège tic borde là
chauffée. ^
La p lu p a r t d es terra ins con ten u s e n t r e YAriege
tic le s d iv e r s ru iffeau x q u e j’ ai c i t é s , c o n t ie n n en t
l ’ or e n p a ille t te s } mais c e t o r difparoîc là o ù les
m o n ta gn e s c a lc a ire s jo ig n e n t YAriège , tic o ù c e f -
fe n t les m o n ta gn e s fo rm é e s de g a le t s.
Tous les détails qui précèdent, tic tous les faits
| qui ont été expofés' relativement aux eaux courantes
de YAriege tic des ruiffeaux qui l’accompagnent
, en un mot la conftitution phyfique des
terrains de leurs rivages, concourent à établir le
fentiment de M. Pailhes fur l ’origine de l’or que
l’on ramaffe aux environs de Pamiers.
Il femble donc réfulter de ces cbfervations, que
l’or ne provient pas de filons tic de montagnes à
filons fupérieurs. Jufqu’à préfent on eft porté à
préfumer que l ’or charié maintenant par les ruiffeaux
, n’a fon gîte que dans les cantons caillouteux
qu’ils lavent, puifqu’ ils y prennent leurs
fources t il doit en être de même ae l’ or de YAriège
y car les terrains qui approchent de fes rivages
fourniffent de l’or tant qu’ils font caillouteux ;
mais la cueillette ceffe fur fes bords là où les galets
difparoiffenc de la berge. L’expérience a d’ailleurs
appris aux orpailleurs, que les fables amenés
journellement, tic dépofés loin des rivages, ne
contenoient point des pailloles. J’en ai vu laver
fans fuccès en plufieurs endroits écartés des bords,
&. je me fuis affuré par ces obfervations, que les
orpailleurs difoient vrai.
Dans tous les pays où on lave de l’o r , on a
reconnu que-ce travail étoit plus utile après les
crues d’ eau tic les débordemens, tic c’eft cette ob-
fervation générale qui a fait penfer à quelques
naturaliftes ,- que l ’or charié par les rivières pro-
venoit de montagnes contenant des filons d’o r ,
tic fupérieures aux endroits où fe fait la cueillette;
mais cette abondance lors des grandes eaux provient
de ce qu’elles détachent les terrains des rivages
dans les crues, & de ce qu’elles entraînent
avec elles les parties terreufes tic même les cailloux
légers , tandis qu’elles dépofent très-près du
lieu dont elles ont arraché le terrain, tic dans les
premières petites anfes qui font à l’abri de la force
du courant, les paillettes d ’or tic les mines de transport
en galets, contenues dans ces terrains. On
voit par-là quelles matières précieufes re trouvent
communément à quelques pas feulement du gîte
dont elles ont été détachées , tic quelquefois immédiatement
au deffous , Iqrfque. les paillettes
font affez confidérables pour Jf précipiter tout de
fuite.
D’ailleurs, on fait que les orpailleurs avides
n’ attendent pas toujours que l ’action des eaux
courantes ait détaché des graviers tic des terres
de la berge; ils les fappent fouvent; ce qui occa-
fionrie de grandes difficultés avec les propriétaires
des terrains. Ces orpailleurs n’ont pas dans cette
circonftance les mêmes avantages à laver qu’ils
ont aptes les crues., parce que , dans-ce dernier
Cas, la violence des: eaux entraînant testes les-
terres dans lefquelles les pailloles font uiffémi-
nées, a fait une grande, partie du travail qu’ils
Îfont obligés de faire:.eux-mêmes lorfqu’ ils attaquent
des terrains qu ils ont éboulés dans le tems
des eaux baffes.
Les orpailleurs cherchent 1 ordinairement les
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