
on trouve que cette dernière, qui occupe la
plaine du Tarn, indépendamment du froment &
du maïs, produit tous les légumes néceffaires à
l ’3pprovifionnement de la vide d’Albi. Quant à.
la partie haute, moins cultivée, elle eft couverte
de bois, furtout dans le vallon eù circule le Coulés
, & qui fournit beaucoup de bois de chauffage
à la ville d’Albi.
Le territoire de Val-de-Riez cofififte en ce
qu’on appelle terres de caus. On diftingue fous ce
nom les terres qui font aflifes fur de grands bancs
de pierres calcaires, & qui participent de leurs
qualités, parce qu’elles en font vifiblement les
débris : elles produifent communément des fro-
mens de bonne qualité. On voit également, au
V a l-d e -R ie z , quelques vignobles & quelques
bouquets de bois difperfés fur les coteaux, & à
mefure qu’on avance vers Saint-Michel on rencontre
des châtaigneraies fort étendues.
A peu de diftance du moulin de Brioude font
les indices d’une veine de charbon de terre, fur
laquelle on a fait des travaux.
On continue à trouver beaucoup de châtaigners
en allant de Saint-Marcel vers Pampelone & Ra-
nus : il y a auflî quelques chênes; mais en général
les terres labourables y font fort légères, & ne
produifent que des feigles : on y remarque feulement
quelques prairies dans les fonds.
Proche Tanus, le long de la côte, on trouve,
dans une rochç fchifteufe, de la mine de plomb
ou galène fort riche ; enfuite, en defcenaànt la
rivière de Viaur, on rencontre les traces d’un ancien
travail fur une mine de plomb tenant argent.
De ce point,, en revenant vers Saint-Gemme,
les terres fchifteufes continuent à ne prodifre que
des feigles , mais beaucoup meilleurs que les pré-
cëdens. Ce qui occupe furtout les cultivateurs
dans tous ces cantons, & .principalement dans le
vallon dé Céret, c’eft l’éducation des pommiers
des pruniers : les fruits de ce dernier arbre fe ;
Lèchent en pruneaux, dont on fait un commerce
fort lucratif.
En defcendant la rivière de Céron, entre Ro-
fières & Carmeaux , on voit les veftiges d’un travail
fur une mine de cuivre, dont l’exploitation a
donné principalement du vert de montagne.
Parvenus à Carmeaux, on apperçoit un vallon ;
alfcrz large, dont les bords, fi tués à la droite de la
fîvière, font fort efcarpés, pendant que ceux qui
leur font oppofés à la gauche vers lé fud-efl,
n’ offrent que les pentes douces d’un plan incliné :
c’ eft là auflî que les cultivateurs ont placé des
terres labourables & des vignes.
Dans cette dernière partie'on trouve les fa-
meufes mines de charbon de terre qu’on exploite
depuis très-long-tems, & dont les travaux fe continuent
toujours. On a remarqué que plus ces
veines font près de la fur face de la terré, plus
elles font minces & de peu de valeur, & qu’elles"
augmentent eo force à mefure qu’elles font plus
profondes » que les couches de grès qui les accompagnent,
étojent dans le même cas. On a reconnu
auflî qu’il y avoit communément à la furface de la
terre un banc d’argile, qui eft ordinairement de
l'épaiffôur de deux toiles; qu’enfuite venoit un lit
de gravier qui couvroit la première couche de
grès : outre cela, que le banc ayant acquis une
épaiffeur d’environ vingt toifes, la veine de charbon
qui étoit deffous, préfentoit cinq ou fix pieds
d’épaiffeur. Le charbon qu’on tire de cette mine
eft de très-bonne qualité.
De Carmeaux on parcourt un terrain dont la
bafe eft une roche calcaire ; & lorfqu'on fe rend
à la baftide Gabauffe les plaines font très-fertiles,
8c produifent du froment 8c du maïs; mais
les hauteurs, étant peu garnies de terres végétales,
font d’un bien petit rappott. On y voit auflî quelques
vignes placées dans les endroits où les roches
calcaires ne fe montrent pas au jour.
De V irac, en paflant par Salles pour arriver à
Saint-Marcel, on rencontre un beau & fertile
vallon couvert, dans fon fond de cuve, de très-
belles prairies 8c de vignes fur fes croupes.
En approchant de Saint-Marcel on rencontre
une grande quantité de bancs de grès féparés par
des veines de f.hifte, qui font de véritables indices
de charbon de terre. Ce qui. confirme cette
indication , c’eft qu’ en montant vers Saint-Marcel
on trouve, à mi-côte delà colline, une carrière
d'où l’on tire.une efpèce d’ardoife qui n’ eft qu’un
grès feuilleté, parmi lequel on remarque de petites
veines de véritable & bon charbon de terre :
ces petites veines annoncent la préfence de ce
foffile en plus grandes malfes dans le voifinage.
Si l’on fe fend de Saint-Marcel à M ou z ie z ,én
paflant par Bourrïâzel, on rencontre, jufqu’à la
Cape lie, des terres de caus, qui produifent partout
des fromens de bonne qualité. H y a auflî des vignobles
qui donnent des vins eftimés.
En defcendant de Mouziez à Marnaves, on voit
des carrières de plâtre, compoféesde deux bancs
placés l'un au deffus de l’autre; le premier, qui
eft de couleur de brique, eft excellent, &,dans
les conftru&ions où on l’emploie, il fe foutient
beaucoup plus que le blanc, La couche inférieure
eft du plâtre blanc d’ une grande beauté.
En defcendant la rivière de Céron jufqu’à fon
embouchure dans l’ Aveyron, on traverfe la commune
de Milhars, dont le territoire eft coupé de
coteaux couverts d'excellens vignobles, dont les
vins ont beaucoup de réputation, & s’exportent
tant à Albi que dans le Querci.
En fe portant vers Roque-Reinou, on voit à
Soladie, près de l’endroit où le ruifleau appelé
Rioucouvert fe perd dans les terres, des veftiges
d’ une prétendue mine de cuivre : ce ne font que
des roches.calcaires qui renferment du quartz
fauvage. On apperçoit auflî dans cet endroit le
commencement du beau vallon que forme le C é ron
j depuis Marnaves, jufque près de Cordes, &
au
ail fond duquel font de belles prairies & des terres
labourables qui produifent beaucoup de froment,
de maïs & de feigle : ces terres font fertilifées de
tems à autre par le limon que la rivière de Céron
y dépofe, 8c dont les débordemens couvrent quelquefois
toute cette plaine. Les coteaux font couverts
de quelques vignobles intercalés à de nombreux
bouquets de bois.
En montant fur le fommet de ces collines, dans
les territoires d’Àlayrac & de Tounac, on voit
des fols calcaires très-arides 8c d’un très-petit produit.
La plus grande partie des terres y eft inculte
: dans les fonds feulement il y a quelques
cultures de froment & de mais. On remarque la
même nature de terroir depuis Tounac jufqu’à
Vaors : c’eft près de cet endroit que commence la
vafte forêt de Gréfigne, qui couvre plufieurs montagnes
fort élevées, 8c qui a fix à fept lieues de .
tour.
Au nord de cette forêt, près du village de j
Saint-Paul, du côté de Pennes, on a fait ancien-,;
nement l’cuverture d’une mine de charbon, qu’on
a enfuite abandonnée, par la raifon que le gîte du .
charbon étoit fort profond.
En parcourant fucceflîvement les territoires de
Campagnac, Saint-Bauzille, la Motte, le Verdier,
jufqu’à Caftelnau, il eft facile de fe convaincre
qu’en général tous ces fols1 font excellens ; les
terres, qui y ont une bonne profondeur, font :
aflifes fur de grands bancs de roches calcaires qui :
leur fervent de bafe ; auflî les produirions des
fromens & des autres grains font abondantes : on
y voit auflî quelques vignobles difperfés çà & là; !
Le vallon qui eft au bas de la montagne fur la- j
quelle eft fituée la ville de Caftelnau, & qui eft
arrofé par la petite rivière de Ver re , offre des
deux côtés de la rivière, de belles prairies 8c
deux libères de terres labourables qui produifent jj
d’abondantes récoltes de froment 8c de maïs ; mais ,
la partie élevée ,qu’on appelle le Caus de Cafttlnau>
eft un pays très-aride 8c fort ingrat : il y a quelques ■
fonds qui donnent de petits produits.
A Brugnie on remarque quelques veines de
charbon de terre; enfuite, après l’ intervalle fa-
bîonneux dela Capelle & d e s Barrières, on rencontre
à Salvagnac, fur les bords de la petite rivière
de .Tefcou, des terres meilleuies, qui en
générai donnent de beaux maïs 8c des récoltés
abondantes de froment, 8c fur les coteaux quelques
vignes.
C ’ eft le même fyftème de culture vers Lajaffe
& Saint-Jérôme , à quoi il faut ajouter de beaux
bouquets de bois, 8c en particulier, près de Mon-
te l, du côté de Cahufac , la belle forêt de la
Broze.
Les territoires de Mauriac, FaifTac, Bonneval,
Cattanet & Villeneuve font généralement d’ un
bon produit en grains de toute efpèce i le tout
eft parfemé de vignes 8c de bois.
C ’eft principalement dans les communes de Caf-
Géograpkic Phyjique, Tome I I ,
tairols, Linquarques & Noails, qu’on cultive l‘anist
q ui, lorfqu’il. réuflît, forme un revenu confidé-
rable aux habitans de ces contrées ; mais la récolte
en eft fort cafuelle.
Si l’on fe rapproche du Tarn en parcourant les
territoires de Senouillac 8c de la Baftide, très-
fertiles, & les environs de Gaillac, où fe trouve
la riche plaine qui règne le long du Tarn , depuis
Rabafteins, l’Ifle, jusqu’au deffus d’A lb i, on eft
en état d’ apprécier les produits des dépôts très-
étendus de la rivière, & lanombreufe population
qu’ils entretiennent.
On peut juger, d’après les détails concernant
la culture 8c la nature des différens fols qui fe rencontrent
dans le vafte arrondiffement que préfente
l’ancien diocèfe d’A lb i, quels avantages on peut
en tirer. On voit d’abord qu’il eft arrofé par un
grand nombre de rivières de tous les ordres, &
par une quantité confidérable de ruiffeaux affluens.
Son territoire, fi on en excepte les fommets plats
& élevés des collines, eft d’un bon produit, 8c
donne abondamment toutes fortes de grains, 8c
furtout du froment 8c du maïs : on y trouve auflî
beaucoup de prairies' arrofées par les moyennes
rivières, 8c qui font en général fort abondantes;
les récoltes du chanvre & du lin paient les foins
des cultivateurs. Les vignobles y font nombreux,
8c les vins, qui font en général de bonne qualité,
fe confomment dans le pays : il n’y a que ceux de
Gaillac & de quelques autres endroits choifis,
dont une quantité affez confidérable defeend à
Bordeaux par le Tarn 8c la Garonne, avec ceux
de Milhars. Une bonne partie des montagnr s &
collines, & furtout de celles qui avoifinent le
Tarn & le Viaur, font peuplées de châtaigners,
dont la récolte eft préparée 8c confervée avec
foin. Ce pays abonde auflî en bois où le chêne
domine, 8c dont les glands forment un objet précieux
pour l’engrais des cochons. Les plaines &
les pentes des coteaux où fe trouvent de bons
abris, produifent beaucoup de fruits de toute efpèce,
furtout des pommes & des prunes, qui font
de fort bonne qualité. Enfin les hautes montagnes
fourniflent des pâturages abondans, fur lefquels
on a foin de diftribuer des beftiaux de toute efpèce.
Le paftel qu’on cultive aux environs d’A lb i,
fait un objet dont la récolte eft aflez importante,
quoique fon ufage en teinture ait beaucoup diminué
depuis qu’on emploie l’indigo pour la cuve
de bleu.
Si nous reprenons ce qui a pour objet le fol de
cet arrondiffement, nous trouverons qu’il y varie
depuis le granit juTqu’ à la pierre calcaire ou le
caus; auflî y avons-nous indiqué des fehiftes, des
grès qui enveloppent les belles mines de charbon
de terre qu’on exploite avec avantage, fans parler
des autres indices qui font fort nombreux. Il y a
également des mines de cuivre & de plomb dont
l’exploitation peut être avantgeufe : celles de fer»
furtout pourroient y former un objet de com-s