
d’autres plus petites, après avoir traverfe le Ma-
riland, entrent dans cette baie : ce font le Paco-
moke , le Nantikoke , le Chaptant, le Chejler & YElk
du côté de l’ eft ; la Sufquehanna du côté nord 5 la
Patapfco 3 la'Patuxenty la Sevem & la Patowmak.
La dernière appartient à la Virginie dans la moitié
de fon cours ; mais, excepté la Sufquehanna & la
Patowmak, ces rivières font la plupart côtières &
peu confïdérables. La Patapfco, l’une des plus
.grandes avant d’entrer dans le badin fur lequel eft
ïituée la ville de Baltimore, n’ a que quinze ou
vingt toifes de largeur. D’ailleurs, plufîeurs petites
rivières fe jettent dans la Patowmak du côté du
Mariland.
Rivières de la Caroline nord.
Toutes les rivières d i l ’Amérique feptentrio-
iiale, qui débouchent dans l’Océan au deffous
de la baie de Chefapeak, font obftruées par des
barres. Cet inconvénient fe trouve cependant
adouci, en ce que les vailfeaux qui peuvent paffer
les barres rencontrent enfuite a (fez d’eau pour
naviguer en fureté tant que le canal a une largeur
fuffifante pour qu’ ils puiffent virer de bord.
Lés rivières de Mekerrin, de Nôttaway'fk Bluk,
qui prennent naiffance dans la Virginie, forment
par ieur réunion la rivière de Chowan, qui fe jette
dans Albemarlc-Sound ; elle a trois milles de largeur
à fon embouchure, mais fon lit fe refferre à
une petite diftance. de la mer. La Reanoke eft une
rivière rapide, formée de deux branches, dont
une a fon origine dans la Virginie; elle eft navigable
dans un efpace de foixante à foixantê-dix
'milles pour iss .chaloupes feulement.
Pamlico ou Tar-River coule du nord-otieft au
fud-eft ; elle fe jette dans Pamlico-Sound. Les vaif-
feaux qui tirent jufqu’à neuf pieds d’eau la remontent
jufqu’à Waftn'gton, à quarante milles de. fon
embouchure, & les petits bâtimens jufqu’ à Tar-
bourough , à cinquante milles plus haut.
Neus - River y qui fe jette aufli dans Pamlico-
Sound y eft navigable pour les vaifteaux jufqu’à
douze milles au deffus de New-Bern., ■ & pour les
bateaux jufqu’à deux cents milles de fon embouchure!
‘
Trent-River eft une branche de la Neus-River}
qui la joint à New-Bern : les vailfeaux la remontent
jufqu’à douze milles de cette v ille, & les
bateaux jufqu’à trente milles.
La rivière dt Cape-Fear9 de Clarendon-River,
fe jette dans la mer a Cape-Fear : ôn trouve, en
la remontant, les villes de Brunfwick & de Vil-
mington. Les gros vailfeaux remontent jufqu'à cetre
dernière v ille ,& les bateaux jufqu’à Fayette-Ville,
à quatre-vingt-dix milles' plurhaut.
Les .rivières de Cushai, de Pafyuotant, de Per-
huimins ÿ Alligator & de Little-Rivér» qui fe jettent
dans 1 ’Àlbematle-SJun&i1 font très-peu confi-
déraBîes. :
Pamlico-Sound eft une forte de mer intérieure,
qui a près de cent milles de longueur fur quinze
de largeur moyenne. Un banc de fable, d’ un mille
de large, où végètent quelques arbres rabougris,
féparent ce grand amas d'eau de l’Océan, 8c le
banc de fable donne, dans quelques endroits,
paffage aux bateaux 5 mais les bâtimens chargés
ne peuvent pénétrer dans Pamlico-Sound que parle
détroit d*Ocre-Cook : la barre de ce détroit ne
biffe que quatorze pieds d’ eau à baffe marée. A
dix milles de l’éntrée une autre barre, nommée
le Swask} obftrue le canal, & ne permet pas aux
bâtimens qui tirent dix pieds d'eau de paffer fans
allèges. Ces barres, comme toures les autres, fe
déplacent de tems en tems, & rendent la navigation
de P^m/icô-Soi/flof-embarraffante.
Ce lac falé communique, du côté du nord, à
un autre, nommé Albemarlc-Sound, qui a foixante
milles de longueur fur huit'à douze de largeur;
& du côté du fud,, à Coré-Sound, la marée eft à
peine fenfible dans l’intérieur de ces grands baf-
fins, furtout à l ’embouchure des rivières, où
l’eau n’ eft nullement faümâtre.
Rivières de l‘Ohio fud.
La Tenejfée'ou la Cherokêe eft la branche de l'Ohio
la plus confidérable : elle prend fa fource dans
ies môntagnes de Virginie, fous le 37e. degré ;
elle dirige fon cours au fud ou au fud oueft, juf-
qu’au 34e. degré, puis coule au nord-oueft, jufqu’à
LOhio, dans lequel cette rivière fe jette à
foixante milles de fa jon&ion avec le Miflilfipi.
En remontant la Tenejfée depuis l’Ohio on trouve
fon cours é g a l; doux, dans un efpace de deux
cent cinquante milles. Les plus groffes chaloupes
à rames naviguent dans cette étendue: les rapides,
nommés Mufcle-Skoals, embarraffent enfuite la
navigation, furtoufdans le tems des baffes eaux,
pendant l’efpace de vingt milles : ellé redevient
enfuite facile & fuie au deffus de cet obftacle,
dans une étendue aufli confidérable que depuis les
rapides jufqu'à 1 Ohio ; elle eft de nouveau interrompue
par le paffage de cette rivière à travers
les montagnes de Cumberland. Une ouverture
étroite dans cette ligne-de montagnes donne paffage
à la rivière : fes eaux, tourmentées par un
changement de dire&ion brufquée, & entraînées
par une pente rapide, tourbillonnent avec fureur,
& engloutiffent tous les corps que le courant a
entraînés. Ce gouffre, nommé the Whirl, a une
circonférence de quarante toifes. Des canots, attirés
dans le tourbillon, ont quelquefois échappé
au danger par l’adreffe des rameurs.
A foixante milles au deffus du Whirl, la Hivaf-
fée fe jette, dit cô:é du fud , dans la Tenejfée. Cetre
branche fe remonte à une certaine dillance. En
continuant à remonter la Tenéffée on trouve, à
foixante ihülés au deffus de la rivière de Hivaffee,
ce lie de PaUfon ou de Çlinch 3 qui coule du nord,
fé remonte à deux cents milles, 8c qui a elle-même
une branche confidérable, nommée Powel3 navigable
à une diftance de cent milles au deffus de
fon embouchure.
. On compte environ quarante milles depuis l’embouchure
de la PaUfon jufqu’à celle de la rivière
du Holftein. Cette dernière branche, qui perd
fon nom à la jonction des deux, eft cependant la
plus confidérable : elle peut fe remonter encore à
deux cents miiles, c’eft-à-dire ; à environ cent
milles de fa fource.
Le grand Kanhava, dont nous avons décrit le
cours dans les articles des autres Etats, prend fa
fource aux mêmes montagnes que la rivière de
Holjlein. ^ /
La rivière de Cumberland eft*, après la Tenejfée,
la plus grande rivière du territoire de l’Qhio fud :
elle prend fa fource dans le Kentuky, au milieu
des montagnes qui lui donnent fon nom, 8c qui
appartiennent à la ligne du Laurier (Laurel-Ridge) :
elle fuit une direction femblable à celle de la Tenejfée
3 8c décrit dans fon cours un arc de cercle
ptefque concentrique à celui que forme cette
rivière ; elle fe remonte jufqu’à rlashville , c’eft-à-
dire , à peu près de toute la moitié de fa longueur
totale; elle reçoit du fud les rivières de Harper,
Conef y Obey & Clearfork 3 8c du côté du nord celles
de Red 8c de Rock Cajlle.
Ports & rivières de la Caroline fud,
Quatre grandes rivières & un nombre corfi-
dérable de plus petites arrofent la Caroline fud.
La Savanah fuit la frontière en coulant du nord-
oueft au fud-eft. Les deux branches de YEdiJlo
prennent naiffance dans des hauteurs qu’on nomme
fa Ligne, coulent au fud-eft, fe réunifient au deffous
d’ Qrangebourg pour fe feparer encore au deffous
de Jacfonsbourgy 8c former fur Je bord de la
Les rivières de la fécondé grandeur, outre la
Wakkamaw & Blak-River, font celles de Cooper,
d'Afepoo & de Combahée. Les bords de ces rivières,
mer l’ île d'Ediflo.
La Santée eft la plus confidérable; elle fe jette
dans l’Océan par deux embouchures, & au midi
de Georges- Town, à cent milles de 1 Océan, elle
change denonT.Les deux branches^ui la forment,
font la Çongarée 8c la Watterée; celle-ci, qui eft
la branche du nord, traverfe le pays des Catabaws,
nation fauvage dont elle porte le nom jufqu’ à fa
fource. La branche fud ou la Çongarée fe compofe
des rivières de Saluda & de Broad} 8c celles-ci j
des rivières d‘Enbrée, Tiger 8c Pacolet. C ’eft fur 1
les bords de cette dernière que fe trouvent les j
eaux minérales de Pacolet.
La Pedée prend fa fource dans la Caroline nord,
où elle fe nomme la Yadhin : elle reçoit laLinche,
la Littlepedée & Blak-River; elle s’unit à la Wak-
kamaw & enfin à une petite crique fur laquelle eft
Georges-Town y pour former la baie de Winyaw,
qui a douze milles de longueur. Toutes ces rivières;
excepté celle d’EdiJlOy prennent leurs fources dans j
les Àileganys.. *
fubmerges à marée haute, font tous employés,
à la culture du riz.
Enfin le troifième ordre de rivières font des criques
ou bras de mer-, qui communiquent entr eux
dans toutes fortes de dire étions fur cette cote
baffe. La marée n’eft fenfible nulle part à plus ce
vingt-cinq milles de la mer.
La côte de la Caroline fud a trois .ports remarquables
: celai de Charles-Town eft vafte, commode
& fur. A douze milles de la ville on trouve
une barre,qui a trois paffages; les deux plus profonds
ont feize à dix-huit pieds d’eau. Celui de
Georges - Town a l’ inconvénient d’une barre qui
ferme l’entrée de la baie de Winyaw, & ne Uiffe
qu'onze pieds d’eau. ^ *
Je terminerai ce que j’ avois à dire fur les nviè-
res des Etats-Unis par quelques confidérations que
j ’ai déjà mi fes en avant, & qui méritent d'être
.rapprochées ici.
Les chaînes de montagnes, qui courent presque
parallèlement aux côtes de l’Océan atlantique,
d.’ns un efpace de neuf cents milles, divirent,
comme nous l’avons d it , les eaux des Etats-
Unis en rivières orientales 8c occidentales. Les
rivières navigables, comprifes dans la première
claffe, font en très-grand nombre: la direction
générale de leur cours, depuis les montagnes jufqu’à
la mer, eft du nord-eft au fud-oueft : elle fe
remarque également à l ’embouchure de toutes ces
rivières , comme à leur origine le long des montagnes.
Quoique ces eaux courantes ouvrent certaines
communications dans la diftance de cent
trente à deux cents milles de la mer, cependant
dans prefque tous ces canaux on rencontre le
même genre d’obftacles; favoir : des rapides ou
chutes-plus ou moins confidérables, qui obligent
à des portages plus ou moins longs.
On doit confidérer aufli, comme un effet des
eaux courantes, le grand nombre de baies & de
rades qui échancrent la côte dans toute cette étendue.
La feule baie de Chefapeak reçoit les eaux
de cinq grandes rivières qui arrofent la Penfilva-
- nie, lé Mariland & la Vii ginie, établiffent ainfi
entre ces divers Etats une communication fort
j animée.
M O N T A G N E S .
Je joins ici à l’hydrographie qui précède, tout
ce qui peut intéreffer la géographie-phyfique dans
les chaînes de montagnes qui traverfent l’ intérieur
de l'Amérique feptentrionale. Je ferai remarquer
en meme tems que cette hydrographie paroîtroit
incomplète fi l’on ne réuniffoit pas aux articles
détachés les rivières que renferment ceux dé Vir-
■ ginie-y de Connelticut & de quelques autres. En
I conféquence nous y renvoyons nos leéfeurs, pouf