râbles, & einquante-fix oeuvrées de prairies, qui j
tous enfemble font plus de cent cinquante arpens, ’
rnefure de Paris. Plufieurs vergers ont effuyé les
ravages de ces éboulemens. Le nombre des arbres
de toute* efpèce qui ont été détruits fe monte à
Quatre mille.
Si l’on veut rechercher la caufe de ce trifte
événement, il femble quJon la trouvera dans la
fituation de'ce terrain & dans la nature du fol. La
fur Face de cette colline, d’environ quatre ou cinq
pieds d’épaifleur, étoit une terre Fort légère, qui
fe defféchoit aifément par la chaleur du foleil.-
Sous cette couche il y en avoit une autre d’argile,
qui parut après cet événement à découvert en plu-
iieurs endroits y tellement pénétrée d’eau , qu’on
la voyoit fortir fous la forme de gouttes.
Les grandes pluies qui tombèrent au commencement
du printems détrempèrent cette couche
d ’argile qui rafïembloit les eaux de la colline,
lefquelles couroient entre deux couches. La chaleur
de l ’été fuivant deflecha la Furface de la couche
fupérreure & lui dqnna la forme d’une croûte
folide, laquelle repofant fur un lit d’argile en
pente inclinée , fe détacha en grandes mafies, &
glifla vers le fond de la vallée de la C ro û te , où
fa pente l’entraînoit naturellement : il y eut quelques
parties de ce terrain qui s’affaiffèrent pref-
qu’infenfiblement^ peut-être parce que ce qui fe
trouvoit au deffous avoit été creufé depuis long-
tems par les eaux qui paffoient entre cette fur-
face & la couche d’argile : il y en eut d’autres-des
environs,en plus grand nombre, qui gliffèrent toutes
enfemble vers la vallée , & l’on voyoit encore
plufieurs parties de vignobles où les échalas étoient
reftés fur pied j ce qui fe conçoit aifément, d’après
:ce que nous avons dit de la marche du fol
de la firperficie.
Il eft bon d’obferver que cet accident n’ èft pas
fans exemple dans Y Auvergne : il eft vrai qu’on
n’en a point vu de fi confidérablé jufqu’à préfetît ^
cependant il eft fouvent arrivé que des efpacés
d’ un demi-arpent fe font fépàrés, & o n t gliffé du
fommet des collines fur les terrains qui en cou-
vroient le pied. ( Voye^ Varticle Ardr.es'?, où de
femblables déplacemens font indiques avec les
çirconftances & les caufes qui ont contribué à ces
accidens. ).
En me bornant ici à ces trois objets, j e m e
propofë de rappeler fort en détail, dans la def-
çription des départemens du Puy-de-Dômef& du
Cantal , les amas de bois fojfiles ; Us ^carrières de
gypfcs i les amas de firas & de terrajfé ; ■ les fpaihs
vitreux $ les amétkyfies ,* Us éboulemens de la Tour-
Blanche , de MaJJtac, du Moulin-du- Buijfon & de
Sainte-An.afiafe $ les kaolins de S aux i langes. C ’eft
alors que je préfenterai l ’enfemble & le rapprochement
de ces. différens objets , qui appartiennent
> comme ceux qui précèdent, à la géographie
phyfîque à e Y A u v e r g n e onfidérée dans
toute fon ancienne étendue. - . v
AUXELLE. ( Voye[ Grotte. )
AUX E L L E -H AU T , village du département
du Haut-Rhin canton de Gyromagny. Près de ce
village il y avoit une mine de plomb qui fervoit
à feparér l'argént du cuivre dans les produits des
raines de Qiromagny : il y a aüffi , dans deux endroits
voifîns , deux mines d’argent qui s’exploitent.
Le terroir d’Aux elle-Haut renferme en outre
neuf mines î fa voir : cinq dé plomb, qui font
Saint-Jean , Saint-Urbin , Saint-Martin, l’Homme-:
Sauvage Sçher-Chemife , & quatre autres mines
tout argent.
i AUXERROIS. Cette petite contrée, qui fait
actuellement partie du département de l ’Yonne i
peut avoir fix lieues du levant au couchant / &
autant du feptentrion au midi. L’air y eft fain &
allez tempéré. Le fol y produit des vins qui ont
quelque réputation. Ç ’eft un pays découvert, fec
& aride, rempli de collines, & peu abondant en
blé aufti les habitans tirent-ils, de l’Avallonnois la
plus grande,partie des. ,blés;.qui leur font néceffai-
res. Quant aux pâturages il n’ y a guère que ia
prairiej de Bauche qui en fourniffe. Cette prairie
eft fituée au couchant d’été d’Auxerre > elle a .environ.:
trois lieues de longueur, lur cinq à Jîx
cents toifes de largeur. C ’eft U qu’on mène paître
le b.étail : il s’y engraiffe, & i fournit d’ailleurs
aflei de lait & de beurre pour la confomma-
jion des habitans du. pays. Outre les vins, les
bois font encore un objet de commerce pour ce
pays : ces bois defeendent par les rivières de Cure
& d’Yonne, & de là on les fait pafier à Paris par
la Seine.
- AUXONNOIS, petit pays, faifant partie du
département de la Côte-d O r , & dontÂuxone eft
proprement Je centre : il s’étend fur la rive gauche
de la Saône j de forte qu’ il forme une bande
alongée du feptentrion au midi, n’ayant que deux
petites lieues dans fa plus grande largeur, prife
du levant au couchant. Fort bas & très-marécageux
, il eft coupé par plufieurs petits ruifleaux.
Les pâturagés y font bons & abondons : il y a
aufli quelques bois de. futaie & de taillis d’une
moyenne étendue.1 Ou trouvé dans les environs
d’Auxone une forte de pierre couleur d ’ardoife :
-il y en a aufli de rouge:, de jaune, & de couleur
pourpre. Tous ces fehiftes font chargés d’herbo-
rifations, & les carrières d’où on les tire , donr
nent aufli des efpèces de turqûoifes, des aftroites
& des coraux fofliles. On trouve encore, à une
lieue .YAuxone, d’ affez beau marbre, &: quelques
fragmens de bois pétrifié & métallifé,.
AU ZEN C E , ville du département de la Creufe.
j On y voit les veftiges d’une mine d’antimoine
j qu’on a exploitée autrefois.-
A U ZO N , ville du département de la Haute-
Loire. On y trouve une mine de charbon de
terre.
A V A , royaume d ’A fie, borné à l’oueft par le
royaume d'Aracan & la mer, au fud par le Pégu , à
l ’eft par une chaîne de montagnes, & au nord par
l ’extrémité de l'empire des Birmans. Ce royaume
■ fait partie de États du roi de Pégu. On y trouve
du mufe, des aloés, des puits à pétrole, dont on
fait un vernis fort eftimé en Chine, & des rofeaux
d’une grofleur confidérable. Les rubis qu’on en
tire , font fort eftimés. A leur teint près, qui eft
olivâtre, les habitans <YAva font beaux & bien
faits.
Les Angliis nous ont fait connoître plufieurs
rivières remarquables de ces contrées, & furtout
YIrraouaddy , donc les embouchures font divisées
en plufieurs bras ,- comme celles du Gange.
Nous parlerons de l ’hydrographie de toute cette
contrée, auflï remarquablevque celle du Bengale,
-à l ’article Birman , & nous tâcherons d’y joindre
quelques détails pHyfiques.des plus remarquables.
A V AILLÉS, ville du departement de laViéiine-,
arrondilfement deCivray, fur la rive droite de la
Vienne. A quelque diftance de cette ville , il y a
des eaux minérales très-limpides, quoique chargées
fenfiblenient de fel j elles font fort eftimées .
quant aux bons effets que les buveurs en éprouvent.
AV A L (Ile d’ ) , du département des Côtes-du-
Nord j elle eft enveloppée des fables de la mer. .
Elle a du nord au fud deux cents toifes de long,
fur cent de largeur de l ’eft à l’oueft. On peut préfumer
que cette dénomination peut appartenir à
certains effets de l ’eau, affujettie à une certaine
marche/
A v a l , terme de rivière, oppofé à celui d’tz-
mont.L" aval :6c Y amont font relatifs au cours de
la rivière & à la pofition d’un lieu fur fes bords.
L ’aval de la rivière fuit la pente de fes eaux j Ya-
mont remonte contre leur cours. Le pays d’aval
eft celui où l ’on arrive’en fuivant le cours de la
rivière j le pays d ’amont eü celui où I on arrive en
-le remontant. Ainfi des marchands qui viennent
de Charenton à Paris naviguent aval, & viennent
,du pays d’amont .• pareillement des bateaux qui
viennent de Rouen à Paris, & remontent la rivière
, naviguent amont > & viennent du pays d’ a-
'.val. Il y a des formes du terrain dans , les vallées
qui n’appartiennent qu’à l ’afpeét d’aW ., & d’autres
qui ne fe remarquent que dans l’afpeél d'amont.
Ainfi les caps tefrefirès regardent la partie
<à aval., & l ’on ne peut les voir & les obferv.er
-qu’en remontant les rivières & naviguant vers
amont : de même les becs qui font au pied des caps :
.terreftres des confluens s’étendent tous dans la dire&
îon d ’aval. Enfin , les faces des plans inclinés
ont une difpofition vers l 'amont, & les revers des
flancs de ces mêmes plans inclinés fe prolongent
dans le fens d’aval. - ■
L’ indication de ces phénomènes fuflTt pour en
faire connoître d’autres aufli intéreflans, cjui font
également affeélés à \ amont ou à Y aval d’une rivière.
( f^oye[ les articles cités , CAPS TERRESTRES
, B e c s , P l a n s i n c l i n é s , Bo r d s e s c a r p
e s & A r ê t e s . )
AVALANCHES ouL AV ANGES dans certains
cantons des Alpes. Ces phénomènes font produits
pa r ies neiges amoncelées, q ui, dans le ur chu te naturelle,
ou bien-tranfportées par les vents du haut
dès montagnes efearpées , caufent des ravages
confidérables. Effectivement, quand la quantité
de neiges a augmenté au point quelle eft comme
fufpendue fur ces fommets élevés & faillans, elle
coule, tombe & fe précipite dans les fonds, en
ravageant tout ce qui fer rencontre, fur fa route. -
Différentes caufes produifent ces chutes de neiges.
Le; grand froid, qui ■ faifit lès molécules, de
neige, la réduit en pouflière : cet état prive donc
la neige de l ’adhérence qu’ont fes parties entre
elles, & avec les corps qu elle couvre..G’êtt dans
cet état que nous la voyons tra-n(portée & difper-
fée par les vents comme de la pouflière., Les parties
tn font fi dures & fi anguleufes , qu’elles excitent
fur la peau des picotemens qui deviennent
à la fin douloureux par la continuité' de leur action
, pour peu qu’elles foient chaflees par le
v ent, qui devient d’autant plus violent fur les
hautes montagnes, que les gorges & les valions
-lui préfentent.un paflage plus étroit , & lui donnent
une direction plus confiante. La prodigieulè
quantité de neige tranfportée ainfi forme des tourbillons
qui obfcurciflent l’air, étouffent les hommes
& les animaux qui en font enveloppés ou bien
même enfevelis. Il n’y a pas d’autres moyens de
prévenir ces fortes d'avalanches 3 que de fe jeter
promptement derrière quelque rocher ou tout
autre abri pour laiffer pafler cet ouragan , ou fe
j-ter la face contre terre, en fe ménageant avec
les mains de l ’efpace pour refpirer librement. On
fe dégage enfuite aifément de cette neige , qui eft
légère Sc'n’a point d’adhérence. On peut comparer
ces avalanches au tranfport fubit des fables
dans les plaines de l ’Afrique. Lorfqu’il y a beaucoup
de ces tourbillons, cette neige comble les
fonds & les vallées.
Outre cela, la neige en cet état péfliètre dans
les habitations de manière à combler.fouvent, ou
les greniers ou même des chambres entières, pour
peu qu’elle trouve des iflues par lefquelles elle
.ptiifle s ’introduire, en fuivant les petits courans
d’air, qui l ’entraînent en y pénétrant. {V.oye^
P o u d r i è r e . )
L’humidité, la fonte des neiges au printems
occafionne la fécondé efpèce üavalanches, qui eifc